Rumeur

[pierreth1]

Bonsoir,
concernant l'etat des abris ceux des allemands etaient peut etre plus confortable (bien que ce terme soit sans doute excessif) mais il pourrait y avoir un debut d'explication, les allemands semblent avoir eu tendance a laisser assez longtemps dans le meme secteur les memes unites (quoique pour les offensives il y avait des deplacements ) alors que du cote francais il semblerait y avoir eu une plus grande mobilite un regiment eprouve etant renvoye vers l'arriere se recompleter et etant remplace aloes que le regiment allemand recevait ses recompletements sur place , mais je generalise. Si je prends l'exemple de mon gand pere mobilise dans l'armee prussienne le 2 janvier 1915 il servira dans l'armee du niemen jusqu'en fin 1917 de la il partira quelques mois sur le front italien et sera blesse en juin 1918 sur la somme (il finira la guerre au lazaret de fulda) donc il aura servi dans la meme zone deux ans .
dans ces conditions les personnels etant appeles a rester ont tendance a ameliorer et entretenir leur casernement. Si je me base sur ma propre experience da,ns les releves d'unites en operations exterieures que nous faisions j'ai tres souvent ete etonne par le triste etat des materiels que nous percevions de nos predecesseurs, les comptabilites franchement approximatives, tout cela etant du au fait que les unites etant de passages et n'etant pas prevues pour revenir rapidement ne faisaient pas de gros effort ( c'est criticable mais humain) peut etre en etait il de meme pour nos anciens, ensuite je pense que nous n'avions pas les memes moyens financiers que les allemands (tout au moins au debut et jusqu'en 1917) et la priorite allait aux materiels de guerre. malgre tout il ne faut pas oublier le travail remarquable de l'intendant Adrian qui outre le casque mit au point les fameuses baraques qui furent construites en tres grand nombre pour les soldats sur les arrieres
Question alimentation par contre il n'est pas certain que la comparaison soit a notre desavantage car l'allemagne souffrit tres vitre du blocus, qui fut a l'origine de veritables famines dans son territoire et dans les zones occupees ou tout etait tres rationne et le fameux pain KK etait vraisemblablement inferieur au pain francais, si nous sommes partis en guerre sans cuisines roulante ( a l'inverse des allemands) nous avons je pense assez vite rattrappe notre retard (question de moral) et nous n'avons pas eu a utiliser les ersatz, miel artificiel saucisson au son etc. a partir de 1916 la biere elle meme etait plus que rationnee voire supprimee ( car il y avait besoin de tout l'orge pour l'alimentation) sauf pour les contingents bavarrois (pour des raisons de tradition )
cordialement
Pierre

[Jean RIOTTE]

Bonjour Pierre,
Bonjour à toutes et à tous,
Réflexions très pertinentes pour ce qui est de l'entretien des cantonnements et des matériels que l'on se passe en compte au fil des relèves. Remarque de pro. Quant à la nourriture, elle a toujours fait l'objet de tous les soins... comme les pieds !
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[Stephan @gosto]

Bonjour Jean,

Oui, la remarque est juste. Du moins - n'étant pas un pro ! - la retrouve-t-on en effet régulièrement dans les témoignages de combattants.

En même temps, ce qui est amusant, c'est qu'elle est finalement contradictoire avec une autre antienne qui veut que les combattants n'aimaient généralement pas changer de secteurs, redoutant que celui qu'on leur destine sera moins bien que celui qu'ils quittent ; sous-entendu que celui qu'ils quittent, ils l'avaient "bichonné aux p'tits oignons" et que leur successeurs allaient profiter - les vaches ! - de leur travail !

Amicalement,

Stéphan

[Jean RIOTTE]

Bonjour Stephan,
Réflexion très pertinente d'un pro. du témoignage.
La répugnance à changer de secteur dépendait tout de même du degré de "calme"... ne crois-tu pas?
Mais pour en revenir à ta remarque, effectivement, le soldat français répugne à changer de secteur car il est d'une telle plasticité, finissant toujours par s'adapter partout à force de débrouillardise, d'ingéniosité... qu'il finit par se satisfaire de ce qu'il a... or changer de secteur c'est recommencer ce qu'il a déjà fait...Je crois que c'est surtout le fait d'avoir à tout refaire au niveau des habitudes et de sa petite vie qui le gêne. Parceque ici... ou ailleurs... ou peindre la girafe...
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[Stephan @gosto]

Bonjour Jean,

Excellente extrapolation ! Oui, l'idée de se retaper tout le boulot ailleurs ne devait certainement pas les enchanter !

En même temps, si l'on considère que tous les combattants tenaient ce raisonnement, on peut imaginer que les soldats investissant un nouveau secteur allaient profiter d'un secteur "au poil", puisque ceux qu'ils relèvent quittaient certainement, eux aussi et à regret, un bath secteur !!

La répugnance à changer de secteur dépendait tout de même du degré de "calme"... ne crois-tu pas ?

Oui, je parle là de ces secteurs dit "calmes". Il est évident que les soldats ne regrettèrent jamais de descendre de Lorette, de Verdun, etc. à l'époque où ces lieux n'étaient que de feu et de sang !

Amicalement,

Stéphan

[jlk]

Bonjour

En ce qui concerne le choix des matériaux, j'ai entendu de la bouche d'un professeur de l'école de guerre une version que l'on pourrait croire teintée de chauvinisme ou de recherche d'excuses vis à vis du commandement. Je cite:
Les fascines présentaient l'avantage, par rapport au béton, d'une certaine "souplesse" au bombardement et étaient immédiatement opératilonnelles, alors que le béton nécessite un temps de séchage.

Cela ne semble pas ridicule dans une zone en terre.

http://www.joel-rouille-osier.com/3fascines.htm

Cela explique peut-être pourquoi seules les casemates destinées au tirs, à l'observation, étaient réalisées en béton, et ce dans les zones où on savait qu'il n'y avait pas beaucoup d'espoir de reconquérir dans l'immédiat le terrain perdu.

Cordialement

JLK

[belge]

Bonsoir à tous,
Pour le matériel des relèves, d'accord...
Mais changer de secteur veut aussi dire trouver et mémoriser de nouvelles "cartes géographiques " : secteur, défilements, points de repères, chemins de replis, crénaux, configuration du terrain, distances...bruits habituels ( ou pas...)...ce qui n'est pas toujours facile non plus....
Il y a aussi, à mon avis, le camouflage des abris et leur destination qui importe/ait.
Cordialement

[spcg]

Bonjour à tous et à toutes,

Je me permets d'ajouter mon grain de sel à ce débat très technique. Je viens de consulter les très nombreuses photos prisent par mon père. Je constate que les tranchées, abris, gourbis et PC sont réalisés avec du bois, rondins, poutrelles diverses, palissades de branches pour habiller les murs de terre. Le seul ouvrage en ciment est un abri bétonné boch éventré par une torpille française au HET-SAS sur le canal de l'Yser après l'offensive du 102e BCP du 1/09/1917.


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[Eric Mansuy]

Bonjour M. Petit,
Superbe photo, comme toutes celles en votre possession ! Merci de la partager ici.
Aurons-nous un jour la chance de disposer de tous ces textes et de toutes ces photos sur papier ?

Bien cordialement,
Eric Mansuy

[spcg]

Bonjour, pour faire plaisir à Éric Mansuy et illustré à nouveau mon propos d'hier, je vous transmets d'autres images.
Pour celle du "poste des grenadiers à Cadoret" : Vous y constatez que le toit semble utiliser une sorte de tôle préformée en forme de U.
Cordialement, Stéphane.


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