construction d'abris en 1ere ligne

[axtafur]

Bonjour,

Je me pose une petite question...

Comment les fantassins français ou allemands ont-ils pu laisser ceux d'en face construire des abris et des bunkers à mitrailleuses sans réagir ? La construction d'un bunker en béton ne se fait pas en 5 minutes (ayant déjà fait de la maçonnerie, je connais le problème), donc personnellement j'aurais tout mis en oeuvre pour empêcher la construction d'un abri à mitrailleuses, sachant qu'elle me trouerait la peau lorsque l'état-major demandera qu'on aille prendre la tranchée d'en face.

À certains endroits du front, les tranchées adverses n'étaient séparées que de quelques mètres, il n'était donc pas possible de construire un bunker sans que l'adversaire le sache. Alors, pourquoi laisser faire ? Les sentinelles étaient-elles miros ou une fois de plus le commandement était-il si incompétent pour laisser-faire ? Désolé si le terme incompétent choque certains d'entre vous, mais après avoir étudié pas mal de bataille de la 1ere GM, je suis d'avis que les commandements de tous les belligérants étaient, pour la plupart, totalement incompétents et que de nombreuses vies auraient pu être épargnées par un commandement plus clairvoyant.

Salutations
Axtafur

[fenec02]

Bonjour à toutes et à tous;
Bonjour Axtafur


Pour ce qui est des abris bétonnés, les travaux se faisaient de nuit dans des secteur "classé calme" Sacahnt qu'un abri à mitrailleuses était de construction "simple".
Pour ceux qui est des bunkers de grande taille type "ligne Hinderburg" leur construction à commencer en Mars 1916 bien a l'arriére du front.
Et vu la taille et les différentes fonction de ces bunker valait mieux etre au calme afin de les construirent.
Cordialement;
Bruno

[sly]

Bonsoir,

J'avais posé la question à Gerd Krumeich concernant certains abris bétonnés dans la Somme qui étaient très proches des lignes françaises ou britanniques. La plupart étaient construits la nuit et diverses techniques de camouflage étaient utilisées: par exemple, la construction à l'intérieur d'un bâtiment existant présentait l'avantage d'être invisible de l'extérieur (cela ressemblant toujours au même bâtiment extérieurement) et de pouvoir utiliser le mur comme coffrage. C'est la cas pour des ouvrages à Chilly ou La Chavatte (Somme) ou encore certains à Illies (Nord). Une autre technique consistait à élever progressivement le remblai de terre la nuit devant l'ouvrage en construction pour le masquer "en douce". Exemple à Chaulnes (Somme) dans le parc de château. Les techniques de construction aussi ont évolué, avec l'emploi de sortes de "briques de béton" que l'on pouvait assembler très rapidement la nuit, comme un "Légo" géant. Il y en a un à Messines en Belgique, dans le parc commémoratif néo-zélandais.
Le livre de Peter Oldham "Pillboxes on the western front" donne quelques exemples intéressants.
Sly

Voici l'ouvrage pré-construit à Messines

[fenec02]

Bonjour à toutes et à tous
Bonjour axtafur
Bonjour Sly

Merci sly de ces informations.
Il est vrai qaund on y regarde de plus prés plusieurs méthodes de constructions sont mises en oeuvre.
LE bunker en brique, celui en module de beton assemblé, le bunker en béton coulé.
Plusieurs abris de mitrailleuses sont fait de gros rondins de bois monte en quiconce et recouvert de terre.
Mais avec l'arrivé massive du béton ces abris sont devenu une vraie arme de guerre.
Dans le secteur ou je suis, plusieurs type sont présent: poste optique, cantonement, nid de mitrailleuse ( simple double triple chambre de tir), des postes d'artillerie. Avec plusieurs type de constructions: brique, module béton et coulage.
Ces ouvrages ont bien resister aux quatres années de guerre et au temps mais ne resite pas à la pelleteuse.
Dans un secteur ou une belle ligne subsiste certains ont fais les frais de la seconde guerre mondiale.
J'en suis a plus de 83 abris recense dans le secteur où je me proméne.
Cordialement;
Bruno

[SMLE]

Bonjour à tous
Oui pour confirmer ce que dit SLY dans la Somme à partir de mars 1915 les Allemands ont fait usage du béton sur le front même (ce front était assez calme il est vrai, hormis les aléas de la guerre de position).
Les Allemands au nez et à la barbe des français (au sud de la Somme) et des anglais (au nord de la Somme) ont construits des bunkers dans les maisons et dans les caves (abris bétonnés) soit en recouvrant le dessus des caves par du béton armé (ce dispositif est dangereux car le choc des obus provoque un décollement des briques ou des pierres projetés sur les hommes) les Allemands ont vite remédié à ce phénomène en bétonnant ces caves de l'intérieur avec un sécurité assurée)
Ils ont construits dans les villages du front (postes de tir, observatoires, etc) à l'intérieur des maisons.
Quelques exemples/
Vermandovillers, rue des Rosiers, de nombreux bunkers de tir dans les maisons (détruits à la reconstruction)
Becquincourt poste observatoire et nid de mitrailleuses dans une maison à l'angle des routes Fäy-Fontaine les Cappy (détruit dans les années 20)
Fransart, Poste d'observation (même construction que celui de la Chavatte (détruit après la guerre)
Herbécourt poste de mitrailleuses et abri bétonné dans une maison, détruit également après la guerre.
Je pourrais aussi citer quelques ouvrages existants camouflés (français apparemment) derrière les murs d'une propriété à Parvillers (un gros poste de tir et plus loin un poste d'artillerie (ces ouvrages sont très difficiles à voir).
Pour les curieux je peux indiquer une tour d'observation française en brique (intérieur en béton avec dessus bétonné (5.00m de haut) ouvrage très intéressant qu'il faudrait classer.
Cet ouvrage se situe dans le secteur du Quesnoy-en-Santerre.

Il y a des encore des ouvrages qui ont été construits à Guillemont, (2ème position) Combles (arrière), le bois des fourreaux à Longueval: un puits à mitrailleuses (seconde position)
Montauban avec sa sucrerie bétonnée (il n'en reste rien) sans parler des caves du village transformée en bunkers (plus rien n'existe, le dessous du calvaire transformé en blockhaus (détruit)
A Berny-en-Santerre (seconde position) où existent encore deux casemates pour canons (dans une ferme et derrière une nouvelle maison)
A Ablaincourt (2ème position) un abri bétonné existant en bordure de bois et de route.
Les Allemands ont donc bien construits sur le front, dans le proche arrière (artillerie) et très à l'arrière (zone de repli) comme à Mont-Saint-Quentin par exemple.

Les Anglais et les Australiens ont fait de même en 1918 dans certains secteurs mais SITUES TRES A L ARRIERE de leur front, des ouvrages bien construits et bien camouflés
A l'intérieur des maisons, (Hénencourt)
Dans des fermes isolées (Colincamps, un poste de tir dans la maison, un second dans la grange et un observatoire au grenier, l'ensemble en béton)
Dans les tours de moulins
A Baisieux, la protection bétonné et la meurtrière ont été enlevées en 2006 lors de la réhabilitation du moulin)
Le moulin de Mailly-Maillet ou un ouvrage bétonné anglais avait été construit (dynamité, mais les ruines de cet ouvrage sont toujours visibles)
derrière les murs (Hénencourt)
Je pourrais aussi parler des 7 ouvrages australiens type éléphant construits en juin 1918 à Lahoussoye (hélas détruits en décembre 2006 pour une voie de contournement).
En parlant des anglais, je me suis un peu éloigné du sujet qui ne concernait que le proche front mais il faut savoir que ces derniers ont construits des ouvrages très à l'arrière du front au-delà d'Amiens, à Dreuil, Argoeuves, Coisy (GHQ LINE) mis pour info.
Et il y a bien d'autres sites proches du front de la Somme qui possèdent encore quelques beaux vestiges.

Cordialement
FVB

[axtafur]

Bonjour,

Merci pour vos réponses. Effectivement, pour tous les cas que vous citez la construction pouvait se faire de manière camouflée. La construction, en arrière des premières lignes, pouvait se faire sans être trop vue par l'adversaire. Ces abris et bunkers pouvant ensuite, en fonction des attaques, se retrouver en première ligne.

Nous avons ici au Hartmannswillerkofp d'imposants bunkers allemands construits après 1915 (donc après les grandes batailles dans les Vosges) qui se trouvent à une dizaine de mètres des tranchées françaises. Et c'est là que je trouve étonnant que les soldats aient pu construire cela. Ces travaux ont dû être un véritable calvaire pour les soldats.

Salutations
Axtafur