Bonjour à tous
Votre photo m'interpelle et me fait penser à une petite collection que j'ai commencé à me constituer concernant les soldat allemands de la wermacht posant devant quantité de monuments commémoratiffs de 14-18. Ça mériterait un post à part…
Autrement, voici plus bas ce qu'on trouve sur le site de la mairie de Compiègne qui revendique la territorialité de la clairière et de son appellation, mais souligne aussi une autre confusion, c'est que le monument et dédié à l'armée française libératrice de l'Alsace-Lorraine et non aux Alsaciens-Lorrains…
La clairière de l'Armistice
L'armistice du 11 novembre 1918 fut un événement tellement merveilleux, après ces quatre années de lutte contre le pangermanisme qui coûtèrent si cher en vies humaines et en destructions de toute sorte, que les moindres détails méritent d'en rester gravés dans notre mémoire nationale.
Même si cet armistice fut si prématuré qu'il permit à trop d'Allemands de se prétendre invaincus ; même si les hommes politiques n'aboutirent qu'à un « mauvais traité », trop doux pour ce qu'il avait de dur et trop dur pour ce qu'il avait de doux (Jacques Bainville). C'est bien l'armistice de Compiègne et non par de Rethondes, comme on le répète encore trop souvent. Tout se passe en effet sur le territoire de notre commune.
La confusion s'explique par la présence d'une gare portant ce nom de Rethondes, sur la voie ferrée menant à Soissons et Villers-Cotterêts. Bien qu'étant sur le territoire de Compiègne, cette gare ne pouvait pas en porter le nom, déjà donné à la gare principale ; ni celui de Choisy-au-Bac, bien que le hameau tout proche du Francport fit partie de cette commune qui avait aussi une gare sur la grande ligne. Il fallut donc se rabattre sur le nom d'un village plus éloigné, Rethondes. C'est de cette gare que partait la voie ferrée bifurquant en épi pour l'artillerie lourde, à l'abri de la futaie. C'est sur les deux voies de cet épi que stationnèrent, du 8 au 11 novembre, les wagons du maréchal Foch et des plénipotentiaires allemands.
Le projet d'aménagement de l'actuelle clairière fut lancé dans un quotidien de Paris, Le Matin, par son rédacteur en chef, Stéphane Lauzanne, le 22 mai 1922, après une visite décevante dans ce site alors presque oublié. C'est ensuite Jean Binet-Valmer, écrivain franco-suisse, et éditorialiste du Journal, l'un des fondateurs de la « Ligue des chefs de section et des soldats combattants » -le jeune Montherlant travaillera à ses côtés, à « l'oeuvre de l'ossuaire de Douaumont »- qui prit en charge l'aménagement des monuments commémoratifs « du seul jour heureux de notre victoire » ; on voyait cette victoire sabotée et c'est cette inquiétude qui provoqua la volonté de commémoration.
On prévit une simple « pierre tombale », avec l'inscription vengeresse bien connue, et deux dalles marquant l'emplacement des wagons. Le Matin offrit par souscription, auprès du capitaine Ternisien (un nom que l'on retrouve parmi les donateurs de figurines historiques), un monument à l'armée française libératrice de l'Alsace-Lorraine, oeuvre du ferronnier Brandt. On y voit l'aigle germanique abattu et le glaive français pointé sur lui. La clairière fut inaugurée solennellement le 11 novembre 1922, cinq ans plus tard le wagon de Foch la rejoignait et, en 1937, la statue du maréchal, oeuvre de Firmin Michelet.
Contrastant avec la dignité de l'armistice « entre soldats » de 1918, la lise en scène mélodramatique du 21 juin 1940 voulue par Hitler, ne fut qu'un mauvais rêve. Sauf la statue de Foch, tout fut détruit ou emporté par l'éphémère vainqueur, notamment le wagon du maréchal qui avait été stupidement abandonné (témoignage de l'aspirant Guillemé-Brulon, du 10 juin 1940). Sauf ce wagon, détruit par les SS en 1945, et qui dut être remplacé par une voiture similaire (les précieux souvenirs qu'il contenait avaient été heureusement cachés), tout a été retrouvé et reconstitué, dès 1950.
Les Amis de l'Armistice, sous la direction successive du docteur Pierre Gand, du général Daussy puis du général Gamache, ont la charge du site, récemment enrichi d'un petit mais émouvant musée.
Ce qui correspond à peu près à ce qu'on m'en avait dit.
Je vous invite aussi à lire la vie d'Edgar Brandt et son oeuvre …
http://www.flickr.com/photos/renaud-camus/3953221824/
Cordialement
JF Genet
