Bonsoir Julien,
J'avais relevé chez Philippe quelques documents, malheureusement tout ceci est dans les cartons, je ne peux y accèder pour l'instant.
La casemate fut bien proposé par le Commandant Laurent et ce dès 1888.
Il est normal que l'on ne parle pas de casemate de Bourges, puisque ce terme apparaitra bien plus tard, après les expérimentations au polygone de tir de Bourges.
D'ailleurs le terme officiel est casemate de flanquement.
Mais c’est en 1887 que l’on retrouve l’origine de la casemate de flanquement. En Hollande, le lieutenant colonel Voorduin met au point une batterie cuirassée de gorge, construite totalement en béton de ciment, sauf pour les embrasures. La batterie, sorte d’énorme caponnière de gorge, flanquent à gauche et à droite, avec trois pièces par direction de tir. Les embrasures sont protégées par des plaques de blindage en acier de 25cm d’épaisseur.
Ce système verra son application sur la ceinture de forts d’Anvers en Belgique.
En 1888, le chef de bataillon du génie Laurent, reprend les principes de Voorduin, en proposant une batterie casematée, construite totalement en béton. Il fait remplacé les cuirassements par du béton, mais surtout, il est le premier à proposer les embrasures en échelon refusé. Cette année là, nous sommes en plein dans les expériences sur le béton, à Bourges et au camp de Châlons sur Marne. Ces organes de flanquement à la gorge prendront le nom dans bon nombre de pays de « batterie traditore ».
Il faudra attendre l’année 1892, pour voir proposer une casemate proche de la nôtre, placée sur le flanc de l’ouvrage. C’est au capitaine du génie Snijders, en Hollande que l’on doit cette amélioration, il propose une casemate cuirassée pour trois pièces, placée sur chaque flanc de l’ouvrage.
C’est en 1895, que le colonel Miakowski met en application les propositions de Snijders, il abandonne le cuirassement comme l’avait fait le Commandant Laurent, et fait construire ses casemates en béton de ciment.
Il reprend également les dispositions de Laurent, notamment, l’échelon refusé pour les embrasures. Les casemates seront armées de canons de 95mm Mle 1888 français.
Pour terminer, l'orillon dont tu parles entre les embrasures s'appelle en fait "avant-bec", partie empêchant un ennemi de se placer entre les embrasures.
Amicalement
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.