Des oreilles comme trophée de guerre.

[Yann LE FLOC'H]

Bonjour,

Concernant les remarques de Mr RIOTTE :
je ne pense pas rapporter des ragots en relayant le témoignage du jeune poilu breton qui, à priori et le reste du récit va dans ce sens, semble digne de foi.
La source , un journal de guerre d'un acteur du conflit, repris intégralement dans une revue d'histoire locale dont la diffusion doit être limitée me semble bonne.

Quant à laisser penser que j'ai pu dire que c'était monnaie courante, c'est faux et je l'ai bien dit dans mon message . "ces pratiques sont le fruit sans doute d'initiatives individuelles qui étaient loin d'être généralisées et même sans doute tolérées..... ".

Je ne pense donc pas avoir franchi les limites dont parle Mr RIOTTE.

Bien cordialement.

Yann LE FLOC'H

[Jean RIOTTE]

Bonjour Yann,
Bien reçu.
Terminé pour moi.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[JPG08]

Bonjour

Terminé pour moi aussi,
En ajoutant simplement que ce genre de C...ies ont contribué à alimenter les thèses racistes du 3ème Reich, et ne sont certainaiment pas étrangères au sort réservé à ces pauvres gars quand ils ont été faits prisonniers en juin 40. Les histoire de mère-grand ne relèvent pas toujours de contes de fée...
Rethel, ferme des cendrières, etc...
Cordialement,
JPG

[Pat ROCHET]

Bonsoir.

Ce fait est avéré au moins une fois du côté métropolitain Français : Lors d'un coup de main du groupe franc du 3e bataillon du 164e R.I au cap de Bonne-Espérance (NE de Verdun) début 1915, deux oreilles Allemandes coupées sont rentrées dans la musette d'un Ecrevisse. Les faits sont relatés dans les Mémoires du Gal Nayral de Bourgon, dans le "VERDUN" de Péricard et dans - "ECREVISSE DE REMPART" La Défaite de Verdun d'André Thérive (ancien du 164e R.I).
Faits sûrement rares mais reconnus, concernant plutôt les unités de tirailleurs.

Cordialement Patrick ROCHET

[patrick corbon]

Bonjour à tous,

Pour la première guerre je n'en sais rien mais cette pratique des oreilles coupées a été bien réelle à la fin de la deuxième guerre mondiale. Mon oncle avait une magnifique photo de tirailleurs Sénégalais de la première Armée avec leurs colliers d'oreilles. A ses dires, ce n'est ni un geste barbare voulu, ni un trophé de guerre. Cela vient tout simplement d'une superstition qui relève d'une pratique religieuse assimilable au vaudou que l’on connaît. L'âme des ennemis tués pouvaient venir se venger de leur assassin en se réincarnant sous la forme de spectres ou de genres de zombies. Le fait que le corps était incomplet empêchait cette réincarnation. En somme c'était une auto protection contre les forces de l’au-delà.
Ces troupes d'Afrique étaient très superstitieuses. Lors des combats de la poche de Colmar, mon oncle a vu tout son goum s'enfuir en pleine nuit parce que ses goumiers avaient vu des fantômes. C'était tout simplement des soldats allemands en tenue camouflée blanche qui remontaient le Rhin gelé en patin à glace. Pourtant ces combattants aguerris avaient tous fait Monte Cassino.


Cordialement
Patrick

[Astrud]

Bonjour,

Petite contribution tardive, cet article de Jean-Luc Susini intitulé
"Les troupes coloniales dans la Grande Guerre
LA PERCEPTION DES « TROUPES NOIRES » PAR LES ALLEMANDS "
lien: http://www.stratisc.org/TC_4.htm

Bien cordialement,
Astrid

[rolando]

Bonsoir,
Relevé dans les dédales du net :

Anatole Castex rapporte : "Nous avons vu l'autre soir un goumier marocain qui, en guise de souvenir, avait dans ses poches des oreilles de Boches qu'il avait coupées lui-même".Henri Castex, op. cit., p. 97. Lettre du 3 mai 1915.
L'aspirant Laby raconte : "Un grand sénégalais se met au garde à vous devant moi, salue et me supplie : “ Oh ! ma yeutenant. Toi y'en a permettre à moi couper deux oreilles... deux oreilles seulement !! ”, Lucien Laby, Les carnets de l'aspirant Laby, médecin dans les tranchées, 28 juillet 1914-14 juillet 1919, présenté par Stéphane Audoin-Rouzeau, Paris, Le grand livre du mois, 2001, p. 64, 5 octobre 1914.

Je n'ai pas les références en main, mais ça doit pouvoir se vérifier.
Cordialement
Alain
PS : A noter dans le Vimy de Pierre Berton, p241 de l'édition penguin, ce que disait un allemand prisonnier au soldat qui les surveillait : " Les officiers (allemands) avaient mis leurs hommes en garde de ne pas être faits prisonniers parce que les Canadiens étaient tous de Red Indians qui les scalperaient .

Bonjour à tous et à chacun,
Pour la citation du livre de H. Castex (Verdun années infernales, Albatros, 1980) on trouve le texte p., 106 et non p. 97. Je n'ai pas vérifié les autre citations.

Bien cordialement, Caballero

[GERAUD]

Bonjour,
Je partage l'opinion de Jean RIOTTE. Toutefois voici un autre élèment à joindre au dossier, sans vouloir en tirer de conclusion générale.
Fin 1998-début 1999 le Musée de Bretagne avait organisé à Rennes une exposition "En arrière du front - La Grande Guerre d'un officier rennais" à base d'aquarelles réalisées entre août 14 et fin 18 par le capitaine Charles OBERTHUR (de la famille des imprimeurs) commandant d'une section de munitions d'artillerie.
L'une des premières aquarelles intitulée "Tiens Madame ya bon! (Retraite de Belgique)" représentait un tirailleur sénégalais tenant une tête coupée qu'il montrait à une garde-barrière (en arrière plan un attelage d'artillerie traverse la voie ferrée).
Les organisateurs indiquaient dans la brochure de l'exposition : "Il est possible de distinguer trois groupes d'aquarelles :
1. celles faites sur le vif :paysages pour la plupart,
2 scènes recomposées de mémoire, toujours à partir de faits réels,
3. aquarelles destinées à être retravaillées par le dessinateur de l'imprimerie, à qui C. OBERTHUR donnait donc des idées d'illustration de calendriers...;

Je n'en sais pas plus. L'aquarelle au Sénégalais relevait sans doute de la deuxième catégorie???
Cordialement,
G/CL

[patrick mestdag]

Bonsoir,

Voici les aquarelles de Charles OBERTHUR
Que Géraud a eu la gentillesse de m’envoyer.
Cela me semble quand même invraisemblable
remarquer que le Sénégalais est a pieds nu .
Grand merci Géraud
@+
Patrick



fait partie de cette planche

[asiate]

Histoire réputée vrai... Un collectionneur de mes connaissances apprend que le père d'un de ses collègues de travail était au commando Ponchardier en Indochine en 1945-46. Il tanne le gars pour savoir si la famille possède encore diverses pièces. Bilan des courses, un joli sac à paquetage personnalisé, une smock anglaise, des photos et un bocal rempli de formol dans lequel baignent des oreilles de Viêts, dont la famille ne sait trop que faire...
Je ne crois pas que le collègue ait réellement eu l'occasion de voir le bocal, mais l'histoire est assez grosse pour être vraie!
Sans porter de jugement de valeur, on notera qu'en Cochinchine en 1945-46, le climat est celui d'une guerre civile aussi abjecte que sanglante. De nombreux groupes armés plus ou moins contrôlés par le Viêt-Minh se livrent à des exactions épouvantables à l'encontre des membres du Corps Expéditionnaire mais aussi des civils autochtones profrançais ou simplement supposés ennemis de classe ou plus prosaïquement fortunés... Dans ce contexte de violence débridée (sans jeu de mots!), il serait intéressant de savoir ce qui conduit un Français de Métropole à profaner les corps des rebelles vietnamiens tués... On n'ose imaginer en effet que de telles pratiques aient été réalisées sur des prisonniers vivants... Bon, tout ça n'est pas pour nous rapprocher de nos braves Sénégalais!