Bonjour à toutes et tous
Suite de la présentation du soldat évoqué ci-dessus :
Pierre Hoff (à l’état-civil), né en 1873 à Styring-Wendel, a passé son enfance et son adolescence dans cette commune de la partie de la Lorraine annexée par l’Allemagne. Sa famille s’installa ensuite à Génibois, lieu-dit de la commune de Joeuf, en Lorraine demeurée française (actuellement Meurthe-et-Moselle).
Suivant l’exemple d’un oncle et de deux de ses cousins germains, il décida d’entrer au Noviciat de l’Institut St Jean-Baptiste de la Salle, ce qui le conduisit à Longuyon, à Soissons, puis à Reims, ville qu’il chérissait.
Devenu
Frère Arateur-Gabriel, c’est à Reims surtout qu’il donna sa pleine mesure comme enseignant chrétien. Ce Frère des Ecoles Chrétiennes n’était pas prêtre (ce qui a été indiqué par erreur sur sa première croix tombale, à Esnes), mais religieux, tenu de respecter les « promesses » (ou vœux) qu’il faisait.
En juillet 1914, à presque 41 ans, il fut mobilisé et affecté à une équipe de brancardiers de compagnie, sous son véritable patronyme : Pierre Hoff.
En juillet 1915, il entrevit la possibilité (tout en étant soldat) de faire encore de l’apostolat à la manière des Frères des Ecoles Chrétiennes, et ce, en faisant « l’école aux petits alsaciens » puisqu’il connaissait bien la langue allemande. Il en fit donc la demande officielle, mais fut appelé par son Commandant, qui l’interrogea.
Le 23 septembre 1915 (et c’est là l’explication de sa
troisième identité), il écrivit notamment :
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Le 21 février 1916 se déclencha l’offensive contre Verdun.
L’écouteur Hottier (en vérité, on pourrait dire : l’agent de renseignements Hottier) avait pu faire connaître à ses chefs le jour et l’heure où le déclenchement devait se produire.
Il prit part à l’action au bois des Caures.
Une nouvelle note au rapport demandant des hommes pour faire la classe aux petits alsaciens, l’interprète Hottier tenta à nouveau sa chance. Mais son rêve ne se réalisa pas.
Il continuait à aller à des postes d’écoute, perfectionnait les installations, formait des élèves écouteurs et était tenu en grande estime par ses chefs.
A quelqu’un qui le félicitait d’avoir obtenu la Croix de Guerre, il rétorqua :
"J’ai la Croix de Guerre, oui, mais je crois que j’aurai bientôt une croix de bois".
Le 31 août 1916 (sa dernière lettre), il écrivit à son directeur :
"Demain, je retourne à la cote 304, aurai-je du succès ? J’en doute. C’est un coin assez mauvais."
Cette cote 304 devait devenir en fait son calvaire.
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Le 7 septembre 1916, le Commandant de l’Etat-Major de la 2ème Armée annonça la mort de
Pierre Hottier (Hoff), tué le 3 septembre d’une balle dans la tête, alors qu’il se trouvait dans une tranchée de première ligne où l’appelait son service. Sa mort fut instantanée.
Bien amicalement
Achache et Mounette
[:achache:1] [:mounette_girl]
"Tes yeux brillaient moins aujourd'hui /Dis-moi, dis-moi pourquoi chère âme /Dis-moi quel chagrin, quel ennui /Mettait un voile sur leur flamme." - Sergent Ducloux Désiré, dit Gaston - 146° RI