Merci Troyon pour vos encouragements et pour ce bel emblème du 158e RI
20) Le fils de ce soldat a été retrouvé grâce aux recherches d'Annie et de la petite-nièce d'un autre soldat, Francis BELLOT, natif du même village.]

BESSON Jean né le 11/11/1882 à Vernet St Marguerite dans le Puy de Dôme, fils de Joseph et de Louise Maugue, Classe 1902
Recrutement de Clermont-Ferrand Matricule 1080
1m61cm, Cheveux bruns yeux gris
Profession : cultivateur
Passé au 358e RI le 1er avril 1914
Evacué pour maladie du 28 mars 1915 au 23 mai 1915
Evacué pour maladie le 10 janvier 1916, reversé au 358e ri le 18 avril 1916
Evacué à l'arrière. Rayé des contrôles le 16 juin 1916
Passé à la 22e Cie le 21 novembre 1916, passé à la 23e Cie le 12 décembre 1916, passé à la 18e Cie le 14 mai 1917
Blessé par éclats de bombe le 10 septembre 1917 : fesse droite, cuisse droite, avant-bras droit, sous secteur de Cormiers Sud
Proposé pension temporaire 10% en 1930 pour "cicatrices fesse droite"
Affecté 17e section Infirmiers le 01/01/1924 puis 13e section Infirmiers Militaires
A épousé le 11/04/1907 à St Amand, Marie Lassalas née le 20/08/1885 à Aydat (63) : 2 enfants déclarés en 1923
Il nous livre cet émouvant texte qui retrace l'histoire de ce grand-père dont il porte les nom et prénoms.
Cent ans déjà...
Mon grand-père, Jean Victorien Besson, cultivateur dans un petit hameu du Velay, fut incorporé le 6 octobre 1908 à l'âge de 21 ans, au 158e ri qui le libèrera le 25 septembre 1910 faisant de lui un réserviste de l'armée active. Il épousera en 1911 ma grand-mère Eugénie Roure et mon père Joseph naîtra le 8 novembre 1913.
Le tocsin sonne...
2 août 1914, la France déclare la guerre à l'Allemagne, il rejoint son régiment et mourra au combat, le 21 septembre 1916 sur la colline de Vauquois dans la Meuse.
Il était le 10ème d'une fratrie de 12 enfants dont quatre (deux paires de jumeaux, 3 garçons et 1 fille) sont morts à la naissance, un à la guerre, une à 18 ans...Seuls Antoine, Marie-Virginie, Joséphine dépasseront la trentaine. Antoine sera prêtre, ces dernières fonderont une famille.
A la fin d'une permission, peut-être l'unique, il ira faire ses "Adieu" dans une ferme voisine et les quittera sur ces mots : "Je ne reviendrai pas!"
Le Journal des Marches et Opérations du 158e RI rapporte :
"Le 18 septembre 1916 Journée calme. Réfection des tranchées et boyaux.
Le 19, 20 septembre : même situation,aucun incident à signaler.
Le 21 septembre 1916 : à 7 h nos sapeurs font exploser deux camouflets pour arrêter le développement des travaux de mine ennemis. Pendant toute la journée, vif combat d'engins de tranchées. Nous avons trois soldats tués et sept blessés".
Mon grand-père venait de perdre la vie, il laissait, désemparés, son épouse Eugénie Roure et Joseph mon père âgé de seulement 2 ans et 10 mois.
Sa bague...
Son corps sera rapatrié. Ma grand-mère et une voisine iront le chercher à la gare distante de plus de deux kilomètres avec une charrette tirée par deux vaches. Il recevra à titre posthume la médaille militaire :
"Bon soldat courageux et dévoué Mortellement frappé à son Poste de combat le 21 septembre 1916, Secteur de VAUQUOIS" (cité le 13 juin 1919 par le Maréchal PETAIN, Commandant en Chef des Armées de l'Est).
Son frère Antoine, prêtre, de neuf ans son aîné, eut plus de chance. Il fit Campagne contre l'Allemagne en tant que brancardier, du 2 août 1914 au 15 février 1919.
Il fut "Cité le 21 août 1917 à l'ordre du régiment (service santé du 39e C.A). Croix de guerre : excellent brancardier détaché au poste bombardé d'Ostel pendant 12 jours a montré en toutes circonstances un dévouement complet en assumant le transport des blessés de jour et de nuit sous le bombardement le plus violent, malade lui-même à la suite des fatigues qu'il s'était imposées. A refusé de se laisser évacuer. Médaille interalliée. Médaille de la Victoire".
Antoine à sa démobilsation, exercera, bien loin de son village natal, son ministère sacerdotal à Epothémont commune de Soulaine dans l'Aube et ce, jusqu'à sa mort en 1948 à l'âge de 70 ans.
(Nb : Leur grand-père un autre Jean dit "Serapommes" né en 1794, combattant durant les guerres du Ier Empire, avait reçu à ce titre, la Médaille de Sainte Hélène en 1857, suite à la décision de l'Empereur Napoléon III qui voulait ainsi honorer les anciens, encore vivants en 1857, ayant combattu auprès de son oncle Napoléon Ier. Il était revenu de la campagne d'Espagne, mutilé presque aveugle mais avait néanmoins vécu jusqu'à 88 ans!)
La vie continue...
Ma grand-mère se remariera avec son beau-frère Jean-Marie pour que la ferme ne soit pas partagée.
Jean-Marie, le 3ème frère n'était pas parti à la guerre, atteint de tuberculose qu'il était. De cette union naitront deux jumelles qui ne survivront pas à l'accouchement. Jean-Marie mourra en 1919 emporté par la maladie.
A 27 ans ma grand-mère était veuve deux fois et avait perdu deux enfants.
L'après guerre...
En épousant Jean-Marie avait quitté sa ferme natale du Rouzeyroux pour venir s'installer dans la ferme des Bessons à Lavoûte/Loire. Veuve por la 2ème fois, seule avec son fils, elle reçut le renfort de ses parents qui vinrent vivre avec elle et le petit Joseph. Mon arrière-grand-père, Antonin Roure sera maire de Lavoûte-sur-Loire de 1925 à 1935.
J'ai eu avec cette grand-mère des liens privilégiés car, lorsque mon père épousa ma mère, elle vécut avec nous dans cette ferme où il y avait tant à faire. Elle reporta sur ses petis-enfants toute son affection.
Lorsque je naquis en 1946, ce fut elle qui me choya pendant ma petite enfance, sa soeur Josette, de 15 mois mon aînée, accaparant les bons soins de notre mère.
En 1958, à 11 ans, lorsque j'entrai en 6ème elle fut chagrinée de me voir partir et avec moi l'espoir d'une succession à la ferme.
A 16 ans lorsque j'entrai à l'école Normale d'instituteurs, elle fut fière de moi, son grand-père et un de ses oncles, ayant été eux-mêmes, instituteurs de la république. Elle s'inquiéta pour moi en voyant la guerre d'Algérie s'éterniser.
A 21 ans, lorsqu'après un départ avorté en coopération à Madagascar, à cause des évènements de mai 68, je me suis retrouvé pour 15 mois à Trèves en Allemagne, elle sera peinée de me voir partir en terre allemande, et toute à l'attente de mes lettres qu'elle lisait et relisait.
Les années passèrent. Nous avons grandi heureux, ma soeur et moi, dans cette ferme où la vie était rude, où l'on ne parlait pas de la guerre. Ma grand-mère était un petit bout de femme dure à la tâche, toujours enjouée avec laquelle, ma soeur et moi, prenions des fous rires insensés, lorsque nous étions à table. Elle nous quittera en 1970, j'avais 24 ans.
C'est le coeur plein d'émotion que je me suis plongé dans cette tranche de vie de ma famille, l'occasion de visiter ou revisiter des évènements tragiques qui ont bouleversé la vie de mes aîeux.
Je remercie très sincèrement Annie Mandrin qui a retrouvé ma trace, Marie Monino qui m'a envoyé la plaque et toutes les personnes qui oeuvrent dans l'association "La main de Massiges" (Jean Besson, son arrière-petit-fils)
(Avec son aimable autorisation)
21) Un formidable travail d'équipe (Annie, Robert et Sudouest) a permis de retrouver la petite-fille de Joseph LATOUD

Né le 09/06/1890 à Lyon, Classe 1907 Recrutement du Rhône, matricule 2265 (non gravé sur la plaque), fils de Jean-Marie et de Césarine Laugier
1,70 m, cheveux châtain foncé, yeux châtain clair
Engagé volontaire en 1907 pour 3 ans (ce qui a brouillé les pistes!)
Employé de commerce
Caporal le 3 avril 1914
Incorporé le 2 août 1914 au 158e RI
Nommé sergent fourrier le 1 octobre 1914 puis Sergent Major le 4 avril 1915
Nommé Sous-lieutenant de réserve le 5 juin 1915 puis lieutenant le 28 mai 1917
Citation à l'ordre du régiment n°40 du 10 mai 1915 :
- a envoyé le 24 septembre une patrouille dans un village où la présence de l'ennemi était signalée s'est heurté à lui, et, tout en accomplissant sa mission a
réussi par sa présence d'esprit et son sang-froid à ramener son petit détachement sain et sauf.
Citation à l'ordre n°60 du 2 juillet 1915 :
- au cours d'un bombardement d'artillerie et de minenwerfers exécuté par l'ennemi le 19 juin, s'est spontanément porté au secours d'un caporal enseveli
sous les décombres d'un poste d'observation et grièvement blessé. Après 10 minutes d'un travail effectué avec le plus grand courage et sans soucis du danger
causé par les projectiles tombant à proximité, ont réussi à le dégager.
Citation du 25 juillet 1916 :
- Chargé de la reconnaissance périlleuse sous un bombardement intense, a rapporté de précieux
renseignements, a repoussé avec sa section par un combat à la grenade une attaque ennemie.
(Merci à Sudouest pour la transcription de ces citations)
Croix de guerre 2 étoiles de bronze
1 étoile d'argent
Service Armée inapte pour reliquats des accidents suivants occasionnés par les gaz toxiques, congestion du sommet droit, myocardite,hémorragie,
méningite, troubles moteurs et psychiques par la Commission de Réforme du 1er mars 1919
"Volontaire avec 3 autres soldats pour tester des masques à gaz à Versailles, il aurait été le seul survivant de l'expérience avec les séquelles
notées." (sa petite-fille)
Chevalier de la légion d'honneur le 16 juin 1920
Marié le 12 mai 1917 avec Marie-Thérèse Rosssignol : 6 enfants
Décédé le 2 février 1962 à Loyettes (Ain)
"J'ai pu monter un dossier avec les courriers que nous avons échangé , vous, Robert et moi, plus les photocopies de son livret de famille et le document pour l'attribution de sa légion d'honneur que Robert a trouvé et qu'il m'a envoyé.
Et en première page, sa plaque d'identité que j'ai reçue hier ( je vous en remercie de tout coeur).
Ce matin j'ai porté ce dossier à maman qui a 93 ans, elle n'a jamais su que son père avait vécu tout ça!!! elle m'a remerciée les larmes dans les yeux, ce fut un moment très émouvant.
Si j'arrive à avoir d'autres documents, je vous en ferai part.
En vous remerciant encore pour tout ce que votre association fait." (Marie, sa petite-fille)
(Photos en ligne sur le site de l'association)
Bien cordialement
Sol
Manquant cruellement de temps, les photos des familles seront dorénavant mises en ligne sur :
www.lamaindemassiges.com puis [#FF0E00]PLAQUES RESTITUEES[/#FF0E00