Bonjour Laurent, bonjour Arnaud, bonjour à tous,
C'est au cours de ces combats meurtriers du 19 février 1915 que tombèrent entre autre les cadres suivant du 124 :
Voici ce qu'en dit le JMO du 124 :
Le 2ème Bataillon, qui a passé une partie de la nuit à la maison forestière, arrivait vers 4 h.45 à la
tranchée 202 ; il avait l’ordre de marcher par le bois des 3 Sapins à l’attaque du bois 213 et
ultérieurement sur les tranchées 207 et 208 ; il était appuyé par 2 sections de mitrailleuses. La
8ème Compagnie en tête fouillait le bois des 3 Sapins et cherchait à déboucher lorsqu’elle recevait
des coups de feu partant du bois 213. La 5ème Compagnie recevait l’ordre de prolonger la 8ème à
droite ; le jour commençait à poindre, le feu de l’ennemi augmentait. Le Capitaine PELTIER,
commandant la 5ème Compagnie, était tué un des premiers. Les hommes creusent des abris de
tirailleurs.
Les 6ème et 7ème Compagnies reçoivent l’ordre de suivre le mouvement des 5ème et 8ème. Il est grand
jour, le feu de l’ennemi est très violent. En quelques minutes le lieutenant HERSART DE LA
VILLEMARQUE, les sous-lieutenants ROUSSEAU et GROS, l’adjudant BELLANGER, le sergentmajor
LACOUR, et environ 600 hommes sont mis hors de combat.
La 7ème Compagnie reçoit l’ordre du lieutenant-colonel DUBOST de se porter sur le bois 211. Cette
compagnie, progressant par le boyau, parvenait jusqu’à la tranchée de gauche du 3ème Bataillon.
Le 3ème Bataillon recevait du colonel du 59ème commandant le secteur, l’ordre d’organiser le terrain
entre le bois des 3 Sapins et la cote 211 et en particulier la lisière ouest du bois des 3 Sapins. Des
fractions des 9ème, 10ème et 11ème Compagnies coopèrent à une charge à la baïonnette vers l’est sur
des tranchées allemandes, charge où trouvent la mort le sous-lieutenant TALLIGANT (11ème
Compagnie) et le sergent-major DUFEU (9ème)
Vers 7 heures le 1er Bataillon recevait du lieutenant-colonel DUBOST l’ordre de se porter à
hauteur du poste de commandement du chef de Corps ; arrivé là, il recevait l’ordre de se porter au
bois des 3 Sapins pour appuyer le mouvement des 2ème et 3ème Bataillons en passant par le boyau,
mouvement très difficile en raison de son encombrement par des unités des autres bataillons et
par des isolés.
Vers 15 h.40 notre artillerie fait un feu d’efficacité sur les tranchées allemandes 207 et 208. Le
lieutenant-colonel DUBOST, sans aucune hésitation, sortait de la tranchée au cri de «en avant ! »
et se portait face à l’est. Deux cents hommes environ le suivirent, entraînés par le capitaine DE
KERGUENEC, le sous-lieutenant LEGUAY et tous les sous-officiers. Le lieutenant-colonel
DUBOST tombait mort à 200 mètres de là. En arrivant à la crête presque tous étaient tués ou
blessés. Les survivants s’accrochaient au terrain et y creusaient une tranchée. Dans la nuit le
terrain conquis fut conservé et des tranchées creusées à 150 m. de celles de l’ennemi.
Au petit jour, le capitaine LEMAIRE commandant la compagnie de mitrailleuses, avec les 2
sections qui lui restent, prend d’enfilade deux tranchées allemandes situées à l’ouest des bois 4 et
5. La section du sous-lieutenant LEBORGNE, malgré un violent bombardement, poursuit son tir
sur les tranchées précitées. Vers 11 h.30 la section de l’adjudant-chef PREHU prend une position
lui permettant de prendre d’enfilade une tranchée située au sud-ouest du bois des 3 Sapins.
Après l’assaut, la section PREHU surveille le bois 4, la section LEBORGNE le front est de la corne
sud du bois Sabat, la Section TULLE est en arrière en repli.
Dans cette journée du 19 février 1915 qui a été très chaude, le 124ème a perdu :
Tués : 130 environ.
Blessés : 350 environ.
Cordialement
Patrice