Il y a cent ans, jour pour jour, le 23 mai 1917……...
Ce 23 mai 1917, Joseph Depoys, mon grand-père, envoie une nouvelle carte postale à sa promise :
«Mercredi 23 mai 1917,
Ma chère Marie bien aimée,
je te fait* parvenir quelques lignes aussitôt mon arrivée non pas sans
avoir le cœur serré à venir de passer quelques heures si douces près de toi.
Je suis bien arrivé hier 22 à destination de la gare et j'ai passé quelques
heures avec Ernest Thomas ce qui nous a fait bien plaisir à nous
deux. J'ai fait très bon voyage.
Je repart* aujourd'hui rejoindre ma compagnie, il est question
que nous allons être changé* d'ici peu, je te tiendrai au courant
sur notre situation, cela ne me surprendrait pas que l'on partirait.
Cela fait déjà du temps que nous sommes par ici. Bien le bonjour
à tout le monde chez toi.
Celui qui songe toujours à toi. Joseph
Bons baisers. Joseph »
* = écrit ainsi dans le texte
Comme il l'annonce le 4 mai, Joseph Depoys est venu en permission à Frontenay vers le 10 mai 1917 et rentre donc de permission ce 23 mai 1917.
Ernest Thomas, qui deviendra maire de Frontenay de 1922 à 1938 est le frère de Léopold, parrain de Léopold Joseph Depoys.
Joseph Depoys fait bien de profiter de cette permission. Le lieu du changement annoncé n'est pas encore précisé, mais le mois de juin 1917 s'annonce doublement terrible pour lui …..........
Ce 23 mai 1917, Joseph Drouet, né à Frontenay en 1877, mari d'Alexida Couillebault et père d'Emilie, que j'avais évoqué en novembre 2014, est mobilisé pour la première fois. La commission de réforme de mars 1917 le considère comme apte au service et Joseph Drouet intègre le 69ème RIT de Châtellerault.
Joseph Drouet sera affecté avant fin 1917 au 66ème RI, puis dans un régiment de combat, un comble pour un réformé du service militaire. Mais quand on manque de bras, tout le monde valide est sollicité.
Ce 23 mai 1917 aussi, Isidore Bironneau, né à Frontenay en 1876, époux de Marie Mélanie Auriau, et que j'avais aussi évoqué en novembre 2014, est mobilisé pour la première fois . Comme pour Joseph Drouet, la commission de réforme de mars 1917 est passé par là et Isidore Bironneau est envoyé au 9ème escadron du train. Isidore Bironneau abordera les zones de combats fin 1917 et y restera jusqu'à la fin de la guerre. Dur aussi quand on n'a pas fait de service militaire.
Frontenay sur Dive 14-18
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 28 mai 1917……...
Ce 28 mai 1917, Augustin Deméocq, né à Frontenay en 1871, mari de Zilda Marsault et père de Maurice, quitte le 5ème régiment de chasseurs. Il est détaché pour travaux agricoles de catégorie A à Frontenay.
Pour mémoire, le 5ème Régiment de Chasseurs à cheval est basé en temps en paix à Châlons-sur-Marne, aujourd'hui Châlons-en-Champagne. Le JMO de ce régiment n'existe pas pour 1917. L'historique du régiment ne comporte que 4 lignes pour cette année-là et précise que « le 5ème Régiment de Chasseurs se trouve près de Soissons (02) en avril 1917. Il est engagé au nord est de cette ville du 27 avril au 10 mai aux carrières de Fruty à Barrisis au bois et participe aux diverses reconnaissances lors des affaires du Moulin Laffaux et du Moulin Motte ».
Augustin Deméocq ne le sait pas encore, mais il ne sera plus jamais mobilisé. Il a 46 ans.
Dans le même temps, son fils unique, Maurice, lui, fait ses classes depuis mars 1917 au 49ème RA de Poitiers (86) et connaîtra le feu en décembre de la même année.
Augustin Deméocq vivra jusqu'en 1953 à Frontenay, où il aura la douleur de perdre en 1948 ce fils unique, d'une péritonite mal diagnostiquée.
Ce 28 mai 1917, Augustin Deméocq, né à Frontenay en 1871, mari de Zilda Marsault et père de Maurice, quitte le 5ème régiment de chasseurs. Il est détaché pour travaux agricoles de catégorie A à Frontenay.
Pour mémoire, le 5ème Régiment de Chasseurs à cheval est basé en temps en paix à Châlons-sur-Marne, aujourd'hui Châlons-en-Champagne. Le JMO de ce régiment n'existe pas pour 1917. L'historique du régiment ne comporte que 4 lignes pour cette année-là et précise que « le 5ème Régiment de Chasseurs se trouve près de Soissons (02) en avril 1917. Il est engagé au nord est de cette ville du 27 avril au 10 mai aux carrières de Fruty à Barrisis au bois et participe aux diverses reconnaissances lors des affaires du Moulin Laffaux et du Moulin Motte ».
Augustin Deméocq ne le sait pas encore, mais il ne sera plus jamais mobilisé. Il a 46 ans.
Dans le même temps, son fils unique, Maurice, lui, fait ses classes depuis mars 1917 au 49ème RA de Poitiers (86) et connaîtra le feu en décembre de la même année.
Augustin Deméocq vivra jusqu'en 1953 à Frontenay, où il aura la douleur de perdre en 1948 ce fils unique, d'une péritonite mal diagnostiquée.
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 29 mai 1917……...
Ce 29 mai 1917, Emile Depoys, mon arrière-grand-père, âgé de 61 ans, écrit à son fils Joseph Depoys reparti au front apès sa permission de mi-mai à Frontenay :
" Mon cher fils,
aujourd'hui mardi je fait réponse a ta lettre que nous avons reçu
dimanche nous somme bien contant que tu a fait un bon voillage
s'est ton changemant que tu nos parle que sera encore le plus dangereut
la tante helene grand mère a marie Gillat est morte et enteré de vendredi dernier
hier lundi jai passe la hout da la vigne de la cour ce nété pa bien fasile
maintenant que set fait je naurai pas cru avans de comansé que je laurai mise
dans un si bonne eta mais il a falu passé la hout plusieurs foi jai donc prie la
jument et la mule
jai comansé a beché les vigne de lyon cette semaine elle sont bien
belle plus que je ne panse
je ne vai rien de nouveau a tapramdre depui ton dépar
nous sommes toujour en bonne santé je desire que ma lettre
te trouve dememe
ton pere qui t'embrase
Depoys Emile"
Cette lettre, retranscrite telle quelle, est envoyée à:
Depoys Joseph 346ème Regt d'infanterie 19ème compagnie
2ème section secteur postal n°84
Elle porte le tampon de la poste de Montreuil-Bellay (49) en date de ce même jour.
C'est la dernière lettre qu'Emile Depoys envoie à son fils Joseph ........
Ce même jour, le 346ème de Joseph Depoys est toujours en Lorraine, dans la forêt de Parroy. Pas pour longtemps...........
Ce 29 mai 1917, Emile Depoys, mon arrière-grand-père, âgé de 61 ans, écrit à son fils Joseph Depoys reparti au front apès sa permission de mi-mai à Frontenay :
" Mon cher fils,
aujourd'hui mardi je fait réponse a ta lettre que nous avons reçu
dimanche nous somme bien contant que tu a fait un bon voillage
s'est ton changemant que tu nos parle que sera encore le plus dangereut
la tante helene grand mère a marie Gillat est morte et enteré de vendredi dernier
hier lundi jai passe la hout da la vigne de la cour ce nété pa bien fasile
maintenant que set fait je naurai pas cru avans de comansé que je laurai mise
dans un si bonne eta mais il a falu passé la hout plusieurs foi jai donc prie la
jument et la mule
jai comansé a beché les vigne de lyon cette semaine elle sont bien
belle plus que je ne panse
je ne vai rien de nouveau a tapramdre depui ton dépar
nous sommes toujour en bonne santé je desire que ma lettre
te trouve dememe
ton pere qui t'embrase
Depoys Emile"
Cette lettre, retranscrite telle quelle, est envoyée à:
Depoys Joseph 346ème Regt d'infanterie 19ème compagnie
2ème section secteur postal n°84
Elle porte le tampon de la poste de Montreuil-Bellay (49) en date de ce même jour.
C'est la dernière lettre qu'Emile Depoys envoie à son fils Joseph ........
Ce même jour, le 346ème de Joseph Depoys est toujours en Lorraine, dans la forêt de Parroy. Pas pour longtemps...........
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 01 juin 1917……...
Ce 01 juin 1917, selon l'historique du régiment, le 346ème RI de Joseph Depoys, mon grand-père, relevé quelques jours plus tôt en forêt de Parroy (54), s'apprête à subir un entraînement intensif durant 2 semaines au camp de Saffais (54).
Ça n'augure rien de bon. Émile Depoys, le père de Joseph, dans sa lettre du 29 mai précédent, craint pour son fils. Il a raison, car c'est Verdun et ses alentours qui attendent le 346ème RI à la fin de ce mois.
Joseph Depoys va donc participer aux combats de fin juin 1917, mais un événement inattendu et dramatique le fait revenir à Frontenay plus tôt que prévu.
Ce 01 juin 1917 au soir, son père Émile meurt, écrasé sous la charrette tirée par sa jument. Une ornière, la charrette qui bascule et emballe le cheval, l'écrasement puis un coup de sabot de la jument en pleine tête, c'est la mort immédiate pour Émile Depoys, célèbre travailleur comme le stipule l'épitaphe de sa tombe toujours en place à Frontenay.
Hasard du moment et du lieu, lorsque l'épouse d'Emile Depoys s'inquiète de ne pas le voir revenir de son travail, c'est le futur beau-père de Joseph Depoys, Léon Panier, qui est le premier sollicité pour dégager le malheureux arrière-grand-père et la jument prise dans les harnais.
Joseph Depoys est prévenu, obtient un laisser-passer pour venir aux obsèques de son père. « Faites comme vous pourrez! » lui lâche son supérieur.
Je ne sais pas à quelle date est prévu l'enterrement, mais lorsque Joseph Depoys arrive à Frontenay, sa mère Marie-Louise et sa sœur Radégonde lui apprennent que la cérémonie vient juste de se terminer !
Combien de fois ai-je entendu ces propos de ma mère, rapportés par son père Joseph Depoys, sur la mort de cet aïeul ?
Et Joseph Depoys repart au front, près de Verdun, où la guerre va reprendre ses « droits »......
Sa mère et sa sœur se sont alors regardées : « Désormais, il n'y a plus que nous deux pour continuer la ferme...... »
Ce 01 juin 1917, selon l'historique du régiment, le 346ème RI de Joseph Depoys, mon grand-père, relevé quelques jours plus tôt en forêt de Parroy (54), s'apprête à subir un entraînement intensif durant 2 semaines au camp de Saffais (54).
Ça n'augure rien de bon. Émile Depoys, le père de Joseph, dans sa lettre du 29 mai précédent, craint pour son fils. Il a raison, car c'est Verdun et ses alentours qui attendent le 346ème RI à la fin de ce mois.
Joseph Depoys va donc participer aux combats de fin juin 1917, mais un événement inattendu et dramatique le fait revenir à Frontenay plus tôt que prévu.
Ce 01 juin 1917 au soir, son père Émile meurt, écrasé sous la charrette tirée par sa jument. Une ornière, la charrette qui bascule et emballe le cheval, l'écrasement puis un coup de sabot de la jument en pleine tête, c'est la mort immédiate pour Émile Depoys, célèbre travailleur comme le stipule l'épitaphe de sa tombe toujours en place à Frontenay.
Hasard du moment et du lieu, lorsque l'épouse d'Emile Depoys s'inquiète de ne pas le voir revenir de son travail, c'est le futur beau-père de Joseph Depoys, Léon Panier, qui est le premier sollicité pour dégager le malheureux arrière-grand-père et la jument prise dans les harnais.
Joseph Depoys est prévenu, obtient un laisser-passer pour venir aux obsèques de son père. « Faites comme vous pourrez! » lui lâche son supérieur.
Je ne sais pas à quelle date est prévu l'enterrement, mais lorsque Joseph Depoys arrive à Frontenay, sa mère Marie-Louise et sa sœur Radégonde lui apprennent que la cérémonie vient juste de se terminer !
Combien de fois ai-je entendu ces propos de ma mère, rapportés par son père Joseph Depoys, sur la mort de cet aïeul ?
Et Joseph Depoys repart au front, près de Verdun, où la guerre va reprendre ses « droits »......
Sa mère et sa sœur se sont alors regardées : « Désormais, il n'y a plus que nous deux pour continuer la ferme...... »
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 02 juin 1917……...
Ce 02 juin 1917, Gustave Penot, le père de Marcel et d'André, né à Frontenay en 1875, quitte le 66ème RI de Tours. Il est détaché, comme beaucoup à cette période, pour travaux agricoles de catégorie A à Frontenay. Il est complètement démobilisé en novembre 1917. Il a 42 ans.
Gustave Penot ne connaît jamais le front, passant toute sa campagne contre l'Allemagne, du 06 août 1914 au 02 juin 1917, « à l'intérieur ».
Gustave Penot décède en novembre 1945 à Frontenay, sans y avoir habité en permanence après la guerre.
Ce 02 juin 1917, Gustave Penot, le père de Marcel et d'André, né à Frontenay en 1875, quitte le 66ème RI de Tours. Il est détaché, comme beaucoup à cette période, pour travaux agricoles de catégorie A à Frontenay. Il est complètement démobilisé en novembre 1917. Il a 42 ans.
Gustave Penot ne connaît jamais le front, passant toute sa campagne contre l'Allemagne, du 06 août 1914 au 02 juin 1917, « à l'intérieur ».
Gustave Penot décède en novembre 1945 à Frontenay, sans y avoir habité en permanence après la guerre.
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 04 juin 1917……...
Ce 04 juin 1917, Roger Achard, né à Frontenay en 1890, quitte le 95ème RI pour intégrer le 413ème RI.
Le 95ème RI s'est vaillamment battu en avril 1917 lors de l'offensive de Champagne, au Bois de la Grille, près de Villers-Marmery (51), subissant de lourdes pertes en 8 jours de combats. Rien que le 17 avril, jour de l'attaque française, on dénombre 99 tués, 368 blessés et 172 disparus, car l'aviation n'a pas repéré certaines batteries allemandes qui ripostent violemment à cette attaque.
Roger Achard est transféré au 413ème donc, ce 04 juin 1917, parce que ce dernier vient aussi de subir, en mai 1917, de lourdes pertes dans des lieux devenus emblématiques : Craonne et le plateau de Californie, au Chemin des Dames.
Le 413ème se réorganise près de la Fère-en-Tardenois (02) début juin, mais le répit va être de courte durée.
Dès le 16 juin, les victimes du 413ème RI vont se compter presque par dizaine chaque jour, pendant 3 semaines, à Craonnelle (02) et ses environs.
Après un peu de repos en région parisienne, c'est un autre lieu fort en symbole qui attend le 413ème RI et Roger Achard au mois d'août 1917: le Moulin de Laffaux (02), toujours au Chemin des Dames. Il vont y rester 2 mois, subissant des bombardements par obus toxiques.......et donc de lourdes pertes.
Roger Achard passe à travers à chaque fois, pour le moment............
Ce 04 juin 1917, Roger Achard, né à Frontenay en 1890, quitte le 95ème RI pour intégrer le 413ème RI.
Le 95ème RI s'est vaillamment battu en avril 1917 lors de l'offensive de Champagne, au Bois de la Grille, près de Villers-Marmery (51), subissant de lourdes pertes en 8 jours de combats. Rien que le 17 avril, jour de l'attaque française, on dénombre 99 tués, 368 blessés et 172 disparus, car l'aviation n'a pas repéré certaines batteries allemandes qui ripostent violemment à cette attaque.
Roger Achard est transféré au 413ème donc, ce 04 juin 1917, parce que ce dernier vient aussi de subir, en mai 1917, de lourdes pertes dans des lieux devenus emblématiques : Craonne et le plateau de Californie, au Chemin des Dames.
Le 413ème se réorganise près de la Fère-en-Tardenois (02) début juin, mais le répit va être de courte durée.
Dès le 16 juin, les victimes du 413ème RI vont se compter presque par dizaine chaque jour, pendant 3 semaines, à Craonnelle (02) et ses environs.
Après un peu de repos en région parisienne, c'est un autre lieu fort en symbole qui attend le 413ème RI et Roger Achard au mois d'août 1917: le Moulin de Laffaux (02), toujours au Chemin des Dames. Il vont y rester 2 mois, subissant des bombardements par obus toxiques.......et donc de lourdes pertes.
Roger Achard passe à travers à chaque fois, pour le moment............
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 05 juin 1917……...
Ce 05 juin 1917, Gustave Guillon, né à Frontenay en 1871 et futur beau-père d'Abel Mercier, quitte la manufacture St Gobain à Pierre Bénite (9) pour rejoindre l'usine St Gobain de St Benoît (86).
Officiellement, Gustave Guillon n'est plus en campagne contre l'Allemagne, mais il n'est pas chez lui non plus à diriger sa ferme, comme le sont déjà d'autres soldats.
Que fait-il à St Benoît ? On trouve la réponse sur le site de St Gobain lui-même :
« En 1914, l’échec de la guerre de mouvement installe le conflit dans la durée : la guerre de tranchées, dans lequel le rôle de l’artillerie est prépondérant, provoque une augmentation brutale de la consommation des poudres et explosifs et des produits chimiques nécessaires à leur obtention.
Premier producteur français d’acide sulfurique à la veille de la guerre, Saint-Gobain est appelé à jouer un rôle majeur dans la mobilisation industrielle : de 5.400 tonnes par mois en 1914, la production passe à plus de 100.000 tonnes par mois en juin 1918.
Les bénéfices des usines, globalement équilibrés entre la branche chimique et la branche verrière avant la guerre, sont assurés à hauteur de 90 % par la première en 1918".
Et sur le site de l'ex région Poitou-Charentes, on trouve:
" en 1912, la société Saint-Gobain ouvre une usine d’engrais et d’acide sulfurique dans la commune de St Benoît (86). Cette usine est desservie par un embranchement ferroviaire pour le transport des marchandises ».
Apparemment, Gustave Guillon travaille à la fabrication de composants nécessaires aux munitions et participe ainsi à l'effort de guerre sans être soldat certes, mais pas sans risques non plus..........
Ce 05 juin 1917, Gustave Guillon, né à Frontenay en 1871 et futur beau-père d'Abel Mercier, quitte la manufacture St Gobain à Pierre Bénite (9) pour rejoindre l'usine St Gobain de St Benoît (86).
Officiellement, Gustave Guillon n'est plus en campagne contre l'Allemagne, mais il n'est pas chez lui non plus à diriger sa ferme, comme le sont déjà d'autres soldats.
Que fait-il à St Benoît ? On trouve la réponse sur le site de St Gobain lui-même :
« En 1914, l’échec de la guerre de mouvement installe le conflit dans la durée : la guerre de tranchées, dans lequel le rôle de l’artillerie est prépondérant, provoque une augmentation brutale de la consommation des poudres et explosifs et des produits chimiques nécessaires à leur obtention.
Premier producteur français d’acide sulfurique à la veille de la guerre, Saint-Gobain est appelé à jouer un rôle majeur dans la mobilisation industrielle : de 5.400 tonnes par mois en 1914, la production passe à plus de 100.000 tonnes par mois en juin 1918.
Les bénéfices des usines, globalement équilibrés entre la branche chimique et la branche verrière avant la guerre, sont assurés à hauteur de 90 % par la première en 1918".
Et sur le site de l'ex région Poitou-Charentes, on trouve:
" en 1912, la société Saint-Gobain ouvre une usine d’engrais et d’acide sulfurique dans la commune de St Benoît (86). Cette usine est desservie par un embranchement ferroviaire pour le transport des marchandises ».
Apparemment, Gustave Guillon travaille à la fabrication de composants nécessaires aux munitions et participe ainsi à l'effort de guerre sans être soldat certes, mais pas sans risques non plus..........
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 10 juin 1917……...
Ce 10 juin 1917, cela fait 2 jours qu'Hubert Marsault, né à Frontenay en 1882, père d'Yvette et Edith, a repris le chemin de la guerre.
Retiré du front pour soigner sa blessure reçue aux Chambrettes (commune d'Ornes - 55) au mois de janvier précédent avec le 232ème RI, Hubert Marsault fait partie du groupe de 357 soldats qui rejoint le 08 juin 1917 un nouveau régiment, le 409ème RI, où « évolue » déjà un autre soldat de Frontenay, Abel Depoys.
Selon l'historique du régiment, le 409ème RI, qui s'est illustré à la bataille de Verdun en mars 1916, à la bataille de la Somme en septembre-octobre de la même année, puis en Lorraine début 1917, se trouve en ce mois de juin dans la Marne, à Nesle-le-Repons et ses environs.
Instructions et repos sont à l'ordre du jour pendant un mois.
Le 409ème RI va ensuite occuper en juillet 1917 le secteur de Reims à l'est du Saillant de Courcy. L'ennemi y tente de fréquents coups de main.
Puis ce sera l'Aisne avec le Chemin des Dames en septembre-octobre 1917.
Si Hubert Marsault et Abel Depoys passent au travers des balles et des obus à cet endroit-là, il n'en sera pas de même lorsqu'ils reviendront dans l'Aisne en mai 1918. L'un des deux verra son destin basculer...........
Ce 10 juin 1917, cela fait 2 jours qu'Hubert Marsault, né à Frontenay en 1882, père d'Yvette et Edith, a repris le chemin de la guerre.
Retiré du front pour soigner sa blessure reçue aux Chambrettes (commune d'Ornes - 55) au mois de janvier précédent avec le 232ème RI, Hubert Marsault fait partie du groupe de 357 soldats qui rejoint le 08 juin 1917 un nouveau régiment, le 409ème RI, où « évolue » déjà un autre soldat de Frontenay, Abel Depoys.
Selon l'historique du régiment, le 409ème RI, qui s'est illustré à la bataille de Verdun en mars 1916, à la bataille de la Somme en septembre-octobre de la même année, puis en Lorraine début 1917, se trouve en ce mois de juin dans la Marne, à Nesle-le-Repons et ses environs.
Instructions et repos sont à l'ordre du jour pendant un mois.
Le 409ème RI va ensuite occuper en juillet 1917 le secteur de Reims à l'est du Saillant de Courcy. L'ennemi y tente de fréquents coups de main.
Puis ce sera l'Aisne avec le Chemin des Dames en septembre-octobre 1917.
Si Hubert Marsault et Abel Depoys passent au travers des balles et des obus à cet endroit-là, il n'en sera pas de même lorsqu'ils reviendront dans l'Aisne en mai 1918. L'un des deux verra son destin basculer...........
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 10 juin 1917……...
Ce 10 juin 1917 aussi, Aimé Rolland change de régiment. Né à Frontenay en 1876, benjamin de 2 frères eux aussi partis en guerre, surnommé « Luc » ou plus péjorativement « Reluchet », il est muté du 201ème RIT au 73ème RIT.
Le 201ème RIT est employé début 1917 à différents travaux et services (service des eaux, défense de parcs d'artillerie et d'aviation puis du 3 avril au 9 juin, au service des routes et aux dépôts de vivres et de munitions).
Mais le 201e territorial est dissous le 10 juin et c'est ainsi qu'Aimé Rolland aborde le 73ème RIT, selon sa fiche matricule.
Difficile d'en savoir plus, car l'historique de ce régiment annonce sa dissolution ….... au 9 avril 1917 !
Quelque soit son nouveau régiment, Aimé Rolland ne va pas y rester longtemps, car sa fiche matricule précise aussi « évacué 22/06/1917 pour respiration emphysimateuse et poussées de bronchite ».
Aimé Rolland ne repartira jamais au front, il sera même démobilisé en décembre 1917.
Après guerre, sans descendance, Aimé Rolland habite à Frontenay, près de la sacristie, dans un logement qui serait classé aujourd'hui insalubre et y meurt en 1956.
Ce 10 juin 1917 aussi, Aimé Rolland change de régiment. Né à Frontenay en 1876, benjamin de 2 frères eux aussi partis en guerre, surnommé « Luc » ou plus péjorativement « Reluchet », il est muté du 201ème RIT au 73ème RIT.
Le 201ème RIT est employé début 1917 à différents travaux et services (service des eaux, défense de parcs d'artillerie et d'aviation puis du 3 avril au 9 juin, au service des routes et aux dépôts de vivres et de munitions).
Mais le 201e territorial est dissous le 10 juin et c'est ainsi qu'Aimé Rolland aborde le 73ème RIT, selon sa fiche matricule.
Difficile d'en savoir plus, car l'historique de ce régiment annonce sa dissolution ….... au 9 avril 1917 !
Quelque soit son nouveau régiment, Aimé Rolland ne va pas y rester longtemps, car sa fiche matricule précise aussi « évacué 22/06/1917 pour respiration emphysimateuse et poussées de bronchite ».
Aimé Rolland ne repartira jamais au front, il sera même démobilisé en décembre 1917.
Après guerre, sans descendance, Aimé Rolland habite à Frontenay, près de la sacristie, dans un logement qui serait classé aujourd'hui insalubre et y meurt en 1956.
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 11 juin 1917……...
Ce 11 juin 1917, Germain Valançon, né à Frontenay en 1893, cousin germain de mon arrière-grand-mère Constance Valançon, change de régiment. Engagé volontaire en 1913 avec le 7ème Hussard de Niort, Germain Valançon se retrouve au front dès le début du conflit.
Selon l'historique du régiment, après l'arrêt des Allemands sur l'Yser en 1914, le 7e régiment de Hussards, paradoxe pour un régiment de cavalerie, participe à la guerre de tranchées en 1915 en Artois, puis suit à Verdun le 9e C. A. en avril 1916 avant d'exécuter dans la Somme le service des liaisons, de l'observation, ainsi que le ravitaillement par bâts, de l'artillerie, l'état du terrain rendant impossible le ravitaillement normal des batteries. Ces missions sont moins glorieuses qu'en 1914, mais indispensables aux combattants de première ligne.
A partir de février 1917, par suite de la nouvelle organisation de la cavalerie divisionnaire, les différents escadrons sont affectés à chacune des D. I. du 9e C. A..
C'est dans ce contexte que Germain Valançon est versé ce 11 juin 1917, au 125ème RI, en poste à ce moment-là à Epernay, régiment qui vient de s'engager en avril-mai au Chemin des Dames et au plateau de Craonne. Le JMO annonce une chaleur accablante en cette mi-juin 1917 et c'est la raison pour laquelle les déplacements se font essentiellement de nuit par marches de 18 à 20 km pour rejoindre la région de Berry-au-Bac et Sapigneul, à la frontière entre l'Aisne et la Marne. Les travaux de défense, l'aménagement de tranchées et d'abris sont au programme chaque jour.
Le régiment est alors envoyé en Lorraine d'août 1917 à avril 1918, en forêt de Parroy, puis au Grand-Coronné de Nancy avant d'être rapatrié d'urgence dans la Somme, suite à l'offensive puissante des Allemands en Artois, offensive menaçant à nouveau Paris.
Germain Valançon va connaître des périodes « plutôt » calmes pendant 10 mois. Ce sera autre chose avec la bataille de la Somme en 1918..........
Ce 11 juin 1917, Germain Valançon, né à Frontenay en 1893, cousin germain de mon arrière-grand-mère Constance Valançon, change de régiment. Engagé volontaire en 1913 avec le 7ème Hussard de Niort, Germain Valançon se retrouve au front dès le début du conflit.
Selon l'historique du régiment, après l'arrêt des Allemands sur l'Yser en 1914, le 7e régiment de Hussards, paradoxe pour un régiment de cavalerie, participe à la guerre de tranchées en 1915 en Artois, puis suit à Verdun le 9e C. A. en avril 1916 avant d'exécuter dans la Somme le service des liaisons, de l'observation, ainsi que le ravitaillement par bâts, de l'artillerie, l'état du terrain rendant impossible le ravitaillement normal des batteries. Ces missions sont moins glorieuses qu'en 1914, mais indispensables aux combattants de première ligne.
A partir de février 1917, par suite de la nouvelle organisation de la cavalerie divisionnaire, les différents escadrons sont affectés à chacune des D. I. du 9e C. A..
C'est dans ce contexte que Germain Valançon est versé ce 11 juin 1917, au 125ème RI, en poste à ce moment-là à Epernay, régiment qui vient de s'engager en avril-mai au Chemin des Dames et au plateau de Craonne. Le JMO annonce une chaleur accablante en cette mi-juin 1917 et c'est la raison pour laquelle les déplacements se font essentiellement de nuit par marches de 18 à 20 km pour rejoindre la région de Berry-au-Bac et Sapigneul, à la frontière entre l'Aisne et la Marne. Les travaux de défense, l'aménagement de tranchées et d'abris sont au programme chaque jour.
Le régiment est alors envoyé en Lorraine d'août 1917 à avril 1918, en forêt de Parroy, puis au Grand-Coronné de Nancy avant d'être rapatrié d'urgence dans la Somme, suite à l'offensive puissante des Allemands en Artois, offensive menaçant à nouveau Paris.
Germain Valançon va connaître des périodes « plutôt » calmes pendant 10 mois. Ce sera autre chose avec la bataille de la Somme en 1918..........