Bonjour a toutes et tous
voici la précision concernant les lanternes des morts
En France, la plupart de ces édifices furent construits aux alentours du XIIe siècle. Ils sont pour l'essentiel concentrés dans une zone du centre-ouest de la France, incluant les départements de l'Allier, de la Charente, de la Charente-Maritime, de la Corrèze, de la Creuse, de la Dordogne, de l'Indre, de la Loire, du Lot, du Puy-de-Dôme, des Deux-Sèvres, de la Vendée, de la Vienne et de la Haute-Vienne, ces 13 départements correspondant grosso modo au territoire nominal du duché d'Aquitaine au Xe siècle. Un petit édifice désigné sous ce nom est situé près de l'église de Guégon (Morbihan). Dans l'Est de la France on signale de rares monuments anciens isolés comme la tour ronde du XIIIe siècle au cimetière de Farschviller (Moselle) ou encore la jolie construction tardive en style gothique flamboyant nommée « La Recevresse » de la basilique Notre-Dame d'Avioth (Meuse).
Cette concentration particulière n'a jusqu'ici reçu aucune explication satisfaisante. Les hypothèses les plus diverses sont émises quant à leur fonction : phares destinés à guider les voyageurs égarés ; enseignes indiquant un cimetière, donc un lieu dangereux à éviter1 ; fanal permettant aux morts quittant leurs tombes pour hanter les vivants de retrouver leur cimetière à l'aube...
Toutefois, il est vraisemblable que les lanternes aient été des fanaux funéraires. Dès l'Antiquité, il est de tradition d'entretenir une flamme auprès des tombes. Cette coutume est reprise par les premiers chrétiens pour qui la mort n'est qu'un passage de la lumière terrestre vers la lumière céleste. Les tombeaux s'ornent de bougies. Elles sont ensuite remplacées par une bougie de pierre, plus solide, résistante aux intempéries : la lanterne des morts.
Après la Première Guerre mondiale, des lanternes des morts sont élevées sur les cimetières militaires (voir Douaumont et Dormans). Le monument aux morts de La Châtre représente une femme debout au pied d'une lanterne des morts.
Cerny en Laonnois, Aisne : de facture moderne, supposée postérieure à 1930 ;
Lozay, Charente-Maritime : réplique de la lanterne de Fenioux construite en 1994 sur l'aire de repos de l'A10 ;
Dormans, Marne : lanterne des morts du mémorial des batailles de la Marne (construction 1921-1931) ;
Sion-Vaudémont, Meurthe-et-Mozelle : lanterne des morts édifiée en 1928 sur le modèle de celle de Fenioux pour commémorer la mémoire de Maurice Barrès ;
Natzwiller, Bas-Rhin : Lanterne du mémorial du camp de concentration du Struthof ;
Verruyes, Deux-Sèvres : lanterne en béton, date d'édification non définie, à son pied, 3 tombes de prêtre de la commune ;
Oradour sur Glane, Haute-Vienne : la haute lanterne des morts électrifiée veille sur les 642 victimes massacrées par les nazis, le 10 juin 1944 ;
Douaumont, Moselle : tour-lanterne du mémorial de l'ossuaire où repose environ 300 000 soldats français tombés à Verdun ;
La Châtre, Indre : monument commémoratif de la guerre 14-18 ;
Douarnenez, Finistère : monument commémoratif de la guerre 14-18 ;
Et évidemment Poitiers, réplique fidèle de notre lanterne des morts édifiée en 1931 au cimetière de la Pierre-Levée par le lieutenant Colonel Chevallier Rufigny président du Souvenir Français, devant le carré militaire 1914-1918 avec ses 104 tombes allemandes et les 172 tombes de soldats français. Electrifiée, une lumière veille ces sépultures nuit et jour.
bien cordialement
cristian terrasson
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