où est passée la 86° Territoriale?

[bm thiry]

En pleine lecture avec les mémoires du Gal Galliéni,

les premiers jours de septembre 14
page 25: 4,5 DIT font partie de la garnison de Paris,
avec les 86° 83° 86° 85° 89°DIT et la 185°Bde
ok très bien


page 136:
on ne parle plus de la 86°
les forces territoriales laissées au CRP
83° 85° 89° 92°DIT et la 185°Bde + 166°Bde (1 Bde de la 83° )

J' en déduis qu'il y avait bien 5,5 DIT au CRP début sept 14
mais pourquoi Gallièni aurait-il fait un tel oubli?
Sur les cartes en annexe, c' est pareil la 86° disparue!
deplus, tantôt on parle de 3 ou de 6 groupes de sortie, pas clair!

Qu'en pensez-vous?


Bien cordialement
BM
Thiry

[patrick corbon]

Bonjour,

Le 3 septembre, dans la région nord du camp retranché, la 86 DIT tient le massif forestier de Montmorency, sa gauche surveillant l'Oise. A noter qu'après la bataille de la Marne, l'ennemi ne devenant plus menaçant les unités territoriales ont été remises à l'instruction suite à des ordres ministériels pour les préparer à la à la guerre en campagne. Cette DIT, quand la 6ème armée a dégagé de la zone nord a été poussée en avant de ses positions avancées en zone extérieure. Elle garde les ponts de l'Oise. Le front sur ce secteur fut rectifié sur la ligne Goussainville, Bouqueval, le Menil Aubry et Atteinville. La 92 DIT remplacée par la 91 DT contribua à créer la ligne d'Authonne arrière de la 6ème armée établie sur l'Aisne qui devait être par la suite prolongée jusqu'à Beauvais. Toujours pour le besoin de préparer des points d'appuis en cas de retraite des armées, sur ordre du 13/10 de Galliéni, une ligne fut établie entre l'Epte et l'Oise (Général Ringenbach) qui disposait de 5 RIT. Celui que vous avez nommé en faisait peut-être partie.
Cordialement

[Frederic S.]

Bonjour,

Je profite de votre message qui évoque la forêt de Montmorency (Val d’Oise).

Habitant depuis toujours près de cette forêt, j’ai remarqué qu’elle est, sur sa lisière nord, quadrillée par ce qui semble être des tranchées, plus ou moins bien conservées. J’ai même retrouvé des douilles et balles lebel à même le sol (datées 1915-16-17), probablement tirées par des troupes en cantonnement dans la région.

Ma question : cette forêt a-t-elle bien été mise en état de défense en 1914 ? Par qui ?…. la 86e DIT ?
En fait, tous renseignements ou pistes sur la forêt de Montmorency et sa région pendant la guerre m’intéressent.

Merci d’avance pour vos éventuelles précisions sur ces questions qui trottent dans ma tête depuis longtemps.

Cordialement,
Frédéric S.

[patrick corbon]

Bonjour Frédéric,

Peu de choses sur le sujet, mais d’après mes sources, je peux vous dire que les tranchées que vous avez vu font, sans aucun doute, partie de la ligne de travaux de défense rapprochée de Paris. Ils sont situés en zone nord, premier secteur qui était tenu par la 86 DIT. Cette ligne est située 2 à 3 km devant la ligne des forts de 1880 construits dans le secteur. Elle ne doit pas être confondue avec la ligne avancée de défense dont le tracé était encore un peu plus en avant, à environ 6 km des forts. Elle englobait la forêt de Montmorency, car elle semble contourner sa lisière extérieure. Une ligne d'ouvrages avancés se trouvaient en avant de Cormeilles, Montmorency, Montlignon, Domont. Elle était complétée à l'avant par des réseaux de fils et des tranchées qui devaient se situer que sous bois donc votre forêt.
En compagnies du génie affectées au secteur outre la 3/2T (Rouen) qui a oeuvrée surtout vers Gonesse – Morlu, c’est la 4/3 T (Du Mans) qui avait une section établie à Domont avec une escouade au fort de Montmorency et une au fort de Domont, ses trois autres sections étant à Saint-Leu avec une escouade au fort de Cormeilles et une au fort de Montlignon. Les Cie du génie territorial formés à environ 4 officiers et 212 sapeurs étaient affectées surtout à la pose des réseaux de fil et à la construction des abris des ouvrages de section. Pour les travaux il étaient renforcés de civils rémunérés à disposition des commandements du Génie de secteur. La région nord disposait également de 8 cies auxiliaires du Génie composée de 1000 RAT (Réservistes de l’armée territoriale). Un complément de main d’œuvre entièrement constituée de civils fut constitué directement après entente avec le syndicats des entrepreneurs. Il existait des RAT bûcherons, complétés par de bûcherons civils en provenance du Cher.
A l'est de Pontoise, la trouée entre la forêt et la Seine offrait de bons points d'appui entre Frepillon et Herbay.

Nota pour Bertrand : les DIT affectées à la défense de Paris étaient en espérant que la liste soit complète :
83 DT sur les forts de 2ème ligne + enceinte (Chartres), 85 DT région est (9ème région), 86 DT du Général Mayniel Région nord (9ème corps), 89 DT Région sud-ouest (12ème corps), un peu plus tard la 92 DT (Bayonne) intervalle Nord-est. Dans l’intervalle sud le 75 RIT et 1 bat du 40 RIT. Le 78 RIT à 2 bat dans l’intervalle nord et 1 batt trouée Maison-Lafitte.

Cordialement

[Frederic S.]

Avec un certain retard - et je m'en excuse - je vous adresse un grand merci, Patrick, pour cette explication qui répond totalement à mes interrogations.
Je vais désormais regarder ces vestiges confirmés de la Grande Guerre avec un autre oeil, et en photographier quelques éléments, pour en garder le souvenir.

Cordialement,
Frédéric S.

[bm thiry]

Bonjour Patrick

Merci pour vos précisions, j'en prends bien note
Comme vous l'immaginez je suis encore avec les régiments d'artillerie à pied...

Je commece également l'inventaire de toutes les forces Allemandes en aout 1914, d'où mon manque de temps à participer davantage sur cet excellent Forum.


Par ailleurs je déboute mon inventaire de toutes les forteresses Françaises et Allemande avec leurs armenents d'où mon premier message sur:

http://www.abri-memoire.org/forum/list.php?f=1

Bien cordialement
Bertrand