Pour situer le contexte, je classe des photos de famille. Parmi celles-ci, deux photos de Valentine et d'André Dubos, mariés 3 ans avant la mobilisation, et sans enfants. Valentine est la sœur de mon grand-père maternel.


Photo 1 Photo2

Réflexion de mon fils ainé par dessus mon épaule à propos d'André, sergent au 2e Bataillon, 5e Compagnie, du 115e RI, mort à Froideterre/Verdun le 15 Juillet 1916 :
"Puisque sans enfants, quelle famille garde sa mémoire ?"
Ok. Bien reçu.

Il a, plus que probablement, été tué par l'artillerie française.
Confirmé par le Général Percin.
Il reste néammoins possible que ce soit par le Boche, puisque les débris de la 5e repartent se faire hacher au P.C. 119 :
(Transcription en fin de post)


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... /f11.image
(je comprends pas trop pourquoi ce smiley est venu taper l'incruste ici ?)
A la recherche d'images du 106e et du 115e, du coté d'eBay je tombe sur cette carte postale du 106e, non écrite, non postée, "Photographie LOCART – MOURMELON-le-GRAND" (au dos), et j'ai pensé que le gars complètement à droite pouvait être André Dubos, même pose qu'au côté de Valentine. C'est ça qui m'a percuté.

6€ 50 plus tard, j'ai agrandi au max son visage et bricolé un petit gif en lui superposant celui d'André, qui semble plus maigre mais je me suis dit que la photo 2 avait pu être prise au cours d'une perm, peut-être lors de son changement d'affectation, et que la vie de tranchée avait laissé sa marque. La photo 1 me semble être une photo du jour de leur mariage, on y voit qu'il n'est pas grand, et avait meilleure mine, dommage qu'il soit de profil.

Enfin bon, quoiqu'il en soit, je n'aurai jamais la certitude absolue que ce soit lui. Par contre je peux avoir la certitude que ce ne soit pas lui à cause de vous (^^).
Il est au 106e depuis la mobilisation, caporal le 11 avril 1915, sergent le 15 mai et quitte le 106e le 12 juin 1915. D'après des détails sur la photo est-il impossible qu'il y figure ?
S'il y a besoin d'agrandissements pas de soucis.
Autre question, je ne sais pas où il est inhumé.
J'ai fouillé un seul site : (http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... es_guerre/) (n'en trouve pas d'autre) en vain, et pourtant il serait dans une tombe identifiée d'un cimetière militaire du côté de Verdun d'après la tradition orale familiale.
Valentine s'y rendait tous les ans. Elle est restée veuve. Le Bon Dieu lui avait donné André, puis le lui avait repris, et elle avait accepté son destin.
Elle s'était portée bénévole au début du conflit dans un hôpital pour les blessés au combat. C'est là d'ailleurs qu'elle a appris le métier d'infirmière.
Elle a rejoint André au tout début des années 90.
(Hé ho, j'en vois un qui chiale là, non ?)

Bref, j'ai aussi emailé (2x) la mairie d'Athis-Mons, puisqu'il figure parmi les Enfants d'Athis-Mons Morts pour la France, et qui ne m'a toujours pas répondu, et que j'habite un peu trop loin pour lui donner l'assaut.
Merci pour votre aide.
Hooooop !!! Attendez ! Pas pour monter à l'assaut de la mairie d'Athis, hein ?! Ça c'était juste pour blaguer.
… mais merci quand même pour l'intention.
… et pis même avec l'artillerie, de Daoulas j'atteins déjà pas Plougastel, alors Athis-Mons …
… je vais attendre qu'ils attaquent les premiers.
Yann
Transcription de la journée du 15 Juillet du JMO du 115e :
"15 Juillet - Une compagnie (7e, Capitaine Denis) occupe approximativement la place de la compagnie de droite du
130e, quelques uns de ses élements empiétant sur le 317e.
- Une Compagnie (5e, Lieutenant Tamisier) à droite de la précédente, occupe une ligne de trous d'obus dans
un terrain bouleversé.
- Une compagnie (6e, Lieutenant Chaumette) est en réserve à X.
- La mitrailleuse 115/3 a 3 sections sur la ligne de départ, prètes à suivre l'attaque; une section en réserve à X.
- Dès le jour, notre artillerie vise la destruction de P.C. 119, mais un tir mal réglé atteint divers éléments de la
5e Compagnie et une section de mitrailleuses. La 7e Compagnie en souffre aussi mais moins. Malgré
leur indignation, cadres et troupe restent maîtres d'eux au point de pouvoir exécuter :
1°) un repli pour échapper aux coups français,
2°) un renforcement par la 6e Compagnie de la 5e Compagnie très abimée et qui a perdu son
commandant de compagnie et ses meilleurs et plus vaillants sous-officiers.
Ces mouvements sont terminés dans de telles conditions de temps que l'attaque se déclanche à l'heure prescrite.
- A peine sortie, la 1ère vague de la 7e Compagnie (gauche) est fauchée par les mitrailleuses intactes de P.C.119 et de la batterie.
- A droite, la 1ère vague constituée de fractions des 5e et 6e Compagnies, avec le Sous-Lieutenant Destreil
de la 5e Compagnie, parvient jusqu'à P.C. 119. Elle y est accueillie par des feux sérieux et un barrage
de grenades. Ayant perdu son chef (Destreil), non soutenue, pas plus à gauche (7e) qu'à droite (3e Zouaves),
elle ne peut se maintenir.
- L'après-midi, l'artillerie amie reprit son tir qui continua à causer des pertes aux 5e et 6e Compagnies. Enfin,
ce tir s'arrête sous prétexte qu'observateurs terrestres et d'avions signalent des Français à P.C. 119; or
ces Français sont les cadavres d'hommes tombés tant lors des attaques antérieures qu'au cours de
l'attaque du matin.
- Après une nouvelle et courte préparation, une nouvelle attaque se déclanche à 18h 45 avec le concours de 2
compagnies du 317e désignées à cet effet (droite) et d'éléments du 130e entrainés spontanément par
l'élan irrésistible de la 7e Compagnie (gauche).
- P.C. 119 est enlevé et dépassé, la droite sans liaison ni appui du 3e Zouaves, se fixe sur les pentes du ravin
des Vignes. Toute la nuit est employée à l'organiser.
- Nous faisons 30 prisonniers allemands du 14e d'Infanterie.
- Pertes : Sous-Lieutenant Destreil tué, Lieutenant Tamisier blessé, Sous-Lieutenant Grandin blessé.
Pertes totales de la troupe environ 200."
Edité pour retirer le smiley.