Bonjour à tous,
François, je viens justement de rentrer un témoignage du côté français, toujours dans le même secteur mais durant l'hiver 14-15. Il s'agit d'une carte photo provenant d'un soldat du 358e RI où celui-ci raconte à son frère la façon dont-il a passé Noël et Nouvel An. Je tiens à préciser qu'à cette période et ce jusqu'à la fin du mois de février 1915, les lignes dans le secteur Nord de Baccarat -Badonviller, sont mal définies et on assiste plus à une guerre de patrouilles qui se bornent à tester les défenses et harceler les petits postes qui formaient le front à cette époque.
Voici le texte au dos:
Le 03/01/1915
Mon vieux frangin,
Tiens nous voilà commencer la nouvelle année et tu sais qu’il ne fait pas beau, un temps de chien, l’orage et la pluie font rage. Je viens à l’instant de prendre le service, nous sommes dans un mauvais abri de feuillage. Il pleut, le vent passe à travers en maître. J’y suis jusqu’à 6h30 puis nous rentrerons. Nous n’( ?) pas la nuit. Ce matin, j’ai reçu ta carte qui m’a fait bien plaisir de voir que tu allais mieux. Va, ça viendra bien, tu me dis bien que tu cours comme un lapin. Je ne sais pas si c’est bien vrai, enfin tout de même ça doit pas t’ennuyer de pouvoir sortir. Tu me demande si j’ai passé un bon Noël. Oui, nous avons fait un bon petit banquet, nous nous sommes bien amusés. Nous l’avons passé à Baccarat. Pour le jour de l’An, il ne s’est pas trop mal passé. Nous l’avons passé aux avant-postes à Hablainville.
Nous avons acheté un bon lapin avec ce que la Cie nous avait donné. Nous n’avons pas trop mal vécu, nous avions Champagne, noix, pommes, mandarines, cigares, tabac. Tu vois tient, je suis obligé de m’arrêter, il pleut dans la cabane. Quel temps, je recommence.
Tu sais, il ne fait pas chaud, surtout les pieds. Tu me demande pour les paquets, j’ai tout reçu ainsi que l’argent, ça avais mis un peu de retard, provenant du changement.
Ce qui m’embête le plus, ça doit provenir un peu des fêtes, c’est que depuis le 26 je n’ai rien reçu d’Alexia. Enfin, pourvu qu’elle reçoive les miennes, c’est l’essentiel. Je termine en te disant courage. Je te sers fraternellement la main. Michel
Bonne fin d'année à toutes et tous Sébastien