Empreinte de la Guerre sur un visage

[mounette_girl]

Bonjour à tou(tes)

Dans mes photos-souvenirs, il y en a deux particulièrement qui m'ont toujours bouleversée. Ce sont celles d'un cousin des Ardennes (cousin de ma grand-mère paternelle) qui a vieilli en trois ans d'une manière inimaginable !

Cette horrible Grande Guerre a marqué tous ceux qui y ont participé. En voici une preuve indéniable :








Bien cordialement

Mounette
[:mounette_girl]

[Jean-Claude Poncet]

Bonjour Madame Mounette,
Bonjour tout l'monde
Il est incontestable que lorsque nous disposons de photographies familiales, nous sommes émus, tristes, consternés devant le changement opéré par la guerre sur les traits du visage d'hommes pourtant encore jeunes, mais justement la guerre explique tout car si je fais une comparaison avec mes souvenirs photographiques très personnels, je suis sacrément plus pimpant à 30 ans qu'à 16 ans.
Je ne vais pas aujourd'hui m'intéresser aux portraits de ma grand-mère paternelle, qui elle aussi aura bien vieilli rapidement, jeune accouchée du 6 août 1914 et dans quelles conditions ???
Mais ce jourd'hui je vous présente mon grand-père maternel, famille GILLIG, belle tête de Lorrain, dont la famille fut ruinée en 70-71 et donc devint une famille cheminote, en fuyant la Lorraine annexée. Ainsi voici dans l'ordre logique mon grand père à Romilly-sur-Seine, aux cités du chemin de fer avant son départ, donc à l'automne 1915. Puis vous le voyez jeune soldat de la classe 17 au camp de Fourchambault près de Nevers où se trouve le vrai dépôt du 160e RI.
Ensuite vous le voyez à l'hôpital clinique Charcot de La Salpêtrière. Plaies multiples aux chemin des Dames le 16 avril 1917, au sein du 162e R.I., dont des éclats crâniens profonds. De ce fait il était hémiplégique et... ,blessé de la tête. Il a été soigné notamment à l'électricité, c'est tout dire.
La photo date de novembre ou décembre 1917.
Et sur la photo je trouve que le regard de mon grand père et celui de l'infirmière qui est sur la même photo sont aussi hallucinés. Tous, d'ailleurs, sur la photo ont le même regard. Regard terriblement humain et terriblement empreint de désespoir et de reproche, regard qui nous culpabilise. Ais-je assez aimé mon grand-père, je l’aimais mais à mon époque on ne le disait pas, les élans du cœur étaient très contrôlés, je lui tenais sa main morte, je l’écourtais beaucoup mais il ne parlait jamais de la guerre, nous n'évoquions que les travaux scolaires, la langue française et le jardinage, les plantes, et je n'avais pas trop la parole.
Finalement mon grand père n'épousera pas une infirmière belge, jeune et jolie avec laquelle il correspondit jusqu'à sa mort en 1980 mais épousera en 1923 ma grand mère qui était la veuve blanche d'un dragon tué en 1914. Elle avait 30 ans et lui 24 mais elle n'avait plus le choix, elle aura donc épousé un mutilé.


Excusez moi d'avoir évoqué des affaires personnelles qui finalement sont enfouies dans mon âme profonde mais Madame Mounette a lancé un fil qui me plait beaucoup et donc j'en profite pour y aller de mes souvenirs, en ce mois d'août où je ne comprends plus rien... c'est quoi les vacances ?
Salutations
jean-Claude Poncet

[Jean RIOTTE]

Bonjour Mounette,
Bonjour Jean-Claude,
Merci pour ces photos et l'évocation de ces souvenirs qui m'ont ému.
Bien cordialement,
Jean RIOTTE

[joel guyonneau]

bonsoir
c'est vrai que lorqu' on prend le temps d examiner les clichés on y lit beaucoup de choses. j avais par le passé publié cette photo d'Etienne VINCENSINI tué à LOOS le 10 mai 1915.
cdlt