290e RI Cote 304 mai 1916

[Scolari]

Bonjour Jérôme,

je fais des recherches sur le soldat : CORNEILLE Alexandre Eugène Albert
fiche MDH : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 2bd0baa043
je n'ai pas encore accès à sa fiche matricule aux AD 37, leur numérisation étant réduite pour l'instant de 1901 à 1932.

je pense (sans pouvoir le prouver directement) que c'est lui qui est inscrit AUSSI sur le Monument aux Morts de Saunay (37).
à l'aide des fiches CICR : http://grandeguerre.icrc.org/fr/File/De ... 89030/6/2/

et le document P43630 :

on y apprend entre autre, qu'il fut fait prisonnier Höhe 304 (cote 304), le 07/05/1916, qu'il appartenait à la 19e compagnie
j'ai vu votre article sur votre blog : les pertes de la 17e D.I
http://indre1418.canalblog.com/archives ... 44072.html
voici donc un soldat du 290e RI disparu à la côte 304 parmi les 281 hommes de troupes.

les autres fiches CICR concernent son parcours de prisonnier : Darmstadt -> Konigsbruck -> lazarett Dresden

lors du prochain 11 novembre, j'aimerai réalisé une fiche explicative de ce soldat (parmi d'autres)

Auriez vous quelques précisions à m'indiquer sur le 290e R.I pour la journée du 07/05/1916
Cordialement
Frédéric

[Charraud Jerome]

Bonsoir
Sur ce séjour, voici l'essentiel raconté par le Colonel EGGENSPIELER dans son ouvrage sur le régiment.
Alexandre Corneille était au 5e Bataillon puisqu'il était à la 19e Cie.

Journée du 7 mai.
Le 7 au matin je me trouvai au Bois Saint-Pierre avec les 21e, 22e, 24e compagnies, une partie de la 23e, les pionniers et la 2e C.M. Il manquait tout le 5e bataillon, une partie de la 23e compagnie et la 1ère C.M. La relève ne s'était pas effectuée comme je l'avais escompté. Les 22e et 23e furent relevées par des unités du 77e au lieu du 114e et le 5e bataillon ne fut pas relevé du tout. Je n'ai jamais pu comprendre pourquoi ce bataillon n'a pas été relevé. J'admets bien qu'avec le bouleversement du terrain, les bombardements continuels, les relèves étaient difficiles, mais de n'avoir pas touché tout un bataillon qu'on avait devant soi, cela me paraissait fort.
Quelles scènes douloureuses entre tous ceux qui se sont revus au Bois Saint-Pierre! Que d'absents ! Nous sommes montés avec de belles unités à effectif complet. Maintenant il n'y avait plus qu'une poignée d'hommes par compagnie. Parmi celles-ci plusieurs n'avaient plus d'Officiers.
Dès le matin nous avons reçu la visite du Général de Division et du Colonel Commandant la 33e Brigade. Ils nous ont réconfortés de leur mieux. Ils ont loué la belle attitude et l'esprit d'abnégation de la troupe, qu'à ce moment ils ne connaissaient encore qu'incomplètement. Ils nous ont également donné l'assurance que notre tâche à Verdun était terminée, que le tribut que nous avions payé à la grande place lorraine était largement suffisant.
Rôle du 5e bataillon le 7.
Le 7 au matin, le 5e bataillon est toujours sur sa position. Au P.C. d'artillerie où je me trouvais le 6, personne n'actionnera plus l'artillerie le 7 pour la défense du bataillon. Celui-ci avait ses quatre compagnies en ligne dans l'ordre : 17e, 18e, 20e, 19e. A droite il était en liaison avec des unités du 125e, à gauche avec personne. Il y avait un vide, celui que le Commandant Morand du 77e signalait sur sa droite. Ce qui est étonnant, c'est que les Allemands n'y soient pas passés. Il est probable que dans ce cas ils seraient tombés sur la 24e et la 21e qui se trouvaient de ce côté en deuxième ligne. Une seule section de mitrailleuses était encore en état de tirer, elle était placée sur le front de la 19e. L'une des pièces tirait droit devant soi et l'autre flanquait le front du bataillon vers la droite. En arrière du bataillon se trouvaient des unités du 125e et du 114e.
Les Allemands qui la veille avaient assailli le front du bataillon jusqu'à 9 heures du soir, reprirent leur bombardement le 7 dès le matin. D'heure en heure l'artillerie allemande augmenta l'intensité de son tir. Dans l'après-midi il se transforma en véritable tir de préparation. Finalement, vers 16 heures, l'infanterie allemande déboucha sur tout le front du bataillon. A gauche les Allemands sont fauchés par la section de mitrailleuses. Pour' éviter celle-ci ils refluent vers la droite, et s'accumulent devant le front des 18e et 17e compagnies. La 18e n'a plus d'Officiers, elle tient quand même tant que la pièce de flanquement est en état de tirer. Un obus tombe sur la pièce et la réduit au silence. Alors, c'est fini, les Allemands se précipitent en masse sur la 18e et la traversent malgré les feux de flanc que leur envoie la 17e. Après avoir traversé la 18e, les Allemands exécutent leur tactique habituelle. Ils tournent à droite et prennent les 20e et 19e à revers. La 19e fait demi-tour et fait face au flot des Allemands qui arrive derrière elle. C'est alors une mêlée générale où chacun se débat pour son compte personnel pour ne pas rester entre les mains de l'ennemi. Le Lieutenant Daguerre est obligé de jouer de son revolver et de ses jarrets basques pour échapper aux Allemands qui l'entourent. Le sous-lieutenant Caillau a moins de chance, il est pris. Dans ce tumulte la 17e tient bon malgré que son Commandant de compagnie (sous-lieutenant Jaillet) fut tué et son autre Officier (sous-lieutenant d'Alayer) blessé. Cette compagnie mérite une mention spéciale pour sa belle conduite à 304. Elle avait traversé le barrage ennemi le 4 au soir, et le 7, après une journée supplémentaire, elle avait gardé intacte sa position.
Les fractions de gauche du bataillon, qui avaient échappé aux Allemands, ont informé le 125e de la situation. Un bataillon de ce régiment s'est porté en avant et a ramené les Allemands chez eux; il a alors remplacé le 5e bataillon dont il a occupé la position.
A l'occasion du récit de ces combats, je crois devoir rapporter ici un exemple de la jalousie et de l'esprit de dénigrement qui animaient certains Chefs au front.
Le Commandant d'une grande unité (une Brigade, ou une D.I.) qui a été témoin des combats du 7 a rapporté à notre Général de Division qu'un assez grand nombre d'hommes du régiment avaient retraité individuellement. Et ce que cela voulait dire. Tous nos Grands Chefs nous avaient déclaré que nous ne monterions plus en ligne.
Au Bois Saint-Pierre nous étions à la disposition de la 45e Division. C'était la Division du Maroc du Général Quiquandon, celle avec laquelle nous avions guerroyé en avril et mai 1915 sur les bords du canal de l'Yser, La Division occupait la partie gauche du front du 9e C.A. qui n'était pas encore retiré de la bataille.


Illustration trouvée dans le livre en question:


Cordialement
Jérôme

[Scolari]

Bonsoir,

un immense merci pour la qualité de votre réponse.
Cordialement
Frédéric

[Charraud Jerome]

Bonsoir
J'ai hâte de voir le résultat de votre étude.
Il y a d'autres ouvrages:
Revue Militaire Francaise - Cne Laxagne (Les combats de la Cote 304 en mai 1916)
Terrier Santans (77e RI) - On se bat sur terre.
L’attaque principale allemande contre la cote 304 – Les combats du 9e corps [Albert Lange] Berger Levrault (Un aimable correspondant ne m'ayant jamais redonné mon exemplaire - et malheureusement, j'ai oublié son nom, voici cependant une carte provenant de cet ouvrage)



Cordialement
Jérôme Charraud

[Scolari]

bonsoir

Bonsoir
J'ai hâte de voir le résultat de votre étude.

il s'agit d'une simple fiche ^^ comme il y en a beaucoup concernant les soldats de 1914, le regard du généalogiste différe fortement des spécialites des régiments. Ne vous attendez pas à une description de la bataille et des positions ennemis et amis et les mouvements de chacun.

mon regard s'est déjà plutot porté sur QUi étaient éventuellement avec lui de sa compagnie dans le camp de prisonnier :

Jousselin Georges ,


et de son régiment

Ageorges [strike]Auguste [/strike]Eugène ([strike]patronyme improbable[/strike]) voir réponse ci-dessous de Jérôme


Boistard Emile Gustave


Brissaud Adolphe


Desouches Louis Stanislas


Durand Jules Alexis


Garrivet louis Jules


Gauthier Louis


Méry Ernest


Pouset Eugène


Raphael Jean Joseph


Rougebec Auguste Martin


ils ne semblent pas décédé à la guerre et peu de fiche CICR

mon regard s'est porté vers d'éventuel descendants ou frères et soeurs
il s'est marié effectivement à Saunay (37) en 1905. à étudier.

il avait une soeur qui a eu 2 fils :
son premier fils est décédé aussi à la guerre 14-18 : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 2bcfad05c3
dans un camp de prisonnier comme son oncle.
son deuxième fils est décédé en déportation en 39-45 (voir bas de page) : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTex ... 0026483804
Cochard Max Marcel, il a une descendance connue

Cordialement
Frédéric

[Charraud Jerome]

Bonjour Frédéric
A mes heures, je m'adonne moi aussi à la généalogie.
Le patronyme Ageorges n'est pas improbable, il s'agit là d'un patronyme typiquement local du sud de l'Indre (Ageorges, Alapetite, Aletienne, Aladenise, Alphilippe, Alassoeur, ...) Merci pour toutes ces informations.
Je m'empresse de sauvegarder cela.
Cordialement
Jérôme Charraud

[extraterrestre]

Bonjour

pour le sieur Ageorges, je lis plutôt le prénom Eugène et pas Auguste

cordialement

[Scolari]

Bonjour Jacqueline et Jérôme

Merci Jacqueline, modification effectuée.

Le patronyme Ageorges n'est pas improbable, il s'agit là d'un patronyme typiquement local du sud de l'Indre (Ageorges, Alapetite, Aletienne, Aladenise, Alphilippe, Alassoeur, ...)

Effectivement je connaissais pas. Informations importantes.

pour ton Noël (en avance), ces informations proviennent de la lecture des fiches CICR : P 43616 à P 43665
indiquant une liste de 500 prisonniers concernant le transfert de Darmstadt à Konigsbruck, un document du 15-07-1916 émis par Konigsbruck, date du transfert : 26-06-1916 ( voir P 43616)
Tu trouveras des soldats du 68e R.I et 90e R.I ( entre autres).
l'identification plus précise de ses soldats semble difficile, dans le sens : retrouver leur fiche matricule. Nous avons bien nom - prénom - régiment, une indication géographique ( qui peut être fausse, comme pour Corneille qui est Sarthois)
mais pas la classe de recrutement. Pour beaucoup et tant mieux, ils ne sont pas décédés dans les camps de prisonniers donc pas de fiche mémoire des hommes. Mais c'est la force d'un spécialiste des régiments, tu as peut être d'autres documents qui permettent de croiser ses informations.
il me reste à rechercher les oublis du 290e R.I dans ma liste.

Cordialement
Frédéric

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Raphael Jean Joseph


Rougebec Auguste Martin