Bonjour Christophe,
je te remercie de ton message.
Il y a quelques années, j'ai travaillé sur les listes de la Gazette des Ardennes, journal de propagande édité par les Allemands en région occupée. C'est un long travail de bénédictin, mais passionnant pour situer des lieux de décès, proches des lieux d'inhumation.
Ces listes sont intéressantes mais plusieurs noms sont erronés et/ou écrits phonétiquement par les Allemands.
J'ai ainsi eu la confirmation de plusieurs décès dans les Ardennes en août 1914 lors que MdH donnait " tué à la La Marne " etc .....
Le soldat Louis Combret du 7è RI, disparu à 51 Minaucourt sur MdH, est inhumé à 08 Messincourt là où le signalait la GA liste 36, sa fiche matricule fut modifiée en 1920 en ajoutant qu'il décéda à l'école des filles, mais sa famille fut-elle informée que le disparu avait une tombe ?
Les Allemands organisèrent ces exhumations-inhumations non pas à titre humanitaire mais pour récupérer monnaies et métaux ensevelis en août 14 avec les corps.
Par la Grand-Mère, qui était restée dans les Ardennes, j'ai récupéré des exemplaires de cette revue....
Amicalement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Bonjour,
sur MdH, le soldat Doublet Alphonse du 202è RI est tué à l'ennemi à 08 Tourteron :
Il est inhumé à 08 Noyers-Pont-Maugis mais sans date précise et comme soldat du 336è RI ( après guerre, les services officiels ne semblent pas avoir fait de vérifications lors du transfert du corps et ont laissé les informations allemandes ):
Sa fiche matricule confirme le Régiment de Granville ( 202è RI ) et, par avis ministériel en 1918 sa disparition à 08 Tourteron le 30/08/1914, et par jugement en 1920 son décès tué à l'ennemi, mort pour la France à Tourteron le 30/08/1914:
La Gazette des Ardennes sur la liste 36 page 4 signale que le corps du soldat Doublet du 336è RI est inhumé dans le cimetière de 08 Villers le Tilleul, 15 kms au N de Tourteron ( les Allemands auraient fait une erreur de numéro de régiment lors de l'établissement des listes pour la GdA, erreur validée par les services officiels lors du transfert du corps )
Pas facile de s'y retrouver. La famille fut-elle avertie que ce soldat avait une tombe à 08 Villers le Tilleul puis à 08 Noyers ?
Je cherche maintenant à savoir qui pourrait-être ce dragon inhumé inconnu dans le cimetière de 08 Villers le Tilleul et signalé avec le soldat Doublet sur la GdA?
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Bonjour,
pour compléter mon message du 21/02/2017 sur les combats limitrophes Ardennes-Meuse de fin août 1914, l'Ami ardennais Jérôme B " Jerbo sur le Forum " que je remercie, m'a envoyé des photos de divers monuments érigés sur place.
Voici déjà dans 55 la Forêt de Jaulnay, près du village de 55 Luzy-saint-Martin, un cimetière allemand dont les corps des soldats allemands et français furent relevés pour être regroupés:
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Bonjour,
le 6è Régiment de Dragons ( 5è Brigade de cavalerie, 1ère division de cavalerie ) à 4 escadrons, garnison à Vincennes, embarqua avec un groupe cycliste de la 1è Division de cavalerie et une section de mitrailleuses, en quatre échelons de la gare de La Chapelle-charbon du 31/07 au 03/08 pour se retrouver au complet à Charleville le 04/08.
Le 01/08, le 1er escadron et le groupe cycliste sont envoyés pour garder sur le Meuse entre Mouzon et Givet.
Le 6è RD fait partie du 1er corps de cavalerie ( 1ère, 3ème, 5ème divisions de cavalerie ) constitué dans la région Charleville-Hirson sous les ordres du Général Sordet.
Le 05/08, Sedan.
Le 06/08, entrèe en Belgique puis direction Liège.
Le 6è RD ne repassera plus par les Ardennes mais ....
Je retrouve les 5è et 6è escadrons de réserve du 6è RD affectés aux 2è, 3è Divisions Coloniales et 5è Brigade Coloniale lors de la retraite dans le Nord de La Meuse ( Forêt de Jaulnay ) et dans l'Est des Ardennes ( 08 Sommauthe ).
Un ami du Forum aurait-il des informations sur ces deux escadrons de réserve du 6è RD en août 1914 car inconnus sur le JMO et l' l'Historique du 6è RD.
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Bonsoir Jean-Pierre,
je te remercie de ta réponse et j'ai relancé le sujet " 6è RD " dans le fil CAVALERIE, en ajoutant quelques références à des JMO de certaines unités du CAC.
Amitiés BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Bonjour,
suite au message du 10/03/2017, j'ajoute de nouvelles photos toujours prises à 55 Luzy Saint Martin par mon Ami Ardennais Jérôme B., Jerbo sur le Forum, que je remercie:
Monument érigé par les Allemands. Un cimetière se situait à côté dont les corps furent relevés après guerre et regroupés dans des cimetières militaires:
Stèle allemande en hommage à 18 soldats allemands des IR51 et GR11 ainsi qu'à 22 soldats français tombés en héros :
Stèle du 22è RICol:
Les unités du CAC, venant de Belgique et se dirigeant vers les Ardennes, livrèrent les26, 27 et 28/08/1914 de durs combats dans 55 La Forêt de Jaulnay, située au Nord de la Meuse, limitrophe des Ardennes.
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Bonjour,
notre Ami Gérard, " stenog sur le Forum ", que je remercie, vient de m'adresser la photo de la tombe du caporal ABBADIE mais D'ABBADIE sur la FM et sur MdH, né au Tonkin, licencié en droit, décédé des suites de blessures à 08 Cheveuges le 26/08/1914, corps restitué à Lorient.
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Bonjour,
08 Saulces-Monclin, NE de 08 Rethel, se trouvait sur l'axe de marche des troupes saxonnes de la 3è Armée allemande de Von Hausen qui repoussaient les troupes françaises sur l'Aisne.
Exaspérés par la résistance des Français, plusieurs habitants furent fusillés et/ou exécutés, l'église et de nombreuses maisons incendiées les 30 et 31/08/1914.
Dans le cimetière, il y a un monument érigé en souvenir de ces victimes ainsi que deux tombes:
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
En 1920, le Cardinal de LUCON, archevêque de Reims, a demandé aux curés de ses paroisses de prendre un petit cahier d'écolier et d'y relater ce qui s'était passé dans leur paroisse pendant la Grande Guerre.
Ces cahiers sont archivés aux AD de la Marne (Annexe de Reims - Avenue de L'Yser) sous côte 25 J 1 à 7. On y trouve quelques pages rédigées par le Curé de Saulces Monclin...
Extrait de la Conférence épiscopale rédigée par le Père BARON, curé de Saulces Monclin :
Note liminaire : Le Père BARON indique en préambule qu’il n’était pas présent dans la paroisse de Saulces en août 14. Il atteste de la réalité des faits qui lui ont été rapportés par des témoins dont la crédibilité ne saurait être mise en cause.
« …Dès le samedi soir 29 Août, vers 8h00 et vers 10h00, quelques soldats allemands pénétrèrent dans la commune, mais ce fut le lendemain 30 qu’eût lieu l’occupation définitive par les troupes combattantes qui repoussaient les Français vers Auboncourt.
L’entrée des ennemis devait laisser ici un tragique souvenir : 12 hommes fusillés et 80 maisons incendiées, tel fut le bilan de cette triste journée.
Donner tous les détails exacts de ces évènements n’est pas chose aisée ; en effet depuis 6h00 du matin jusqu’à 3h00 de l’après-midi les obus sifflaient au-dessus du village et chacun, craignant pour sa vie, se cachait avec soin. Peu nombreux furent donc les témoins ; il y en eût cependant et c’est d’eux que je tiens les détails qui suivent.
Remarquons d’abord que tous les fusillés habitaient la partie du village qui se trouve sur la route nationale. Le reste du pays, bâti à 200 mètres de là, dans le fond de la petite vallée où coule la Saulces, n’eût à déplorer aucun mort ; sans doute les Allemands marchant au feu n’ont-ils pas eu le temps de descendre jusque là, sans quoi les mêmes scènes d’horreur se seraient sans doute renouvelées. Au contraire, les maisons incendiées, dont L’Église et le presbytère, se trouvaient, à part 5, dans la partie basse du village.
Quoiqu’il en soit, les premières victimes, Stéphane SCHEINER –cultivateur – 50 ans, Augustine DESTE – cuisinière – 44 ans, et Jean DESTE – 81 ans – rentier, furent frappés vers 8 h00 du matin, près de la dernière maison du village ; en allant vers Vauzelles, sur la gauche. Ils furent aperçus quelques instants plus tard par la femme d’une des victimes, Madame SCHEINER. Le jeudi suivant, 2 septembre, ils furent inhumés dans le jardin attenant au lieu du meurtre.
A cette même heure, brûlaient les quatre dernières maisons du village, toujours du côté de Vauzelles mais sur la droite. Le feu fut-il mis par les soldats, ou allumé par une bombe incendiaire ? Personne ne le sut.
A la même heure également, vers 8h00, Jean BAUDON – marchand de moutons – 71 ans, et Etienne LECLERE – 67 ans – journalier, étaient emmenés par les Allemands vers l’autre extrémité du village, du côté de Faissault. C’est là, près d’un fournil appartenant à Mr Alfred Paillas, qu’ils furent retrouvés le mardi suivant ainsi que Aimable HUBERT – 71 ans et son domestique Jean PRUGNON ; on les enterra sur place le jeudi 3 septembre.
Le deuxième acte du drame eût lieu vers 3h00 de l’après-midi. A ce moment, Edouard BAUDOIN – cultivateur – 63 ans fut appréhendé dans sa maison, avec sa femme, sa fille, Mme BARON , et une vieille tante, Mme BLOCQUAUX. Conduits près du mur de la ferme qui fait face à la maison d’habitation du Docteur ACHART, ils trouvèrent là Mr Camille LAMBERT – 62 ans – journalier, Auguste DUCHATEAU – 84 ans – journalier et un étranger dont l’identité n’a jamais été établie. Ce dernier, encore jeune, s’attendant à une fin prochaine, pleurait sur le sort de ses deux enfants tout jeunes. Les femmes essayaient de le rassurer, ne pensant pas elles-mêmes le dénouement si proche.
A peine un quart-d’heure s’était-il écoulé que les soldats firent signe aux quatre hommes d’entrer dans la cour de la ferme. Machinalement les femmes suivent, mais on les repousse ; à peine ont-elles fait quelques pas, qu’elles entendent plusieurs détonations ; elles tournent la tête et voient les 4 victimes étendues à terre. Par inconscience ou comble de cruauté, on les obligea à rester jusqu’au soir, non loin des quatre morts. Ceux-ci furent enterrés le vendredi 4 septembre dans le jardin de la ferme.
Ce qui explique ces inhumations tardives, c’est qu’il était absolument interdit pendant les 1ers jours d’occupation de circuler sur la route. Les bêtes échappées de leurs écuries venaient flairer les cadavres et les proches parents étaient obligés d’assister à ce spectacle écœurant, réduits à l’impuissance par la sévérité des ordres allemands. Encore furent-ils inhumés en 1914 sans cercueil, et ce n’est qu’en 1917, qu’un commandant permis de les transporter au cimetière, à condition qu’il n’y aurait aucune cérémonie.
La dernière victime fut un vieillard de 85 ans, scieur de son métier, ancien combattant de 70, ce qui lui valu l’honneur d’être promené par les Boches, 2 jours de suite, obligé de les servir et accablé d’avanie. Fusillé sur la route de Faissault, assez loin du village, il fut retrouvé le dimanche 6 septembre et enterré sur place.
Enfin, il y eût 2 autres victimes qui furent mises à mort en dehors du pays, l’une à Vauxelles, Louis RIFFART – 40 ans ; l’autre à Vignicourt, Gustave BEAU … 18 ans … »