"Pour moi photo d'hiver classique: plus de feuilles caduques,sol gelé,vieille neige.Mais du 26 octobre au 7 novembre le JMO 157DI signale des dégats et une crue suite à des pluies abondantes."
Conditions climatiques de l'hiver 16/17 (sur le Front) :
1° - Extraits du JMO du 213e RI (157e puis 164e DI) qui font références au climat :
2° - Les articles du Matin du début janvier 1917 :
3° - Les articles du Matin de fin janvier 1917 :
4° - Un extrait de l'Annuaire statistique de la France qui donne le minimum et le maximum des températures (mesurés à Paris, bien sûr...) au cours de l'année 1917 :
L' hiver 16/17 a été épouvantable pour les fantassins, en particulier dans les Vosges :
- la pluie et la boue en automne
- la neige à partir du 9 janvier et le gel (-11 à Belfort le 2 février).
Il faut donc, me semble-t-il, situer la photo du général Brulard, si elle date de cet hiver, en janvier ou février 1917.
Cordialement
Christian.
Christian Baroin
"Pourvu qu'ils me laissent le temps"
MEA CULPA
Il a bien neigé en 1916 dans les Vosges. Au moins deux jours : le 20 et 21 octobre...
Cordialement,
Christian.
Bonjour Christian,
Merci pour vos recherches " météorologiques"
S'il a neigé ces jours là, cela confirmerait la date du 27 octobre : revue de la 4éme Brigade par le Général Alphonse Nudant à Etueffont-Haut.
revue de la 4éme Brigade par le Général Alphonse Nudant à Etueffont-Haut.
Bonjour
La 4e brigade était commandée par un colonel donc ce n'est pas lui sur la photo...
Le chef de corps d'un bataillon de ladite brigade ? lequel ?
Bonjour tous,
Le 27 octobre celà devait patauger à Etuefont 700m. plus bas que le ballon où il ne gelait plus depuis 4 nuits.Par contre le 25 ou le 26 janvier quand Foch qui vient de prendre le commandement du GAE rend une visite en coup de vent aux commandants supérieurs d'unités pourraient convenir.JMO GAE
Il a neigé,il gèle et Brulard est encore là.Un piquet d'honneur d'une section de chasseurs sans fanion mais commandée par le chef de bataillon,le général de division qui rend les honneurs:simple,rapide,Foch a du apprécier.Reste si c'est bien le cas le lieu,la date exacte et l'instant de la photo:à l'arrivée ou au départ.L'arrivée me semblerait plus logique
Bonne suite et bonnes fêtes
Guitoune
Sans vous concurrencer dans la recherche du lieu et de la date de la prise de ce cliché, il m’a rappelé quelque chose, tout de même. C’est pourquoi je souhaitais retranscrire ce long passage d’une revue – non loin d’Etueffont d’ailleurs – relatée par le dragon Emile Henriot. Bien des sentiments mêlés, qui étaient peut-être ceux des hommes côtoyant Brulard…
« Lundi 1er novembre [1915]. Grand branle-bas. Revue de la brigade à Massevaux, par le général commandant la place de Belfort. Le pis est que nous prenons les tranchées ce soir. Les « bonhommes » grognent en passant au kahol les boucles de cuivre du harnachement et les poignées de sabre. Au réveil, le temps était doux. Nous montons à cheval, il commence à pleuvoir. Charmante sonnerie du : Il pleut, il pleut, bergère, déroulez vos manteaux !...
Nous faisons ainsi vingt kilomètres sous une pluie battante qui perce tout. L’eau me ruisselait sous la tunique et le pantalon jusque dans mes bottes. Un vent glacé, soufflant des montagnes. Voilà l’hiver. La revue devait être passée dans une assez large prairie, au fond d’un vallon qui serait charmant, c’est certain, sous le soleil. Une rivière débordée y court entre des saules bas. Nous allons prendre position, dans le terrain mou ; les chevaux enfonçaient jusqu’aux paturons en faisant floc-floc. On nous aligne, sur deux rangs, lance haute. Deux heures, nous sommes restés dans cette position, arrondissant le dos sous l’averse, pénétrés, glacés jusqu’aux os, sur nos chevaux transis qui baissent l’encolure et portent bas la tête, l’eau ne cessant de ruisseler, le froid de pincer. Les hautes montagnes disparaissent, à deux cents mètres de nous, sous la brume issue de la pluie. La brigade légère (chasseurs à cheval) vint se masser près de nous, puis, en face, en carrés profonds et sombres, un bataillon de chasseurs à pied, coiffés du béret ; je crois bien que nous étions tous furieux de cette parade inutile, assommante pour tout le monde, autant, c’est sûr, pour le général que pour nous. Il arrive enfin, à l’heure dite. Aussitôt, les cuivres résonnent. Sous la pluie, adoucis par elle, les échos répondent. La masse sombre des chasseurs s’ébranle ; une conversion à droite, et dans un ordre parfait, alignés à ne paraître qu’un seul homme par rang quand ils passent devant nous, les chasseurs défilent entre leurs guidons jaunes à cor d’argent, au son de la Sidi-Brahim, indéfiniment répétée. Les officiers, à pied, devant les compagnies, saluant d’un large mouvement d’épée ; l’allure rapide et décidée des hommes, le drapeau tombant à pli triangulaire, rabattu par le vent et l’eau – cette musique incessante, énergique, crâne et jetée aux échos de la petite ville alsacienne assise au milieu des vieilles montagnes – la magie opère. Nous oublions froid, pluie, fatigue, quelque chose de supérieur est en nous, indéfinissable, mais pas vague, quelque chose de martial et de joyeux, en dépit du ciel noir : une espèce de violence d’amour pour toutes ces choses qui parlent au cœur le plus fruste une langue éternelle : gloire, beauté, grandeur militaire, amour du pays, acclamé par les habitants du lieu, venus voir défiler les troupes françaises. Quelque chose comme un couplet héroïque, dans une tragédie : un passage trop connu, mais beau tout de même de sa vieille beauté qui ne bouge pas, et émouvant, oui, émouvant aux larmes… Nous subissions tous cette impression à ce moment. Puis, l’infanterie écartée, nous avons fait demi-tour, été nous placer au petit trot à l’extrémité du val ; des ordres ont couru, des sabres se sont levés, un frémissement a gagné la troupe, et nous sommes partis au galop, lourds d’eau accumulée dans nos étoffes spongieuses, faisant gicler l’herbe marécageuse sous les pas des chevaux, ivres, heureux, nous retenant pour ne pas crier…
Le retour a eu lieu, entre deux ondées, par la petite ville de Massevaux, charmante et vieillotte avec ses maisons peintes, ses toits étagés, ses vieilles enseignes ouvragées ballotant aux vents, le drapeau français flottant au balcon de la mairie, cependant que de gentilles petites Alsaciennes nous regardent passer, avec des sourires et de jolis yeux. Nous sommes à Etueffont à cinq heures. Il faut laver et bouchonner les chevaux avant la soupe. »
HENRIOT (Emile), Carnet d’un Dragon dans les tranchées, Paris, Hachette, 1918, pages 171 à 173.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Bonne année à tous, espérons que l'énigme de cette photo pourra être résolue en 2013 !
Michel, vous est-il possible d'effectuer un scan (avec une bonne résolution) de la partie centrale de la photo ? Les soldats peuvent peut-être nous apporter un indice, mais je pense surtout aux maisons en arrière-plan (et sur la gauche, on dirait qu'il y a une maison, mais ce n'est pas sûr).
Bonne année à tous, espérons que l'énigme de cette photo pourra être résolue en 2013 !
Michel, vous est-il possible d'effectuer un scan (avec une bonne résolution) de la partie centrale de la photo ? Les soldats peuvent peut-être nous apporter un indice, mais je pense surtout aux maisons en arrière-plan (et sur la gauche, on dirait qu'il y a une maison, mais ce n'est pas sûr).
Cordialement
Yves
Bonjour,
Je transmet derechef votre demande à mon correspondant. Ce sont des plaques de verre "en stéréoscopie" Je ne suis pas sûr qu'il puisse avoir un bon résultat, lui ayant déjà demandé pour d'autres images.
Bonjour à tous et je vous adresse mes Meilleurs Voeux pour 2013
J'apporte ma petite contribution à ce fil, en ajoutant 2 photos du Gal de Villaret. L'une est prise avec le Gal Maunoury, en janvier 1915, avant que ce dernier ne soit gravement bléssé.