la mobilisation pour un réserviste

[NILLYS]

Bonjour à tous.
Que se passait il pour les hommes qui étaient considérés comme réserviste au jour de la mobilisation générale? Faisaient ils une période de ré instruction? Mon aïeul a par exemple son registre matricule où il est écrit:
à la mobilisation arrivé au corps le 4 août 1914. Parti aux armée le 11 septembre 1914
Né en 1883, de la classe 1903, a t-il été obligé de suivre une période d'instruction avant de partir au front?
Parti aux armée sous entend il qu'il est arrivé au front plusieurs jours plus tard?

Ce début de mobilisation m'intéresse particulièrement. J'aimerai bien en savoir plus sur les conditions d'annonce de la guerre dans les villages de France.

Merci pour votre aide précieuse.
Nillys

[pierreth1]

Bonjour,
Theoriquement un réserviste etait astreint à des périodes d'instruction et donc même si avec le temps il perdait des "reflexes" dans l'ensemble il était mobilisable rapidement, d'autant plus que la manoeuvre d'in fanterie est nettement moins compliquée au niveau du soldat à cette époque qu'elle ne l'est maintenant
Les conditions d'annonce dans le svillages on sonne le tocsin, le garde champetre bat du tambour annonce à la population l'etat d eguerre et l'ordre d emobilisation, on affiche celui ci sur les murs des mairies et chaque mobilise doit rejoindre son depot regimentaire d'affectation
Il ne fautpas oublier que les periodes d emobilisation pour les exercices etant relativement frequentes chaque mobilise sait ce qu'il a a faire.
Arrivee au corps le 4 parti aux armees le 11 c'est assez coherent, le temps de percevoir les uniformes, d'etre regroupe par sections compagnies que tous les mobilises arrivent et refaire un peu d'instruction d ebase, on est dans les temps
Part aux armees veut dire qu'il rejoint l'affectation "guerre" de son unite, mais cela peut être aussi le sarrieres tout depend du type d'unite dans laquelle il sert, les soldats du train des equipages bien que n'etant pas au front (tel qu'on le comprend) sont malgre tout aux armees
COrdialement
Pierre

[NILLYS]

Merci pour cette réponse qui me surprend toutefois car entre la date d'arrivée du 4 août et le départ aux armées du 11 septembre s'écoule 38 jours ! celà fait beaucoup pour de l'instruction non? ça sous entend qu'aucun de ces réservistes n'a fait la bataille de la Marne? Pourtant le régiment de mon aïeul, le 292 e RI a été engagé dans celle ci. Je ne comprends pas pourquoi mon ancêtre n'est pas parti avec eux dès le mois d'août?

[b sonneck]

Bonjour

Les régiments d'active se sont mis sur pied de guerre (3300 hommes)en incorporant environ 1500 à 1700 réservistes, pris dans les plus jeunes classes de la réserve. Les régiments de réserve dérivés des premiers (2200 hommes), se sont formés autour d'un noyau fourni par le régiment d'active, avec les classes suivantes.
Tout ce monde est parti aux armées début août (en gros à partir du 5 août pour les régiments actifs, du 9 août pour ceux de réserve).
La mise sur pied de ces deux régiments n'absorbait pas la totalité des réservistes convoqués par l'ordre de mobilisation ; ne serait-ce que parce qu'un supplément de 15 % avait été prévu par les bureaux de recrutement (qui géraient la ressource des réserves), pour pallier les éventuelles insoumissions, ainsi que les inaptitudes médicales. D'autre part, des effectifs étaient prévus pour constituer le dépôt du régiment (dépôt commun aux deux, d'active et de réserve). Une fois les deux régiments partis, il restait donc encore bien du monde au dépôt. C'est dans cette ressource qu'on a puisé pour former les détachements de renfort, envoyés à partir de la fin août combler les pertes des premiers combats.
Un départ aux armées le 11 septembre 1914 pour un réserviste de la classe 1903 n'a donc rien d'exceptionnel. Quant à savoir ce qu'il a fait au dépôt entre son arrivée au corps et son départ, c'est une autre histoire. Lui seul aurait pu le dire.
Cordialement
Bernard

[NILLYS]

Merci pour votre réponse détaillée.
Quand vous parlez de dépôt du régiment, vous parlez d'un effectif minimal d'homme qui doivent rester à la caserne du régiment pour exécuter certaines taches? Est ce que durant ces années de guerre des soldats blessés et inaptes au combat pouvaient être affectés à leur dépôt et finir la guerre à la caserne? Quelles étaient leur taches?

[b sonneck]

Bonjour,

Oui, bien sûr. De toutes façons, les soldats ayant terminé leur convalescence, après blessure ou maladie, rejoignaient d'abord le dépôt de leur régiment. Ensuite, ils pouvaient, selon les besoins et leur aptitude :
- soit repartir "aux armées", individuellement ou groupés dans un détachement de renfort ;
- soit rester au dépôt pour contribuer à l'instruction des jeunes classes nouvellement incorporées ;
- soit rester pour effectuer des tâches administratives ou liées à la vie courante du dépôt.
Les archives administratives des deux régiments (active et réserve) restaient au dépôt, où se trouvait le major, chef des services administratifs, ainsi que le trésorier (la fonction étant assurée, aux armées, par l'officier payeur). Il y avait également le magasin d'habillement, les cuisines, l'armurerie, les locaux à entretenir, l'infirmerie, etc. Bref, tout un ensemble à faire vivre. Il fallait du monde pour cela. On y affectait donc en priorité ceux qui, inaptes à faire campagne, pouvaient quand même rendre encore des services.
Cordialement
Bernard

[NILLYS]

Je comprends...
Sur le registre matricule de mon aïeul, il est noté sa date de blessure (parti le 11 septembre, blessé le 20) et sa prise en charge par différents hopitaux durant le conflit, mais jamais il n'est mentionné qu'il est reparti au front. Il me semble logique de penser qu'il n'a fait que 9 jours de combat. Cependant, après cette première convalescence je ne vois rien qui mentionne qu'il est reparti au casse pipe et j'imagine s'il est simplement resté au dépôt. Y a t-il des archives sur les gens restés au dépôt pour savoir si effectivement la guerre pour lui s'est limité à 9 jours de combat?

[b sonneck]

Archives ? Non, pas à ma connaissance. Les registres de contrôle des régiments de cette période n'ont pas été conservés.
S'il était reparti aux armées, cela aurait été porté sur sa fiche matricule, car ce "détail" avait une grande importance : il délimitait les droits à bonification de durée des services pour le calcul des pensions.

Cordialement
Bernard

[NILLYS]

Une autre question me vient: dans l'historique du 292 e RI, une phrase dit que le 15 Septembre le régiment est réorganisé à l'aide d'un important renfort. Le registre matricule de mon aïeul mentionnant qu'il est parti aux armées le 11 septembre, pensez vous que je puisse logiquement penser qu'il faisait parti de ce renfort? Ou en d'autres termes, les renforts venaient ils tous en masse ? (par paquet, ou au compte goutte?)

[b sonneck]

Il n'est pas rare de voir des régiments recevoir jusqu'à un millier d'hommes fin août - début septembre 1914, pour combler les pertes de la bataille des frontières (le 22 août 1914 avait été extrêmement meurtrier). Une fois arrivé à destination, ces renforts devaient encore être incorporés (dépôt et régiment étaient des entités administratives distinctes) et répartis entre les bataillons et compagnies. Un renfort parti du dépôt le 11 septembre a dû parvenir le 12 ou le 13 à destination. Compte tenu des circonstances (poursuite jusqu'à l'Aisne de l'ennemi en retraite, après la bataille de la Marne), il n'est pas anormal que le régiment ait attendu le 15 septembre pour procéder à ces opérations et se réorganiser : il avait d'autres chats à fouetter !
Le 15 septembre 1914, la poursuite était terminée et le front compris entre l'Oise et la frontière suisse se stabilisait.
Cordialement
Bernard