Bonjour à Toutes & Tous,
Le 1er fusillé de la Grande Guerre est donné comme étant :
"Frédéric Henri Wolff, né le 4 juin 1869 à Colmar, et mort le 1er septembre 1914 à Remenoville (54), est un chef de bataillon du 36e régiment d'infanterie coloniale fusillé par l'Armée française
École spéciale militaire. Décoré de la Légion d'honneur, médaille du Tonkin, chevalier de l'ordre du dragon de l'Annam.
Fusillé pour avoir tenté de se rendre avec ses hommes le 25 aout 1914.
Condamné par le conseil de guerre du quartier général de la 2e armée le 1er septembre 1914 à la peine de mort avec dégradation militaire et rayé des cadres de la Légion d'honneur et du dragon de l'Annam
Une demande de réhabilitation est déposée en 1933, non réhabilité.
Il est donné comme le premier fusillé de la Grande Guerre."
Je me permets de remettre en cause cette l'information sur la date du 1er passage par les armes, il y a eu un fusillé en date du 29 août 1914 :
Extrait de sa fiche :
"Jean Marie Juquet, soldat du 36e Régiment d'Infanterie Colonial
Né le 20/04/1886 à Margerie Chantagret (Loire)
Motif de la condamnation : ???
Passé par les armes le 29/08/1914 à Gerbeviller Meurthe-et-Moselle"
Arrivé au corps le 4/08/1914.
- Déclaré passé par les armes le 29/08/1914 à Gerbeviller selon sa fiche remplie par le corps.
- Déclaré mort pour la France le 10/10/1914 à 16 heures selon transcription de décès.
- Déclaré tué à l'ennemi à Gerbevillers entre le 28 et 31 aout 1914 selon son registre matricule
- Ne figure pas dans la base des morts pour la France (mémoire des hommes)
D'autres dossiers existent où la date de décès est une autre date que celle du passage par les armes, exemple ci-dessous :
Réhabilitation des « fusillés du 327e ».
Les sept soldats du 327e (Eugène Barbieux, Gabriel Caffiaux, Palmyr Clément, Alfred Delsarte, Gaston Dufour, Désiré Hubert et François Waterlot) exécutés sans jugement le 7 septembre 1914 sur l'ordre direct du général de brigade René Auguste Emile Boutegourd (1858-1932).
Sur ces sept fusillés :
-l'un mourra des suites de ses blessures le 9 septembre,
-un autre survivra à son exécution et mourra sur le front en juin 1915.
Tous seront réhabilités le 22 décembre 1926 par un arrêt de la Cour d’Appel de Douai. Réhabilitation des « fusillés du 327e ».
Cordialement
Robert
1er Fusillé est de août 1914 mais avec une date de décès différente.
- Charraud Jerome
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Re: 1er Fusillé est de août 1914 mais avec une date de décès différente.
Bonjour
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... iewer.html Page 57
Si dans la JMO de la prévoté de la 74e DR, il est fait report de l'affaire Wolf, rien sur Juquel.
Cordialement
Jérôme
Robert, je me permet une réflexion, ne s'agirait-il pas plutôt de Juquel? Concernant ce cas, il est bizarre que le JMO de la 147e Brigade date la parade d'exécution le 10/10/1914 à 16 heures:Extrait de sa fiche :
"Jean Marie Juquet, soldat du 36e Régiment d'Infanterie Colonial
Né le 20/04/1886 à Margerie Chantagret (Loire)
Motif de la condamnation : ???
Passé par les armes le 29/08/1914 à Gerbeviller Meurthe-et-Moselle"
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... iewer.html Page 57
Si dans la JMO de la prévoté de la 74e DR, il est fait report de l'affaire Wolf, rien sur Juquel.
Cordialement
Jérôme
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

Re: 1er Fusillé est de août 1914 mais avec une date de décès différente.
Bonjour Jérôme,
A bien regarder la fiche il s'agit bien de JUQUEL Jean Marie.
Merci pour l'information du JMO, ce qui confirmerait la date de décès du 10 octobre 1914.
Pour le lieu je vais vérifier.
Encore merci pour votre vérification.
Donc le 1er fusillé reste Wolff.
Cordialement
Robert
A bien regarder la fiche il s'agit bien de JUQUEL Jean Marie.
Merci pour l'information du JMO, ce qui confirmerait la date de décès du 10 octobre 1914.
Pour le lieu je vais vérifier.
Encore merci pour votre vérification.
Donc le 1er fusillé reste Wolff.
Cordialement
Robert
Robert B.
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- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: 1er Fusillé est de août 1914 mais avec une date de décès différente.
Bonjour,
Juque( l ) où (t) et Wolff appartenant à la même unité, peut-on en déduire qu'il y a un lien entre les deux hommes, entre le capitaine et le deuxième classe?
Je ne connais pas les détails de cette affaire, l'un d'entre vous a-t-il des informations à partager? A bientôt. CC
Juque( l ) où (t) et Wolff appartenant à la même unité, peut-on en déduire qu'il y a un lien entre les deux hommes, entre le capitaine et le deuxième classe?
Je ne connais pas les détails de cette affaire, l'un d'entre vous a-t-il des informations à partager? A bientôt. CC
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- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: 1er Fusillé est de août 1914 mais avec une date de décès différente.
Bonjour Eric,
Merci de ta prompt réponse.
En cherchant bien dans mes nombreuses fiches je viens de tomber sur un Wolff Frédéric Henri, chef de bataillon au 36° RIC, DCD le 2 sept 1914 à Gerbéviller la fiche porte le n°18058 liste 2 elle a été corrigée et porte la mention manuscrite: "attention cause du DC".
Abraham Wolff est dit : tué entre le 28 et 31 août 14 à Gerbéviller.
Il y a quand même un "petit mystère" dont je subodore l'origine mais qui prouve qu'il faut quand même se méfier un peu des Fiches MDH.
J'ai d'ailleurs un autre cas d'un fusillé du 40° RI pour lequel on donne une date d'exécution dont je sais, par les carnet du colonel Tantot, qu'elle est fausse.
Qui connait les détails de l'affaire Wolff...je sais par le général BACH qu'on l'accuse d'avoir tenté d'entraîner ses hommes à se rendre mais pas plus...
Merci encore.
CC
Merci de ta prompt réponse.
En cherchant bien dans mes nombreuses fiches je viens de tomber sur un Wolff Frédéric Henri, chef de bataillon au 36° RIC, DCD le 2 sept 1914 à Gerbéviller la fiche porte le n°18058 liste 2 elle a été corrigée et porte la mention manuscrite: "attention cause du DC".
Abraham Wolff est dit : tué entre le 28 et 31 août 14 à Gerbéviller.
Il y a quand même un "petit mystère" dont je subodore l'origine mais qui prouve qu'il faut quand même se méfier un peu des Fiches MDH.
J'ai d'ailleurs un autre cas d'un fusillé du 40° RI pour lequel on donne une date d'exécution dont je sais, par les carnet du colonel Tantot, qu'elle est fausse.
Qui connait les détails de l'affaire Wolff...je sais par le général BACH qu'on l'accuse d'avoir tenté d'entraîner ses hommes à se rendre mais pas plus...
Merci encore.
CC
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- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: 1er Fusillé est de août 1914 mais avec une date de décès différente.
Re,
Les détails de l'affaire Wolff se trouvent dans les pages 275 à 282 de Fusillés pour l'exemple, 1914-1915. Pour moi, le commandant Frédéric Wolff et le sergent Wolff, quoique du même régiment, sont d'autant plus distincts que le corps du commandant n'est pas censé se trouver à Gerbéviller, sa famille ayant procédé clandestinement à son exhumation.
Bien sincèrement,
Eric
Wolff est effectivement un nom assez répandu.....
J'ai le bouquin depuis sa sortie... j'espérais fortement que l'un de nous, un grand curieux comme nous en avons, en savait un peu plus que ce que dit le dossier de justice.
Reste le petit mystère de la fiche retouchée.
Il faudrait aussi lire le dossier du sergent Wolff..lui aurait-on fait payer à retardement d'avoir "entendu" le Commandant. Un vrai sujet de nouvelle. Cordialement
Claude
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- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: 1er Fusillé est de août 1914 mais avec une date de décès différente.
suite....
laissons tomber le sergent Wolff!!! je me suis mélangé les pinceaux, c'est de Juquet Jean Marie dont je voulais parler, fusillé, si mes infos NMPLF sont exactes, le 29/8/14 à Gerbeviller
Wolff, le commandant, sur ma fiche NMPLF est décrit ainsi:
Wolff Frédéric Henri, chef de bataillon au 36° RIC, DCD le 2 sept 1914 à Gerbéviller la fiche porte le n°18058 liste 2 elle a été corrigée et porte la mention manuscrite: "attention cause du DC" et une deuxième mention de DC "antérieurement au 5 novembre 14"
Les deux semblent avoir été exécutés à 4 jours d'écart, tous les deux à Gerbéviller, si j'en crois les fiches NMPLF mais comme Juquet l'a été en premier ce que je dis est impossible sauf si les deux affaires sont liées.
J'ai aussi le "tableau Bach" qui mentionne Rémenoville mais il ne cadre pas avec la fiche que j'ai....
"Holms" au secours....
Claude
laissons tomber le sergent Wolff!!! je me suis mélangé les pinceaux, c'est de Juquet Jean Marie dont je voulais parler, fusillé, si mes infos NMPLF sont exactes, le 29/8/14 à Gerbeviller
Wolff, le commandant, sur ma fiche NMPLF est décrit ainsi:
Wolff Frédéric Henri, chef de bataillon au 36° RIC, DCD le 2 sept 1914 à Gerbéviller la fiche porte le n°18058 liste 2 elle a été corrigée et porte la mention manuscrite: "attention cause du DC" et une deuxième mention de DC "antérieurement au 5 novembre 14"
Les deux semblent avoir été exécutés à 4 jours d'écart, tous les deux à Gerbéviller, si j'en crois les fiches NMPLF mais comme Juquet l'a été en premier ce que je dis est impossible sauf si les deux affaires sont liées.
J'ai aussi le "tableau Bach" qui mentionne Rémenoville mais il ne cadre pas avec la fiche que j'ai....
"Holms" au secours....
Claude
Re: 1er Fusillé est de août 1914 mais avec une date de décès différente.
Bonjour à Toutes & Tous,
Bonjour Eric,
Merci pour toutes vos précisions, qui confirme l'acte de décès, et le propos de Jérôme.
Pour conclusion : attention aux informations des fiches matricules, là il était aisé de voir qu'il y avait une incohérence dans les dates, car nous étions en présence de plusieurs documents.
Encore merci à ce forum et aux "forumeurs" qui permettent d'éclaircir bien des situations.
Cordialement
Robert
Bonjour Eric,
Merci pour toutes vos précisions, qui confirme l'acte de décès, et le propos de Jérôme.
Pour conclusion : attention aux informations des fiches matricules, là il était aisé de voir qu'il y avait une incohérence dans les dates, car nous étions en présence de plusieurs documents.
Encore merci à ce forum et aux "forumeurs" qui permettent d'éclaircir bien des situations.
Cordialement
Robert
Robert B.
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- Messages : 1547
- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: 1er Fusillé est de août 1914 mais avec une date de décès différente.
Bonjour à tous,Bonjour à tous,
Bonjour Claude,
Juquel ayant été inhumé dans le jardin de l'hôpital de Lunéville, il ne peut avoir été fusillé à Gerbéviller ; en outre, le JMO de la prévôté ne peut avoir mentionné son exécution en octobre 1914 s'il a été passé par les armes en août. Dont acte : Juquel a été fusillé en octobre à Lunéville.
Quant au lieu d'exécution de Wolff, aucun doute non plus, puisque le JMO de la prévôté de la 74e DI l'indique : "1er septembre. A 18 h 30, exécution du Cdt Wolf du 36e Colonial aux abords S. de Remenoville. La Prévôté de la division assure le service d’ordre et participe aux détails de l’exécution sur ordre verbal du chef d’EM."
Les faits ont jadis été relatés dans le détail par le docteur Creusat dans La Victoire oubliée.
Bien sincèrement,
Eric
bonjour Eric,
Les "choses s'éclaircissent" où s'obscurcissent... c'est selon....
J'ai creusé cet exemple pour montrer que le travail de l'historien est d'abord de critiquer ses sources....et qu'à priori aucune ne "vaut plus" que les autres....leur croisement est nécessaire. Beaucoup de nos amis construisent sur des fiches MPLF dont on voit bien qu'elles doivent être prises parfois avec prudence....statistiquement ça ne devrait avoir qu'une importance minime sur les grands nombres.
Je le vois tous les jours en ce moment en travaillant sur les suicidés, les noyés, les accidentés, les morts subites, les tuberculeux déclarés comme maladie contractée ou non en service, selon des critères qui m’échappent encore. Je ne parle pas des malgaches, des travailleurs indigènes, des morts dans les navires qui les amenaient ou les ramenaient chez eux -il va falloir chercher si le bateau venait ou ramenait-, des « chinois » et autres -originaires d’AFN-, qui semblent trop souvent à mon avis, morts de « maladie » naturelle.
Mais, revenons à notre sujet :ce qui est tout à fait intéressant, c’est la retouche des fiches sur autre chose que des points de détails , ET l’habitude que certains scribes avaient prise de souligner au sens propre ou de mettre en évidence certains détails qu’ils voulaient ou qu’on leur avait demander de mettre en évidence.
Evidemment, on sait tous que des fusillés pour « des raisons militaires » ont été déclarés et fichés Mort pour la France, que des tombes de fusillés ont été assez souvent reprises avec la mention MPLF, on peut comprendre que les fiches n’aient pas été corrigées lorsqu’il y a eu réhabilitation tardives, encore que les familles devaient y veiller….ou aurait du y veiller. Lorsqu’il s’agit d’un officier du rang de Wolff on peut vraiment s’étonner que la fiche ait été faussement rédigée, et corrigée par la suite. Le probabilité qu'il y ait un lien entre deux exécutions à quelques jours d'écart dans un même régiment n'est pas infime, elle est à infirmer avec le dossier JUQUEL pour savoir ce qu'on lui a reproché vraiment. "Inhumé dans le jardin de l'hôpital" pose ausi et quand même une question. Et ce d'autant plus que Gerbéviller et Lunéville ne sont pas deux communes si éloignées, que le 36 °Ric a été "amalgamé" dans un autre régiment et que son JMO a été manifestement re-écrit.
Pour un chercheur patient il y aurait un travail magnifique à faire sur le fichier lui-même, la manière dont il a été construit, sur les secrétaires…On peut remarquer, par exemple, qu’une même main semble avoir noté, à postériori, beaucoup des suicidés, les A6. On peut remarquer aussi que la manière dont les soldats sont morts en détention est rarement explicitée, que la noyade est évoquée avec des nuances diverses, que la tuberculose n’est pas souvent prise en considération comme maladie contractée en service, que certains officiers d’administration morts de maladie loin du front ou même dans leur lit, ont eu droit à la mention maladie contractée en service….ce qui est beaucoup plus rare pour les gens du rang…etc…
Cordialement.
CC
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- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: 1er Fusillé est de août 1914 mais avec une date de décès différente.
Re,
La note référencée 4257/DA en date du 19 novembre 1914 règlementait les demandes d’exhumations et de transport des corps dans la zone des Armées (elle fut suivie en particulier de 5 autres notes entre mars 1915 et juillet 1917), et stipulait qu’aucune autorisation ne pouvait être accordée, hormis pour des mesures d’hygiène. Le texte en est rappelé ici, par exemple : http://recherche-archives.vendee.f [...] 5_0318.pdf
Dans le cas de l’affaire Wolff : début 1921, au moment où un certain nombre de dépouilles du secteur de Remenoville étaient relevées et regroupées, son corps n’était plus sur les lieux de son exécution. Qu’il ait été exhumé avant ou après le 19 novembre 1914 (d’où mon long préambule, ci-dessus) ne change pas grand-chose à l’affaire, puisque son exhumation avait bel et bien eu lieu. J’en viens au fait : sa fiche est erronée, en particulier (et non exclusivement), parce que son corps a disparu sans laisser de traces, y compris dans l’état civil de la commune. Ce qui est étrange est l’emplacement de cette date du « 2 sept. 1914 » sur sa fiche (rédigé entre les lignes « numéro matricule : » et « décédé le : »), et l’apposition de celle du « 5 nov. 1914 » par un coup de tampon.
Je rebondis sur quelques points, si tu le permets :
« Evidemment, on sait tous que des fusillés pour « des raisons militaires » ont été déclarés et fichés Mort pour la France » : en effet, mais il est indéniable qu’ils l’ont été par erreur, surtout lorsque les fiches portent la mention « tué à l’ennemi ».
Reprenons là-dessus :
le mot indéniablement ne fait pas, à mon sens, partie du vocabulaire des historiens car il revient à éliminer une source qui, à priori, ne doit pas l’être. Il n’est pas impossible que les scribes aient cherché à faire une différence entre les « fusillés pour des raisons militaires » et les fusillés de droit commun. La fiche Wolff est étrangement bidouillée, c’est suffisant pour être mentionné« que des tombes de fusillés ont été assez souvent reprises avec la mention MPLF » : idem.
« on peut comprendre que les fiches n’aient pas été corrigées lorsqu’il y a eu réhabilitation tardives » : la réhabilitation est une chose, l’obtention de la mention « Mort pour la France » en est une autre, aussi étrange que cela puisse paraître.
Certes mais on connaît quand même des cas et même d’indemnisation. Voir le cas de ODDE..
« "Inhumé dans le jardin de l'hôpital" pose aussi et quand même une question. » : les circonstances de son décès, corroborées par un JMO de prévôté, comme écrit ci-dessus, laissent d’autant moins de doutes quand on sait que, bien qu’ayant eu une sépulture nominative, Juquel a été au final inhumé en ossuaire, destin relativement courant des corps de fusillés originellement identifiés. Et ce d'autant plus que Gerbéviller et Lunéville ne sont pas deux communes si éloignées » : sauf erreur manifeste de ma part, Lunéville était occupée par les Allemands début septembre 1914, et je vois mal comment et pourquoi un homme (voire deux) exécuté à Gerbéviller aurait été transporté à Lunéville quand bien même cela aurait été possible. Dans un autre ordre d’idées, cela n’entrait pas dans les mœurs de l’époque, sans quoi bien des tombes de fusillés, tombées dans l’oubli, pourraient nous être connues. En l’état, une pelletée de terre là où le fusillé était tombé, semble avoir été une pratique extrêmement courante.
Mais enfin, Juquel est dit: « passé par les armes à Gerbéviller » pas à Lunéville, ce sont les gendarmes qui disent Lunéville qui si je comprends bien était occupé par les Allemands à cette époque. Si les gendarmes disent Lunéville pour quelles raisons le scribe écrirait-il Gerbéviller et donnerait comme date le 29 août si ce n’est pas la bonne date ? Notons que le 29 août le 36 °RIC est à Gerbéviller, que le 27 il est à Réménoville et que les faits reprochés à Wolff ont eu lieu le 25
« que le 36 °Ric a été "amalgamé" dans un autre régiment » : mais uniquement le 31 août 1914 (postérieurement, dans ce cas, à la prétendue exécution de Juquel le 28), et pas au-delà du 6 octobre.
Mais moi je ne prétends rien, je pose face à face deux sources et je tente de comprendre leur écart. Je n'ai pas plus confiance dans les gendarmes que dans un secrétaire de base.
Ce qui me fait dire que
« et que son JMO a été manifestement re-écrit. » :
si deux mains distinctes ont en effet tenu ce JMO, on y trouve des faits qu’une réécriture aurait sans doute atténués, pour ne pas dire plus (débandades, inexécution des ordres, actes d’indiscipline). Mais cela n'engage que moi.
Effectivement deux mains ont tenus le JMO et mon manifestement était un peu prématuré.
Pourtant je lis ceci à la date du 30/8 :
[#f0000e]"les tombes des capitaines Lestel, Baudon, Hermelin […] ont été retrouvées…"..
alors que selon les fiches officiers de MPLF le capitaine Lestel est mort à l’ambulance 4 groupe 68 le 27/8, ce qui est faux puisqu’il avait pris le commandement du régiment au soir du 25 et n’est pas donné tué avant l’attaque du 30 - il l’a probablement été au cours de l’attaque du 30 où tous les officiers ont été tués, que le capitaine Baudon est dit, par sa fiche, avoir été tué le 16/9 à Gerbeviller ce qui est impossible……donc beaucoup de choses étranges qui me font penser à une re-écriture de mémoire de ce JMO dont il n’est pas tout à impossible de penser qu’il a été perdu par Lestel pendant l’attaque qui lui a coûté la vie. [/#008d71] ceci n'engage que moi!!!
Stimulante recherche en effet. La critique des sources l'est toujours. Imagine un peu ce que ça donne en Archéologie.
Je continue à penser, jusqu'à plus d'informations, que Juquel était dans la débandade provoquée par Wolff et qu'il a payé cash....sans attendre.
Cordialement
cc
La note référencée 4257/DA en date du 19 novembre 1914 règlementait les demandes d’exhumations et de transport des corps dans la zone des Armées (elle fut suivie en particulier de 5 autres notes entre mars 1915 et juillet 1917), et stipulait qu’aucune autorisation ne pouvait être accordée, hormis pour des mesures d’hygiène. Le texte en est rappelé ici, par exemple : http://recherche-archives.vendee.f [...] 5_0318.pdf
Dans le cas de l’affaire Wolff : début 1921, au moment où un certain nombre de dépouilles du secteur de Remenoville étaient relevées et regroupées, son corps n’était plus sur les lieux de son exécution. Qu’il ait été exhumé avant ou après le 19 novembre 1914 (d’où mon long préambule, ci-dessus) ne change pas grand-chose à l’affaire, puisque son exhumation avait bel et bien eu lieu. J’en viens au fait : sa fiche est erronée, en particulier (et non exclusivement), parce que son corps a disparu sans laisser de traces, y compris dans l’état civil de la commune. Ce qui est étrange est l’emplacement de cette date du « 2 sept. 1914 » sur sa fiche (rédigé entre les lignes « numéro matricule : » et « décédé le : »), et l’apposition de celle du « 5 nov. 1914 » par un coup de tampon.
Je rebondis sur quelques points, si tu le permets :
« Evidemment, on sait tous que des fusillés pour « des raisons militaires » ont été déclarés et fichés Mort pour la France » : en effet, mais il est indéniable qu’ils l’ont été par erreur, surtout lorsque les fiches portent la mention « tué à l’ennemi ».
Reprenons là-dessus :
le mot indéniablement ne fait pas, à mon sens, partie du vocabulaire des historiens car il revient à éliminer une source qui, à priori, ne doit pas l’être. Il n’est pas impossible que les scribes aient cherché à faire une différence entre les « fusillés pour des raisons militaires » et les fusillés de droit commun. La fiche Wolff est étrangement bidouillée, c’est suffisant pour être mentionné« que des tombes de fusillés ont été assez souvent reprises avec la mention MPLF » : idem.
« on peut comprendre que les fiches n’aient pas été corrigées lorsqu’il y a eu réhabilitation tardives » : la réhabilitation est une chose, l’obtention de la mention « Mort pour la France » en est une autre, aussi étrange que cela puisse paraître.
Certes mais on connaît quand même des cas et même d’indemnisation. Voir le cas de ODDE..
« "Inhumé dans le jardin de l'hôpital" pose aussi et quand même une question. » : les circonstances de son décès, corroborées par un JMO de prévôté, comme écrit ci-dessus, laissent d’autant moins de doutes quand on sait que, bien qu’ayant eu une sépulture nominative, Juquel a été au final inhumé en ossuaire, destin relativement courant des corps de fusillés originellement identifiés. Et ce d'autant plus que Gerbéviller et Lunéville ne sont pas deux communes si éloignées » : sauf erreur manifeste de ma part, Lunéville était occupée par les Allemands début septembre 1914, et je vois mal comment et pourquoi un homme (voire deux) exécuté à Gerbéviller aurait été transporté à Lunéville quand bien même cela aurait été possible. Dans un autre ordre d’idées, cela n’entrait pas dans les mœurs de l’époque, sans quoi bien des tombes de fusillés, tombées dans l’oubli, pourraient nous être connues. En l’état, une pelletée de terre là où le fusillé était tombé, semble avoir été une pratique extrêmement courante.
Mais enfin, Juquel est dit: « passé par les armes à Gerbéviller » pas à Lunéville, ce sont les gendarmes qui disent Lunéville qui si je comprends bien était occupé par les Allemands à cette époque. Si les gendarmes disent Lunéville pour quelles raisons le scribe écrirait-il Gerbéviller et donnerait comme date le 29 août si ce n’est pas la bonne date ? Notons que le 29 août le 36 °RIC est à Gerbéviller, que le 27 il est à Réménoville et que les faits reprochés à Wolff ont eu lieu le 25
« que le 36 °Ric a été "amalgamé" dans un autre régiment » : mais uniquement le 31 août 1914 (postérieurement, dans ce cas, à la prétendue exécution de Juquel le 28), et pas au-delà du 6 octobre.
Mais moi je ne prétends rien, je pose face à face deux sources et je tente de comprendre leur écart. Je n'ai pas plus confiance dans les gendarmes que dans un secrétaire de base.
Ce qui me fait dire que
« et que son JMO a été manifestement re-écrit. » :
si deux mains distinctes ont en effet tenu ce JMO, on y trouve des faits qu’une réécriture aurait sans doute atténués, pour ne pas dire plus (débandades, inexécution des ordres, actes d’indiscipline). Mais cela n'engage que moi.
Effectivement deux mains ont tenus le JMO et mon manifestement était un peu prématuré.
Pourtant je lis ceci à la date du 30/8 :
[#f0000e]"les tombes des capitaines Lestel, Baudon, Hermelin […] ont été retrouvées…"..
alors que selon les fiches officiers de MPLF le capitaine Lestel est mort à l’ambulance 4 groupe 68 le 27/8, ce qui est faux puisqu’il avait pris le commandement du régiment au soir du 25 et n’est pas donné tué avant l’attaque du 30 - il l’a probablement été au cours de l’attaque du 30 où tous les officiers ont été tués, que le capitaine Baudon est dit, par sa fiche, avoir été tué le 16/9 à Gerbeviller ce qui est impossible……donc beaucoup de choses étranges qui me font penser à une re-écriture de mémoire de ce JMO dont il n’est pas tout à impossible de penser qu’il a été perdu par Lestel pendant l’attaque qui lui a coûté la vie. [/#008d71] ceci n'engage que moi!!!
Stimulante recherche en effet. La critique des sources l'est toujours. Imagine un peu ce que ça donne en Archéologie.
Je continue à penser, jusqu'à plus d'informations, que Juquel était dans la débandade provoquée par Wolff et qu'il a payé cash....sans attendre.
Cordialement
cc