Merci pour cette petite fête !

Concernant F. Jabiol : il était lieutenant de réserve au 74e avant guerre. Il est parti avec le 274e R.I. Il a été blessé le 11 septembre 1914. Il était affecté à une des compagnie du VI/274. Je n'en sais pas plus, travaillant plutôt sur le 74e.
A propos de Bousquet. Je n'ai malheureusement pas de portrait de lui. Je sais peu de chose sur lui car il n'était pas au 74e lors de la mobilisation. Il a, semble-t-il, rejoint le régiment sur le front relativement peu de temps avant sa mort, et il lui fut donné le commandement de la 4e Cie.
Sur les conditions de sa mort, voici d'abord un extrait du J.M.O. en date du 10 décembre 1914 :
Vers 21 heures, le lieutenant BOUSQUET, commandant la 4e Cie, est sorti du bastion du Cantonnier avec une patrouille (1 caporal et 5 hommes). Cet officier s’est égaré et est venu donner dans un ré-seau de fil de fer placé en avant d’une tranchée ennemie. Le lieutenant et le caporal auraient été tués ou grièvement blessés. Deux hommes seulement sont rentrés ; l’un à 1 heure du matin au bastion du Cantonnier, l’autre vers 3 heures du matin aux tranchées du 274e R.I. Ils n’ont pu fournir aucun ren-seignement précis sur leurs camarades non revenus de la patrouille.
Voici maintenant un rapport du lieutenant-colonel Brenot (cdt le 74e RI.) s'appuyant sur les déclarations des soldats qui l'accompagnaient dans cette patrouille (nuit du 9 au 10 décembre 1914, en avant du secteur de Thil) qui lui fut fatale.
11 décembre 1914
Expéditeur : Lieutenant-colonel BRENOT
Lieu d’expédition : Thil
Destinataire : Général commandant la Division Provisoire
Pour faire suite au rapport que je vous ai adressé hier matin au sujet de la disparition du lieutenant BOUSQUET, j’ai l’honneur de vous rendre compte que, d’après les renseignements que j’ai pu obtenir jusqu’ici, le lieutenant BOUSQUET aurait été tué par une balle à la tête ou, du moins, très grièvement blessé et considéré comme mort par les hommes qui l’accompagnaient.
Ces hommes formaient une patrouille de un caporal et cinq hommes. L’un des cinq hommes rentrant au bastion dans la nuit du 9 au 10, et c’est lui qui apprit au commandant PLESSIS comment la patrouille s’était égarée.
Un autre homme, après avoir erré durant la même nuit, a été recueilli vers 4 heures du matin par une compagnie du 274e R.I. en garde de tranchées devant la Verrerie.
Durant la journée d’hier, les compagnies du bastion qui sont en première ligne ont essayé de découvrir à la jumelle le corps du lieutenant BOUSQUET, mais leurs investigations n’ont donné aucun résultat.
Hier au soir, vers 17 heures, le caporal de la patrouille et un autre homme de cette même patrouille sont rentrés au bastion. L’homme était blessé à l’épaule, le caporal indemne. Tous deux avaient erré pendant la nuit et, le jour venu, ils s’étaient aplatis contre terre pour échapper au tir ennemi. Ils passè-rent ainsi toute la journée d’hier à moins de 100 mètres des tranchées allemandes ; dès qu’ils levaient la tête ou remuaient le moindrement, ils entendaient les balles siffler à leur oreilles. Ils ont déclaré que le corps du lieutenant BOUSQUET, qui gisait tout près du réseau allemand, dans la matinée avait été enlevé par l’ennemi.
En résumé, la patrouille qui se composait du lieutenant BOUSQUET, d’un caporal et cinq hommes, a laissé sur le terrain le lieutenant et deux hommes ; le caporal et trois hommes sont rentrés. L’un de ces derniers, blessé à l’épaule peu grièvement, a été évacué ce matin sur l’ambulance de Chenay, où il pourrait être interrogé.
Signé : BRENOT.
D'après une note (que j'ai pêchée je ne sais plus où...), les allemands l'auraient inhumé dans le cimetière communal de Bourgogne.
Aujourd'hui, je ne sais pas où il repose.
Amicalement,
Stéphan