Bonjour à Toutes & Tous,
Le JMO du 268e à la date du 25/09/1914, indique :
"Le 6e bataillon est chargé d'assurer à la première heure (5heures) l'exécution du jugement du conseil de Guerre spécial du QG du 9e CA, condamnant un soldat réserviste à la peine de mort.
A 5 heures, l'ordre est exécuté, le bataillon se rend à Thuizy où il arrive vers 6h30".
Le 6e Bataillon était stationné à Sept-Laux le 24/9/1914 source JMO.
J'ai recherché dans les JMO Division, Prevoté ........ rien.
Reste la consultation des conseil de Guerre, avez-vous une indication, une possibilité ?
Sujet évoqué en 2008 et sans réponse :
pages1418/qui-cherche-quoi/septembre-pe ... 6708_1.htm
Je vous remercie par avance pour vos réponses.
Cordialement
Robert
Sept-saulx 25 septembre 1914 à 5h: Peloton d'exécution.
Re: Sept-saulx 25 septembre 1914 à 5h: Peloton d'exécution.
Dans un petit carnet que je suis en train de déchiffrer, Pierre ARNAUD, (un réserviste de la Vienne qui se retrouve dans le 68è RI après les affrontements du début de septembre 1914) a consigné a posteriori ce qu'il a vécu les premiers mois de la guerre. Dans un passage concernant la période du 14 septembre au 20 octobre, figure une note griffonnée entre les lignes : "fusillé, un du 68, et dégradé, un sergent, pour avoir déserté". L'indice ne pèse pas lourd mais le recoupement peut peut-être servir. Je vous livre le passage (les noms géographiques sont à corriger (Sept-Sceaux=Sept-Saulx) :
« … Nous avons marché 4 jours. Arrivé à Sept Sceaux le 14 Sbre 1914. Entré en lutte dès le lendemain au petit jour, lutte qui a duré pour 15 jours. A remarqué, la charge de baïonnette de 25 Sbre. Là c’était bien la guerre. Sur 15 que nous étions à l’escouade, nous sommes revenus 5 égarés les uns des autres. Ca c’était à Cuizé [ ?]. Onts les a repoussé jusqu’aux buttes de Moranvilliers, endroit où ils nous ont tenu en respect pendant quelques temps en faisant des pertes sérieuses des deux côtés. Relevé pendant 2 jours, emmenés à Sept Sceaux, puit repartit à 4 K plus loin, à Prônne, nous avons resté pendant 8 jours sous le passage des obus qui en blessé (blessaient) quelques un mais enfin nous y étions pas trop malheureux ? Nous étions environts à 12 cent mètres de l’ennemi. Nous avions remplacé le 135 qui les avait délogé du bourg tout en ayant des pertes sérieuse des deux côtés. Relevait (relevés) par les territoriaux. Retourné à Sept Sceaux. Nous y sommes resté 4 jours. Ecrit entre les lignes : « fusillé, un du 68 et dégradé, un sergent, pour avoir déserté. » Repartit à Mourmelon auprès du Camp de Châlons. Resté 2 jours au même endroit… »
JM
« … Nous avons marché 4 jours. Arrivé à Sept Sceaux le 14 Sbre 1914. Entré en lutte dès le lendemain au petit jour, lutte qui a duré pour 15 jours. A remarqué, la charge de baïonnette de 25 Sbre. Là c’était bien la guerre. Sur 15 que nous étions à l’escouade, nous sommes revenus 5 égarés les uns des autres. Ca c’était à Cuizé [ ?]. Onts les a repoussé jusqu’aux buttes de Moranvilliers, endroit où ils nous ont tenu en respect pendant quelques temps en faisant des pertes sérieuses des deux côtés. Relevé pendant 2 jours, emmenés à Sept Sceaux, puit repartit à 4 K plus loin, à Prônne, nous avons resté pendant 8 jours sous le passage des obus qui en blessé (blessaient) quelques un mais enfin nous y étions pas trop malheureux ? Nous étions environts à 12 cent mètres de l’ennemi. Nous avions remplacé le 135 qui les avait délogé du bourg tout en ayant des pertes sérieuse des deux côtés. Relevait (relevés) par les territoriaux. Retourné à Sept Sceaux. Nous y sommes resté 4 jours. Ecrit entre les lignes : « fusillé, un du 68 et dégradé, un sergent, pour avoir déserté. » Repartit à Mourmelon auprès du Camp de Châlons. Resté 2 jours au même endroit… »
JM
Re: Sept-saulx 25 septembre 1914 à 5h: Peloton d'exécution.
Bonjour, Ferdinand DUVERGER soldat de la 3e compagnie au 68e RI fut fusillé le 14 octobre 1914 vers 6h du matin à sept saulx devant un détachement appartenant au 32e, 66e, 68e et 135e RI. Peloton d'exécution composé d'éléments du 68e RI.
Laurent
Laurent

Histoire du soldat François Louchart 72ème RI .
Pages du 72e et 272e RI [https://www.facebook.com/laurentsoyer59[/url].
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Re: Sept-saulx 25 septembre 1914 à 5h: Peloton d'exécution.
Bonjour à Toutes & Tous,
Bonjour JotaEme et Laurent,
Merci pour les compléments d'information, mon problème j'ai bien le soldat cité par Laurent, mais cela ne correspond pas au JMO du 68e RI.
A la date du 14/10/1914, le JMO du 68e RI indique: "Le 14 parades d'exécution à 6 heures pour 2 soldats du 68e (voir ordres généraux). Le régiment reste au repos les 14,15,16."
Je cherche le 2eme soldat, dans le livre de Frédéric Mathieu on ne parle que du soldat cité.
Cordialement
Robert
Bonjour JotaEme et Laurent,
Merci pour les compléments d'information, mon problème j'ai bien le soldat cité par Laurent, mais cela ne correspond pas au JMO du 68e RI.
A la date du 14/10/1914, le JMO du 68e RI indique: "Le 14 parades d'exécution à 6 heures pour 2 soldats du 68e (voir ordres généraux). Le régiment reste au repos les 14,15,16."
Je cherche le 2eme soldat, dans le livre de Frédéric Mathieu on ne parle que du soldat cité.
Cordialement
Robert
Robert B.
- Charraud Jerome
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Re: Sept-saulx 25 septembre 1914 à 5h: Peloton d'exécution.
Bonsoir
S'agit-il de Pierre Arnaud qui est tombé le 25/09/1915 à Wailly (62)? Je ne pense pas, puisque ce dernier est vendéen, mais je tente quand même ma chance.
Ce carnet fera t il l'objet d'une publication?
Cordialement
Jérôme Charraud
Qui dit 68e RI, dit le sieur Charraud qui pointe le bout de son nez.Dans un petit carnet que je suis en train de déchiffrer, Pierre ARNAUD, (un réserviste de la Vienne qui se retrouve dans le 68è RI après les affrontements du début de septembre 1914) a consigné a posteriori ce qu'il a vécu les premiers mois de la guerre.
S'agit-il de Pierre Arnaud qui est tombé le 25/09/1915 à Wailly (62)? Je ne pense pas, puisque ce dernier est vendéen, mais je tente quand même ma chance.
Ce carnet fera t il l'objet d'une publication?
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

Re: Sept-saulx 25 septembre 1914 à 5h: Peloton d'exécution.
Bonsoir Jérôme,
Merci pour l'info sur le deuxième soldat, celui-ci est peut-être le sergent cité dans le récit.
Je confirme tout n'est pas dans le livre de Frédéric Mathieu.
Cordialement
Robert
Merci pour l'info sur le deuxième soldat, celui-ci est peut-être le sergent cité dans le récit.
Je confirme tout n'est pas dans le livre de Frédéric Mathieu.
Cordialement
Robert
Robert B.
Re: Sept-saulx 25 septembre 1914 à 5h: Peloton d'exécution.
Bonsoir
"parades d'exécution à 6 heures pour 2 soldats du 68e", traduisons cela en langage civil, le langage militaire est souvent abscons.
Parades d'exécution ne veut pas dire exécution. Le deuxième soldat D. Paul François a finalement eu 20 ans et dégradation devant les troupes.
Tout n'est pas dans le Frédéric Mathieu, loin s'en faut.
Peloton d'exécution: 1 adjudant, 4 sergents, 4 caporaux et 4 soldats. Tous du 68e.
Cordialement
Jérôme Charraud
Bonjour,
en l'occurence le langage militaire n'est pas abscon mais juridiquement et semantiquement exact.
On a trop tendance à utiliser le mot executer pour execution capitale, en realite ce terme signifie seulement execution de la peine prononcée.(d'ailleurs un condamne à de la prison "execute sa peine")
la parade d'execution est donc la ceremonie militaire pendant laquelle il est appliqué le jugement sur le front des troupes, cela peut donc etre une execution capitale ou une degradation ou les deux
Sur le site: http://www.dreyfus.culture.fr/fr/pedago ... dation.htm
vous pourrez voir l'ordre de parde d'execution concernant le capitaine Dreyfus
Donc dans le cas present il peut (et devrait ) s'agir de la degradation du sergent
Cordialement
Pierre
pierre
Re: Sept-saulx 25 septembre 1914 à 5h: Peloton d'exécution.
Bonsoir
Qui dit 68e RI, dit le sieur Charraud qui pointe le bout de son nez.
S'agit-il de Pierre Arnaud qui est tombé le 25/09/1915 à Wailly (62)? Je ne pense pas, puisque ce dernier est vendéen, mais je tente quand même ma chance.
Ce carnet fera t il l'objet d'une publication?
Cordialement
Jérôme Charraud
Bonsoir,
Pierre Arnaud né en 1903 à Genouillé dans la Vienne a été fait prisonnier le 6 novembre 1914, puis envoyé à Gardelegen, Werben, Stendal, Szczypiorno, Lauban puis Sprottau. Il est revenu de la guerre. Il ne s'agit donc pas du P. Arnaud vendéen.
C'était un grand oncle. J'ai retranscrit la correspondance entretenue entre lui et sa famille (ainsi que l'abondant courrier de mon grand-père, Léon Fombelle, ordonnance d'un commandant Dutertre, 45è d'artillerie. Dans ce cas, j'ai quelques photos jaunies de lieux et de personnes qui attendent une identification).
Le carnet commencé par Pierre Arnaud en captivité tourne malheureusement vite court. J'ai intégré son contenu dans la chronologie des lettres. Idem pour L. Fombelle. Et je ne sais pas encore ce que je vais faire de ces témoignages à la fois modestes et passionnants.
Cordialement,
JMarie Granger
- Charraud Jerome
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Re: Sept-saulx 25 septembre 1914 à 5h: Peloton d'exécution.
Bonsoir
6 novembre 1914, il fait donc parti de ceux qui encaissèrent les charges allemandes dans le secteur d'Ypres. Nombreux furent fait prisonniers, voir tués.
Savez-vous où il a été fait prisonnier? Etait-il avec le 68e qui était vers Wallemolen ou dans les sections qui avaient été envoyées du côté de Hollebecke?

Sources: 2 ans de commandement - Général Dubois
Si vous avez des questions, n'hésitez pas, le 68e RI fait parti de mes marottes, avec les autres régiments du départements de l'Indre. N'hésitez pas non plus à nous tenir au courant de vos avancées.
Cordialement
Jérôme Charraud
Merci dèjà de prendre soin de ces documents, tant de familles ont tout bazardé dans les poubelles.Bonsoir,
Pierre Arnaud né en 1903 à Genouillé dans la Vienne a été fait prisonnier le 6 novembre 1914, puis envoyé à Gardelegen, Werben, Stendal, Szczypiorno, Lauban puis Sprottau. Il est revenu de la guerre. Il ne s'agit donc pas du P. Arnaud vendéen.
C'était un grand oncle. J'ai retranscrit la correspondance entretenue entre lui et sa famille (ainsi que l'abondant courrier de mon grand-père, Léon Fombelle, ordonnance d'un commandant Dutertre, 45è d'artillerie. Dans ce cas, j'ai quelques photos jaunies de lieux et de personnes qui attendent une identification).
Le carnet commencé par Pierre Arnaud en captivité tourne malheureusement vite court. J'ai intégré son contenu dans la chronologie des lettres. Idem pour L. Fombelle. Et je ne sais pas encore ce que je vais faire de ces témoignages à la fois modestes et passionnants.
Cordialement,
JMarie Granger
6 novembre 1914, il fait donc parti de ceux qui encaissèrent les charges allemandes dans le secteur d'Ypres. Nombreux furent fait prisonniers, voir tués.
Savez-vous où il a été fait prisonnier? Etait-il avec le 68e qui était vers Wallemolen ou dans les sections qui avaient été envoyées du côté de Hollebecke?

Sources: 2 ans de commandement - Général Dubois
Si vous avez des questions, n'hésitez pas, le 68e RI fait parti de mes marottes, avec les autres régiments du départements de l'Indre. N'hésitez pas non plus à nous tenir au courant de vos avancées.
Cordialement
Jérôme Charraud
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Re: Sept-saulx 25 septembre 1914 à 5h: Peloton d'exécution.
Bonsoir
Bonsoir,
Merci dèjà de prendre soin de ces documents, tant de familles ont tout bazardé dans les poubelles.
6 novembre 1914, il fait donc parti de ceux qui encaissèrent les charges allemandes dans le secteur d'Ypres. Nombreux furent fait prisonniers, voir tués.
Savez-vous où il a été fait prisonnier? Etait-il avec le 68e qui était vers Wallemolen ou dans les sections qui avaient été envoyées du côté de Hollebecke?
mesimages/12/P1030154.JPG1..jpg
Sources: 2 ans de commandement - Général Dubois
Si vous avez des questions, n'hésitez pas, le 68e RI fait parti de mes marottes, avec les autres régiments du départements de l'Indre. N'hésitez pas non plus à nous tenir au courant de vos avancées.
Cordialement
Jérôme Charraud
merci pour votre réponse et la carte mais je ne suis pas en mesure de répondre à votre question, les données géographiques étant quasi inexistantes dans le récit du soldat en question. J'ai essayé de mettre l'extrait du carnet (qui figure ci-dessous avec quelques lettres) en adéquation avec le JMO du 68è pour cette période de la Toussaint 1914 mais je n'obtiens rien de clair. En plus je suis très inexpérimentée.
J'ai également deux photos de groupes du 68è susceptibles de vous intéresser. Que dois-je en faire ?
Cordialement,
JM Granger
28 octobre 1914, la Belgique : (lettre à sa famille, mère, femme, fille). « Ne soyez pas surprit si j’ai passé huit jours sans vous écrire. C’est que nous avons quitté Rems (Reims) pour la Belgique (…) Je vous dirai que j’ai fait un bon voyage. Nous avons passé par Châlons – Meaux – Paris jusqu’au Pas-de-Calais. Nous y avonts resté une journée ; après, nous sommes partis en automobile en passant par Hasbrouk et rentré en Belgique. Je suis très content. J’ai reçut mon petit colis ce matin. Il a du retard par rapport à notre déplacement. Je suis très content de mon chocolat pour déjeuné le matin. Sa donne de l’appétit, parce qu’on est dégouté de viande. Les fumeurs sont bien tombés en Belgique : une grande poignée de tabac, une boîte d’allumette pour deux sous. On fume comme des suif.(…)
J’ai vu M. I... plusieurs fois mais comme je savais pas qu’il était au 68, je le reconnaissé pas mais la première fois que je le verrai, je lui parlerai.
J’ai vu Constant B., Edouard C., tous les autres copains qui sont avec moi. Jusqu’à présent tout le monde se porte bien, mais tout le monde demande la fin.
Dans 4 jours, le 68 et le 90 on fait 1000 prisonniers. On a était très félicité.
Pour la vie, on couche 4 jours de suite dans les tranchées mais on est tellement bien couvrir (couverts) avec nos couvertes que l’on a pas froid et qu’on dort quant même. On s’habitue bien. Après on couche dans les granges. Enfin, ça ne ma rien fait jusqu’à présent. Même pas enrhumé une seul fois.
Ne vous ennuyé pas à cause de moi. Je n’ai même pas eu une simple blessure jusqu’à présent et je demande pour toute grâce de pouvoir continuer. »
30 octobre 1914, Belgique : « Après avoir fait un bon déjeuné avec des haricots, du rata, du bouilli, du rôtis, mais accompagné de L’hudovic M., je prend un momment pour vous donner de mes nouvelles qui se maintiennent toujours dans de bonne condition car je suis depuis quelque temps de très bonne appétit.
Heureusement que l’on a très bien de quoi mangé, car il ne faut pas se plaindre pour la nourriture.
Je vous dirai que là où nous sommes en ce moment, les soldat ne manque pas, de tous les régiments. Nous sommes avec les Anglais qui sont de très bons compagnon et camarade pour nous autres. Et aussi, je vous dirai que les Allemands prennent quelques choses car nos cannon n’arrette pas souvent. Je vous assure qu’on les fauche sérieusement car si ça continue, je ne croit pas qu’il pourront tenir longtemps car on les trouvent par pleine tranchée.
Pour le pays, c’est très jolis. Il y a de très belle ville. La campagne est très belle aussi. C’est dommage que sa soit ravagé comme sa. C’est un pays de grand rapport…
(…) ne vous ennuyé pas à cause de moi car je suis de très bonne santé et je prend le temps comme il vient, à la volonté du Bon Dieu, car jusqu’à présent, je n’est rien reçut et j’espère toujour.
J’ai reçut encore qu’un paquet qui ma fait plaisir pour mes chaussette et mon chocolat, chôse que l’on mange très bien le matin à cause de la diarrée. N’oublié pas de m’en envoyé encore, 2 mouchoirs, une paire de chaussettes de laine… »
6 novembre 1914, Belgique : (Lettre de Constant B. à la mère de Pierre Arnaud, sa "patronne" .) « …Vous me dites que le pays est bien triste, mais je le crois car en ce moment, il y en a pas beaucoup qui sont gais. C’est plutôt bien triste de voir porter tout ses deuils. Toute ses familles qui pleurent tous les jours rapport à leur enfants morts à la guerre, cela est douloureux, je vous assure, surtout après avoir élevés jusqu’à 20 ans, et de les avoir à présent en dehors et très loin d’eux. Mais que voulez-vous, il faut bien arrêter (s'y faire) malgré toute la misère. Je vous dirais que je m’en fait pas pour cela. J’ai bien aussi, moi, passé souvent près de la mort, mais je n’ai pas encore écopé. Je vis toujours en espérance de pouvoir passer encore des moments heureux avec vous autres. Vous me dites que vos bœufs ne sont pas chantés comme quand je les conduisez. Cela je n’en doute pas. Mais enfin que voulez-vous, dans le temps, on était tous gais, car je vous dirais que il y a quelques jours que je n’ai pas chanter et cela ne m’en prend (je n’en ai pas envie), je vous assure… Vous me dites que B. de La Grange-à-Moussac, est prisonnier. Cela est malheureux, mais enfin il reviendra toujours. Frédéric T. parle du métier militaire. A pauvre cosse (Ah, pauvre gosse), c’est malheureux ; il ne c’est (sait) pas ce que c’est, car je le voudrais bien après de moi pour l’amener faire une patrouille à 50m des bôches, quelque fois. Il voirait ce que c’est que le métier militaire. Il ne le comprend pas, heureusement pour lui car il n’aura [pas la] peine que nous avons-nous autres, qui est bien plus dur que la sienne. C’est joli et doux, la caserne et non la guerre… Vous me dites aussi que la classe des 19 ans a passé le conseil de révision. Mais j’espère qu’ils ne feront pas la guerre, que cela sera fini avant, car le temps commence à me durer et à beaucoup d’autres aussi. Jusqu’à présent on ne voit pas d’amélioration au sujet d’enfinir et je ne c’est pas quand le bout viendra. Pourtant ça serait bien temps. Je vous dirais que j’ai vu encore Pierre et nous sommes dans le nord de la Belgique, par conséquent très éloigner de vous autres et je vous dirais que cela ce fait des combats très durs en ce moment. Vous me dites que vous avez fait du cigalet (clafoutis). Je vous garantis qu’il y a des moments que j’en mangerais bien un bout… Je vous direz que Louis Arnaud ma fait part de ces nouvelles. Sa gaieté doit bien plus être passée , elle aussi… Je fini ma lettre en vous embrassant des milliers de fois de tout mon cœur. Vous embrasserez Madeleine bien fort de ma part, je pense qu’elle serait bien contente de voir son papa. Je pense souvent à vous autres. C. B.. »
Extrait du carnet de Pierre Arnaud- Récapitulation des événements du 20 octobre au 11 novembre 1914 : « Départ pour la Belgique le 20 Octbre passant par Châlons, Meaux, Paris, Amiens. Débarqué dans le Pas-de-Calais. Nous avons marché toute la demi journée. Nous avons était couché dans une ferme. Le lendemain, embarqué en auto. Nous avons fait au moins [70 ?] K en passant par Asbrouck . Rentré en Belgique, nous avons fait 20 K. Débarqué. On a était couché dans une autre ferme. Partit le matin à 3 heures pour le bataillon. Aussitôt arrivé sur les lieux, voilà que l’artillerie s’annonce. Deux obus nous tombe sur la tête en en blessant deux. Nous sommes avancé en tirailleure au bout de la ligne de chemin de fer qui nous protégé. Nous les avont tenu pendant 3 quart d’heure à 7 que nous étions. Ils nous ont délogé. Reculé 500 mètres. Revenu au même lieu. Là c’était plus le même coup. Ils étaient en force. On a était obligé de battre en retraite tout en laissant beaucoup de blessé et de mort car, sur 260 à la compagnie que nous étions, nous sommes revenus 115. C’était affreux. C’était la veille de la Toussain. Reformé le soir même en compagnie. La nuit et le soir se sont passé assait convenablement car nous étions en 3ème ligne. Le lendemain encore. Mais le lendemain de la Toussain, nous sommes obligés de battre en retraite. Il nous avait sortit encore des tranchée à coup de canon. Enfin, nous avons encore passé ce jours bien terrible pour nous car, le 6ème jour, vert une heure et demi, ils nous ont si terriblement bombardé qu’il nous onts fait prisonniers. C’était le 6 Novembre 1914. Ils nous ont fait traverssé le champ de bataille sous la pluie de nos balles et de nos boulets, car il y en a encore eu de blessé. Il y avait quelques choses commes morts et blessé car on les avait pas épargné durant les 6 jours que nous y avonts passé. Ils nous ont fait emporté de leur blessé à quatres, que nous avonts déposé au poste de secour qui se trouvé au château [d’Ober ?]. Parti en colonne, nous sommes allait sur La Tène dans une engarre (un hangar) à voiture, le premier. Nous avonts eu un peu de café en arrivant, le lendemain matin, du thé, puis le tento (le tantôt, l’après-midi) du rits (riz), ce qui n’était pas trop pour nous, depuis le 6 au matin qu’on avait pas mangé de pain, que celui qu’on avait attrapé dans la ville de Lille. Quelques petits biscuits que les sentinelle nous donné de temps en temps, et, le lendemain, le 9, embarqué à la gare de Lille sans vivre mais avec du pain et toute espèce d’affaires que les civiles nous donné encore en passant dans la cour de la gare. Des femmes étant au 3ème étage de leur maison nous jetté des effets, chemise, enfin toutes sortes d’affaires. Enfin, embarqué à la nuit pour l’Allemagne, passait par la Belgique, par Liège, rentré en Allemagne par Kerchestal, Cologne, Anv ( ?), autre petite ville, là où on a mangé 2 saucisse, 2 petits pain, une gamelle de café. Repartit. Arrivé le soir à Gardelegen le 11 Novembre au soir. »
14 novembre 1914, au camp : « Je vient aujourdhuit vous reconsoler. J’ai était fait prisonnier le 6 novembre, saint et sauf, sans aucune blessure et avec le temps que nous avons mit pour aller au camp, je n’ai pas pu vous écrire plus tôt. Et bien je vous dirai que nous sommes tout à fait bien traité ; aussi nous sommes bien logé, bien nourrit et bien couché. Enfin pour le momment, je suis plus heureux que vous autres en ce momment et j’espère que sa continuera. Et bien vous pourrai dire à ma petite Madeleine de bien soigné sa poule et de garder ses châtaigne parce que j’espère bien en manger, seulement je ne s’est (sais) qu’and sa sera, mais faite comme moi. J’ai toujour prit le temps comme il est venu, toujour eut du courage.
Enfin, j’ai donné mon adresse en passant à Lille à 3 personnes et je croit bien qu’il vous auront écrit. (…) Voilà l’adresse : Arnaud, prisonnier, 2ème compagnie, Gefangenenlager, Gardelegen, provinz Sachsen, Allemagne. »