J'ai un récemment le plaisir de découvrir (et me faire offrir fort gracieusement) une photo de la musique du 217ème R.I. Mon grand-père étant brancardier-musicien dans ce régiment n'est malheureusement pas sur ce cliché.
Toutefois, il y a un personnage que je retrouve sur les photos de mon grand-père et sur celle de la musique.
(mon grand-père se tient la moustache à droite de l'arbre)
Ce personnage semble être le chef de musique sur la 1ère photo. Or, il est dit dans le JMO : "A la date du 14 Juin, une musique régimentaire a été organisée au 217ème Régiment d’Infanterie. Elle se compose de 36 brancardiers, mis en subsistance à la CHR, sous la direction technique du soldat chef de musique BELLET-DELILE et de l’infirmier ESPINET, sous-chef."
J'en déduis donc que le dit soldat est l'un ou l'autre.
Quelque chose permettrait-il de distinguer s'il s'agit d'un infirmier ou non ?
Merci.
Dominique BOIS
P.S. : pour en revenir sur la photo dans les bois ("le Grand Bois", près d'Ancerviller), j'ai toujours trouvé sa composition fantastique. Les divers attitudes et regards des hommes qui y figurent semblent avoir été composées comme pour un tableau. D'ailleurs j’aimerais un jour pouvoir en faire un tableau, mais il faut que je sois encore assidu quelques temps à mes cours de peinture...
KiGanshu : Alors en ce qui concerne le premier cliché, pour moi, ce ne sont pas des brancardiers mais des infirmiers.
En effet, seuls les personnels du service de santé, des soignants (chirurgiens, médecins et infirmiers...) sont habilités à porter le brassard de neutralité blanc à croix rouge. Les brancardiers qui ne font pas partie du personnel soignant (mais qui étaient souvent des musiciens effectivement...), eux, arborent un brassard totalement différent : soit bleu horizon avec une croix de Malte bleu foncé renversée, soit bleu foncé avec une croix Grecque blanche renversée...
Or comme sur la première photo, notre homme trône en bonne place au milieu d'infirmiers (...) et que le soldat chef de la musique BELLET-DELILE n'en est manifestement pas un (d'après les éléments que vous nous apportez...), je dirais qu'il s'agit du dénommé ESPINET...
Toutefois, le texte du JMO est clair : "...elle se compose de 36 brancardiers...". Manifestement ils ont le brassard avec la croix rouge, que portait aussi mon grand-père qui n'était pas infirmier, j'en suis sûr.
Notons qu'il n'y a que 30 hommes sur la photos. Pas de chance, mon grand-père devait être dans les absents.
Question subsidiaire : 36 brancardiers pour un régiment, cela ne fait-pas un peu juste ? Il est possible que tous les brancardiers (musiciens, cela va de soi) n'aient pas été élus pour jouer dans la musique.
KiGanshu : Bien entendu, mon approche de la chose est purement objective, dans un cadre strictement réglementaire, à savoir que le brassard de neutralité blanc avec la petite rouge n'a été officiellement accordé aux brancardiers et aux personnels sanitaires temporaires qu'à partir de 1949...
Si on sort de ce cadre là (et Dieu sait si durant la Grande Guerre les règlements étaient très diversement appliqués...), je crains de ne pas pouvoir vous être d'un grand secours car les éléments qui pourraient permettre une identification subjective de ces clichés sont très minces...
Bien cordialement !
PS : Si je puis me permettre la luminosité et la pause des sujets est tout simplement superbe sur le second cliché où figure votre aïeul
En ce qui concerne les brassards de neutralité, j'en étais resté à cela :
Infographie : André Jouineau, L'armée française de 1918 - Tome II, de 1915 à la Victoire.
Des quelques sources que j'avais, le port du brassard blanc avec la petite croix rouge par les brancardiers (entre autres...) n'était officiel que depuis la Convention de Genève de 1949.
Maintenant pourquoi pas ?!!! Le document que nous livre ACHACHE est extrêmement intéressant, qui plus est très abordable, et ne fait que prolonger le débat
En ce qui concerne les brassards de neutralité, j'en étais resté à cela :
mesimages/11535/dsc04350.jpg
Infographie : André Jouineau, L'armée française de 1918 - Tome II, de 1915 à la Victoire.
Des quelques sources que j'avais, le port du brassard blanc avec la petite croix rouge par les brancardiers (entre autres...) n'était officiel que depuis la Convention de Genève de 1949.
Maintenant pourquoi pas ?!!! Le document que nous livre ACHACHE est extrêmement intéressant, qui plus est très abordable, et ne fait que prolonger le débat
Bien cordialement !
Bien sur, il fallait lire "en ce qui concerne les brassards des brancardiers"...
Si j'ai bien lu : 4 brancardiers par compagnie, donc 16 par bataillon. Le 217 étant passé à 3 bataillons en Juin 1916, cela fait 48 musiciens potentiels, plus les sous-officiers et/ou infirmiers. Les 36 proviennent donc soit de l'effectif complet des deux anciens bataillons du régiment, soit d'une sélection sur les 48 et des poussières du régiment complet.
Question aux mélomanes : une musique de régiment avait-elle un nombre fixé de musiciens ?
Bonjour,
Le port du brassard croix rouge est officialise depuis la convention de geneve 22 août 1864 "pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne" dans son article 7
ART. 7. - Un drapeau distinctif et uniforme sera adopté pour les hôpitaux, les ambulances et les évacuations. Il devra être, en toute circonstance, accompagné du drapeau national.
Un brassard sera également admis pour le personnel neutralisé, mais la délivrance en sera laissée à l'autorité militaire.
Le drapeau et le brassard porteront croix rouge sur fond blanc.
Il faut toujours faire le distingo entre personnels permanents (medecins aumoniers intendants infirmiers etc et le spersonnels temporaires brancardiers musiciens qui sont des effectifs de "secours" mais qui n'appartiennent pas en propre à la formation sanitaire d'ou en 1914/1918 ces brassards avec croix noire etc.ceux ci en cas de capture sont censes suivre le lot commun de sprisonniers.
la convention de 1949 stipule:
ARTICLE 24. - Le personnel sanitaire exclusivement affecté à la recherche, à l'enlèvement, au transport ou au traitement des blessés et des malades ou à la prévention des maladies, le personnel exclusivement affecté à l'administration des formations et établissements sanitaires, ainsi que les aumôniers attachés aux forces armées, seront respectés et protégés en toutes circonstances.
ARTICLE 25. - Les militaires spécialement instruits pour être, le cas échéant, employés comme infirmiers ou brancardiers auxiliaires à la recherche ou à l'enlèvement, au transport ou au traitement des blessés et malades, seront également respectés et protégés s'ils remplissent ces fonctions au moment où ils viennent au contact de l'ennemi ou tombent en son pouvoir.
Mais attention:
ARTICLE 29. - Le personnel désigné à l'article 25, tombé aux mains de l'ennemi, sera considéré comme prisonnier de guerre, mais il sera employé à des missions sanitaires pour autant que le besoin s'en fasse sentir. autrement dit le spersonnels du type brancardier musicien bien que protéges par l'embleme de neutralite ne sont pas consideres comme des membres permanents et donc en cas d ecapture suivent comme en 1914 le lot commun!
Par ailleurs le brassard est quand m^me different:
ARTICLE 39. - Sous le contrôle de l'autorité militaire compétente, l'emblème figurera sur les drapeaux, les brassards ainsi que sur tout le matériel se rattachant au Service sanitaire.
ARTICLE 40. - Le personnel visé à l'article 24, et aux articles 26 et 27, portera, fixé au bras gauche, un brassard résistant à l'humidité et muni du signe distinctif, délivré et timbré par l'autorité militaire.
Ce personnel, outre la plaque d'identité prévue à l'article 16, sera également porteur d'une carte d'identité spéciale munie du signe distinctif. Cette carte devra résister à l'humidité et être de dimensions telles qu'elle puisse être mise dans la poche. Elle sera rédigée dans la langue nationale, mentionnera au moins les nom et prénoms, la date de naissance, le grade et le numéro matricule de l'intéressé. Elle établira en quelle qualité il a droit à la protection de la présente Convention. La carte sera munie de la photographie du titulaire et, en outre, soit de sa signature, soit de ses empreintes digitales, soit des deux à la fois. Elle portera le timbre sec de l'autorité militaire.
La carte d'identité devra être uniforme dans chaque armée et autant que possible du même type dans les armées des Hautes Parties contractantes. Les Parties au conflit pourront s'inspirer du modèle annexé à titre d'exemple à la présente Convention. Elles se communiqueront, au début des hostilités, le modèle qu'elles utilisent. Chaque carte d'identité sera établie, si possible, en deux exemplaires au moins, dont l'un sera conservé par la Puissance d'origine.
En aucun cas, le personnel mentionné ci-dessus ne pourra être privé de ses insignes ni de sa carte d'identité ni du droit de porter son brassard. En cas de perte, il aura le droit d'obtenir des duplicata de la carte et le remplacement des insignes.
ARTICLE 41. - Le personnel désigné à l'article 25 portera, seulement pendant qu'il remplit des fonctions sanitaires, un brassard blanc portant en son milieu le signe distinctif, mais de dimensions réduites, délivré et timbré par l'autorité militaire.
Les pièces d'identité militaires dont ce personnel sera porteur spécifieront l'instruction sanitaire reçue par le titulaire, le caractère temporaire de ses fonctions et le droit qu'il a au port du brassard.
Donc on fait bien la difference
Cordialement
Pierre