Qu’en est-il de «l’utilisation» par les Allemands des populations issues de ses colonies. Il me semble que celles-ci n’ont pas combattu. La carte ci-dessus parle de capitulation en 1914? L'alliance aurait donc réussi à les mettre à l'écart dès le début? Je m'interroge, quoique: à vouloir combattre sur tout les fronts...
Bonjour François,
Des spécialistes répondront, mais il me semble que l'Allemagne avait autre chose à faire que de conserver coûte que coûte ses colonies. D'où peut-être les revers de 14 à 16. En effet, tenue à l'écart du partage du gâteau colonial entre anglais et français surtout (une DES causes de la 1ère GM), la victoire finale lui aurait en effet rapporté gros avec certainement des exigences sur le gâteau, ou le fromage, bref... Le "y'a bon banania"...
Belle carte !
Amitiés,
Bernard
Elles résistèrent pourtant au Cameroun et surtout au Tanganiyka ( jusqu'en novembre 1918 dans ce dernier cas). Les troupes allemandes étaient, comme les troupes alliées composées essentiellement de recrues indigènes (les "astaris", je crois) encadrées d'officiers et sous-officiers allemands.
Bonjour à tous,
Pour compléter ce qu'a écrit Jacques voici la réponse de Simon Augustin à une question sur le même sujet (le Felgrau Afraicain) :
"La Légion Africaine dite African Camel Corps, composée d' Allemands et de Troupes noires dites Askaris, ont faits surtout courir les Anglais et les Français dans tout les sens dans l'Afrique centrale, frappe et disparait dans la nature.
Armée composée de 11.000h de troupes Noires et de 3.000 Blancs et le Géneral Von Lettow-Vorbeck pour Chef.
Les Franco-Britannique étaient commandés par le Général Donell et le Colonel Français Mayer 5.000h et 5.000 porteurs
Il dut capituler à son grand étonnement, car jamais battu vers la fin Novembre.
La revue 14/18 lui a consacré un article, mais je sais plus la date"
Bien à vous, Robin
L'Humanité est maudite, si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement.
Jean JAURES
" Le 4 août(1914), le gouverneur allemand du Togo, le commandant von Döring, a proposé aux Français du Dahomey et aux Britanniques du Gold Coast une sorte de neutralité......Mais les responsables alliés ont reçu, au contraire, l'ordre d'intervenir.Ils n'entendent pas en effet laisser la station de TSF de Kamina émettre en direction des autres colonies allemandes ou assurer la coordination des vaisseaux de guerre allemands à la mer. Le Togo, défendu par moins de 600 hommes, est envahi dès le 7 août et occupé en trois semaines par des unités françaises venues du Dahomey et des contingents britanniques du Gold Coast, mais aussi par des supplétifs venus du Haut-Sénégal et de Haute-Volta, comme ces 200 partisans mossis à cheval, conduits par l'administrateur du cercle de Ouagadougou, Henry d'Arbousier, aidé d'une poignée de miliciens. Les Allemands cessent le combat le 26 août, non sans avoir fait sauter la station de radio."
" Le gouverneur du Camerounse réfère pour demander lui aussi la non-belligérence, à l'article 11 de l'Acte de Berlin de 1885 ( qui neutralise le Bassin du fleuve Congo qui comprend ), outre le Congo belge, le Congo français et la partie orientale du Cameroun....Mais la violation de la neutralité belge en Europe n'est pas de nature à rassurer ( Français et Britanniques ).Ils redoutent que l'immense et riche Congo belge ne soit une proie facile pour des troupes du Reich.....Ils tiennent à prendre le contrôle total du trafic sur le Congo.....( et) s'emparer de la puissante station de TSF de Douala.
Les premiers engagements ont lieu à la frontière orientale du Cameroun. Dès l'annonce de la déclaration de guerre, des troupes de l'AEF s'emparent des deux accés du territoire au fleuve Congo, par les rivières Lobai et Songa. En septembre les troupes du Tchad prennent Kousseri, en face de Fort-Lamy. A l'ouest, un corps expéditionnaire franco-britannique a été placé sous les ordres du général Dobell (Commandant les troupes du Nigeria ), assisté par le colonel français Mayer, avec des troupes d'AOF. Le 28 septembre Douala, capitale du pays, tombe, mais la campagne est loin d'être terminée.Les Allemands se replient vers l'intérieur.Le gouverneur Ebermaier transfère le siège de son gouvernement à Yaoundé, position centrale, reliée par télégraphe à la plupart des postes éloignés. Le colonel Zimmermann, responsable de la défense , dispose de 2000 soldats et 1500 miliciens africains, tous bien armés, encadrés par 250 officiers et sous-officiers européens. Il se révèle bon stratège, obligeant ses adversaires à des marches épuisantes en forêt......
En face les Alliés finissent par disposer au total d'une douzaine de milliers d'hommes en 1916, dont environ la moitié de troupes françaises, renforcées par des contingents de la Force Publique du Congo belge. Mais les opérations sont entravées par la difficulté de coordonner l'action de colonnes chargées d'opérer depuis le Nigeria, le Tchad, le Congo, et le Gabon, à partir de bases séparées par un millier de km. Le climat, et la végétation posent de graves problèmes logistiques. La coopération dans une région où Anglais et Français se sont toujours regardés comme des rivaux se met difficilement en place.....Les Alliés ne peuvent donc tirer que très partiellement parti de leur supériorité numérique, et leurs progrés sont relativement lents.
En juin 1915, une première tentative sur Yaoundé, menée depuis les bases de Douala et d'Edea, échoue. Du moins, au nord, la place de Garoua, assiégée depuis janvier 1915 est-elle occupée par les troupes alliées.Mais la saison des pluies,entre juillet et septembre 1915, interrompt les opérations. En octobre 1915, l'offensive reprend, menée par les Anglais au sud, les Français et les Belges à l'est. Le 1er janvier 1916 seulement, les Allemands se décident à évacuer la ville, où entre le corps anglo-français des colonels Gorges et Mayer, venu de l'ouest; il est rejoint 8 jours plus tard par les Français du général Aymerich, commandant les troupes de l'AEF, venu de l'est, puis par les détachements français venus du Tchad et de l'Oubangui-Chari.
Après une retraite exemplaire, la plus grande partie des combattants allemands se retirent dans la petite enclave de Rio Muni ( Guinée espagnole, aujourdh'ui Guinée équatoriale ). Ils sont au nombre de 20000 dont 5000 soldats africains et leurs familles. Ils resteront internés jusqu'à la fin du conflit dans l'îlot, également espagnol, de Fernando PO, ce qui ne va pas sans poser de problèmes après la guerre. La citadelle de Mora, à l'extrême nord, investie depuis l'automne 1914, ne capitule que le 20 février." (à suivre).
Re-,
Suite des campagnes coloniales contre les Allemands pendant la Grande Guerre:
" Les Français, en revanche, ne participent pas à la conquête du Sud-Ouest africain allemand, effectuée par les troupes de l'Union sud-africaine. Ils ne prennent pas davantage de part à la dure campagne menée par les Britanniques pour l'occupation de l'Afrique orientaleallemande. La proposition, faite dès le premier jour de la guerre, par le ministre français des Colonies Gaston Doumergue, d'envoyer sur ce théâtre des contingents malgaches, reste sans suite.....Le corps expéditionnaire français formé à Diego-Suarez est dissous en juillet 1915. Les opérations sont menées avec des contingents britanniques et sud-africains, et l'appui des Portugais, en guerre depuis mars 1916. Plus loin encore, la participation française à la conquête des colonies allemandes de la Guinée et des Samoa à la fin de 1914, se résume à la présence du croiseur-cuirassé Montcalm (19000 tonnes) aux côtés des forces navales britanniques, australiennes et néo-zélandaises....
Il faut noter pour finir que les campagnes africaines n'ont pratiquement pas requis la participation de troupes européennes. Menées selon le schéma des guerres coloniales, elles impliquent des contingents de tirailleurs sénégalais, encadrés par des officiers et des sous-officiers blancs, appuyés par des batteries de l'artillerie coloniale.
Les troupes d'AOF du colonel Mayer embarquées à Dakar en septembre 1914 se composent de 55 officiers, de 354 Européens et 1859 "indigènes"; les troupes d'AEF organisées en octobre 1915 comprennent un millier de tirailleurs africains et 350 soldats européens, français et belges."
Dans le jargon militaire de l'époque, ces " fronts " en Afrique Noire, au Maroc (suite de la conquête), en Orient, aux Dardanelles, en Macédoine, au Proche-Orient,....étaient appelés les " fronts périphériques".
Sources: Les colonies dans la Grande Guerre, de Jacques Frémeaux, aux éditions 14-18.
Touvez ci join , pour ceux qui ne le connaisent pas encore ,
un excellent site sur le sujet et autres...
vous pouvez mettre la page en francais ,
mais voici le lien en allemand
ne pas manquer les cartes postales
Deutsche Schutzgebiete
glisser la collone de gauche pour les colonies.
grand merci pour vos détaillées explications ainsi que le superbe lien trouvé par Patrick.
Je ne peux m'empécher cette réflexion personnelle au regard de la carte des belligérants: c'était vraiment une folie, cette guerre voulue par l'Allemagne, et de remettre ça 20 ans plus tard!
Bonnne après midi, François
ps: la météo me dit qu'il fait aussi, voire plus chaud, ici qu'à Perpignan, héhé
Re: L’empire germanique et ses colonies
