Suicide du lieutenant colonel Capitant

[Gilles ROLAND]

Bonjour,

Dans le livre de Pierre Bourget « Fantassins de 14 de Pétain au poilu »
J’ai relevé cet extrait et le renvoi :

« Adieu au chef du 28ème régiment d’infanterie (1) qui est provisoirement remplacé par le commandant Denvignes, du 24ème régiment d’infanterie. »

« (1) Le successeur du commandant Denvignes au commandement du 28ème régiment d’infanterie, le lieutenant-colonel Capitant, connaîtra un sort tragique : il se suicidera avec son fusil de chasse en mai 1915 ! »

Sur MDH, j’ai retrouvé deux hommes et quatre fiches mais pas de lieutenant colonel suicidé et pas de décès en 1915.
Avez-vous des idées sur le sujet ?

Merci d’avance.

Cordialement

Gilles

CAPITANT Charles Marie Louis 12-12-1896

http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... e=M100951R

http://193.108.167.105/SrvImg/SrvImg.ph ... I=C790285R

CAPITANT DE VILLEBONNE Roger Marie Anatole Henry 30-01-1888

http://193.108.167.105/SrvImg/SrvImg.ph ... I=C790286R

http://193.108.167.105/SrvImg/SrvImg.ph ... I=M100952R

[francois noury]

Bonjour Gilles,

voila peut-être un officier qui n'a pas eu la mention "mort pour la France" en raison des causes de sa mort, ce qui pour le coup contredit mes présentiments!

cordialement,
François

[Terraillon Marc]

Bonjour


Cet officier est cité dans l'historique du 24e pour l'année 1914


"VI. - Aisne (guerre de positions).

Le 13 septembre, les 1er et 2e bataillons participent, avec le 28e R.I., à l'attaque de Loivre et du bois de Brimont. Le village est enlevé, mais le 28e R.I. ne peut en déboucher et la progression est arrêtée. A la tombée de la nuit, les 1er et 2e bataillons tentent en vain d'enlever le bois de Brimont.
Le 14 septembre, nouvelle attaque avec l'appui d'un bataillon du 74e. Les deux bataillons du 24e et le bataillon du 74e sont mis à la disposition du lieutenant-colonel Capitant, commandant le 28e R.I., chargé de diriger l'opération.
Les 15, 16, 17 et 18 septembre, quelques tentatives infructueuses n'apportent aucune modification à la situation.
Le 18, les bataillons du 24e R. I. sont répartis entre les secteurs de Loivre (lieutenant-colonel Capitant) et du bois du Chauffour (lieutenant-colonel Pineau). Dans la nuit du 18 au 19, 28e R. I. abandonne par ordre le village de Loivre, qui est occupé aussitôt par l'ennemi."

Voila pour l'heure, ce que j'ai trouvé

A bientot
Cordialement

[Terraillon Marc]

Re Bonjour

Voici un extrait du JMO communiqué par M. MALINOWSKY sur un autre forum:

"Vendredi 18 septembre 1914
Situation de prise d’armes
19 officiers, 1516 hommes.
Vivres : un jour de sac, de jour au
complet.
Munitions : au complet, 96 cartouches
par homme
La situation reste la même, l’ordre est
de tenir coûte que coûte, en raison de
ce que l’armée doit prendre l’offensive
au nord de l’Aisne.
L’action ennemie toute cette journée
se borne à finir d’écraser le village de
projectiles ( obus 205 mn). Le poste
de commandement du colonel reçoit
un de ces projectiles. Le drapeau est
cassé, l’officier porte-drapeau est
écrasé avec une partie de la garde et
de la C.H.R. La situation devient
décidément intenable.
10 heures 15, un nouveau front de
résistance de la 11ème brigade sera
constitué par les centres de
résistance, Loivre, Moulin de Loivre et
par le bois S.E. de Chauffour face à
Courcy.
Le lieutenant-colonel Capitant
conservera sous ses ordres les
troupes dont il dispose actuellement
moins la compagnie Douglas (24e)
Charlier (74e) et les compagnies
Cotunaud qui passent sous les
ordres du lieutenant-colonel Pineau.
Cependant l’écrasement continue, la
situation devient intenable. A 19
heures 15, le colonel reçoit l’ordre
suivant du général de brigade : le
groupement de Loivre pourra
commencer son mouvement de repli
par petits paquets comme il a été
prescrit.
Signé, Hériot.
A 22 heures 30, le détachement
commence à se porter de Loivre sur la
croisée des chemins à 2 km 500 à
l’ouest du Fort de Saint-Thierry.
Le mouvement s’opère en ordre dans
le plus grand silence sous une pluie
battante sans que le détachement soit
inquiété par l’adversaire.
En raison du mauvais temps et de la
fatigue que viennent de supporter les
hommes, le colonel Capitant prend
sur lui d’abriter son détachement dans
le Fort de Saint-Thierry même.
Pertes éprouvées : drapeau cassé,
sous-lieutenant Denihout tué
Environ 20 tués et blessés."

Plusieurs échanges sur ce forum ont eu pour théme le 28e RI et vous pourrez retrouver les éléments d'information auprés des principaux intervenants

M. LE CALVEZ
M. TESSIER JACKY
M. MALINOWSKY

A bientot (en n'espérant n'avoir pas transgressé la charte du Forum )
Cordialement

[vincent le calvez]

Bonjour à tous,

Voici ce que dit l'historique du 28e RI pour le 26 mai 1915 :

"Après l’attaque victorieuse du 33e corps, alors commandé par le général Pétain (notre ancien divisionnaire), le Boche s’était ressaisi, il allait réagir violemment avec une artillerie puissante devant laquelle allaient se briser tous nos efforts.
La 11e brigade est mise à la disposition du général Lombard (43e D.I.), à Aix-Noulette.
Du 15 au 21 mai, le 28e est engagé à Notre-Dame-de-Lorette. Ses tentatives d’attaque sont anéanties par un feu sans précédent. Le 16 mai, la compagnie Fitte repousse une violente attaque avec une vigueur et un brio qui forcent l’admiration du 10e bataillon de chasseurs à pied, en ligne avec elle.
Mais le régiment, très éprouvé, est relevé. Il se reconstitue et, le 25, il remonte en ligne pour un nouvel effort. Il faut s’emparer du bois Carré et de la triple tranchée des Saules, noms qui resteront glorieusement mais tragiquement fameux dans les annales du 11e brigade.
Le 26 mai, le 28e reprend l’attaque menée la veille par le 24e, et qui a échoué. Il n’est pas plus heureux. Le lieutenant colonel Capitant est blessé, les cadres sont anéantis, les pertes énormes.
Un dernier effort est demandé au bataillon Hislaire. Le lieutenant Deschamps, qui commande la 12e compagnie, reçoit l’ordre d’attaquer encore – « J’irai, dit-il au commandant, je serai tué, mais au moins que ma mort soit la dernière de la journée ! » Il commence à gravir l’échelle de franchissement et tombe frappé d’une balle à la tête.
C’est fini !
Le 28e est relevé. Son audace, son entrain, sont venus se briser contre un adversaire plus nombreux et formidablement organisé ; 21 officiers et 1.000 hommes sont tombés dans une après-midi.
Seule, la compagnie Jérôme, a pu atteindre les tranchées allemandes et progresser dans l’intérieur du bois Carré. Mais prise sous un violent bombardement, contre-attaquée de tous côtés, elle est rejetée à la nuit dans nos tranchées.
Le capitaine Jérôme était fait chevalier de la Légion d’honneur.
Le général commandant en chef adressait ses félicitations à la 11e brigade pour sa conduite au feu dans le secteur de la 43e division d’infanterie.
Le général commandant la 10e armée, à l’occasion du retour des éléments dispersés sur le front, écrivait au général commandant le corps d’armée que « partout où elles ont été engagées, les troupes du 3e corps se sont fait justement apprécier »."

Je continue les recherches...

Bien cordialement

Vincent

[vincent le calvez]

Rebonjour,

Je viens de parcourir le JMO du 28e RI de mai 1915 : le lieutenant-colonel Capitant figure bien sur la liste des blessés des 25 et 26 mai 1915.

Bien cordialement

Vincent

[vincent le calvez]

Bonjour à tous,

Par rapport à un suicide, je viens de découvrir cette fiche :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... e=M170843R

Bien cordialement

Vincent

[Gilles ROLAND]

Bonjour,

Un grand merci à tous pour vos investigations.

Bien cordialement

Gilles

[vincent le calvez]

Bonjour Gilles,

Si vous avez des infos supplémentaires sur ce suicide, je suis preneur. L'arrière grand-père de ma femme est mort le 26 mai 1915 et faisait partie du 28e RI.

Bien cordialement

Vincent

[Gilles ROLAND]

Bonjour Vincent,

Pas de problème, si je trouve quelque chose, je vous le communique.

Cordialement

Gilles