Bonjour à tous,
qui pourrait m'expliquer la différence entre "tué à l'ennemi" et mort pour la France". Pour moi, c'est la même chose. Pourquoi fait on cette différence. Je sais qu'il faut un jugement pour être déclaré "mort pour la france"
Merci d'avance
Cordialement et bonne journée à tous
Bonjour,
le "tué à l'ennemi" est de tout manière "mort pour la France", ce légalement. Le premier est mort en combattant, il peut être aussi disparu. Le second a de même combattu mais est mort à l'hopital, à l'ambulance, dans le trajet permissionaire, en captivité, de suite de ses blessures, d'un accident, de maladie...etc
Cordialement
François
PS: je suis tout content car voila une question à laquelle je sais répondre!
j'ajoute que le "fusillé" est aussi un "mort pour la France" s'il a été ensuite réhabilité (exemple de Lucien Bersot, voir sa fiche MDH). Quant au "suicidé", il me semble que le statut ne lui est pas attribué. Ce statut est primordial, car il conditionne le versement des pensions aux familles.
Est-ce que quelqu'un en sait plus concernant ceux qui se sont donné la mort?
Cordialement
Franç62
PS: il est bien évident que je me place ici uniquement sur un plan juridique et non par adhésion de ce qui a alors été décidé.
Mes pressentiments vis à vis des différences de traitement hommes du rang / officier ne vont pas s’arranger.
Selon une fiche MDH qui avait été présentée par un intervenant, ceci pour nous évoquer un patronyme particulier (sinon je ne l'aurais jamais trouvée):
« Napoléon ANUS »,
on pourra constater qu’il s’agit d’un Colonel «mort pour la France» mais «suicidé par suite de maladie contractée à la guerre». Cela ne me gênerait en aucune façon si l’on avait alors fait les mêmes pirouettes juridiques envers nos soldats qui eux aussi ont contracté des maladies ou été gravement blessés au point de vouloir mettre fin à leurs jours! Les familles de ces derniers n’ont pu, elles, recevoir les pensions…
Ceci étant, peut être que quelqu’un peut nous présenter des exemples contraires pour ces soldats ? (toutes proportion étant ramenées aux effectifs soldats / officier)
Cordialement,
François Noury, (battant pavillon chti).
PS: il va falloir que je fasse un effort pour mettre des n'images!
Bonsoir
Si le suicidé n'est théoriquement pas autorisé a être considéré comme mort pour la France, voici quelques fiches trouvées sur "mémoires des hommes" de suicidés MPLF.
Par là, je rejoins la réflexion de François. Je n'ai actuellement identifier que 5 cas. Cela fait peu pour établir une règle, mais je vais me permettre une interprétation:
1- Benard Paul (officier) mention:suicide
2- Zappelli Alfred (officier) mention: suicide maladie aggravée au service
3- Anus Napoléon (officier) mention: suicide par suite maladie contractee a la guerre
4- Jegat Jean (soldat) mention: mort volontaire
5- Buchmann Georges (officier) 2 fiches
mention 1: Fracture du crane par arme a feu
mention 2: Maladie contractee au service
On peut noter deux formules directes faisant part du suicide (cas 1-4), deux formules "excusant" le suicide par des de maladies (cas 2-3).
Le cas du "lieutenant trésorier au dépot" Buchmann du 77e RI est vraiment typique d'un maquillage de la réalité du suicide.
Sachant que, comme le signale François, les fiches servaient pas indemniser les familles, on comprend pourquoi la vérité était des fois maquillée, surtout dans le cas d'un officier dont les camarades pourront plus facilement interférer sur l'écriture de la dite fiche gràce à leur poids hiérarchique.
Bonjour à tous,
A voir également la fiche du lieutenant Alphonse Babonneau, du 11e RAP : "suicide assimilé à un événement de guerre" le 16 juin 1915.
Situation doublement étrange : sur sa pierre tombale, au fond d'un cimetière communal alsacien, son nom est tronqué !
Bien cordialement
Eric Mansuy
Bonjour,
la fiche MDH présentée par Stéphan (lien ci-dessus) m'interroge doublement:
- officier suicidé "mort pour la France"
- décés en son domicile
Pour le second point (comme d'habitude, me corriger le cas échéant), je pensais que la mention "mort pour la France" ne pouvait être attribuée lorsqu'on était en permission, ce si la mort n'est pas liée à une maladie contractée en service ou de suite de blessures. Je n'inclue pas le trajet permissionnaire pendant lequel un accident comme "tomber du train" peut arriver (Higelin dirait "tomber du ciel").