Merci marc pour ton post.
Est ce que vous êtes du même avis?
Perso, j'ai du mal à croire qu'avec la "valse" des généraux qui a eu lieu, renvoyés à l'arrière pour '"incompétence" version Joffre, la promotion des colonels au grade de brigadier ait pu en laisser qqles uns avec leurs seuls cinq sardines pendant 4 ans.
Maurice
Dreyfus au 74 RI?
Re: Dreyfus au 74 RI?
Effectivement, tout est possible.
Ce qui m'avait intrigué dans son cas, c'est que tous les reportages que j'ai vus sur lui, comme tous les bouquins que j'ai lus, comme tous les liens qu'on trouve sur le net, nous parlent bien évidemment du "capitaine" Dreyfus, jusqu'à sa réhabilitation.
Sur cette période, il y a pléthore d'infos.
Mais ensuite, au mieux, on nous dit qu'il a été rappelé en 14, et qu'il a quitté l'armée en 18 avec le grade de colonel.
Aucune info sur ces 4 ans, aucune hypothèse -sinon sur ce topic
- sur cet avancement peu rapide.
Personnellement, j'étais enclin à penser qu'il avait été, d'une certaine manière, "sacqué".
Mais finalement, d'après ce que vous dîtes, ces cas de L-colonel ou colon qui, malgré la guerre et la valse des généraux, n'aurait pas accroché au moins 2 étoiles, serait quasi la règle, les promotions fulgurantes, genre Pétain ou Nivelle qui nous frappent étant plutôt exceptionnels.
Maurice
Ce qui m'avait intrigué dans son cas, c'est que tous les reportages que j'ai vus sur lui, comme tous les bouquins que j'ai lus, comme tous les liens qu'on trouve sur le net, nous parlent bien évidemment du "capitaine" Dreyfus, jusqu'à sa réhabilitation.
Sur cette période, il y a pléthore d'infos.
Mais ensuite, au mieux, on nous dit qu'il a été rappelé en 14, et qu'il a quitté l'armée en 18 avec le grade de colonel.
Aucune info sur ces 4 ans, aucune hypothèse -sinon sur ce topic
- sur cet avancement peu rapide.Personnellement, j'étais enclin à penser qu'il avait été, d'une certaine manière, "sacqué".
Mais finalement, d'après ce que vous dîtes, ces cas de L-colonel ou colon qui, malgré la guerre et la valse des généraux, n'aurait pas accroché au moins 2 étoiles, serait quasi la règle, les promotions fulgurantes, genre Pétain ou Nivelle qui nous frappent étant plutôt exceptionnels.
Maurice
Re: Dreyfus au 74 RI?
Un autre exemple :
SERRIGNY Bernard né en 1870 chef de bataillon le 3.12.1914, LT/C le 24.05.1916, colonel le 30.09.1917, GB en 1918
SERRIGNY Bernard né en 1870 chef de bataillon le 3.12.1914, LT/C le 24.05.1916, colonel le 30.09.1917, GB en 1918
Re: Dreyfus au 74 RI?
Bonjour,
En fait la promotion de Pétain n’est pas aussi exceptionnelle et sans la guerre il finissait colonel. Passer de colonel très ancien a général de division avec rang et appellation de corps d’armée est rapide mais sans plus.
Concernant Dreyfus son début dans les armées est moyen sans plus : 182 sur 236 à Polytechnique, 128 sur 235 à l’école d’application de l’artillerie et du génie ce qui ne le prédestinait pas a un avancement fulgurant. Ses notations mériteraient d’être étudiées de prés car ce que l’on en publie serait à l’aune des notations de l’armée actuelle moyennes sans plus.
Par contre son rang de sortie de l’école de guerre le classe dans les meilleurs 9/81 (ce qui montre d’ailleurs que tous les chefs de l’armée de l’époque ne sont pas systématiquement antisémites. ce classement lui permet effectivement d’espérer une progression honnête.
Au vu de la carrière avant l’AFFAIRE Dreyfus me semble être plus un technicien qu’un meneur (l’artillerie de l’époque fait partie des armes dites savantes) et il sert assez longtemps a Bourges au service pyrotechnique (jusqu'à son admission a l’école de guerre.
En 1906 réhabilite, chevalier de la légion d’honneur il reste en activité un an et prend sa retraite comme commandant le 3 aout 1907 et donc passe dans le cadre des officiers de réserve. Il sera rappelé au service ne 1914 comme commandant de réserve d’artillerie au camp retranche de Paris puis sera chef du parc d’artillerie de la 168 division d’infanterie en 1917 division avec laquelle il servira au chemin des dames puis a Verdun
Il finit la guerre comme lieutenant colonel de réserve grade qu’il obtient en 1918 ce qui n’est pas aussi surprenant qu’il y parait pour un officier qui en fait au vu de ces affectations ne devrait pas avoir obtenu de nombreux titres de guerre (blessures et citations) au camp de Paris il n’a pas eu l’occasion de combattre et un chef de parc d’artillerie était charge de la logistique de l’artillerie, stockage des munitions divisionnaires, récupération des canons défectueux qui y étaient répares par les ouvriers d’artillerie ou renvoyés vers l’arrière
La seule question serait la suivante : a-t-il été affecte dans ces postes par « vengeance », défiance ?ce n’est pas certain car en fait entre son arrestation en 1894 et sa reprise de service en 1914 il n’est en activité qu’un an et donc quelque soit ses qualités a pris du retard sur ses camarades qui en 1914 son sans doute chef de corps ou on déjà effectue leur temps de commandement et pour obtenir des postes de responsabilités il y avait les cadres de son grade plus jeunes que lui
On peut donc estimer que même avec une reconstitution de carrière en 1906 les jeux étaient déjà faits et il n’aurait sans doute jamais pu rattraper le temps perdu
En fait la promotion de Pétain n’est pas aussi exceptionnelle et sans la guerre il finissait colonel. Passer de colonel très ancien a général de division avec rang et appellation de corps d’armée est rapide mais sans plus.
Concernant Dreyfus son début dans les armées est moyen sans plus : 182 sur 236 à Polytechnique, 128 sur 235 à l’école d’application de l’artillerie et du génie ce qui ne le prédestinait pas a un avancement fulgurant. Ses notations mériteraient d’être étudiées de prés car ce que l’on en publie serait à l’aune des notations de l’armée actuelle moyennes sans plus.
Par contre son rang de sortie de l’école de guerre le classe dans les meilleurs 9/81 (ce qui montre d’ailleurs que tous les chefs de l’armée de l’époque ne sont pas systématiquement antisémites. ce classement lui permet effectivement d’espérer une progression honnête.
Au vu de la carrière avant l’AFFAIRE Dreyfus me semble être plus un technicien qu’un meneur (l’artillerie de l’époque fait partie des armes dites savantes) et il sert assez longtemps a Bourges au service pyrotechnique (jusqu'à son admission a l’école de guerre.
En 1906 réhabilite, chevalier de la légion d’honneur il reste en activité un an et prend sa retraite comme commandant le 3 aout 1907 et donc passe dans le cadre des officiers de réserve. Il sera rappelé au service ne 1914 comme commandant de réserve d’artillerie au camp retranche de Paris puis sera chef du parc d’artillerie de la 168 division d’infanterie en 1917 division avec laquelle il servira au chemin des dames puis a Verdun
Il finit la guerre comme lieutenant colonel de réserve grade qu’il obtient en 1918 ce qui n’est pas aussi surprenant qu’il y parait pour un officier qui en fait au vu de ces affectations ne devrait pas avoir obtenu de nombreux titres de guerre (blessures et citations) au camp de Paris il n’a pas eu l’occasion de combattre et un chef de parc d’artillerie était charge de la logistique de l’artillerie, stockage des munitions divisionnaires, récupération des canons défectueux qui y étaient répares par les ouvriers d’artillerie ou renvoyés vers l’arrière
La seule question serait la suivante : a-t-il été affecte dans ces postes par « vengeance », défiance ?ce n’est pas certain car en fait entre son arrestation en 1894 et sa reprise de service en 1914 il n’est en activité qu’un an et donc quelque soit ses qualités a pris du retard sur ses camarades qui en 1914 son sans doute chef de corps ou on déjà effectue leur temps de commandement et pour obtenir des postes de responsabilités il y avait les cadres de son grade plus jeunes que lui
On peut donc estimer que même avec une reconstitution de carrière en 1906 les jeux étaient déjà faits et il n’aurait sans doute jamais pu rattraper le temps perdu
Re: Dreyfus au 74 RI?
Un grand merci à tous et à pierreth1.
La réponse très circonstanciée que nous fait pierreth1, dans le contexte des autres réponses, me semble susceptible d'expliquer parfaitement la carrière de Dreyfus pendant la guerre de 14/18.
Cet officier avait malheureusement pris un retard qu'il pouvait difficilement combler.
Sans doute effectivement plus technicien qu'homme de terrain, on ne pouvait lui donner d'autres affectations que celles qu'il a eues qui, effectivement, ne pouvaient guère le mener aux "étoiles".
Quid d'ailleurs de la responsabilité qui n'aurait manqué d'être soulevée si Dreyfus, bombardé un peu vite général pour réparer le passé, mais sans l'expérience du commandement, avait commis une erreur?
Et même que n'aurait-on pas dit dans le contexte de l'époque s'il avait trouvé la mort sur le même front?
Finalement, cet homme aura durement payé la trahison d'un autre, car d'évidence sa carrière, retardée par l'affaire, ne pouvait être rattrapée.
La réponse très circonstanciée que nous fait pierreth1, dans le contexte des autres réponses, me semble susceptible d'expliquer parfaitement la carrière de Dreyfus pendant la guerre de 14/18.
Cet officier avait malheureusement pris un retard qu'il pouvait difficilement combler.
Sans doute effectivement plus technicien qu'homme de terrain, on ne pouvait lui donner d'autres affectations que celles qu'il a eues qui, effectivement, ne pouvaient guère le mener aux "étoiles".
Quid d'ailleurs de la responsabilité qui n'aurait manqué d'être soulevée si Dreyfus, bombardé un peu vite général pour réparer le passé, mais sans l'expérience du commandement, avait commis une erreur?
Et même que n'aurait-on pas dit dans le contexte de l'époque s'il avait trouvé la mort sur le même front?
Finalement, cet homme aura durement payé la trahison d'un autre, car d'évidence sa carrière, retardée par l'affaire, ne pouvait être rattrapée.
Re: Dreyfus au 74 RI?
Je signale à toutes fins utiles qu'une biographie d'Alfred Dreyfus vient d'être publiée chez Fayard. Je dis bien "biographie" et "Alfred Dreyfus": ce n'est pas un énième livre sur l'"Affaire" et le capitaine Dreyfus. Même si, évidemment, l'Affaire occupe une grande partie du livre. On y trouve de nombreux et longs développements sur sa vie avant ET après l'Affaire. Bonne lecture! Le livre est de Vincent Duclert.
Re: Dreyfus au 74 RI?
Je précise que si Dreyfus quitte l'armée, c'est à regret, car c'était sa vie; et son rêve était d'accéder aux hauts postes de l'Etat-major. Il était amer, car, contrairement à ce qu'on lit partout, la réhabilitation ne fut pas "pleine et entière". En effet, on n'a justement PAS reconstitué sa carrière: ses années de captivité n'ont pas été comptabilisées, contrairement à celles de Picquart qui termine général et même ministre de la Guerre. En 14, c'est Dreyfus qui demande à servire de nouveau. Tout cela et bien d'autres choses est parfaitement éclairé dans le livre précité.
Re: Dreyfus au 74 RI?
Ce livre est suceptible de m'intéresser, et je vais l'acheter au plus tôt.
Je te remercie Clémenti
Maurice
Je te remercie Clémenti
Maurice
Re: Dreyfus au 74 RI?
Bonjour à tous,
Durant la Grande Guerre, Alfred DREYFUS — né le 9 octobre 1859 à Mulhouse (Haut-Rhin), fils de Raphaël DREYFUS, négociant, et de Jeannette LIBMANN ; Alsacien ayant opté pour la nationalité française le 23 mai 1872 à Carpentras (Vaucluse) ; élève de l’École polytechnique en 1878 ; élève de l’École supérieure de guerre en 1890 — fut successivement :
— Mobilisé le 2 août 1914 en qualité de chef d’escadron de réserve et nommé adjoint au colonel commandant la zone Nord du Camp retranché de Paris ;
— Affecté au commandement du Parc d’artillerie de la 168e Division (20e Corps), le 30 janvier 1917 ;
— Nommé au commandement du Dépôt du Parc d’artillerie du 5e Corps d’armée, le 5 avril 1918 ;
— Promu lieutenant-colonel de réserve, le 28 septembre 1918.
Il sera placé en congé illimité de démobilisation sans solde le 25 janvier 1919.
V. ici :
—> http://www.culture.gouv.fr/LH/LH053/PG/ ... 61v001.htm
—> https://bibli-aleph.polytechnique.fr/F/ ... format=999
________________________
Bien amicalement à vous,
Daniel.