Le journal « Sur le vif » du 24 juin 1916 fait sa couverture avec le chien Médor et parle de certains de ces chiens de guerre cités à l’ordre du jour : le pointer Fend l’air qui sauva son maître, le chien de berger Pyrame reçoivent un collier d’honneur ; encore cités Prusco, chien d’estafette, Lutz, chien sentinelle, Chocolat, chien de garde qui, bien que blessé au museau continua sa faction, et Capri fait prisonnier qui s’évade et rejoint son régiment, Dyck qui donne l’alerte aux gaz, Bleu le labrador, Duno, Folette, Loustic, Cabot !
Le champion de boxe Georges Carpentier récupèrera au front son berger allemand nommé « Kronprinz » qui fut capturé à l’ennemi en 1914 !
Le chien « Quiqui » partage le terrible sort des défenseurs du fort de Vaux du commandant Raynal.
L’un d’entre eux est le « héros » d’un roman de Charles-Maurice Chenu, il s’agit de « Totoche », prisonnier de guerre.
Sur les quinze mille chiens utilisés par la France pendant la durée de la guerre, environ cinq mille d’entre eux furent tués ou portés disparus.
Nos amies les bêtes et la Grande Guerre.
- le poilu 76
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Re: Nos amies les bêtes et la Grande Guerre.
« La ligne de feu, c’est le bord d’un espace désert, où la Mort seule habite .» Paul Cazin
Re: Nos amies les bêtes et la Grande Guerre.
Bonjour, et que penser des petits anes d'afrique que l'on rendait sourd en leur tirant un coup de feu près des oreilles. Et ces chats et chiens abandonnés dans les villages détruits qui suivaient les hommes montant au front? Merci pour euxBonjour à toutes et à tous,
On en parle peu souvent,voire jamais,et pourtant nos amies les bêtes ont elles aussi payé un lourd tribut durant la Grande Guerre:chevaux,mulets et mules,ânes,chiens,pigeons voyageurs...Non seulement elles furent tuées,blessées(ce qui pour elles très souvent équivalait à être abattues)mais encore dans quelles conditions ont-ells été utilisées!
Sans sensiblerie,sans oublier surtout ce que les poilus ont dû eux aussi supporter, je me propose de vous faire partager ce que je viens de trouver sur un agent de transmission de tous les temps:le pigeon voyageur.(Un petit clin d'oeil aux coulonneux du Chti'Land).
"Depuis Salomon et, sans doute,depuis les Pharaons qui se servaient des pigeons voyageurs pour assurer les liaisons avec leurs généraux,jusqu'au Vietcong qui en 1966 encore employait les pigeons,la colombophilie a toujours été utilisée par les armées en campagne.
De l'antiquité à 1870.
Pline vante l'échec infligé à Antoine au siège de Modène (43 avant J-C)grâce à la liaison assurée par les pigeons voyageurs;les messages étaient accrochés au cou des pigeons par un fil de soie.
Lors de la conquête de la Gaule,les Romains jalonnaient le territoire de colombiers.Les pigeons,de relais en relais,portaient les messages de Jules César jusqu'à Rome.
C'est par un pigeon que fut annoncée la victoire de Poitiers.L'oiseau portait une fine feuille de papyrus,roulée en un cylindre d'un quart de pouce de long,où étaient inscrits ces deux mots:"Sarraceni obtriti",les Sarrasins étaient battus,gisant inertes sur la terre chrétienne.
C'est également par pigeon que le sultan du Caire apprit le débarquement de Saint louis en Egypte.
En 1574,nous voyons les pigeons sauver la ville de Leyde en annonçant aux assiégés,prêts à capituler,que la colonne de secours n'est plus qu'à deux heures de marche.En 1815,ce sont des pigeons qui annoncent à Londres,avec trois jours d'avance,l'échec de Napoléon à Waterloo car le 18 juin,par suite d'un brouillard intense,le télégraphe Chappe ne put fonctionner.
Création de colombiers militaires.
En 1870 au cours de la guerre Franco-Allemande les pigeons assurent des liaisons régulières entre Paris investi et la province où se trouve le gouvernement.Dès le 17 octobre les pigeons emmenés par le ballon Washington rejoignent Paris,porteurs de messages officiels et également de correspondances privées grâce au microfilm qui consistait en une photo contenant 3000 dépêches,sur pellicule de collodion de 3cm de large sur 5cm de hauteur.Ce service est organisé à Tours,par M. Dagron. ........ .
Après la guerre de 1870, on comprit la nécessité d'organiser méthodiquement un service colombophile.La création de colombiers militaires fut incluse dans la réorganisation de notre armée et ce nouveau service fut rattaché à l'arme du Génie.
La loi du 3 juillet 1877 et le décret du 15 septembre 1885,signé par Jules Grévy,imposent pour la première fois,la réquisition des pigeons civils mis en temps de guerre à la disposition du ministre de la Guerre.Le décret du 1er octobre 1888 règle l'organisation des colombiers militaires.La loi du 22 juillet 1896,signée par Félix Faure,et l'arrêté ministériel du 19 août 1897,signé par le ministre de la Guerre Billot,donnent en détail les instructions sur les concours des pigeons voyageurs et les récompenses attribuées par l'autorité miltaire aux vainqueurs civils de ces concours dits:"Concours de l'Etat".C'est le début d'une collaboration qui se révèlera utile.
On n'a pas oublié que,pendant la Guerre du Transvaal en 1889,les pigeons voyageurs ont joué un rôle important.De même,pendant la conquête du Maroc,les pigeons voyageurs assurèrent les liaisons entre les colonnes mobiles du général Lyautey et les P.C opérationnels.
Le général Paul de Benoist,qui commandait la division de cavalerie stationnée à Lunéville,écrit en 1900 un livre concernant Le Pigeon voyageur dans le service d'exploration.Il envisage l'utilité d'une voiture colombier,créée par le capitaine Reynaud,pour l'utilisation des pigeons sur le champ de bataille,voiture qui fut l'ancêtre des
colombiers mobiles.
Le règlement du Génie de 1908 fixe les conditions d'emploi des colombiers installés dans les places fortes ainsi que d'internement des pigeons provenant des colombiers de l'arrière.Les colombophiles civils,encouragés par les récompenses décernées par le ministre de la Guerre et spécialement par le retour gratuit des paniers vides,coopérèrent activement avec les états-majors de chaque corps d'armée." (à suivre)
Sources:Historama n°301 Décembre 1976 - Un agent de transmission de tous les temps: le pigeon voyageur,par le lieutenant-colonel Revon(C.R.)
Cordialement.
Jean RIOTTE.
- Frederic S.
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Re: Nos amies les bêtes et la Grande Guerre.
Bonjour à tous,
Une petite photo pour illustrer ce fil : un chien estafette (probablement 1917).

Cordialement,
Frédéric S.
Une petite photo pour illustrer ce fil : un chien estafette (probablement 1917).

Cordialement,
Frédéric S.
- le poilu 76
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- Inscription : jeu. avr. 13, 2006 2:00 am
Re: Nos amies les bêtes et la Grande Guerre.
Magnifique, merci Frédéric !
« La ligne de feu, c’est le bord d’un espace désert, où la Mort seule habite .» Paul Cazin
- LABARBE Bernard
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Re: Nos amies les bêtes et la Grande Guerre.
Bonsoir à tous,
Après le chien estafette, le chien vaguemestre. Un peu embusqué le clébard, mais bon... Il soulage son maître.

Après le chien estafette, le chien vaguemestre. Un peu embusqué le clébard, mais bon... Il soulage son maître.



Re: Nos amies les bêtes et la Grande Guerre.
Bonsoir à toutes et à tous
un site en anglais http://community-2.webtv.net/Hahn-50thAP-K9/K9History2/
Bonne soirée à tous
Richard Schweitzer
un site en anglais http://community-2.webtv.net/Hahn-50thAP-K9/K9History2/
Bonne soirée à tous
Richard Schweitzer
-
- Messages : 1
- Inscription : ven. avr. 21, 2006 2:00 am
Re: Nos amies les bêtes et la Grande Guerre.
Comme vous aimez les photos, en voici d'autres :
Des boeufs faisant le ravitaillement au col de la Schlucht :

De braves mulets "au repos":

Des mulets transportant du ravitaillement et du matériel :
- au fort de Souville (1917) :

- encore à Verdun (1916):

Enfin, une photo macabre de 1915, près de Carency sur la route de St-Eloi, illustrant le lourd tribut payé par les chevaux (noter la présence de soldats préparant la cuisine !) :

Cordialement,
Frédéric S.
Des boeufs faisant le ravitaillement au col de la Schlucht :

De braves mulets "au repos":

Des mulets transportant du ravitaillement et du matériel :
- au fort de Souville (1917) :

- encore à Verdun (1916):

Enfin, une photo macabre de 1915, près de Carency sur la route de St-Eloi, illustrant le lourd tribut payé par les chevaux (noter la présence de soldats préparant la cuisine !) :

Cordialement,
Frédéric S.
-
- Messages : 1131
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
Re: Nos amies les bêtes et la Grande Guerre.
Bonsoir à tous,
J'ai égaré ma source...
Le nombre estimé de chevaux tués pendant 14-18 se monte à 900.000 bêtes.
Bonne soirée
Coridlaement
Gérard
J'ai égaré ma source...
Le nombre estimé de chevaux tués pendant 14-18 se monte à 900.000 bêtes.
Bonne soirée
Coridlaement
Gérard
- mireille salvini
- Messages : 1099
- Inscription : jeu. déc. 15, 2005 1:00 am
Re: Nos amies les bêtes et la Grande Guerre.
bonjour à toutes et à tous
pour illustrer combien les chevaux ont dû souffrir avant de mourir,voici un petit extrait de Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline
(châpitre 3,pendant la retraite d'août 1914):


quand les hommes souffrent comme des bêtes,
les bêtes souffrent comme quoi?
amicalement,
Mireille
pour illustrer combien les chevaux ont dû souffrir avant de mourir,voici un petit extrait de Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline
(châpitre 3,pendant la retraite d'août 1914):


quand les hommes souffrent comme des bêtes,
les bêtes souffrent comme quoi?
amicalement,
Mireille
" Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants." (Jean d'Ormesson)