La fiche MDH de votre grand-oncle m'avait initialement induit en erreur: je n'avais pas repéré les corrections qui y ont été apportées secondairement!
Voici un extrait de l'historique régimentaire concernant ces évènements:
Le 6 septembre voit le renversement de la situation. C'est le moment où le général Joffre arrête la retraite générale des armées françaises et engage la bataille de la Marne. L'ennemi cependant voudrait bien s'emparer de la charnière que constitue Verdun; il redouble ses efforts de ce côté. Il attaque, nous attaquerons aussi. La 40e Division doit prononcer le 6 une attaque de Deuxnouds vers Saint-André. Un groupement a été constitué des 25e et 26e Bataillons qui doit doit appuyer cette attaque en occupant d'abord les lisières du Bois d'Ahaye (26e) et du Bois de Moinville (25e). Ces emplacements sont tenus dès 6 heures; la matinée est marquée par un violent bombardement des bois.
Vers midi, le commandant Guy du 25e avertit le commandant Servagnat que sur de nouveaux ordres, il se retire et qu'un Bataillon du 255e d'Infanterie doit le remplacer dans le Bois de Moinville. Or, vers 13 heures, quand l'ennemi déclenche une violente attaque sur les bois, le 25e n'y est plus et le 255e n'st pas encore arrivé. Sur le front du Bois d'Ahaye le 26e arrête par ses feux la progression de l'ennemi; mais dans le Bois de Moinville, la 4e compagnie, sa droite non appuyée, est débordée. La 6e, puis la 1ère compagnie sont engagées pour la soutenir et toute l'après-midi se passe en combats confus dans ce bois. Le Bataillon du 255e, enfin arrivé vers 15 heures, y prend sa bonne part pendant deux heures. A la tombée de la nuit, l'ennemi, se voyant impuissant à progresser plus loin ou à nous débusquer des bois, se retire. Le 26e ne s'était pas laissé entamer, mais la journée avait été rude et meurtrière, sans être aussi élevées qu'au jour de Joppécourt, les pertes se chiffraient par 10 officiers, 17 sous-officiers et 234 chasseurs. Les traits de courage et d'héroïsme encore une fois s'étaient multipliés, surtout au cours des nombreuses contre-attaques engagées dans le Bois de Moinville et commandées notamment par les lieutenants Martin et Kiehl, par le capitaine Chevannes qui y trouva une mort glorieuse. A la nuit le Bataillon se retira sur Heippes où il reçut l'ordre de gagner Issoncourt: il y arriva vers minuit.
Gabriel Hanotaux, dans le Tome 10 de son "Histoire illustrée de la guerre 1914", rapporte également un récit de ces combats. Disponible ici:
http://libtext.library.wisc.edu/cgi-bin ... e&page=191
(les pages précédentes permettent de comprendre l'ensemble du mouvement stratégique opéré alors)
Espérant avoir apporté des compléments d'informations,
Bien cordialement,
Frédéric Avenel