Distribution de cigarettes anglaises

[Francois DARRIET]

Bonjour,

Encore une illustration "terrain" de 14-18.

Mon AGP a passé de long mois en Artois avec son 142 ème RTI.
Le 23 avril 1915 dans le secteur de Béthune, il relate l'approvisionnement de cigarettes anglaises par les troupes anglaises ; j'imagine que l'intendance française n'avait pas suivie :

"23 avril 1915- Visite à La Bourse. Page nous annonce que les Anglais m'ont adressé 500.000 cigarettes. J'en prends 1/2 pour mon Bataillon (il est le Chef du 3 ème Bataillon) et l'autre moitié aux 1er et 2ème Bataillon."

Question toute simple : 500.000 me parait un chiffre astonomique ! les poilus fumaient -il comme des pompiers ou est-ce un approvisionnement "normal" ?

Merci,
A vous lire.
Cordialement

[Stephan @gosto]

Bonjour,

Bah... 250.000 cigarettes pour un bataillon de +/- 1000 hommes, ça ne paraît pas astronomique au pompier que je suis...

En admettant que seuls 500 hommes fument dans le bataillon, cela ne fait finalement "que" 500 cigarettes pas tête... de pipe Soit l'équivalent d'un peu plus de deux cartouches... Il n'y avait pas de quoi tenir jusqu'à l'Armistice !!

Il n'est pas rare de lire dans les témoignages que les soldats fumaient beaucoup.

Amicalement,

Stéphan

[LABARBE Bernard]

Bonjour,
Oui bon... 500 par bonzomme... Moi avec le forum et MDH ça me dure 15 jours.
Mais beaucoup se les roulaient aussi (l'ennui... )
Je me souviens de mon GP qui faisait des tuyaux nickel, le papier était collé sur 1 mm à peine sans doute, et le paquet de gris avec un bout de carotte ou de patate dedans (pour garder l'humidité).

[Jean-Claude Poncet]

Bonjour,
La pipe était extrêmement répandue.
Le cigare était répandu mais aussi faisait partie du menu pour 14 juillet et nouvel-an.
La cigarette effectivement était très anglaise.
Voici le cadeau de la princesse Mary pour les troupes brittaniques.

Le Kronprinz avait offert une jolie pipe à son effigie aux soldats de son armée.
Cordialement
JCP.

[LABARBE Bernard]

Re, j'ai trouvé ça dans mes papiers:

1914: Pour les officiers, tabac "caporal" 20g par homme et par jour. Pour la troupe, tabac "de cantine" 15g/h/j. Le tabac "de cantine" est empaqueté par 100 g. Il ne correspond pas à un Nbre exact de rations. Pour éviter les complications d'écriture, il est délivré à raison d'un paquet pour 7 jours et par homme.
1915: Ration de tabac: 15g/h/j. Envoi tous les 10 jours. A partir d'août la ration passe de 15 à 20g.
1917: "Pour la première fois "de mémoire d'homme" le paquet de gris (40g) bouge. A partir du 1er janvier 17 il coûte 0,60 fr au lieu de 0,50. On fume de plus en plus et on produit faiblement." (Des prix étant cités, je suppose que j'avais trouvé ça dans "la vie des civils durant la grande guerre", j'ai la flemme de chercher...)

A vos calculettes pour comparer avec aujourd'hui... Poids/h/j et prix...

Mr Invité, trouvez-moi un fumeur qui vous dira que ça fait du bien pour la santé et faites-moi signe... Mais ce ne sera pas le débat ici, enfin pas pour moi.

[LABARBE Bernard]

Re,
Mr Invité merci pour votre tolérance.
Cela dit, si je claque de ça, faut pas voir que les dépenses comme on nous les assène à la télé. Car le choux-fleur du fumeur, ça dure pas 20 ans.
1- Extra pour ma caisse de retraite, vu qu' elle versera deux fois moins (et zéro pour les célibataires)
2- Extra pour la sécu. Car si mon espérance de vie est de 75 ou 80 ans (voire bien plus !) 15 ou 20 ans de frais en soins économisés ! Et oui, je me soigne jamais, mais imaginez que je sois un papi ake l'armoire à bloc de médic ?! Sans parler des frais d'hospitalisation pour autre chose ou de "maison de retraite" éventuellement, hein ?
J'oubliais les frais pour me transporter à Verdun en 2066, pour le 150ème anniversaire. Et oui, j'aurais 120 ans mais y'en a eu d'autres alors pourquoi pas moi ? Parce que je fume !
Quant aux taxes perçues par mon dealer l'état, je n'en parle pas !
Je suis donc un patriote !

[gerard mathern]

Bonjour,
Passionné, comme vous de tout ce qui concerne la Grande Guerre (en particulier les 158 et 217è RI), mes 2 GP s'y sont collés (et en sont revenus ), je suis aussi tabacologue.
Il faut savoir que les méfaits du tabac étaient totalement inconnus à cette époque, et même niés par la Faculté, jusqu'au milieu des années 50.
Il est vrai également que tout ce qui était destiné à remonter le moral des combattants était bon à prendre. Le tabac tue aujourd'hui 4 millions de personnes sur la planète par an (une belle guerre), mais les balles de Mauser, les 77 et autres mitrailleuses étaient plus rapides.
Ceux qui ont gagné le gros paquet, ce sont les cigarettiers (et l'Etat français par l'entremise de la SEITA à l'époque).
Donc, la distribution de tabac à l'époque ne doit pas nous apparaître comme répréhensible au titre de la santé publique. LA teneur en plomb était plus mortelle que la fumée de la "cousue main" des tranchées.

A ce propos, j'ai une question à poser :

Que signifie cette inscription apposée sur le mur de la caserne BAraguey d'Hilliers à Tours qui a vu partir le 66èRI le 2 aout 14, et scellée par les anciens du "Régiment sans tabac" ?

Merci et cordialement


G mathern

[francois noury]

Bonjour,

je signale juste qu'en 1986, lors de mon service obligatoire, je percevais par mois 20 paquets de cigarettes gratuitement. De même lorsque l'on avait une ration sur le terrain (dans une boîte en carton): s'y trouvait un paquet de cigarettes et une petite bouteille d'alcool.

Cordialement, François

[Stephan @gosto]

Bonjour,

Pour Bertrand : il semble que cela soit lié au refrain de ce régiment. De même, durant la guerre, le journal de tranchée du 66e était :



Amicalement,

Stéphan

[gerard mathern]

Merci pour le journél de tranchées. On ne peut malheureusement pas lire le texte du fait de la définition de la repro, mais vous parlez du "refrain du régiment", peut-être en avez-vous la teneur ?

Merci et cordialement.