Historique du 35e Régiment d'Infanterie territoriale
http://tableaudhonneur.free.fr/35eRIT.pdf
Le 18 février 1916, le régiment est retiré des lignes, et, le lendemain, tandis que le 1er bataillon est dirigé sur Revigny, les 2e et 3e bataillons sont acheminés en camions-autos vers la région de
Verdun.
Les compagnies de ces deux bataillons y sont employées à des travaux d'extraction de carrière et
d'entretien des routes, si importants dans cette région.
Après une semaine de travaux, ces deux bataillons rejoignent le 1er corps et sont mis à la
disposition du génie pour des travaux d'organisation.
La période est très dure. L'offensive ennemie contre Verdun est en pleine action. toutes les
énergies, tous les courages se galvanisent pour endiguer le flot de la poussée allemande, pour
résister. Là plus que partout les travailleurs se trouvent mêlés aux combattants et exposés aux
mêmes dangers. A Thiaumont, à la côte du Poivre, à Froide-Terre les travaux sont exécutés sous
des bombardements incessants. Les travailleurs doivent traverser des tirs de barrage pour se rendre
à leur chantier, et parfois même ont à lutter contre la vague envahissante des gaz asphyxiants.
Les territoriaux du 35e R. I. T. sont héroïques ; partout ils se font remarquer.
C'est l'adjudant DUBIEF, de la 6e compagnie, cité à l'ordre le 22 mars :
Sous-officier très énergique et dévoué, affecté, depuis le 11 mars, comme chef de convoi de
matériel du génie, a su, par son calme et son sang-froid, maintenir l'ordre et la discipline durant les
bombardements les plus intenses. Le 22 mars, s'est exposé franchement pour dégager une voiture
d'explosifs prise sous le feu de l'artillerie ennemie et dont l'explosion paraissait imminente.
C'est le sous-lieutenant GIRARD, de la même compagnie, qui est cité à l'ordre du C. A. en ces
termes :
A montré le plus grand courage et le plus grand dévouement lors du séjour de la compagnie à la
redoute de Thiaumont.
N'a pas hésité à sortir sous un très violent tir de barrage pour prévenir le commandant du soussecteur
d'une attaque par surprise qui s'amorçait sous Douaumont.
Et les actes de bravoure se multiplient. Dans la magnifique moisson de lauriers récoltée sous
Verdun par l'armée française, le 35e R. I. T. a sa large part. Les citations abondent ; mais en voici
une qui les résume toutes.
Le général commandant la IIe armée cite à l'ordre de l'armée le général GUILLAUMAT,
commandant le 1er C. A. :
A amené ses troupes sur le front de Verdun dans un état de préparation remarquable. Pendant que la
2e division déployait dans ses attaques et contre-attaques une énergie digne des plus grands éloges,
la 1re division procédait, pendant quarante jours, à une installation méthodique sous un
bombardement effroyable, repoussant plusieurs assauts sans se laisser détourner de sa mission.
Le 8 avril 1916
Signé : PÉTAIN.
Sur quoi, le général GUILLAUMAT porte à l'ordre du 1er C. A. la note suivante :5/14
En portant à la connaissance du C. A. l'ordre ci-joint qui constitue, non seulement pour lui mais
pour tous ses subordonnés, la plus belle consécration qu'il fut possible de donner à leur endurance et
à leur bravoure, le général commandant le C. A. adresse à tous, officiers, sous-officiers et soldats, le
témoignage de son entière satisfaction et de sa confiance la plus absolue.
Ce témoignage s'adresse à tous sans exception, aux services comme aux troupes combattantes.
Tous, en effet, non seulement se sont dépensés sans compter pour triompher des plus grandes
difficultés, mais ont fait preuve du même sang-froid sous un danger qui n'épargnait personne.
Ils peuvent être fiers d'avoir concouru pendant si semaines à la bataille de Verdun comme leur chef
est fier d'être mêlé depuis un an à la gloire du 1er corps.
Le 9 avril 1916.
Signé : GUILLAUMAT.
Le 27 mars 1916, le 1er bataillon avait rejoint les deux autres bataillons du régiment qui se trouvait
ainsi entièrement rassemblé à Verdun.
Le 7 avril 1916, le 1er corps avait été relevé et le 35e R. I. T. l'avait suivi dans la région de Saint-
Dizier.
Robert B.