Bonsoir à tous,
Bonsoir Josette,
Voici une première bibliographie qui, j'espère, contiendra des éléments intéressants pour vous :
BÉRARD (Louis), « Le camouflage. Histoire d’une invention qui sauva les vies françaises par dizaines de milliers », in Almanach du Combattant, 1932.
BOUCHARD (Marie), « Bouchard et le camouflage pendant la guerre de 1914-1918 ». Bulletin de l’Association des Amis d’Henri Bouchard, n°41, 1991.
COMBA (Pierre), « Quelques réflexions au sujet des peintres et des dessinateurs dans les livres d'histoire sur 14-18 », in La Grande Guerre Magazine, n°24, juin 1999.
COMBA (Pierre), « A propos de "La guerre des peintres" », in La Grande Guerre Magazine, n°27, avril 2000.
COUTIN (Cécile), « Le camouflage pendant la Première Guerre mondiale », in Historiens et Géographes, n°321, décembre 1988 (1re partie) et n°322, mars-avril 1989 (2ème partie).
COUTIN (Cécile), « Le camouflage pendant la Première Guerre mondiale », in Militaria Belgica, 1995-1996.
COUTIN (Cécile), « L’apport des décorateurs et techniciens du théâtre aux techniques de camouflage en 1914-1918 ». Actes du colloque « Mimétismes, camouflages… Camouflage et trompe-l’œil en couleurs de la nature à l’homme », Le Havre, 9-11 novembre 1998.
GUIRAND de SCEVOLA, « Souvenirs du camouflage (1914-1918) », in Revue des Deux-Mondes, janvier 1950.
MACAIRE (Bernard), « Les camouflages utilisés par l’aviation allemande au cours de la Grande Guerre », in Pégase, n°48, décembre 1987.
VERLY (Marc), « La guerre et les peintres », in La Grande Guerre Magazine, n°26, janvier 2000.
Bien cordialement
Eric Mansuy
les camoufleurs
Re: les camoufleurs
Bonsoir Josette,
Avec un peu de retard je me permet d'apporter ma petite pierre à l'édifice :
Dans ses récits et dessins intitulés "MA GRANDE GUERRE" (éditions Larousse - BDIC), Gaston LAVY initialement affecté au 20eme Régiment d'Infanterie Territoriale évoque son passage dans une unité de camouflage en septembre 1916...
Je précise que début 1917 Gaston LAVY qui, dans le civil, était métreur en bâtiment et plutôt doué en dessin comme en atteste son ouvrage, a fait plusieurs propositions de camouflage antiaérien poliement rejeté par le Ministère de la Guerre. Il pensait ainsi, d'ailleurs très naïvement, pouvoir s'attirer des faveurs et sortir de sa condition de soldat usé par la longueur du conflit...
Voilà, c'est dit
Amic@lement !!!
Lionel
Avec un peu de retard je me permet d'apporter ma petite pierre à l'édifice :
Dans ses récits et dessins intitulés "MA GRANDE GUERRE" (éditions Larousse - BDIC), Gaston LAVY initialement affecté au 20eme Régiment d'Infanterie Territoriale évoque son passage dans une unité de camouflage en septembre 1916...
Je précise que début 1917 Gaston LAVY qui, dans le civil, était métreur en bâtiment et plutôt doué en dessin comme en atteste son ouvrage, a fait plusieurs propositions de camouflage antiaérien poliement rejeté par le Ministère de la Guerre. Il pensait ainsi, d'ailleurs très naïvement, pouvoir s'attirer des faveurs et sortir de sa condition de soldat usé par la longueur du conflit...
Voilà, c'est dit

Amic@lement !!!
Lionel
- Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: les camoufleurs
Bonsoir à toutes et à tous,
En faisant un peu de rangement j'ai retrouvé une revue mise de côté et qui "parlait camouflage".
" Bariolé ou uni ? Taches vertes, noires, beiges ou marron ? A chacun sa couleur, son motif, et sa coupe.....
Tout est question de couleurs et de taches mais avant tout d'art et d'histoire.
Celle-ci commence sur un champ de bataille près de Pont-à-Mousson, lors de la 1ére GM. L'armée allemande est stoppée dans son avancée sur le front de l'Est de la France. Débute alors une guerre de position et de tranchées où les technologies et les stratégies militaires vont évoluer rapidement. L'aviation et les prises de photos aériennes permettent de repérer les hommes et le matériel à terre. Lucien-Victor Guirand de Scévola, alors maréchal des logis dans l'armée française, remarque à chaque fois que sa pièce d'artillerie tire, les Allemands la repèrent et la bombardent. L'homme, artiste-peintre dans le civil, a côtoyé les cercles des artistes impressionnistes et ceux plus avant-gardistes du cubisme. Plutôt que de décomposer pour recréer leur objet, les cubistes français s'appuient sur l'architecture de leur sujet pour en dégager une ligne simple, rationnelle et construite. Guirand de Scévola va se servir de cette démarche pour déformer sa pièce d'artillerie et la camoufler. Il peint une grande bâche de raphia et la couvre de ces fameuses taches de couleurs irrégulières de façon à briser les lignes droites et régulières du canon. Les teintes se fondent avec celles de la nature environnante, et les motifs modifient la forme réelle de l'objet.
Son idée présentée et testée est adoptée par l'Etat-Major comme une nouvelle stratégie dans cette guerre: le camouflage."
(à suivre)
Cordialement.
Jean RIOTTE.
En faisant un peu de rangement j'ai retrouvé une revue mise de côté et qui "parlait camouflage".
" Bariolé ou uni ? Taches vertes, noires, beiges ou marron ? A chacun sa couleur, son motif, et sa coupe.....
Tout est question de couleurs et de taches mais avant tout d'art et d'histoire.
Celle-ci commence sur un champ de bataille près de Pont-à-Mousson, lors de la 1ére GM. L'armée allemande est stoppée dans son avancée sur le front de l'Est de la France. Débute alors une guerre de position et de tranchées où les technologies et les stratégies militaires vont évoluer rapidement. L'aviation et les prises de photos aériennes permettent de repérer les hommes et le matériel à terre. Lucien-Victor Guirand de Scévola, alors maréchal des logis dans l'armée française, remarque à chaque fois que sa pièce d'artillerie tire, les Allemands la repèrent et la bombardent. L'homme, artiste-peintre dans le civil, a côtoyé les cercles des artistes impressionnistes et ceux plus avant-gardistes du cubisme. Plutôt que de décomposer pour recréer leur objet, les cubistes français s'appuient sur l'architecture de leur sujet pour en dégager une ligne simple, rationnelle et construite. Guirand de Scévola va se servir de cette démarche pour déformer sa pièce d'artillerie et la camoufler. Il peint une grande bâche de raphia et la couvre de ces fameuses taches de couleurs irrégulières de façon à briser les lignes droites et régulières du canon. Les teintes se fondent avec celles de la nature environnante, et les motifs modifient la forme réelle de l'objet.
Son idée présentée et testée est adoptée par l'Etat-Major comme une nouvelle stratégie dans cette guerre: le camouflage."
(à suivre)
Cordialement.
Jean RIOTTE.
- Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: les camoufleurs
Re-,
(suite et fin)
" Une première équipe de "camoufleurs" se met en place dès le 12 février 1915, d'autres vont suivre rapidement. Dans un premier temps, Guirand de Scévola recrute essentiellement des peintres et artistes proches du mouvement cubiste, comme Fernand Léger et André Mare. Ils ont la capacité "par leur vision très spéciale, de dénaturer n'importe quelle forme", écrira Scévola dans ses mémoires. Ils peignent à même le matériel ou sur des toiles avec comme règle de base de casser les formes. L'emploi de trois tons différents, vert-olive, brun-rouge et ocre-jaune permet, entre autres, d'atteindre ce résultat.
Le phénomène va prendre une telle ampleur que de nombreux ateliers vont être créés au cours des années 1915 et 1916. En moins d'un mois un atelier peut fournir près de sept-cents cache-canons, 180.000 m² de toiles bariolées, 450.000 m² de treillis métalliques.
Bientôt chaque armée engagée dans ce conflit utilise les techniques du camouflage à la française.
Cette stratégie de dissimulation va être poussée à son maximum. On ne se contente plus de peindre des toiles et des canons, on crée des arbres observatoires, des monuments truqués et on tresse des grands filets de raphia
qui modifient les perspectives. En France, beaucoup d'artistes, menuisiers, charpentiers, tôliers, ajusteurs, mécaniciens sont rappelés du front. C'est le cas pour Georges Braque, Joseph Pinchon (le créateur de Bécassine) ou encore le Mime Séverin. Sans doute fallait-il avoir l'âme créatrice et artistique pour dissimuler à l'oeil ennemi bâtiments, moyens de transmission, chars et pièces d'artillerie. Pablo Picasso semble en tous les cas persuadé de l'origine du camouflage, lorsque voyant passer des canons camouflés sur le boulevard Raspail, il s'exclame: "C'est nous qui avons fait cela !" Que dirait-il aujourd'hui?"
Sources: Bulletin d'information de l'A.G.P.M. -Avril 2007 - n° 231 - Extrait de l'article de Nadège Cauchois "La mode au garde-à-vous ! jungle urbaine ou camouflage.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
(suite et fin)
" Une première équipe de "camoufleurs" se met en place dès le 12 février 1915, d'autres vont suivre rapidement. Dans un premier temps, Guirand de Scévola recrute essentiellement des peintres et artistes proches du mouvement cubiste, comme Fernand Léger et André Mare. Ils ont la capacité "par leur vision très spéciale, de dénaturer n'importe quelle forme", écrira Scévola dans ses mémoires. Ils peignent à même le matériel ou sur des toiles avec comme règle de base de casser les formes. L'emploi de trois tons différents, vert-olive, brun-rouge et ocre-jaune permet, entre autres, d'atteindre ce résultat.
Le phénomène va prendre une telle ampleur que de nombreux ateliers vont être créés au cours des années 1915 et 1916. En moins d'un mois un atelier peut fournir près de sept-cents cache-canons, 180.000 m² de toiles bariolées, 450.000 m² de treillis métalliques.
Bientôt chaque armée engagée dans ce conflit utilise les techniques du camouflage à la française.
Cette stratégie de dissimulation va être poussée à son maximum. On ne se contente plus de peindre des toiles et des canons, on crée des arbres observatoires, des monuments truqués et on tresse des grands filets de raphia
qui modifient les perspectives. En France, beaucoup d'artistes, menuisiers, charpentiers, tôliers, ajusteurs, mécaniciens sont rappelés du front. C'est le cas pour Georges Braque, Joseph Pinchon (le créateur de Bécassine) ou encore le Mime Séverin. Sans doute fallait-il avoir l'âme créatrice et artistique pour dissimuler à l'oeil ennemi bâtiments, moyens de transmission, chars et pièces d'artillerie. Pablo Picasso semble en tous les cas persuadé de l'origine du camouflage, lorsque voyant passer des canons camouflés sur le boulevard Raspail, il s'exclame: "C'est nous qui avons fait cela !" Que dirait-il aujourd'hui?"
Sources: Bulletin d'information de l'A.G.P.M. -Avril 2007 - n° 231 - Extrait de l'article de Nadège Cauchois "La mode au garde-à-vous ! jungle urbaine ou camouflage.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Re: les camoufleurs
Bonsoir à tous,
Petit supplément bibliographique :
Ministère de la Guerre : (secret marqué en diagonale), Instruction sur le camouflage en 2 parties, le texte avec croquis 67 pages; les planches avec de nombreuses photos et croquis, Paris, Imprimerie Adrien Maréchal, 1918. Sur chaque page de couverture le texte suivant : Cette intruction préparée pa la Section d'd'2tude de Camouflage, de la direction des Inventions des Études et des Expériences techniques (Ministère de l'Amement et des Fabrications de guerre), a été soumise à l'examen de la Commission Centrale du Génie et du Général Commandant en chef des Armées du Nord et du Nord-Est, et approuvé par le Ministre de la Guerre à la date du 2 avril 1918.
Bien cordialement, Caballero
Petit supplément bibliographique :
Ministère de la Guerre : (secret marqué en diagonale), Instruction sur le camouflage en 2 parties, le texte avec croquis 67 pages; les planches avec de nombreuses photos et croquis, Paris, Imprimerie Adrien Maréchal, 1918. Sur chaque page de couverture le texte suivant : Cette intruction préparée pa la Section d'd'2tude de Camouflage, de la direction des Inventions des Études et des Expériences techniques (Ministère de l'Amement et des Fabrications de guerre), a été soumise à l'examen de la Commission Centrale du Génie et du Général Commandant en chef des Armées du Nord et du Nord-Est, et approuvé par le Ministre de la Guerre à la date du 2 avril 1918.
Bien cordialement, Caballero
Caballero
Re: les camoufleurs
Bonjour à tous,
J'ai un numéro de militaria traitant de ce sujet.
Je peux le scanner des mon retour de vacances mi aout.
Cordialement
François
J'ai un numéro de militaria traitant de ce sujet.
Je peux le scanner des mon retour de vacances mi aout.
Cordialement
François
"le passé est la mémoire du futur" P.Valéry