La paralysie générale pouvait être, si j'ai bonne mémoire (cours de sciences naturelles de 3e dans les années 1950) une des manifestations ultimes de la syphilis. Difficile dans ce cas de relier de la relier aux nécessités du service !...
bonsoir à toutes et à tous,
oups!! paralysie... "générale", "nécessité du service", "à moins qu'elle ne résulte d'une obligation" !
Avec toutes mes excuses : je n'ai pas su résister à la tentation...
[:geneamar:9] je suis déjà dehors et je saiiiis faire ça [:ar brav:8].
cordialement
Brigitte
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Bonjour
comme j'ai fait dérivé la discussion de "service auxiliaire , mais mort pour la France de malade " à " service actif mais non mort pour la France car maladie vénérienne" , je m'explique ...
évidement il y a le coté " humour égrillard "( pourtant pas trop mon genre) mais aussi une réflexion,un peu plus sérieuse et donc une pensée pour ces soldats non morts pour la france il y a 100 ans et donc l'acte de décès porte cette raison .
Mon interrogation vient donc du fait que dans le cimetière où son enterrés des soldats passés par un hôpital militaire pendant le conflit, mais hôpital qui soignaient aussi les maladies psychiatriques, il y a un carré militaire pour ceux qui n'ont pas survécus à leur blessures et en face mais un peu à part, une stèle avec une lite de noms civils et militaire qui correspondent à des malades de cet hôpital morts entre 14 et 18 mais " Non Mort pour la France ".
Quand on regarde la fiche des soldats sur MdH la cause du décès "paralysie générale " et pas de aucune d'une maladie qui se nommerait "aliénation mentale " ou autre.
Or j'ai lu et/ou vu un documentaire que l'on avait parfois nié tous ces troubles mentaux, folie, phobies déclenchées par les combats...
Il faudrait que je retrouve la source mais il semble bien que cette appellation "paralysie générale " était parfois fausse et recouvrait en fait ces troubles nommé également "obusite"... et donc en cette veille de 11 novembre , une pensée pour tous ceux qui sont morts pendant ce conflit ( et les suivants , et les plus récents)
Il y a plusieurs pistes de réflexions dans ce fil :
- la contraction de maladies par le personnel soignant, "imputables au service", les récits de Georges Duhamel montrent que dans des situations extrêmes des opérations chirurgicales se sont faites à mains nues, avec tous les risques de contaminations réciproques.
- la mention "mort pour la France", qui est une reconnaissance de la responsabilité de la nation dans le décès, une sorte d'élargissement de l'article 1382 du Code civil. La responsabilité d'un dommage implique réparation : ici l'attribution d'une pension.
Dans une vision binaire, un décès qui n'a rien à voir avec la guerre engendre une non-mention, libellée "non mort pour la France". Hors contexte, elle semble être comprise - bien à tort - comme infamante.
- sur la compréhension des troubles mentaux générés par la guerre, le livre de Jean-Yves le Naour "Les soldats de la honte" a fait l'objet d'un documentaire, évoqué ici forum2.php?config=pages1418.inc&cat=9&p ... w=0&nojs=0
Il y a des cas de troubles mentaux dès l'annonce de la guerre. Des hommes politiques, aux plus hautes fonctions, ne sont pas en reste et doivent démissionner, mais c'est encore un autre sujet...
Au final, il semble que l'on ait perdu BB/Garenne3, initiateur du sujet !
Concernant le Paralysie Générale PG vous ouvrez effectivement un débat qui existe dés le XIX siécle entre les tenants du "tout syphilis" et ceux qui réfutent toute origine syphilitique
malgré tout, dans le contexte de l'époque la syphilis n'est pas une affection rare loin de là (les antibiotiques n'existent pas encore)
dès 1857, Esmarch et Jessen, affirment que la syphilis est toujours et invariablement le point de départ de la paralysie générale des aliénés . En 1859, paraît la thèse d'Hildenbrandt ; d'après son auteur cette maladie agit : en viciant le sang (chlorose syphilitique) ; en attaquant le crâne et les méninges ; en a t t a q u a n t directement le cerveau.Mais surtout à partir de 1879, les travaux de Fournier et de ses élèves, vont apporter des arguments de plus en plus irréfutables pour défendre l'étiologie syphilitique de la paralysie générale. Régis, professeur de psychiatrie de Bordeaux, a, un des premiers, établi des corrélations précises, sur la grande fréquence des antécédents syphilitiques chez les paralytiques généraux. Dès 1888, il apporte la preuve statistique de cette fréquence, tant à l'hôpital Sainte-Anne, que dans des maisons de santé et dans sa clientèle bordelaise. Mais il faut faire une enquête anamnéstique: « on ne saurait apporter trop de soin et trop d'insistance dans la constatation de cet antécédent pathologique, qui paraît ne pas faire souvent défaut, lorsqu'il est sérieusement recherché ». Quelques années plus tard, Régis les méthodes sérologiques Bordet-Wassermann (le fameux BW) permet de retrouver dans le sang et le liquide céphalo-rachidien de la plupart des paralytiques généraux les marqueurs de la syphilis. Puis Noguchi et Moore (1913), Marinesco, Levaditi et A. Marie, prouvent la présence de spirochètes dans le sérum, dans l'écorce cérébrale, les voies optiques, des paralytiques morts soit d'ictus, soit de cachexie, ce qui semblaient accrediter sans contestation possible la nature syphilitique de cette affection.
Mais comme toujours en médecine rien n'est certain à 100% et il peut y avoir des erreurs de diagnostic, malgré tout à cette époque l'affection etant fréquente, les médecins la connaissent, tout étant question de pratique mais la paralysie générale dans sa définition ce n'est pas une démence en effet une démence seule ne permet pas d'affirmer une paralysie générale
Il y a des troubles de la motricité et des troubles mentaux. Troubles de la mémoire, de l’humeur, du comportement (euphorie dépression), délires, magalomanie demence Dysarthrie (difficulté à prononcer des mots)moteurs c'est-à-dire une dysarthrie. tremblements essentiellement des mains, des lèvres, de la bouche et en particulier de la langue puis des tremblements généralisés. modification de l’écriture (particulière).
paresthésies passagères, Marche anormalement hésitante. troubles oculaires avec en particulier une atteinte de la pupille L’évolution se fait vers une démence grave
Par contre il serait interessant de comparer les dates de décès en effet la paralysie générale vraie (sauf tres très rares exceptions) ne se déclare pas immediatement elle se déclare en moyenne une vingtaine d'année (elle peut apparaitre au bout de 10 ans) après la phase 1 qui est celle du chancre syphilitique ainsi il n'y a quasiment aucune chance qu'entre 20 et 35 ans un soldat soit décédé de paralysie générale d'autant plus qu'entre le moment de l'apparition des premiers symptomes de la maladie et le décès en état de démence il se passe du temps pour donnerun exemple d'age d'entrée dans la PG des études africaines contemporaines (2004) font état d'un age moyen d'entrée dans la PG de 37 ans, de 41 ans et expliquent "L’âge moyen de nos patients est relativement jeune en raison de la précocité des rapports sexuels dans nos sociétés en mutation" in "African Journal of Neurological Sciences" 2004 vol 23 N°2
Il n'y a pas de raisons objectives pour qu'en 1914 en France l'age d'entree dans la maladie soit très différent.
J'aurai donc tendance à dire que la PG en France chez les militaires lors de ce conflit concerne des territoriaux, et des cadres relativement agés mais certainement pas le jeune grenadier voltigeur, chez qui lors d'une demence ou de troubles psychiatriques on aurait trouve une reaction biologique (BW) positive car chez lui on serait bien plus vraisemblablement en presence d'une syphilis secondaire
Donc votre questionnement est tout a fait logique et il y a sans doute des morts "etiquetes" PG alors qu'il s'agissait de névrose post traumatique de guerre éventuellement soufrant de syphilis.
Une question de néophyte pour laquelle je n'ai pas trouvé de réponse : cette affection était-elle considérée comme contagieuse, les soldats mis à l'isolement ?
1% de soldats atteints de syphilis à l'époque ce n'est pas incoherent, effectivement le taux de 1/7 est cité dans un rapport de la fin du XIX siecle en ce qui concerne la ville de Rouen
concernant la prise en charge de ces malades vous pouvez vous référer à l'article de le naour sur le site:
La réforme n°1 pour tuberculose, du 24 juillet 1916, reconnait une maladie imputable au service.
La réforme n°2 du 3 juin 1918 dégage la responsabilité du service : le décès qui peut s'ensuivre ne donne alors pas lieu à une quelconque reconnaissance ou indemnité (mention "mort pour la France" nécessaire).
Reste des questions :
- la réforme n°2 est-elle aussi liée à la tuberculose ? ce n'est pas précisé. Si oui, comment peut-elle être imputable au service en 1916 et ne plus l'être l'année suivante ? y a t-il eu complications ?
- le décès est-il dû à la tuberculose ? probablement oui, mais là non plus, pas précisé.
Seul le dossier médical pourrait fournir des explications.