Bonjour à tous,
Je travaille sur les officiers tués en Artois et prends ce sujet en cours, à propos du capitaine Osmont d'Amilly, vous trouverez ci-joint la fiche réalisée pour cet cet officier.
Bien cordialement
Thierry Cornet
OSMONT D’AMILLY Juvénal
Capitaine au 2ème REGIMENT DE MARCHE DU 1er ETRANGER
Disparu le 9 mai 1915 à Neuville-Saint-Vaast
Chevalier de la Légion d’Honneur (J.O. du 29 juin 1915)
« Excellent commandant de compagnie qui compte déjà de beaux états de services antérieurs et plusieurs campagne de guerre. Le 9 mai a été blessé assez grièvement au moment où il entraînait, dans un élan superbe, sa compagnie à l’assaut des positions ennemies et a largement contribué à l’enlèvement de ces positions fortement organisées et défendues ».
Citation à l’ordre de l’armée (J.O. du 26 juillet 1915)
« Le 9 mai, a été blessé assez grièvement au moment où il entraînait sa compagnie à l’assaut du saillant des ouvrages ennemis et a largement contribué à l’enlèvement de cette position ».
Croix de guerre avec palme
Médaille Coloniale avec agrafe « Maroc »
OSMONT D’AMILLY Juvénal Joseph François
Né le 17 mai 1883 à Auxerre (Yonne) Fils de Charles et de Emma Nillot
N° matricule au corps : (non renseigné)
N° matricule au recrutement : 1339 - Auxerre
Classe : 1903
Arrière grand oncle officier aide de camp du général Vachot qui a fait campagne sous Napoléon 1er, entré à St-Cyr en 1809, fait chevalier de la Légion d'Honneur en juin 1813.
Arrière grand-père conseiller à la cour du roi Charles X.
Juvénal Osmont d'Amilly voulait suivre la tradition de famille et dès l'âge de sept ans désirait être officier afin de contribuer au retour de l'Alsace et de la Lorraine à la France.
Il a fait ses études secondaires au collège d'Auxerre et au Lycée Janson de Sailly.
C'est au foyer paternel qu'il trouva l'exemple du devoir, de l'amour de la Patrie et qu'il puisa sa foi chrétienne; aussi avait-il une profonde admiration et une très grande affection pour ses chers parents. Son désir était que, si possible, on ramène son corps dans le caveau de famille à Auxerre auprès de son vénéré Père qu'il aimait tant.
Entré à St-Cyr en 1904, promotion d'Austerlitz, sort sous-lieutenant en 1906, affecté au 127ème d'infanterie à Valenciennes. Lieutenant en 1908. En 1910, il est nommé, sur sa demande au 1er Régiment Etranger à Sidi-Bel-Abbès. Pendant dix-huit mois il fait campagne afin de pacifier le Maroc; il fut le premier officier à la tête de sa compagnie qui entra à Debdou ce qui lui a valu la médaille coloniale avec agrafe du Maroc.
1912. Départ pour le Tonkin, commandant de la place de Yen Bay où il se trouve en août 1914. Aussitôt la déclaration de guerre, il demande, par télégramme, son rapatriement immédiat, afin de venir combattre sur le front de France et réaliser le désir de toute sa vie: « sur la côte Lorraine périr pour l'honneur » phrase recueillie dans son journal intime.
A son arrivée à Marseille, il a le regret de quitter ses légionnaires, qui sont dirigés sur l'Algérie; ils lui sont très attachés et pleurent de ne pas partir sur le front avec leur lieutenant.
Il rejoint son dépôt à Lyon d'où il part pour le front de Champagne à la tête de la compagnie des polonais engagés volontaires.
Nommé Capitaine, au choix, en mars 1915. Il se dirige sur le front d'Artois; avec ses hommes.
Le 9 mai 1915 ayant reçu l'ordre de prendre « Les Ouvrages Blancs ». A 10 heures du matin, il sort des tranchées à la tête de ses légionnaires. Ils prennent le terrain à la baïonnette en moins de temps que l'on avait prévu. Le capitaine, toujours debout afin de surveiller les mouvements de l'ennemi, fait coucher ses hommes; demande les renforts qui n'arrivent pas et véritable cible vivante est blessé, refuse de se laisser transporter à l'arrière; souffrant beaucoup, il ne peut plus rester debout mais commande à genoux lorsqu'il fut blessé une seconde fois. Les renforts n'arrivent toujours pas, à l'abandon de la position, sous la pression ennemie, les légionnaires et leurs officiers préfèrent la mort.
Le capitaine Osmont d'Amilly, avec beaucoup de ses légionnaires polonais, fut porté disparu. Son corps ne fut retrouvé qu'en août 1923 au pied de la côte de Vimy.
Son testament se terminait par cette phrase: « Que ma mort ne vous soit pas douloureuse puisque vous savez que je serai mort heureux: « pour la France et sa Gloire ».
Jugement rendu le 10 août 1920 par le Tribunal d’Auxerre
Jugement transcrit le 15 septembre 1920 à Auxerre (Yonne)
Sources :
Livre d’Or des Morts du front d'Artois