Un alsacien engagé sous son vrai nom

[LABARBE Bernard]

Bonjour,

Bernard, désolé mais j'ignorai tout du pays welche et de sa particularité linguistique, de l'accent vosgien. Ca c'est pour BATOT.
Mais je me relis et il reste que: "J'ignore tout du sort réservé aux alsaciens soldats de l'armée française prisonniers. Les repérer même si papiers falsifiés ne devait pas être compliqué au premier interrogatoire je suppose qu'ils avaient un accent prononcé et typique".

Pierre, pas les 8 mais les 12 autres alsaciens nés dans les 67 et 68 MPF au 57RI (j'en avais oublié 4):
- BACKMANN Charles dit MERLOT Auguste
- BECHTEL Joseph dit PASCAL
- BECKER Adolphe
- BENDER Frédéric dit FLORENTIN Antoine
- BOLLACK Henri
- JAECK Joseph dit NOIRAT Auguste
- JOST Albert dit MOUTON Eugène
- METZGER Alphonse dit DUHAYER
- MUNCK Albert dit LEROY
- ZILLER Thomas dit GIRARD Eugène
- ZIMPFER André dit DELOGE Baptiste
- WALLIN Frantz Ferdinand
Je prépare un dossier avec fiches matricules à télécharger et je reviens bientôt.

Cordialement,
Bernard

[LABARBE Bernard]

Fiches matricules ICI :

- BACKMANN Charles dit MERLOT Auguste. E.V. 2ème Etranger en 1914
- BECKER Adolphe: Né à Hambourg ?... MdH Gougenheim-67. Etait français, E.V. au 57RI en 1906.
- BOLLACK Henri. Etait français, incorporé au 34RI en 1906.
- JAECK Joseph dit NOIRAT Auguste. E.V. 2ème Etranger en 1914.
- JOST Albert dit MOUTON Eugène. E.V. 2ème Etranger en 1914.
- METZGER Alphonse dit DUHAYER. Curieux… Nom d’emprunt alors que E.V. en 1914 au 144RI.
- MUNCK Albert dit LEROY. Idem METZGER, E.V. au 57RI et non au 2ème Etranger, tous deux au Mans.
- ZILLER Thomas dit GIRARD Eugène. E.V. 2ème Etranger en 1914.
- ZIMPFER André dit DELOGE Baptiste. E.V. 2ème Etranger en 1914.

Les fiches matricules introuvables à ce jour :
- BECHTEL Joseph dit PASCAL. Peut-être trouvé aux AD-Paris. Attente fiche demandée…
- BENDER Frédéric dit FLORENTIN Antoine
- WALLIN Frantz Ferdinand

Cordialement,
Bernard

[Rutilius]

Bonjour à tous,


A rapprocher du sujet : « Noms et surnoms sur les fiches M.D.H. »

—> pages1418/forum-pages-histoire/noms-sur ... 4557_1.htm


Lire spécialement cette très intéressante étude d'histoire locale, qui s'y trouve signalée par Svenja.

—> http://meyer.famille.free.fr/ahk/index. ... gross.html


Et bel exemple de nom d'emprunt adopté par le mulhousien Alphonse Joseph KELBEL : CHIRAC ...

—> http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... em_zoom=30

[Rutilius]

Re,


■ Conditions d’admission des Alsaciens-Lorrains dans l’armée française.


— Loi du 5 août 1914 relative à l’admission des Alsaciens-Lorrains dans l’armée française (J.O. 6 août. 1914, p. 7.130 ; Bull. des Lois 1914, n° 135, p. 2.276, Texte n° 7.455).

—> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... .item.zoom


— Circulaire du Garde des sceaux aux préfets relative à l’application de la loi du 5 août 1914 relative à l’admission des Alsaciens-Lorrains dans l’armée française (J.O. 17 août. 1914, p. 7.465).

—> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... =7465.zoom

[LABARBE Bernard]

Bonjour,
Merci Daniel pour ces liens.
Si j'ai bien compris : Engagement à la Légion sous un faux nom, obtention de la nationalité française. L'alsacien pouvait ensuite intégrer un régiment d'infanterie fr. Le passage par le 2ème Etranger a même du être très bref pour certains, simple formalité pour obtention de la nationalité. Dès lors, plus aucun risque d'accusation de désertion si prisonnier ?
Le premier signalement a du être conservé pour la rédaction des documents militaires, d'où ces nombreux "dit" et les autres falsifications (lieux et dates naissance etc.).
Cordialement,
Bernard

[Rutilius]

.
Bonsoir Bernard,
Bonsoir à tous,


La réponse est affirmative s'agissant des Alsaciens-Lorrains ayant souhaité être engagés dans l'armée de mer. Assurément, la même solution valait, mutatis mutandis, pour ceux ayant souhaité être incorporés dans une unité de l'armée de terre, à quelque arme qu'elle appartienne.


• Bulletin officiel de la Marine, 1917, n° 27, p. 271.





A noter que le Dépôt des équipages de la flotte dans lequel étaient versés ces engagés leur conférait alors une identité entièrement nouvelle, non seulement en leur attribuant un nom d'emprunt, mais encore en substituant à leurs date et lieu de naissance effectifs une date et un lieu de naissance entièrement fictifs. Exemple :


― BÉNARD [apostille : « nom d’emprunt »] Gaston, né le 18 mars 1896 à Rambouillet (Seine-et-Oise), décédé le 24 janvier 1919 à l’Hôpital complémentaire n° 19 (Hôtel Royal) de Dieppe d’une « grippe à forme pneumonique compliquée de pleurésie », Matelot de 3e classe boulanger-coq breveté, Matricule n° 1.575–1 g., 1er Dépôt des équipages de la flotte (Acte établi à Dieppe, le 24 janv. 1919). [Première fiche]

Puis :

― VIX [apostille : « nom véritable chrétien »] Gaston, né le 28 janvier 1896 à Hoerdt (Bas-Rhin), décédé le 24 janvier 1919 à l’Hôpital complémentaire n° 19 (Hôtel Royal) de Dieppe d’une « grippe à forme pneumonique compliquée de pleurésie », Matelot de 3e classe boulanger-coq breveté, Matricule n° 1.575–1 g., 1er Dépôt des équipages de la flotte (Acte établi à Dieppe, le 24 janv. 1919). [Seconde fiche]

Mention marginale : « Identité supposée d’un Alsacien-Lorrain rétablie en vue de son inscription au Livre d’or (Voir D. M. 1358 / 3 P.M. 2 du 2 mars 1934). »


Au cas présent, cette substitution d’identité, manifestement inconnue du premier adjoint au maire de Dieppe, officier de l’état civil, a conduit à l’acte de décès quelque peu confus qui suit :

« Gaston Bénard. 22 ans 10 mois.

Le vingt-quatre janvier mil neuf cent dix-neuf, à dix heures du matin, Gaston Bénard, né à Rambouillet (Seine-et-Oise), le vingt-huit mars mil huit cent quatre-vingt-seize, ouvrier marin actuellement matelot à bord du torpilleur Fleuret, du Centre de Boulogne-sur-Mer, numéro matricule 1575, fils de Georges Bénard et de Catherine Klein, célibataire, domicilié à Heurdt (Alsace), est décédé à l’Hôpital complémentaire numéro dix-neuf (Hôtel Royal). "Mort pour la France". (Le tout ainsi déclaré, sans autres renseignements). [...] »

(Registre des actes de décès de la ville de Dieppe, Année 1919, f° 12, acte n° 42.)