Exhumation clandestine.

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Frederic RADET
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Re: Exhumation clandestine.

Message par Frederic RADET »

Bonjour,

Le 31 juillet 1920 une loi permit aux familles qui le souhaitaient de demander le rapatriement des corps.
Avant cette date, malgré toutes les interdictions et difficultés, il n’y eut pour certains qu’une seule idée, aller chercher le corps et le ramener.

Le 31 mars 1920 deux gendarmes de la brigade de Verdun patrouillent dans la commune de Fromereville dans les environs du cimetière militaire dit Nord Ouest.
Apercevant une voiture qui stationnait sur cette route et à l’intérieur de laquelle se trouvait un cercueil, ils interpellèrent un homme et une femme qui procédaient à une exhumation.
La femme déclarant que c’était pour ramener son fils à Camblain-l’Abbé dans le Pas de Calais où huit jours avant elle avait rapatrié le corps de son autre fils tué en 1918 dans l’Aisne.

Le soldat dont le corps vient d’être exhumé s’appelle Auguste Louis BAJEUX, il faisait partie de la première Compagnie du 150e RI. Le 4 mai 1916 il contribue par son feu précis de mitrailleuse à enrayer une attaque allemande, ce qui lui vaut une citation à l’ordre de la Brigade et la Croix de guerre.
Le 26 mai alors que son unité se retrouve pour la troisième fois au Mort-Homme, il est blessé au cours d’un violent bombardement et décède au P.S de Chattancourt, situé à flans ce coteau dans des sapes et où note Vincent Christophe dans son carnet « les chiens et les chats viennent souvent rendre visite aux soldats, pauvres bêtes qui ont perdu leurs maître… »

Les gendarmes ordonnèrent à sa mère Céline Bajeux de réinhumer le corps de son fils l’ayant toutefois autorisée à placer ses restes dans le cercueil qui avait été amené.
Quatre mois plus tard, jour pour jour, apparut la loi citée plus haut, autorisant le transfert aux familles.

Auguste est aujourd’hui inhumé à la NN de Glorieux, Carré B Rang 6.
Sur MDH il y a quatre fiches de soldats nommés Bajeux, originaire de Camblai-l'Abbé, son frère Paul Louis du 338e, Albert 8e BCP, Victor 6e RIT et Marcel 8e RI.

Le cimetière Nord Ouest en 1920:
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Il fut réaménagé en 1924 et désaffecté en 1983 où 660 corps furent transérés à la NN de Glorieux à Verdun et 483 à la NN de Landrecourt.
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Connaissez-vous des exemples comme celui-ci ?

Cordialement,
Frédéric
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Frederic RADET
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Re: Exhumation clandestine.

Message par Frederic RADET »

Bonsoir à tous, bonsoir Sylvain,
Pour 1°) : Je crois qu'un cinéaste a fait un film (ou un téléfilm ou une séquence) sur ce thème des dépouilles exhumées clandestinement avant ladite loi. Mais impossible de me souvenir : Si quelqu'un s'en rappelle...
Oups ! J'ai encore raté un truc à la télé...faut que j'm'y mette a cette foutu "lucarne" !
Non serieusement, comme dit Sylvain, si quelqu'un se rappelle....Ca serait bien !
Je comprends bien que dans les années 20 on ait regroupé les corps. Mais dans les années 70 : une cimetière immense (pas un petit carré) supprimé !
Pourquoi ? J'en sais rien, mais je partage votre amertume, ce cimetière à été ouvert en mars 1916, il a contenu jusqu'a 1747 corps, à la date du 10 décembre 1918.
Beaucoup de familles ont repris les corps aprés-guerre, dans les années 1920 les tombes isolées et les petits cimetières du secteur (Choisel, Germonville, Bois-Bourrus....) y furent regroupés.
Et aujourd'hui, le terrain est inutilisé est rempli d'herbes folles (quand je dis "aujourd'hui, c'est il y a environ 10 ans !)
C'est toujours le cas...à ma grande surprise les agriculteurs du coin n'ont pas pris possession du lieu.
Je sais juste qu'aux alentours (cultivés) du cimetière , de nombreux ossements apparaissent lors des labours...

Une autre vue du cimetière...deux fois provisoire....
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Au revoir.
Frédéric
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Yans83
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Re: Exhumation clandestine.

Message par Yans83 »

Bonjour

Alors je me permets de rebondir sur ce sujet pour poser une question concernant l'après-guerre. A force d'arpenter les cimetières communaux, j'ai trouvé la tombe civile d'un soldat déclaré ''Mort pour la France''. Or, grâce à un membre du forum, j'avais appris que ce soldat n'avait as obtenu cette mention. Un autre cas similaire : un homme dont la fiche se trouve parmi les NMPF est inhumé au sein d'un carré militaire avec la mention MPF (en 1919 de maladie).
Questions : dans le cas de la tombe civile, j'imagine qu'il n'y avait aucun contrôle ; pour autant, y avait-il une "législation" qui aurait pu s'opposer à la gravure de cette mention ? Pour la tombe militaire, s'agirait-il d'une "erreur" ou d'une action délibérée des autorités qui n'aurait pas tenu compte des normes administratives et s'en seraient tenu au fait que cet homme était décédé du fait de "l'existence de la guerre" (pardon si c'est brouillon).

Cordialement
Yannis
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jef52
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Re: Exhumation clandestine.

Message par jef52 »

Pour 1°) : Je crois qu'un cinéaste a fait un film (ou un téléfilm ou une séquence) sur ce thème des dépouilles exhumées clandestinement avant ladite loi. Mais impossible de me souvenir : Si quelqu'un s'en rappelle...
Bonjour tout l' monde,
Est ce que ca ne serait pas "La vie et rien d'autre", pour moi un très très très grand film :jap:
http://www.sceren.fr/tice/teledoc/Mire/ ... dautre.pdf
Amicalement,
Jef
"Désormais je sais enfin que tous ces morts, ces Français et ces Allemands, étaient des frères, que je suis leur frère" Ernst Toller
Le blog du 232e RI http://232emeri.canalblog.com/
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Frederic RADET
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Re: Exhumation clandestine.

Message par Frederic RADET »

Bonjour,
Quant à "La vie et rien d'autre", je crois que pas un seul foromeur du présent forum ne l'a pas vu ! ! ! C'est vraiment le film à voir A.B.S.O.L.U.M.E.NT !
Non seulement j'ai vu et revu ce film, mais j'étais sur un des lieux de tournage, l'église de Dugny, j'ai également regardé l'istallation au théatre et au marché couvert de Verdun, j'en avait profité pour discuté avec les accessoiristes.
Je me souvient aussi avoir apércu Ph.Noiret et S.Azéma sur la Place Chevert (j'étais en voiture).
Il n'était pas rare de voir S.Azéma sur le quai de Londres, d'où elle devait rejoindre son hôtel.

Cordialement,
Frédéric
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fernande sonntag
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Re: Exhumation clandestine.

Message par fernande sonntag »

Bonsoir,
je vous adresse ci-dessous, les conditions pour l'obtention des MPLF à titre d'information.
Mention '"Mort pour la France" Imprimer cette page




Règles d'attribution de la mention "Mort pour la France" aux militaires et civils tués au cours des guerres et conflits


L'attribution de la mention "Mort pour la France" est une opération relative à l'état civil, qui fait l'objet des articles L 488 à L 492bis du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre.

Qui a droit à cette distinction ?

* les membres des forces armées françaises, y compris les supplétifs, requis ou engagés à titre étranger, tués au combat, morts des suites de maladies contractées ou d'accidents survenus en service commandé au cours des guerres mondiales, d'Indochine, d'Algérie, des opérations extérieures de maintien de l'ordre ou de la paix, notamment sous mandat de l'ONU
* les prisonniers de guerre décédés dans les mêmes circonstances
* les victimes civiles de nationalité française des guerres de 14-18, 39-45, d'Indochine ou d'Algérie

Attribution

Elle est liée aux circonstances du décès. Lorsque le décès survenait en zone de guerre, la mention "Mort pour la France" était inscrite, par l'autorité militaire, sur l'acte de décès qui était ensuite transmis à la mairie du domicile de la victime.Du fait du caractère particulier des victimes du second conflit mondial (otages, internés, déportés, prisonniers de guerre, disparus), le ministère des anciens combattants de l'époque a mis en place un service spécialement chargé de la gestion et la régularisation de l'état civil, établissant les actes de décès ou de disparition et attribuant la mention "Mort pour la France".

Instruction de la décision

Depuis la guerre d'Algérie, la décision d'attribution est instruite par les services centraux du ministère de la défense après établissement de l'acte de décès et transmission à la mairie du domicile.Cette tâche relève de la direction des statuts, des pensions et le la réinsertion sociale (DSPRS). Lorsque le décès survient après renvoi du militaire ou de la victime civile dans ses foyers, la demande est adressée par un ayant-cause du défunt sans condition de délai, accompagnée de pièces justificatives, à la direction interrégionale des anciens combattants du domicile du demandeur ou à la DSPRS pour les demandeurs résidant outre-mer ou à l'étranger. La mention est attribuée sur la preuve que le décès a été causé par une blessure reçue, par une maladie contractée dans les circonstances de la guerre et au titre de laquelle le défunt était pensionné ou par une affection en relation avec l'infirmité pensionnée.

Après instruction, les dossiers sont centralisés au bureau des archives des victimes des conflits contemporains.

Outre les dossiers consécutifs aux décès récents (pensionnés de guerre ou militaires victimes d'opérations menées sous mandat international ou en vertu d'accords de défense), les services sont encore saisis de demandes de réexamen d'une décision négative antérieure ou d'instruction de victime non répertoriée pouvant remonter à la guerre 1914-1918.

Contact
Ministère de la défense
SGA/DSPRS
Bureau des titres et statuts
BP 552 - 14037 Caen cedex
Tél : 02.31.38.45.05


Sources : SGA/DSPRS/SDSP/BTS
Droits : Copyright Ministère de la Défense / SGA
Contact : [email protected]

je suis actuellement entrain de faire le relevé de ce ceux qui sont morts durant les 2 GM de ma commune.
bien que celà est assez clair pour ceux de la 1ère G.M. (aussi bien côté français (engagés volontaires) que du côté allemand (engagé dans l'armée allemande- occupation allemande de l'Alsace Moselle) celà devient beaucoup plus compliqué pour la 2me G.M.. En effet, compte tenu des directives pour les mentions MPLF ci-dessus? je retrouve presque en totalité, les soldats enrôlés où engagés dans l'armée allemande avec la mention "MORT POUR LA FRANCE" ???(acte décès)
pire je retrouve ces derniers sur le MAM de la commune sous le chapitre "MORTS AU CHAMP D'HONNEUR". Mon G.P. ainsi que mon père alsacien et engagés volontaires dans l'armée française ont eu en fait de compte beaucoup de chance de revenir de ces deux guerres... Ils seraient morts, ils auraient en fin de compte le même titre que ceuxqui avaient revêtus l'uniforme allemand (malgré eux) "MORT POUR LA FRANCE".
sur ces faits, président d'une section du souvenir français, j'éspère que jamais un scolaire me posera la question ???
cdlt,
Marc
ais-je été de ceux-là dont tous ne furent pas ?
Léon RIOTOR
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