Itineraire de mon grand-père de 1897 à 1915

[jacky 74]

Bonjour,

Comme beaucoup, j'ai entrepris de reconstituer le parcours de mon grand-père, Desmures Jean-Marie, né 5 septembre 1876 à Saint Germain La Montagne (Loire) mort le 21 juin 1915 à Kruth (Haut-Rhin) ou il repose au carré militaire.

Selon le registre matricule il a effectué le service actif de 1897 à 1900, au 22ème Bataillon de chasseurs (peut-être à Albertville), puis est passé dans la réserve jusqu'en 1910 (Bataillon de Chasseurs à Pied d'Albertville), puis a été affecté dans l'armée territoriale (3ème Bataillon Territorial de Chasseurs à pied).

C'est bien cette dernière affectation qui figure sur la fiche de transcription de son décès à la mairie de son domicile et sur un document "Mémorial genweb"

Mon interrogation est la suivante: entre le début du conflit et le 21 juin 1915, date de la mort de mon grand-père, je ne retrouve pas le 3ème Bataillon Territorial de chasseurs dans le secteur de Kruth. Par contre je retrouve le 22ème BCA d'Albertville, notamment à Altenhof, Steinbrück et Metzeral, dans la période du 19 au 21 juin 1915 (source "Nous étions des Chasseurs Alpins, avec le 22ème et le 62ème BCA")

Merci à celles et ceux qui pourront m'éclairer
Cordialement
Jacky Desmures

[Arnaud Carobbi]

Bonjour,

Votre grand-père est bien tombé dans les rangs du 3e bataillon territorial de chasseurs alpins. Il figure dans les pertes du bataillon à cette page :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... bb139a4a50


Source : SHD 26 N 836/7, vue 82/90.

Bien cordialement,
Arnaud

[jacky 74]

Bonjour Arnaud et merci pour la rapidité de cette précieuse réponse. Le JMO me permet de connaître de façon précise l'itinéraire de mon grand-père de sa mobilisation à sa mort.
Toutefois, je n'arrive pas à déchiffrer le lieu de sa blessure, avant qu'il ne soit déclaré mort le 21 juin à Kruth. Le connaissez-vous?
Cordialement. Jacky, Enquêteur débutant...

[alain]

Bonjour,
Le 3e bataillon est dans la vallée de la Fecht au moment de la mort de votre grand-père vers Metzeral .
En effet, à la même date le soldat blessé Delorme est blessé à proximité de l'actuelle nécropole du Chène Millet .
En allemand chêne se dit Eiche .
Donc Milleteiche .
Hypothèse à confirmer

source office de tourisme de la vallée de Musnter :
<< Metzeral, à l’instar d’autres communes de la vallée de Munster, a été durement touché lors des combats de la Première Guerre mondiale. A la sortie du village vers Mittlach, le cimetière national du « chêne Millet » où reposent 2632 soldats est là pour le rappeler.
Son nom provient du passage, en 1868, du célèbre peintre Jean-François Millet (1814-1875) en visite chez Frédéric Hartmann (industriel et maire de Munster). Des croquis témoignent en particulier de son attachement pour un groupe de chênes tout près de l’actuel cimetière. >>

Amicalement

Alain

[jacky 74]

Bonjour et merci Alain pour ces informations précieuses
Cordialement
Jacky

[b sonneck]

Bonjour,

Seul le brancardier Delorme a été blessé à Milleteiche.
Le chasseur Jean-Marie Desmures, pour sa part, l'a été avec ses deux camarades du PM (peloton de mitrailleuses ?) à un endroit que j'aurais tendance à lire "Lilienloch" (la 3e lettre est douteuse).
Cordialement
Bernard

[air339]

Bonjour,

modification/ajout


La situation du Milleteiche ( encadré orange) sur une carte (dont je ne retrouve plus sa source... voir ci-dessous ! merci à Guy François) :



J'ajoute les parcours des 28e et 68e BCA le 21 juin, remontant les pentes de l'Anlass de part et d'autre du ruisseau d'Hollerün. Le 3e BTCA, occupant tranchée près du Chêne Millet, doit envoyer des reconnaissances le long de la rive droite de l'Hollenrun afin d'assurer la liaison entre les deux bataillons. Lors de l'avancée, à 16h, le JMO indique que 3 mitrailleurs du 3e BTCA sont tués :



La blessure fatale du 20 juin a lieu au hameau de Schiessloch, au sud-ouest du Chêne Millet : voir encadré vert.

Cordialement,

Régis Richard

[ALVF]

Bonjour,

C'est une carte que j'ai postée le 27 novembre 2011 dans un sujet sur le 5e RAC à Metzeral.
Elle provient du Volume de cartes du Tome 3 des AFGG "Les offensives de 1915".
Cordialement,
Guy François.

[air339]

J'ajoute deux photos prises en avril 2009 :

Depuis la première ligne allemande dans la vallée de la Fecht (près de Steinabrück), vue sur l'actuelle Nécropole du Chêne Millet. Derrière le rideau de peupliers, les maisons de Schiessloch :



Depuis la première ligne allemande, sur le revers ouest de l'Anlasswasen, vue sur la vallée de la Fecht, la Nécropole, Schiessloch, Mittlach. Cette zone boisée est un éboulis de roches formant une pente très importante : l'ascension qu'en firent les chasseurs fut un véritable exploit :



Cordialement,

Régis Richard

[Eric Mansuy]

Bonjour à tous,

Je ne suis pas sûr que la situation du 21 juin ait été celle-ci. Le « compte-rendu des opérations de la Fecht, 14 au 23 juin » (cote SHD 19 N 1303) mentionne en effet les faits suivants.
Pour le 18 juin : « Dans la journée, le 28e bataillon, gauche de la 66e Division, ne pouvant rompre le front ennemi de l’Hollenrunz, parvient à se glisser au pied des pentes Sud de l’Anlasswasen. A 17 heures, le général commandant l’Armée, dans son ordre d’opérations du 18 juin, prescrit à la 47e Division, disposant du 28e bataillon, d’attaquer Metzeral par les deux rives de la Fecht. »

Pour le 19 juin : « Toute progression dans la vallée de la Fecht étant rendue impossible par les feux de flanc partant des pentes Sud d’Anlasswasen, le général de Division envisage l’éventualité d’une action tendant à faire brèche dans le front ennemi sur le cours inférieur de l’Hollenrunz, et permettant de progresser ensuite sur les pentes pour gagner la croupe de Geisbödle, et de là passer à l’attaque de Metzeral. Le général de Division se rend en personne à Steinabrück pour reconnaître, avec le colonel et les chefs de bataillon du 133e, la possibilité de cette action. La reconnaissance en démontre la difficulté et les dangers, et il est rendu compte au général commandant l’Armée. »

Ce même compte-rendu nous apprend, pour les opérations des éléments de la 66e DI, que dès le 15 juin, « le 28e (3 compagnies), en liaison avec la droite de la 47e, ne peut avancer que de quelques mètres sur la rive droite de l’Hollenrunz. »
Le 18 juin, « le détachement Coquet (28e alpin) qui a pu atteindre Steinabrück et la scierie après avoir enlevé un blockhaus ennemi, s’établit sur la rive droite de la Fecht face à la direction Steinabrück – Geisbödle. Il passe sous les ordres du général commandant la 47e Division. »
Le 20 juin, une compagnie du 15e BCP et une demi-compagnie du 28e BCA, aux ordres du capitaine Lejard, attaquent en direction de la corne Nord-ouest de Winterhagel, pendant que le 68e BCA s’oriente sur la lisière Ouest de l’Anlasswasen. Ce bataillon atteint la clairière d’Anlass, mais les Allemands tiennent toujours l’Hollenrunz.

Le JMO du 28e BCA porte trace d’une action sur l’Hollenrunz le 17 juin. Le 19, deux compagnies (2e et 6e) et une section de mitrailleuses du 28e sont en réserve sur la rive gauche de l’Hollenrunz et à Schiessloch. Le 21 juin à 6 heures 30, les éléments de gauche du 28e BCA ont déjà atteint le cimetière de Metzeral, ses éléments de droite étant en liaison avec le 15e BCP.
Le JMO du 68e BCA indique que le 20 juin, la position d’Hollenrunz n’ayant pu être forcée de front, la compagnie Bertin a occupé la cote 955 après avoir tourné l’Anlasswasen par l’Est, compagnie rejointe ensuite par les 7e, 8e et 9e, qui organisent cette position pendant la nuit.

Bien cordialement,
Eric Mansuy