Recherche DEWILDE Joseph un fusillé

[Annie]

Bonjour,

Si l'armée française avait eu l'intention de donner une sépulture connue à Joseph DEWILDE, elle avait deux possibilités :
- dans le carré français du New Military Cemetery à Poperinge (environ à 1km) où sont inhumés plus de 250 soldats français (plus de la moitié tués en avril/mai 1918, les autres pendant toute la durée du conflit)
- au Lijssenthoek à Poperinge (environ 2kms). Plus de 650 tombes. A part un petit carré de 11 soldats tués en 1915, toutes les autres tombes sont d'avril/mai 1918.

Comme ce n'est pas le cas, soit son corps est toujours sur place, soit dans un ossuaire (Ypres ou Kemmel).

Cordialement,
Annie

[Scolari]

Bonjour,

effectivement, il est possible que l'inhumation des soldats fusillés dans le secteur Poperinge se fasse directement sur place sur le lieu d'exécution.
comme dans cette situation :
sergent Ernest CAMUS, 151e R.I, passé par les armes, le 31 décembre 1914 à Poperinge (Belgique).
[nota : soit 13 jours avant l'exécution de Joseph DEWILDE]
voir son dossier de procédure

le lieu d'exécution est situé près d'un tas de bois voisin de deux meules. (indiqué par le Colonel) vue 34

le caporal sapeur et 3 sapeurs munis de pelle et de pioches se tiendront prêts à ensevelir le condamné sur place dès que le défilé sera terminé. vue 36


nous n'avons pas d'informations de cette précision concernant le lieu d'inhumation de Joseph DEWILDE
cordialement,
Frédéric

édition : vérification fiche matricule : élément à détailler.
source A.D Aisne, cote 21R128, classe 1900, bureau de recrutement Saint-Quentin, matricule n°1206, vue 195 & 196

[Scolari]

Bonjour,
j'ai poursuivi les recherches sur d'autres exécutions en Belgique. un seul exemple n'est pas suffisant.
Viau Abel René soldat du 66e RI est passé par les armes, le 27-12-14 à Ypres, Belgique.
source : Minutes du jugement, SHD/GR 11 J 806-1, vue 3
l'exécution se déroule au cimetière d'Ypres,

bien que le procès verbal d'exécution ne précise pas, avec certitude, le lieu d'inhumation, le choix du lieu d'exécution dans un cimetière indique fortement un inhumation 'possible' sur place dans le cimetière.


de plus, la sépulture n'apparait pas dans d'autres bases de données : sépultures de Guerre, MemorialGenweb ou  In Flanders Fields.
cordialement
Frédéric

édition : vérification fiche matricule
A.D 37, cote 1R756/1908, classe 1908, bureau de Tours, matricule n°1571, vue 126
pas d'indication concernant la première inhumation.

[Annie]

Bonsoir à tous, bonsoir Frédéric,

Abel Viau a été fusillé le 27/12/1914.
A l'époque, le cimetière d'Ypres était celui de Frezenberg.

Je remets ce texte déjà cité en 2007 :

"Quelques lignes sur le cimetière de Frezenberg, "ancêtre" de la Nécropole St Charles de Potijze.

Durant ce premier hiver (1914), le cimetière était bien organisé. Toutes les tombes avaient un numéro, et on y conservait un registre des inhumations. Ainsi, après la guerre, il ne devait y avoir aucun problème pour l'identification des morts. (….)
Quand, en avril 1915, les derniers Français quittèrent définitivement le secteur d'Ypres, après avoir été relevés par les Anglais, le cimetière comptait des milliers de tombes.
Durant la percée allemande en mai 1915, le cimetière se trouvait au milieu des premières lignes. L'une après l'autre, les croix, qui portaient l'information précieuse, nécessaire pour l'identification, disparurent sous le feu de l'artillerie allemande.
Et quand commença l'ouragan de la troisième bataille d'Ypres (juillet-novembre 1917) toute trace du cimetière disparut….
Les photos de reconnaissance aérienne anglaise nous montre un paysage lunaire, plein de trou d'obus, où plus rien n'indique la présence de plusieurs milliers de tombes.
Quand l'ultime offensive allemande se déclencha au printemps 1918 (…..) à l'endroit du cimetière, les Allemands construisirent leur première ligne de résistance. Ces positions, ainsi que des milliers de tombes cachées furent complètement bouleversées au premier jour de la grande offensive alliée en septembre 1918.
Le repos éternel ne leur fut pas accordé…..
Sources : Aleks Deseyne , L'hiver oublié 1914-1915. "

Cordialement,
Annie

[Charraud Jerome]

Bonsoir
Voici tel qu'était le cimetière de Frézemberg à la sortie du conflit, une sépulture vient d'être remise en état.


La sépulture est celle de http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 2bebe8ed70
Cette sépulture n'est d'ailleurs plus répertoriée dans les bases, vraisemblablement rapatriée par la famille ou alors de nouveau perdue lors des multiples et plus ou moins réussis regroupements de corps du secteur (Pour ces derniers cas, relire pages1418/Pages-memoire-necropoles-MPLF ... 6969_1.htm )

Cordialement
Jérôme Charraud

[zephyr joyeux]

Bonjour.Avec 40 fusilles,le GBA detient le record de l armee francaise.Cordialement.

[Scolari]

bonjour,
merci à vous 3, pour vos précisions.

Retrouvé sur le forum, grâce à Annie : Maurice CLECH
comme l'indiquait Guy Flucher ( INRAP), une inhumation aux côtés des autres soldats "Mort pour la France" est possible même en Belgique.

Fusillé le 16 décembre 1914 à Abeele (Abele), Belgique, il est inhumé au Lijssenthoek Military Cemetery.
autres sources :
fiche MdH
fiche MemorialGenWeb
fiche In Flanders Fields
fiche Base des sépultures de Guerre SGA
cordialement
Frédéric

[Annie]

Bonsoir à tous, bonsoir Frédéric,

comme l'indiquait Guy Flucher ( INRAP), une inhumation aux côtés des autres soldats "Mort pour la France" est possible même en Belgique.

Bien sûr ! Mais est ce volontaire ou suite à la désorganisation totale du regroupement des corps des soldats français après le conflit ?
J'avais, il y a quelques années, fait le relevé (à vérifier) des sépultures des soldats fusillés connus en Flandres belges. Il y en a 12 sur une trentaine (on oublie la dizaine de tirailleurs tunisiens de Verbranden Molen et certainement quelques autres) :
4 à ND de Lorette
2 à Potijze (Ypres)
3 à Koksijde
2 à Westvleteren
1 à Lijssenthoek (Poperinge)
Sur les 6 photos de ces tombes que je possède, tous ont la mention "Mort pour la France".

Cordialement,
Annie

[Scolari]

Bonjour,
il se confirme que Viau Abel René soldat du 66e RI a bien été inhumé au cimetière d'Ypres, je pense que les spécialistes sur le thème des fusillés le savait déjà grâce au livre Frédéric Mathieu que je viens de recevoir ce matin.
il indique sa source initiale : "Journal d'un gendarme : 1914-1916, Jules Allard" : Frédéric Mathieu en citant le capitaine Allard indique p794 : "il repose au cimetière d'Ypres."
l'absence de sépulture après guerre, tient donc davantage des circonstances de guerre et des 3 batailles d'Ypres et donc de leur destruction comme indiqué par Annie, qu'une absence de volonté des autorités militaires pour inhumer les soldats fusillés du moins pour ce soldat.
Cordialement
Frédéric

édition : "Si la première inhumation se déroule presque toujours au droit de l'exécution [ndr :voir Ernest CAMUS] ou dans le cimetière communal le plus proche[ndr : voir Abel VIAU], il est quelquefois procédé, dans les années qui suivent, au transfert des corps vers la nécropole nationale la plus proche [ndr :voir Maurice CLECH] : il en est ainsi pour 145 fusillés de la Grande Guerre..." page 69, in 14-18, les fusillés, Frédéric Mathieu.

[Charraud Jerome]

Bonsoir

il est quelquefois procédé, dans les années qui suivent, au transfert des corps vers la nécropole nationale la plus proche [ndr :voir Maurice CLECH] : il en est ainsi pour 145 fusillés de la Grande Guerre...[/i]" page 69, in 14-18, les fusillés, Frédéric Mathieu.

Et parfois, en Belgique, du cimetière local, ils passèrent la frontière direction Notre Dame de Lorette: Voir le transfert des cimetières provisoires vers l'Artois: pages1418/Pages-memoire-necropoles-MPLF ... htm#t45914

Cordialement
Jérôme Charraud