Bonjour,
Nous recherchons des informations (documents, photos etc...) se rapportant au 269 RI ayant participé aux combats dans le secteur de : Hoschet (Coschet) Ippécourt (Meuse) - actions autour du/le 8 septembre 1914.
pocker73
269 RI Coschet (Hoschet)Ippécourt
Re: 269 RI Coschet (Hoschet)Ippécourt
Après approfondissement du document de l'armée, il s'avère que le nom du lieu est : Osches (Le Mont D'Osches)proche de Ippécourt.
A partir du N° Matricule est-il possible d'enrichir les recherches.
A partir du N° Matricule est-il possible d'enrichir les recherches.
- tresignies
- Messages : 42
- Inscription : jeu. oct. 27, 2005 2:00 am
- P. CASANOVA
- Messages : 471
- Inscription : jeu. oct. 06, 2005 2:00 am
- Localisation : Meuse
Re: 269 RI Coschet (Hoschet)Ippécourt
Bonsoir,
légende:
BATAILLE DE LA MARNE (6-13 sept 1914) Prise du village d'Ippecourt (Meuse)
en partie incendié par les allemands

légende:
BATAILLE DE LA MARNE (6-13 sept 1914) Prise du village d'Ippecourt (Meuse)
en partie incendié par les allemands

- P. CASANOVA
- Messages : 471
- Inscription : jeu. oct. 06, 2005 2:00 am
- Localisation : Meuse
Re: 269 RI Coschet (Hoschet)Ippécourt
Légende:
BATAILLE DE LA MARNE (6-13 sept 1914)
Combats de Osches (Meuse)

Re: 269 RI Coschet (Hoschet)Ippécourt
Bonsoir,
Vous venez de faire notre bonheur.
Merci à tresignies pour le lien. Grace à cet outil, nous avons encore apporté une précision de taille sur le RI. Le document en notre possession (de mauvaise qualité) laissait deviner le 269èmeRI. En réalité il s'agit du 259èmeRI; ce qui est confirmé par les informations contenues dans la composition de la 67e Division d'infanterie. Les combats vers Ippécourt entre le 6 et le 13 septembre 1914 se raccordent parfaitement à la mémoire de notre aïeul.
Merci à Silent-Knight pour les photos.
Nous continuons nos recherches !
Cordialement
Vous venez de faire notre bonheur.
Merci à tresignies pour le lien. Grace à cet outil, nous avons encore apporté une précision de taille sur le RI. Le document en notre possession (de mauvaise qualité) laissait deviner le 269èmeRI. En réalité il s'agit du 259èmeRI; ce qui est confirmé par les informations contenues dans la composition de la 67e Division d'infanterie. Les combats vers Ippécourt entre le 6 et le 13 septembre 1914 se raccordent parfaitement à la mémoire de notre aïeul.
Merci à Silent-Knight pour les photos.
Nous continuons nos recherches !
Cordialement
- Stephan @gosto
- Messages : 5598
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
- Localisation : Paris | Chartres | Rouen
- Contact :
Re: 269 RI Coschet (Hoschet)Ippécourt
Bonsoir,
Voici quelques extraits du carnet de route de Paul Voivenel (*), alors affecté au P. A. D. de la 67e D. I. dans lesquels sont évoqués ces combats du 259e R. I. :
7 septembre 1914
[...] J'étais avec la voiture médicale à ma place à la fin de la colonne. Pendarie, arrivé une vingtaine de minutes avant avec sa section, se précipite vers moi les larmes aux yeux :
- " Vite, dépêchons-nous, il y a des blessés très graves. Ils sont là depuis hier, et personne pour s'en occuper. "
Ils sont en effet étendus dans quatre granges, des fantassins, des artilleurs, des chasseurs à pied, beaucoup de soldats du 259e. Un d'eux va mourir. Il a été traversé de part en part.
- " Docteur, je n'y vois plus, je m'en vais. " Fébrilement je lui fais plusieurs injections de caféine. Il se ranime, me dit qu'il est de Bordeaux, penche sa tête en arrière : " j'ai froid ". A côté, un sergent de chasseurs à pied, le ventre décousu, gémit. Nous faisons le pansement et lui donnons un calmant. Sendrail et Seube nous aident. Beaucoup de blessures aux jambes et à la tête. Seube retrouve un de ses amis de Revel qui a une balle dans l'oreille gauche. J'interroge ceux du 259e. J'ai peur pour Mayssonnié. Hélas ! un soldat m'apprend que " l'adjudant Mayssonnié de la 22e est mort ou presque mort. " Je suis plus frappé que si je perdais un frère.
[...] Les Allemands sont en Argonne. Ils essaient par le sud d'encercler Verdun. Sur le point d'être tournées, nos troupes, depuis samedi soir, se battent dans la région Ippécourt, Osches, Heippes, Erize, Chaumont. Notre artillerie se prodigue. On ne peut plus lui repprocher sa " parcimonie ». 75 et 120 tirent en rafales incessantes. L'ennemi aurait été, cette fois sans discussion possible, très éprouvé. Ceux de nos fantassins qui ont été touchés après notre première avance, sont unanimes à affirmer les ravages accomplis par le 75 dans les rangs prussiens. Le 259e a été mitraillé à Osches, à l'assaut du village, et c'est là que Mayssonnié est tombé [...].
8 septembre 1914
[...] Ils sont trois qu'on va enterrer. Le 3e est un caporal du 259e. On les a cloués dans trois cerceuils en planches ordinaires. On les transporte sur un char attelé d'un cheval et sur leurs corps est étendu le drapeau de la Mairie. Toutes les femmes suivent en pleurant. Ils s'en vont. Les blessés, au passage, essaient de se lever. Nos hommes se découvrent.
9 septembre 1914
[...] Peu après, à mi-chemin entre Souilly et Rambluzin, je rencontre un soldat du 259e. Je puis obtenir des précisions. Dimanche, le 259e occupait le bois d'Osches. L'artillerie ennemie essaya de l'en déloger. Un bataillon se lança alors à l'assaut du village. C'est à ce moment que Maysso fut frappé mortellement. Ses camarades, d'abord refoulés, chassaient les Prussiens le lundi matin et le soir s'emparaient d'Ippécourt.
20 h. - La 21e S. M. I. rentre au Parc. Absente depuis dimanche soir, elle a successivement ravitaillé les troupes à Osches et à Ippécourt. Le maréchal des logis Delpech et Pendarie ont vu le cadavre dans la nuit du dimanche au lundi, à trois heures. Il était étendu la figure calme, les yeux fermés, les bras en croix, les mains crispées. Ils le revirent quelques heures après. Mardi à midi il n'y était plus. Pendarie avait aperçu, vers dix heures, dans le bois, le médecin auxiliaire Mouniq, capitaine de l'équipe de France de rugby, seul, tenant dans les mains une pelle et une pioche et pleurant à chaudes larmes. Justice du destin. Le seul homme à qui j'eusse cédé l'honneur d'ensevelir Maysso. Le demi du S. T. repose désormais dans la tombe creusée par son capitaine. Dans ma tristesse, je respire plus librement.
Hier, à Ippécourt, des ambulances allemandes ont été prises. Elles se trouvaient dans l'Eglise. Elles contenaient autant de blessés français que d'allemands. Les nôtres affirmèrent « avoir été très bien soignés ». « Quand il y avait de la soupe pour eux, il y en avait pour nous ». Malheureusement l'ennemi avait mis les ambulances dans l'Eglise et les mitrailleuses aux ouvertures du clocher. "
__________________________
Ci-dessous, le village d'Osches photographié quelques temps après ces combats par un combattant du 220e R. I. L'homme sur la photo est un major de ce régiment.

Amicalement,
Stéphan
(*) Paul Voivenel, Avec la 67e Division de Réserve, Librairie des Champs-Elysées, 1933, tome 1.
Voici quelques extraits du carnet de route de Paul Voivenel (*), alors affecté au P. A. D. de la 67e D. I. dans lesquels sont évoqués ces combats du 259e R. I. :
7 septembre 1914
[...] J'étais avec la voiture médicale à ma place à la fin de la colonne. Pendarie, arrivé une vingtaine de minutes avant avec sa section, se précipite vers moi les larmes aux yeux :
- " Vite, dépêchons-nous, il y a des blessés très graves. Ils sont là depuis hier, et personne pour s'en occuper. "
Ils sont en effet étendus dans quatre granges, des fantassins, des artilleurs, des chasseurs à pied, beaucoup de soldats du 259e. Un d'eux va mourir. Il a été traversé de part en part.
- " Docteur, je n'y vois plus, je m'en vais. " Fébrilement je lui fais plusieurs injections de caféine. Il se ranime, me dit qu'il est de Bordeaux, penche sa tête en arrière : " j'ai froid ". A côté, un sergent de chasseurs à pied, le ventre décousu, gémit. Nous faisons le pansement et lui donnons un calmant. Sendrail et Seube nous aident. Beaucoup de blessures aux jambes et à la tête. Seube retrouve un de ses amis de Revel qui a une balle dans l'oreille gauche. J'interroge ceux du 259e. J'ai peur pour Mayssonnié. Hélas ! un soldat m'apprend que " l'adjudant Mayssonnié de la 22e est mort ou presque mort. " Je suis plus frappé que si je perdais un frère.
[...] Les Allemands sont en Argonne. Ils essaient par le sud d'encercler Verdun. Sur le point d'être tournées, nos troupes, depuis samedi soir, se battent dans la région Ippécourt, Osches, Heippes, Erize, Chaumont. Notre artillerie se prodigue. On ne peut plus lui repprocher sa " parcimonie ». 75 et 120 tirent en rafales incessantes. L'ennemi aurait été, cette fois sans discussion possible, très éprouvé. Ceux de nos fantassins qui ont été touchés après notre première avance, sont unanimes à affirmer les ravages accomplis par le 75 dans les rangs prussiens. Le 259e a été mitraillé à Osches, à l'assaut du village, et c'est là que Mayssonnié est tombé [...].
8 septembre 1914
[...] Ils sont trois qu'on va enterrer. Le 3e est un caporal du 259e. On les a cloués dans trois cerceuils en planches ordinaires. On les transporte sur un char attelé d'un cheval et sur leurs corps est étendu le drapeau de la Mairie. Toutes les femmes suivent en pleurant. Ils s'en vont. Les blessés, au passage, essaient de se lever. Nos hommes se découvrent.
9 septembre 1914
[...] Peu après, à mi-chemin entre Souilly et Rambluzin, je rencontre un soldat du 259e. Je puis obtenir des précisions. Dimanche, le 259e occupait le bois d'Osches. L'artillerie ennemie essaya de l'en déloger. Un bataillon se lança alors à l'assaut du village. C'est à ce moment que Maysso fut frappé mortellement. Ses camarades, d'abord refoulés, chassaient les Prussiens le lundi matin et le soir s'emparaient d'Ippécourt.
20 h. - La 21e S. M. I. rentre au Parc. Absente depuis dimanche soir, elle a successivement ravitaillé les troupes à Osches et à Ippécourt. Le maréchal des logis Delpech et Pendarie ont vu le cadavre dans la nuit du dimanche au lundi, à trois heures. Il était étendu la figure calme, les yeux fermés, les bras en croix, les mains crispées. Ils le revirent quelques heures après. Mardi à midi il n'y était plus. Pendarie avait aperçu, vers dix heures, dans le bois, le médecin auxiliaire Mouniq, capitaine de l'équipe de France de rugby, seul, tenant dans les mains une pelle et une pioche et pleurant à chaudes larmes. Justice du destin. Le seul homme à qui j'eusse cédé l'honneur d'ensevelir Maysso. Le demi du S. T. repose désormais dans la tombe creusée par son capitaine. Dans ma tristesse, je respire plus librement.
Hier, à Ippécourt, des ambulances allemandes ont été prises. Elles se trouvaient dans l'Eglise. Elles contenaient autant de blessés français que d'allemands. Les nôtres affirmèrent « avoir été très bien soignés ». « Quand il y avait de la soupe pour eux, il y en avait pour nous ». Malheureusement l'ennemi avait mis les ambulances dans l'Eglise et les mitrailleuses aux ouvertures du clocher. "
__________________________
Ci-dessous, le village d'Osches photographié quelques temps après ces combats par un combattant du 220e R. I. L'homme sur la photo est un major de ce régiment.

Amicalement,
Stéphan
(*) Paul Voivenel, Avec la 67e Division de Réserve, Librairie des Champs-Elysées, 1933, tome 1.