Bonsoir à toutes et tous,
quelques questions :
Pour un 2° classe, l'affectation dans une autre section, compagnie ou bataillon etait il une pratique courante pendant la guerre ?
dans le meme registre, des soldats affectés par exemple dans la 1°cie étaient ils en "relation" avec les soldats de la 2°cie ( au repos ou aux tranchées).En fait, ou pouvait s'arreter " le cercle" des camarades ( escouade,section, compagnie....etc)?
Cordialement
mutation au sein d'un regiment
Re: mutation au sein d'un regiment
157 et 159° RI
- Stephan @gosto
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Re: mutation au sein d'un regiment
Bonsoir,
Quelques très (trop sans doute) brèves réponses :
En ligne, on cottoyait ce que l'on pouvait : on était tributaire de la liaison imposée à droite, à gauche et derrière !
Amicalement,
Stéphan
Quelques très (trop sans doute) brèves réponses :
Oui. Cela arrivait relativement fréquemment... dès lors que le soldat avait la chance de vivre assez longtemps pour être muté ! Il n'y avait pas de règle à ce propos, mais des nécessités (pertes, retour au front après blessure, etc.). cependant, bien des soldats sont restés très longtemps au sein de leur unité sans être muté.Pour un 2° classe, l'affectation dans une autre section, compagnie ou bataillon etait il une pratique courante pendant la guerre ?
Au sein d'un même bataillon, il était encore relativement aisé de pouvoir se rencontrer entre soldats des compagnies de ce bataillon, surtout en cantonnement, repos, étapes ou instruction. De bataillon à bataillon c'était déjà plus complexe, car bien souvent les bataillons d'un même régiment n'avaient pas les mêmes cantonnements.dans le meme registre, des soldats affectés par exemple dans la 1°cie étaient ils en "relation" avec les soldats de la 2°cie (au repos ou aux tranchées)?
En ligne, on cottoyait ce que l'on pouvait : on était tributaire de la liaison imposée à droite, à gauche et derrière !
Au-delà de la compagnie, c'était un peu le no man's land ! Bien sûr tout soldat pouvait avoir un camarade dans un bataillon ou une compagnie autre, mais la vraie vie en commun, le partage des misères comme des joies, des dangers comme de la détente, cela se passait au sein de l'escouade, de la section, cela ne dépassait pas le cadre de la compagnie. Au-delà, c'est autre chose, ce ne sont pas les mêmes sentiments ni les mêmes rapports... on s'approche davantage de l'esprit de corps...En fait, ou pouvait s'arreter " le cercle" des camarades ( escouade,section, compagnie....etc.) ?
Amicalement,
Stéphan
- Arnaud Carobbi
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Re: mutation au sein d'un regiment
Bonsoir,
Une simple citation (certes, redondante avec les explications de Stéphan) :
« Je ne parle que de ce que j'ai vu et l'horizon du soldat est borné et ne dépasse guère la limite de son escouade, de sa section, de sa compagnie ; la notion du régiment frise déjà la fiction, sauf dans les grands jours d'éclat, revue, offensive, défilé de la Victoire ; (...) »
Blaise CENDRARS : La main coupée, Editions Denoël, collection Tout Autour d'Aujourd'hui, 2002 (1ère édition 1946), pp. 101-102.
Cordialement,
A. Carobbi
Une simple citation (certes, redondante avec les explications de Stéphan) :
« Je ne parle que de ce que j'ai vu et l'horizon du soldat est borné et ne dépasse guère la limite de son escouade, de sa section, de sa compagnie ; la notion du régiment frise déjà la fiction, sauf dans les grands jours d'éclat, revue, offensive, défilé de la Victoire ; (...) »
Blaise CENDRARS : La main coupée, Editions Denoël, collection Tout Autour d'Aujourd'hui, 2002 (1ère édition 1946), pp. 101-102.
Cordialement,
A. Carobbi
- Bruno Tardy
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Re: mutation au sein d'un regiment
Bonjour dede,
En complément de la réponse de Stephan qui tout à fait exacte, je peux vous citer le cas de mon père qui, après avoir reçu une formation de mitrailleur, a été affecté à la section de mitrailleuses.
En ce qui concerne les contacts en dehors de la compagnie, il lui est arrivé plusieurs fois, pendant les périodes de repos en deuxième ligne, d' aller dire bonjour à une connaissance qui était dans une autre unité cantonnée à quelques kilomètres.
Cordialement
Bruno
En complément de la réponse de Stephan qui tout à fait exacte, je peux vous citer le cas de mon père qui, après avoir reçu une formation de mitrailleur, a été affecté à la section de mitrailleuses.
En ce qui concerne les contacts en dehors de la compagnie, il lui est arrivé plusieurs fois, pendant les périodes de repos en deuxième ligne, d' aller dire bonjour à une connaissance qui était dans une autre unité cantonnée à quelques kilomètres.
Cordialement
Bruno
-
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- Inscription : mar. juil. 18, 2006 2:00 am
Re: mutation au sein d'un regiment
Bonjour.
...Vous savez quelles barrières étanches se dressaient au front, non seulement entre deux régiments, mais entre deux compagnies, entre deux sections, placées côte à côte. C'est par le communiqué, plus d'une fois, qu'il nous est arrivé d'apprendre la nouvelle de combats livrés par un des régiments du 8e corps. Jacques Péricard dans "Un Pélerinage en Forêt d'Apremont".
Cdlt. Patrick ROCHET
Re: mutation au sein d'un regiment
Bonsoir Stéphan,Bonsoir,
Quelques très (trop sans doute) brèves réponses :
Oui. Cela arrivait relativement fréquemment... dès lors que le soldat avait la chance de vivre assez longtemps pour être muté ! Il n'y avait pas de règle à ce propos, mais des nécessités (pertes, retour au front après blessure, etc.). cependant, bien des soldats sont restés très longtemps au sein de leur unité sans être muté.Pour un 2° classe, l'affectation dans une autre section, compagnie ou bataillon etait il une pratique courante pendant la guerre ?
Au sein d'un même bataillon, il était encore relativement aisé de pouvoir se rencontrer entre soldats des compagnies de ce bataillon, surtout en cantonnement, repos, étapes ou instruction. De bataillon à bataillon c'était déjà plus complexe, car bien souvent les bataillons d'un même régiment n'avaient pas les mêmes cantonnements.dans le meme registre, des soldats affectés par exemple dans la 1°cie étaient ils en "relation" avec les soldats de la 2°cie (au repos ou aux tranchées)?
En ligne, on cottoyait ce que l'on pouvait : on était tributaire de la liaison imposée à droite, à gauche et derrière !
Au-delà de la compagnie, c'était un peu le no man's land ! Bien sûr tout soldat pouvait avoir un camarade dans un bataillon ou une compagnie autre, mais la vraie vie en commun, le partage des misères comme des joies, des dangers comme de la détente, cela se passait au sein de l'escouade, de la section, cela ne dépassait pas le cadre de la compagnie. Au-delà, c'est autre chose, ce ne sont pas les mêmes sentiments ni les mêmes rapports... on s'approche davantage de l'esprit de corps...En fait, ou pouvait s'arreter " le cercle" des camarades ( escouade,section, compagnie....etc.) ?
Amicalement,
Stéphan
Comment peut-on expliquer le cas de mon grand père: Affecté durant toute la guerre (jusqu'au fort de Vaux puisqu'après il est prisonnier) au 142ème RI. Son état des services révéle qu'il est "passé au 122ème RI" l'epace de 15 jours, au moment des attaques de Champagne en 15?
Bien amicalement.
Re: mutation au sein d'un regiment
Bonjour à tous.
Les mutations et les mouvements de personnels entre compagnies dépendaient aussi de la période. En juin 1916, lors de la refonte de l'organisation des régiments d'infanterie et l'instauration d'un dépôt divisionnaire, les 4e compagnies de chaque bataillon furent envoyées à l'arrière (4e, 8e et 12e cies). Certains soldats changèrent alors de compagnies pour être maintenus au feu alors que d'autres, plus chanceux, restèrent au Dépôt Divisionnaire (futur CID centre d'instruction divisionnaire).
A l'automne 1914, en pleine panique, les visages des soldats des compagnies changeaient tous les jours, voir toutes les heures. Des renforts arrivaient, puis repartaient laissant quelques éléments par-ci ou par-là. J'ai lu un témoignage sur le 99e RI ou un soldat était étonné que dans sa compagnie, il y ait des soldats des 97e, 140e, 22e RI car il n'avait pas eu le temps de découdre les numéros de cols pour mettre celui du 99e (novembre 14). A l'automne 1914, la durée de vie de ceratins soldats n'étaient que de quelques heures entre leur arrivée au front et leur évacuation ou leur décès. C'est pour cela que sur MDH certaines incohérences apparaissent entre le lieu de décès et le secteur du régiment. Par exemple, le commandant Firmin BOBO, revenu de sa lointaine garnison coloniale, a été tué alors qu'il commandait un bataillon du 216e RI, sur MDH, il est inscrit malgré tout au 24e RIC. Il a été tué 2 jours après sa prise de commandement. Nous avons le même cas pour les territoriaux envoyés comme renfort à l'automne 1914 dans les régiments d'active ou de réserve. C'est pour cela que la reconstitution d'un parcours de soldats à l'automne 1914 notamment est si difficile. Il pouvait changer de compagnies plusieurs fois dans la même journée.
A bientôt
Hervé
Les mutations et les mouvements de personnels entre compagnies dépendaient aussi de la période. En juin 1916, lors de la refonte de l'organisation des régiments d'infanterie et l'instauration d'un dépôt divisionnaire, les 4e compagnies de chaque bataillon furent envoyées à l'arrière (4e, 8e et 12e cies). Certains soldats changèrent alors de compagnies pour être maintenus au feu alors que d'autres, plus chanceux, restèrent au Dépôt Divisionnaire (futur CID centre d'instruction divisionnaire).
A l'automne 1914, en pleine panique, les visages des soldats des compagnies changeaient tous les jours, voir toutes les heures. Des renforts arrivaient, puis repartaient laissant quelques éléments par-ci ou par-là. J'ai lu un témoignage sur le 99e RI ou un soldat était étonné que dans sa compagnie, il y ait des soldats des 97e, 140e, 22e RI car il n'avait pas eu le temps de découdre les numéros de cols pour mettre celui du 99e (novembre 14). A l'automne 1914, la durée de vie de ceratins soldats n'étaient que de quelques heures entre leur arrivée au front et leur évacuation ou leur décès. C'est pour cela que sur MDH certaines incohérences apparaissent entre le lieu de décès et le secteur du régiment. Par exemple, le commandant Firmin BOBO, revenu de sa lointaine garnison coloniale, a été tué alors qu'il commandait un bataillon du 216e RI, sur MDH, il est inscrit malgré tout au 24e RIC. Il a été tué 2 jours après sa prise de commandement. Nous avons le même cas pour les territoriaux envoyés comme renfort à l'automne 1914 dans les régiments d'active ou de réserve. C'est pour cela que la reconstitution d'un parcours de soldats à l'automne 1914 notamment est si difficile. Il pouvait changer de compagnies plusieurs fois dans la même journée.
A bientôt
Hervé
Re: mutation au sein d'un regiment
Bonjour,
merci à tous pour vos réponses
bone journée
merci à tous pour vos réponses
bone journée
157 et 159° RI