Il y a cent ans, jour pour jour, le 05 février 1916... Le 22, au matin, il partait pour Bras où il passait la nuit sous la neige...
Bonjour,
Où est Bras?
À chaque fois que j'allume mon ordinateur, la page vers le parcours des enfants de Frontenay s'ouvre.
Avec 16615 vues depuis le début, il serait dommage de s’arrêter.
Félicitations et merci pour tout le travail accompli.
merci pour vos encouragements, ils confortent ma profonde conviction de ne pas laisser dans l'oubli tous ces jeunes gens.
J'en ai moi-même côtoyés certains sur leurs vieux jours sans savoir qu'ils étaient partis à la guerre et ce qu'ils avaient pu endurer.
Mieux encore, c'est d'apprendre aux anciens de la commune de Frontenay le parcours des leurs et parfois même de leur annoncer la découverte d'un document les concernant.
La recherche de photographies anciennes nous a permis de retrouver le portrait de 78 soldats de Frontenay sur 120 pour lesquels j'ai un contact avec un membre de la famille.
Je devrais pouvoir attendre les 85, voire les 90 portraits, que ce soit en militaire, à leur mariage ou au mariage de leurs enfants.
Une recherche passionnante qui déborde largement le cadre de la guerre 14/18, car nous essayons d'identifier tout le monde sur les photographies, avec de nombreuses surprises à la clé.
Mais ceci n'intéresse probablement que les habitants et les gens originaires de la commune de Frontenay ..................
La commune de Fontenay-sur-Dive a la chance d'avoir un "Régis", chacun peut y retrouver un peu de son histoire, ton post est et sera de valeur inestimable pour la mémoire, imagine si il y avait un "Régis" dans chaque commune, qu'elle banque du souvenir nous aurions.
Ton post et suivi très suivi, moi j'adore et j'en redemande.
Grand Merci pour ton engagement sur la mémoire, ton post mais aussi pour ton geste de porter un peu de terre ancestrale sur chaque tombe d'un soldat de Fontenay-sur-Dive tué au combat, j'ai eu la chance de pouvoir assisté à ce geste du souvenir, pour moi c'est un geste fort de mémoire.
Bonjour Robert et merci pour vos commentaires qui me vont droit au cœur.
Vous n'êtes pas étranger à ma volonté de persévérer dans ce sens.
Je suis heureux d'avoir fait votre connaissance. Vous m'avez permis de résoudre une énigme vieille de 100 ans.
Je me souviens de notre rencontre le 22 août 2014, à la nécropole de Gorcy (54). Ce jour-là, 100 ans jour pour jour après leur décès, j'ai pu ainsi honorer la mémoire de Norbert dit Damien Corval, copain de mon grand-père Joseph et de Lucien Proust, dont une partie de la famille habite encore Frontenay.
Et encore merci pour les conseils ou renseignements que je vous demande de temps en temps.
Il y a cent ans, jour pour jour, le 09 février 1916…….....
Ce 09 février 1916, Joseph Depoys, mon grand-père écrit à sa bienaimée :
« le 9 février 1916,
Ma chère Marie,
Deux mots simplement pour
te dire bonjour car je n'ai rien de particulier à te
dire aujourd'hui. J'attendais
de tes nouvelles aujourd'hui
et je n'ai rien reçu, peut-être
la correspondance est-elle
en retard. Je t'écrirais
de nouveau un de ces jours.
Le temps a été assez
froid aujourd'hui, ce soir
même, il tombe de la neige
assez fort, mais d'habitude
il ne faisait pas froid du
tout. Bien le bonjour et
bonne santé. Celui qui t'aime
et qui t'embrasse bien
tendrement. Joseph»
Comme vous pouvez le constatez, certaines lettres sont soulignées. C'est un code, simpliste, que la censure laisse passer sans autre formalité. Dans la carte postale d'origine, ce sont des points sous ces mêmes lettres qui indiquent que le grand-père écrit de Berichanps, en fait Bertrichamps (54), sur la Rivière Meurthe, entre Baccarrat et Raon l'Etape. Je ne sais pas si la future grand-mère a compris le message, et surtout le lieu, mal orthographié, pour une fois.
Le JMO du 146ème RI de Joseph Depoys confirme cet emplacement, puisqu'il rapporte que le même jour, 3 obus tombent sur la route de Fenneviller (54), Fenneviller situé à 5 ou 6 km de Bertrichamps.
Pose de fil de fer barbelés, amélioration des tranchées, création de pontons, vaccinations sont le quotidien de ces jours. La défense de Baccarat (54) bat son plein.........
Il y a cent ans, jour pour jour, le 10 février 1916…….....
Ce 10 février 1916, Georges Depoys, 33 ans et né à Frontenay-sur-Dive, mari de Cécile Juteau, père de Marcel et d'Esther, affecté au service des GVC au régiment de Châtellerault depuis mai 1915, est muté au 66ème RI. Bien que classé dans les services auxiliaires pour une cicatrice « adhérente » de la jambe gauche, la commission de réforme le juge bon pour le service au point de l'envoyer dans l'Infanterie.
Ce 10 février 1916, le 66ème RI, tout juste arrivé dans le secteur, cantonne à Hersin (Pas-de-Calais). Très vite, il prend la relève dans les tranchées, reçoit régulièrement des obus allemands et subit des pertes « faibles » au regard des bombardements ennemis.
Jusqu'au 20 février 1916, la pluie calme les ardeurs des deux côtés. Après plusieurs mouvements dans la région par voie de terre durant tout le mois de mars 1916 et une période de repos début avril 1916, le régiment est subitement envoyé le 13 avril d'Ailly-sur-Noye (Somme) près d'Amiens à Ste Ménehould (Marne). Il y parvient le 14 pour se retrouver le 21 avril à 12 km de Verdun.
Dès le 23 avril, les pertes qui étaient « faibles » font atteindre la quarantaine de victimes chaque jour pendant plus d'une semaine.
Voici donc le contexte dans lequel Georges Depoys rejoint le 66ème RI.............
Ce même jour 10 février 1916, Aimé Roland, 40 ans, natif de Frontenay-sur-Dive, est muté du 69ème RIT au 201ème RIT qui cantonne à Sept-Saulx (Marne), près de Mourmelon.
Exercices en atmosphère chlorée, exercices de lancer de grenades qui tournent mal, parade d'exécution d'un déserteur (rassemblement des troupes devant lesquelles on lit et on exécute la sentence du tribunal militaire : ici 7 ans de travaux publics), montées en première ligne et combats avec gaz asphyxiants attendent Aimé Rolland qui se retrouve ainsi pour la première fois en « zone des Armées ».
il y restera jusqu'en juin 1917 ….......
Il y a cent ans, jour pour jour, le 15 février 1916…….....
Ce 15 février 1916, Joseph Tiffeneau, né à Messais (Vienne) en 1890 et habitant Frontenay en 1911, frère de Léonel et Germain, est démobilisé. Suite à sa blessure de janvier 1915 à Ypres (Belgique), il n'a pas retrouvé l'usage de sa main gauche. Je pense qu'il va redevenir facteur à son retour à la vie civile. Joseph Tiffeneau, marié le 18 juillet 1914 à Frontenay-sur-Dive, aura 4 enfants avec Marie Blondeau : Maurice qui sera menuisier, André qui sera maçon à St Jean de Sauves, une fille dont le prénom m'est inconnu et Michel, membre du Maquis de Scévolles, qui perdra la vie près de St Cassien (Vienne), victime du mitraillage d'un avion allié le 27 août 1944.
D'après une annotation en marge de son acte de naissance, Joseph Tiffeneau se remarie en 1947 avec Marie-Louise Bois.
Il décède en 1960 à St Jean de Sauves (Vienne).
Le parcours de Joseph Tiffeneau entre sa blessure et le refus de la pension de retraite le 27 janvier 1916 est-il connu précisément?
Sait on où il a été soigné, quel fut son ou ses lieux d'affectation après «avoir récupéré», pendant sa «campagne d'intérieur»?
Merci et bonne journée.
Édition: correction orthographique (journée ne prends pas de «e» entre le «r» et le «n»). Édition 2: décidément, l'orthographe ...
