Poilus Célèbres

Parcours individuels & récits de combattants
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mibelius
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Re: Poilus Célèbres

Message par mibelius »

Sans oublier le Capitaine, devenu Commandant Alfred Dreyfus, du 129e. Il est vrai qu'il ne combattit pas en première ligne. Il finit, je crois, Lieutenant-Colonel.
Mireille
Arnaud Memorial
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Re: Poilus Célèbres

Message par Arnaud Memorial »

Ces commentaires sur des personnes connues me poussent à poster deux messages.

Le premier pour une question :
Notre association a publié il y a quelques mois les carnets d’un soldat du 67ème RI, Roger ACCARIES (des détails sur http://memorialdormans.free.fr/LivreDansLaFournaise.htm)

Ce soldat se lie d’amitié avec un autre, le Comte Jean de Gaigneron. Je ne connaissais pas ce nom, mais les capacités artistiques et intellectuelles qui ressortent dans les écrits d’ACCARIES m’ont poussé à en savoir plus et j’ai découvert que ce de Gaigneron était devenu ami, après guerre de Proust et de Anna de Noailles, pour qui il faisait entre autre, des portraits.
Quelqu’un aurait entendu parler de cet homme, probablement décédé dans les années 1970 ?
Arnaud
Arnaud Memorial
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Re: Poilus Célèbres

Message par Arnaud Memorial »

Mon deuxième message est pour un témoignage, issu de ce même livre. J’ai envie de vous le faire partager, car, avec des qualités d’écriture et un certain réalisme, il décrit de moments forts à ne pas oublier.
Le contexte : dans un message précédent, Stéphan nous parlait de Léo Latil, lui aussi du 67ème RI, qui décède à la tranchée de Lubeck le 27 Septembre 1915. Ce jour là, le sous-lieutenant Roger ACCARIES y est également et les morts s’accumulent autour de lui, dont le lieutenant CABOT, qui est apprécié de tous. Trois jours plus tard, ACCARIES décide d’aller rechercher le corps.

[quotemsg]

Le lieutenant MASSON n’a pas voulu hier que nous allions chercher le lieutenant CABOT. Nous partons TRICOT, RENARD et moi.
Nous voyons MAQUIN étendu sur le dos. De profil, il me ressemble. J’ai passé ainsi pour mort pendant 5 heures. Voici TURBIL, MAQUIN qui dort aussi de son dernier sommeil. Nous arrivons dans ma tranchée occupée par le 106ème. Un lieutenant regarde, à la jumelle, un allemand qui va de trou d’obus en trou d’obus. Il veut tirer sur lui. Je le prie de n’en rien faire, car les Boches riposteraient et nous ne pourrions accomplir notre mission.
En face de nous, de l’autre côté du vallon, il y a une colline couronnée d’un bois. Les Allemands sont là.
On nous montre le corps du Lieutenant CABOT à 10 mètres en avant de la tranchée. Il est couché face contre terre, la tête tournée vers nous.

J’escalade le parapet, RENARD me suit. Nous rampons. Pourvu que les Boches ne nous voient pas ! J’attache un ceinturon au bras droit puis, au bras gauche, le ceinturon que me tend RENARD. Puis nous tirons, accroupis. Quelle besogne ! Je surveille, pour écarter les petits sapins que les balles n’ont pas coupés.
Après trois pas, nous nous terrons, le cœur battant. Les Boches nous ont-ils vus ? Attendent-ils que nous nous relevions pour nous abattre à coups de fusil ? Je lis de l’angoisse dans les yeux de RENARD. Nous repartons. Les secondes sont des heures. Seconde halte. Je me concerte avec RENARD : nous allons nous dresser à demi, franchir rapidement l’espace qui nous sépare de la tranchée. Nous nous relevons et tirant vigoureusement, nous courons quelques mètres. Nous tombons dans la tranchée, à l’abri maintenant. Nous respirons plus librement, nous songeons à partir.
Nous repassons près de TURBIL et MAQUIN. Nous formons un funèbre cortège et déposons le corps du lieutenant sur le bord de la route. Il reposera là tranquille, dans son dernier sommeil.
L’après-midi, nous allons creuser des tranchées sur le bord du plateau, près de la tranchée boche. Ils nous ont repérés probablement, car les shrapnels arrivent, nous forçant à abandonner le travail. Retour dans la tranchée de la route.
Le soir, le bruit court que nous allons être relevés. Chacun laisse éclater sa joie. Nous bouclons nos sacs. Soupe, eau de vie sentant l’alcool à brûler.[/quotemsg]

adalberon
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Re: Poilus Célèbres

Message par adalberon »

Bonjour à tous !

On a déjà cité Lapize et Faber dans ces colonnes. On peut y ajouter deux cyclistes français très connus à l'époque : Petit-Breton, deux fois vainqueur du Tour de France (1906 et 1907), et Emile Friol, deux fois champion du monde de vitesse (1907 et 1910). Tous deux ont servi au 20ème escadron du Train et sont morts accidentellement en service commandé. Une petite précision sur François Faber : il était Luxembourgeois et s'était donc engagé volontairement dans la Légion étrangère pour servir la France...
Adal
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Robin Denoyelle
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Re: Poilus Célèbres

Message par Robin Denoyelle »

bonjour
je souhaite assimiler LOUISE DE BETTIGNIES à nos poilus de 14.18 .cette grande dame fut assassinée par ses bourreaux allemands; je vous propose sa citation à l'ordre de l'armée.__mademoiselle LOUISE DE BETTIGNIES s'est volontairement dévouée pendant plusieurs mois , animée uniquement par le sentiment patriotique le plus élevé , pour rendre à son pays un service des plus important pour la défense nationale.
A affronté avec un courage infléxible toutes les difficultés périlleuses de sa tâche patriotique.
A surmonté pendant longtemps ces difficultés grâce à ses capacités et à son dévouement , risquant sa vie en plusieurs occasions , assumant les plus graves responsabilités , déployant en un mot , un héroisme qui a été rarement surpassé.
au grand quartier général , le 20 avril 1916 .
JOFFRES
Maréchal de France
cette citation comporte l'attribution de la CROIX DE GUERRE avec palmes
si ça c'est pas digne d'un poilu , ça !!!
Dominique BOITEL
Bonsoir à toutes et à tous,
Merci Dominique de rendre ainsi hommage à une Grande Lilloise.
Je voudrais aussi assimiler quelques civils que les Lillois connaisent bien :
Jules MAERTENS
Syvère VERHUST
Ernest DECONINCK
Eugène JACQUET
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/pag ... u=1347[img]
Et sans oublié Léon Trulin
http://beh.free.fr/npc/hcel/trulin.html

http://images.mesdiscussions.net/pages1 ... 010508.JPG[/img]
tombe de Sylvère Verhulst

Tous faisaient parti d'un réseau de résistance (les amis des croix de Bois, je pense) et ont été fusillés le 22 septembre 1915 par les allemands. Seul le Député socialiste Eugène JACQUET n'était pas membre de ce réseau, mais de la loge Maçonnique "la lumière du Nord"
Voici ce que j'ai trouvé comme infos :
… Pacifistes, les deux loges de Lille vivront cruellement la déclaration de guerre. C’est en particulièrement vrai pour « la Lumière du Nord » qui accueillera plusieurs délégations de Maçons Allemands lors de l’inauguration de son Temple, qui dirai-t-elle « avaient leurs ordres de marche en poche ».
Elles seront particulièrement actives pendant la Première Guerre mondiale, alors que la ville vit sous la botte allemande dans des conditions épouvantables. Non seulement elles continuent leurs travaux, mais participent à diverses actions de soutien à la population. On trouve parmi les listes d’otages que prennent les Allemands pour contrecarrer toute velléité de révolte ou de résistance de nombreux Maçons qui se sont portés volontaires. Ils ne sont pas les seuls, les notables, de tous bords et de toutes sensibilités, auront dans leur écrasante majorité des attitudes dignes et particulièrement courageuses.
Plusieurs Frères se lancent dans des actions de résistance et mettent sur pied des réseaux transfrontaliers (ces réseaux recueillent des renseignements mais surtout prennent en charge les soldats alliés, perdus derrière les lignes allemandes, notamment les aviateurs, et les aident à rejoindre leurs lignes) faisant largement appel à d’autres frères ou à leur famille. Au premier rang de ceux-ci, il convient de rappeler la mémoire d’Eugène Jacquet, Maçon turbulent, fusillé par les Allemands le 22 septembre 1915.
Avec la Paix, les Loges retrouvent un fonctionnement ordinaire et leurs combats de toujours, mais d’une certaine façon plus rien ne sera tout à fait comme avant.
La Franc-Maçonnerie lilloise a souffert, ses rangs se sont clairsemés et la reconstitution des effectifs se fera avec des hommes en moyenne plus âgés, à l’image de la population masculine du pays. Sur les plus de deux cent cinquante membres que comptait la loge « La lumière du Nord » en 1914, ils n'en restent plus qu' une cinquantaine en 1919…


Bien à vous, Robin.
L'Humanité est maudite, si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement.
Jean JAURES
jean-luc2
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Re: Poilus Célèbres

Message par jean-luc2 »

Bonsoir à tous,

Concernant les civils lillois fusillés, cités dans le message précédent : aucun n'apparait sur le site MDH. Pas plus que Louise de Bettignies.

Pourtant je suis déjà tombé par hasard sur des civils fusillés ayant une fiche MDH et reconnus Morts pour la France (Leclere René, Chrétien Edmond, Rémy Victor).

Pourquoi cette différence de traitement??

Amicalement
JLuc, Annie
Jean-Luc
Doc
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Re: Poilus Célèbres

Message par Doc »

Bonjour. Marie Marvingt (1875-1963), grande sportive de Nancy et l'inventeur de l'avion sanitaire, et le troisieme femme du monde à gagner brevète de pilote, a aussi servi comme poilu dans les rangs. Elle a servi pendent quelques semaines, sous la nomme de Chasseur de deuxième classe Beaulieu, de la 42 BCP. DocImage
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bruno17
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Re: Poilus Célèbres

Message par bruno17 »

ANDRE MARE,
De mémoire, donc possibilités d'erreurs, André Mare a été affecté au 3 ème RAP à Cherbourg, il a ensuite été affecté aux ateliers de camouflage, a été blessé assez gravement en mars 17, il a rejoint l'Italie en décembre 17.
Sa peinture excellente mais conventionnelle avant la guerre a assez vite évolué vers les structurations du cubisme. Il existe deux auto-portraits, un classique, un cubiste, qui illustrent parfaitement ce glissement vers la " géométrisation des formes ".
Un trés bel ouvrage que je n'ai plus pour l'avoir donné à ma fille ainée a été publié chez Herscher. Je le recommande à tous ceux que la question de la " peinture pendant la guerre " captivent.
Il y a aussi Mathurin MEHEUX mais il est plus connu car ses dessins ont paru dans l'Illustration.
Tous ces gens là , à mon humble avis, étaient bien meilleurs que les " SCOTT et compagnie " peintres prolifiques mais officiels.....
CC



Bonjour,
Voici ce que j’ai trouvé concernant André Mare dans l’article intitulé "Cubisme et camouflage" de Nicole Zapata-Aubé, dans l’ouvrage du Musée des Confluences de Lyon, "Camouflages : Ni vu ni connu ", qui me permet de faire remonter ce fil.

Extrait : « Le 2 août 1914, l’ordre de mobilisation générale est donné. La France entre en guerre. Comme tous les hommes valides, les artistes qui composent la jeune avant-garde française ferment leurs ateliers pour rejoindre les régiments, mettant en veille, croyaient-ils leur puissance créatrice. S’il est vrai que dans leurs paquetages ils n’ont pu emporter chevalets, toiles vierges et palettes, ils furent nombreux, comme André Mare, à glisser dans le fond de leur poche un carnet de croquis et une petite boîte d’aquarelles. Pour un temps, ils quittaient Paris pensant comme Raymond Duchamp-Villon « reprendre tout cela plus tard et avec quelle joie ».
Dispersés au début du conflit au gré des affectations, ils vont à partir de 1915 être regroupés dans le corps nouvellement constitué dont la mission est la dissimulation stratégique. Le camouflage comme technique militaire vient d’être inventé. Son histoire, l’implication et le rôle tenu par les artistes sont aujourd’hui mieux connus par les archives personnelles et les carnets de guerre du peintre et décorateur André Mare. Enrôlé très tôt dans la section, il en devint un des théoriciens et un formateur pour les armées françaises, anglaises puis italiennes ».


Image
André Mare : AUTOPORTRAIT, fin 1914, début 1915, carnet de guerre n°1, collection particulière. Sur la même page de carnet, en bas à droite, Mare se représente en pied. Le paquetage du soldat est posé à terre, le fusil en bandoulière. Hiver 1914, la « drôle de guerre », André occupe son temps à exécuter des portraits de ses camarades entre des annotations d’instructions militaires.

Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)
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Eric15
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Re: Poilus Célèbres

Message par Eric15 »

Bonjour,

Je ne sais pas si il a servi au Front mais Alfred Dreyfus a servi pendant la première guerre mondiale.

Cordialement.

« Les hommes pour la plupart n’étaient pas gais ; ils étaient résolus, ce qui vaut mieux. »
Marc Bloch
grappouille
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Re: Poilus Célèbres

Message par grappouille »

Bonsoir à tous

Puisque ce fil a repris après une longue interruption, j'y vais de ma petite science. Combattants de la première et héros de la seconde :
Diégo BROSSET engagé à 17 ans dans un groupe de chasseurs termine la guerre avec le grade d'aspirant.
Marie-Pierre KOENIG engagé volontaire à 19 ans obtient la Médaille militaire et le grade de sous lieutenant d'infanterie coloniale.
Jean MOULIN a rejoint le front des Vosges quelques jours avant l'armistice. A t'il combattu ? Rien ne me le laisse dire !
Et puis pensons à Maurice RAVEL, conducteur de camions dans le secteur de Verdun en 1916. Atteint de dysenterie et les pieds gelés, il sera réformé. Si j'ai bon souvenir je crois qu'il avait baptisé son camion "Adélaïde" (ou un autre prénom). Nos amis basques devraient pouvoir confirmer.
Continuons si nous le pouvons ce fil ! Il est très enrichissant !
Cordialement. Joël.
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