Bonsoir Bernard,
C'est avec la plus grande attention que j'ai lu votre message concernant le fameux pantalon rouge garance : n'oubliez pas que vous restez une référence pour moi
J'admets que dans un premier temps, le pantalon rouge garance pouvait être dissimulé dans les herbes hautes jusqu'aux genoux. Mais ceci n'est valable que pour les premiers assauts. En effet, la troupe passée, que restait-t-il des herbages ?
Sachant que le terrain était pris et repris, abondamment piétinné, labouré par la mitraille et les obus, au bout de quelques charges forcenées, il ne devait pas rester la moindre motte d'herbe derrière laquelle camoufler nos malheureux pantalons rouges livrés à leur triste sort
Quant aux capotes gris-fer bleuté, je vous accorde qu'elles étaient souvent maculées de boue sauf que par tradition, le fantassin Français se devait d'être élégant et que par conséquent, au début du conflit, malgré les heures dramatiques, la hiérarchie faisait très régulièrement la chasse au laissé-aller vestimentaire !!!
De plus, il faut savoir que la couleur gris-fer bleuté avait été adopté pour la qualité de sa fixité, sa résistance aux intempéries et aux lavages...
Quoi qu'il en soit, même avec une capote gris-fer bleuté maculée de boue, il n'en demeure pas moins que l'on reste dans un schéma salissure sur couleur flamboyante. Dans cette nuance proche du bleu roi, dés 200 m, une parcelle propre de 10 cm de côté peut représenter une belle opportunité pour un tireur chevronné. Il ne faut jamais oublier que dans le tir de précision tout se fait instinctivement et que sur une silhouette (je rappelle : organes de visée nets, cible floue), une couleur distincte est bien plus déterminante que n'importe quel autre détail...
A l'inverse, avec des effets gris, on se retrouve dans un schéma ton sur ton, salissure sur couleur ladre n'engendrant pas de contraste significatif
Quant au bleu horizon, bien qu'il ai été adopté par défaut, dans l'urgence et le désenparement général, il faut lui reconnaître une qualité qu'on souligne rarement : le hasard le plus total a voulu qu'au sortir des parallèles de départ sa teinte usée (nuance réputée très instable s'altérant au soleil, sous la pluie et aux lavages répétés) se confonde avec la ligne d'horizon dévastée du champ de bataille.
Et bien que des centaines de milliers d'hommes soient morts en bleu horizon, bien d'autres lui doivent leur salut, en tout cas bien plus qu'à la combinaison gris-fer bleuté/rouge garance
Amic@lement !!!
Lionel