23eme RI 24 juillet 1915

Parcours individuels & récits de combattants
mathilde L
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Re: 23eme RI 24 juillet 1915

Message par mathilde L »

Bonsoir Jean-Michel,

Mon arrière grand-père s'appelait alfred-Ernest Corretel.
Je vous remercie vraiment pour votre mail, et ce quel que soit le résultat de la recherche.
A bientôt
Mathilde
matlec
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Achache
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Re: 23eme RI 24 juillet 1915

Message par Achache »

Bonsoir,
et bienvenue, Matilde, sur ce Forum
Fontanelle. Mon arrière-grand-père est mort au bois de Martignon je crois.Il est écrit sur son registre matricule (que j'ai découvert grâce à votre memento, merci!) qu'il y est inhumé.
Pour info; vous avez le relevé du cimetière de la Fontenelle ici:

http://www.memorial-genweb.org/~memoria ... table=bp03

et quelques photos là:

pages1418/Pages-memoire-necropoles-MPLF ... htm#t12513

Bien à vous,

[:achache:1]

Ah, le temps que je rédige, je n'avais pas vu que vous donniez le nom qui vous intéresse; du coup c'est Jean Miche :hello: qui l'a trouvé...
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
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jbraze
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Re: 23eme RI 24 juillet 1915

Message par jbraze »

Bonsoir à tous,
Bonsoir Mathilde,

Pour trouver votre livre dans une bibliothèque en France, voyez ici :
http://www.ccfr.bnf.fr/portailccfr/servlet/LoginServlet

Bonnes recherches !

Bien cordialement,

Jean-Baptiste.
"D'autres heures naîtront, plus belles et meilleures / La victoire luira sur le dernier combat / Seigneur, faites que ceux qui connaîtront ces heures / Se souviennent de ceux qui ne reviendront pas"
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
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JeanMiche
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Re: 23eme RI 24 juillet 1915

Message par JeanMiche »

Re, Mathilde,

Pour votre information, votre ancêtre est inhumé au cimetière de la Fontenelle sous la stèle n° 162.

Image

Reste maintenant à trouver le forumeur photographe...

Si vous désirez une photo de la tombe, le mieux serait d'ouvrir un nouveau sujet (en haut à droite) dans la rubrique "soldats de la Grande Guerre" en exposant votre problème. Vous aurez là une plus grande chance d'être lue car vous êtes ici en fin de discussion et moins de personnes s'y attardent.

Bien à vous Jean Michel
Cordialement Jean Michel
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Eric Mansuy
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Re: 23eme RI 24 juillet 1915

Message par Eric Mansuy »

Bonjour à tous,
Bonjour Mathilde,

Voici qui devrait vous permettre de localiser le cimetière de Martignon, premier lieu d'inhumation d'Alfred Ernest Corretel :

Image

Pour les témoignages, à suivre...

Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
gaultier
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Re: 23eme RI 24 juillet 1915

Message par gaultier »

Chers tous,

Je suis ému de voir la gentilesse avec laquelle vous répondez aux interrogations de Mathilde. Vraiment épatants !
Chapeau à tous
Gaultier
Gaultier
Merci aux Anciens
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Eric Mansuy
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Re: 23eme RI 24 juillet 1915

Message par Eric Mansuy »

Bonsoir à tous,

Voici donc, comme promis, un premier témoignage sur les journées les plus agitées de l’été 1915 au Ban-de-Sapt, à savoir les 22-23 juin, 8 juillet et 24 juillet.

« 22 juin : nous partons pour travailler au bois Palon à 5 heures du matin où nous transportons de gros arbres pour faire des blockhaus. A 2 heures du soir, les boches commencent un bombardement comme jamais je n’en ai entendu. A 4 heures, nous partons pour Saint-Jean-d’Ormont sous une vraie pluie d’obus, mais, arrivé vers une batterie d’artillerie, la route est coupée par un feu de barrage que font les boches pour empêcher l’arrivée des renforts. On trouve un petit abri dans un bois où nous restons près de 3 heures mais la place n’est plus tenable et après 4 ou 5 tentatives de passer sous les obus, on part résolument sous les balles et les obus, il y a un obus qui coupe un arbre et on voulait se sortir de dessous l’arbre qui tombait, on marchait sur l’obus qui n’avait heureusement pas éclaté. On est presque fou de terreur et on s’égare mais il était dit que nous devions arriver tous les quatre et nous ne pouvions pas aller vite car il y avait un musicien qui avait le nez (…). Nous arrivons à la tombée de la nuit et repartons chercher les blessés de suite. Malgré que nous n’ayons rien mangé aujourd’hui, nous n’avons pas faim, il n’y a plus que les nerfs qui nous soutiennent. Plus de 10 000 obus sont tombés sur le mamelon de la Fontenelle et le 1er bataillon est presque anéanti. Les boches ont avancés sous leur feu et en tournant la position par la gauche ; ils ont réussis à prendre 4 tranchées successives. Mais il n’y a plus que des trous et des fils de fer arrachés et c’est là dedans que toute la nuit nous arrachons les blessés sous les obus.

23 juin : à minuit, les batteries françaises tapent pour la contre-attaque. C’est un bombardement effroyable. Nous rencontrons le 37ème colonial, le 357ème d’infanterie, le 43ème et le 115ème territorial qui montent, en tout, 4 000 hommes dont la moitié de territoriaux. A 2 heures ½ du matin, les coloniaux reprennent les positions perdues au bois Martignon et y font 126 prisonniers, et à la Fontenelle, 15 autres mais tout n’est pas repris et toute la journée, notre artillerie continue la danse et nous continuons sous la pluie à transporter des blessés. Nos pertes sont terribles parmi les brancardiers, il y en a une dizaine, et plus de 1 000 tués, blessés ou prisonniers. Le commandant du 1er bataillon ainsi que la capitaine GAILLARD de la C.H.R. qui l’avait remplacé, sont tués, plus de 10 officiers sont tombés. Il y a 5 mitrailleuses qui ont été enterrées par les obus ainsi que lance-bombes et grenades, sont entre leurs mains et la nuit, tous les blessés sont enlevés, on peut se reposer.

8 juillet : le matin, le colonel et un capitaine du 133ème arrivent et nous mettent à la porte de notre poste téléphone, et il faut rester à leur disposition pour réparer les lignes. L’attaque doit être aujourd’hui mais nous ignorons l’heure.
Tout à coup, à 15 heures, on se croit transporté en enfer, plus de 100 obus à la minute, arrivent sur les boches, alors ils répondent de leur mieux ; c’est terrible, on dirait que la terre remue et que tout va s’effondrer, et tout ceci dure pendant 3 heures qui semblent des siècles. A 6 heures, nous avançons mais il n’y a pas de résistance car tout est englouti chez les boches et il ne reste que quelques cadavres et des trous énormes, en peu d’instant, toute la Fontenelle est prise et leur faisons 800 prisonniers.
Pendant ce temps, j’ai été obligé de réparer plusieurs lignes coupées. Il fallait circuler dans des boyaux qui étaient encombrés par la troupe. Trois téléphonistes ont été tués pendant la soirée et je suis tout épaté de me retrouvé vivant le lendemain à l’aube.

24 juillet : le beau temps est revenu. Nous partons à 3 heures pour le poste de secours qui est aux tranchées. A 4 heures, l’artillerie ouvre le feu mais les boches devaient être prévenu car leur feu est presque égal au notre. Nous restons donc pendant 3 heures dans cet enfer qui est impossible à décrire puis en rien de temps, les tranchées boches sont enlevées et nos troupes se terrent à leur endroit qui leur étaient désigné à l’avance.
Pendant ce temps, nous partons aussi de l’avant et à travers la mitraille, nous ramassons pendant toute la nuit, les blessés qui sont éparpillés un peu de partout sur le champ de bataille. Malheureusement, un musicien, Michet de Bourg est blessé grièvement au ventre par un éclat d’obus.
Tout a bien réussi et nous avons pris toutes les tranchées qui étaient désignées à l’avance et nous faisons plus de 830 boches prisonniers.

25 juillet : il faut aujourd’hui s’occuper des morts que nous identifions et enterrons par une pluie torrentielle et toujours avec accompagnement de marmites. Pendant toute la nuit, nous continuons le transport des morts à travers les tranchées conquises.

26 juillet : le total des tués s’élève à 150 dont beaucoup sont dans un état lamentable, c’est un vrai carnier humain. Nous creusons de grandes fosses et après identification, nous terminons le travail dans la soirée. Je suis mort de fatigue. » (un musicien anonyme du 23e R.I.)

Bien cordialement (et merci à Hervé !),
A suivre…

Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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pierret
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Re: 23eme RI 24 juillet 1915

Message par pierret »

Bonsoir Mathilde,
Bonsoir à vous tous et plus particulièrement à Eric Mansuy.

Ces quelques lignes, extraites de l'historique du 23ième RI et qui relatent les combats le 24 juillet à La Fontenelle.

"Pour rétablir notre situation dans la région de La Fontenelle et y reprendre l'ascendant sur l'ennemi, il devenait nécessaire, après les combats des 22 et 23 juin, de monter une nouvelle opération mettant en oeuvre des effectifs plus importants et des moyens plus puissants. Le commandement s'y résolut et l'on commença, sans tarder, la préparation de l'action offensive qui devait nous rendre la possession du terrain perdu et mettre celui-ci pour l'avenir, à l’abri d'une nouvelle tentative de l'ennemi.

Ce double but fut atteint par les opérations des 8 et 24 juillet ; à la première, le 23e ne participa que par son chef (le lieutenant-colonel Sohier), qui dirigea, avec bonheur, l'attaque de gauche sur la cote 627 et par sa 10ième compagnie qui couvrit avec habileté le flanc de l'attaque de droite ; la seconde, brillamment exécutée par la plus grande partie du Régiment, a valu à celui-ci sa première citation à l'Ordre de l'Armée.

L'opération du 8 juillet nous avait remis en possession de la cote 627 ; mais on se rendait compte que, pour atteindre entièrement le but indiqué plus haut, il était nécessaire de prononcer une nouvelle attaque portant nos lignes nettement au delà des dernières pentes de la cote 627, sur lesquelles l'ennemi était encore accroché.

Tel fut le but de l'opération du 24 juillet, dont l'exécution fut encore confiée au lieutenant-colonel Sohier, et à laquelle prirent part :
- 7 compagnies du 23ième RI. (2e et 3e bataillons) ;
- Le groupe cycliste de la 6e D. C
- 1 compagnie du 133ième RI
- 1 compagnie du 43ième RIT.

Le terrain sur lequel allait se dérouler l'action était constitué par les flancs est et sud-est de la hauteur 627, dénudée dans sa partie haute que nous occupions, mais partiellement boisée sur les pentes qui s'abaissent assez brusquement, au nord, vers la route Moyenmoutiers-Launois, à l'est, sur le village de Launois, au sud, vers le vallon de Frabois.

Les positions allemandes à enlever étaient établies, autour et en avant du village de Launois, sur les dernières pentes de la hauteur 627.

Trois groupes d'attaque furent constitués :
- A gauche, quatre compagnies du 3ième bataillon du 23ième R.I., sous le commandement du chef de bataillon Bonnotte.
- Au centre, quatre compagnies du 2ième bataillon du 23ième et une compagnie du 133ième sous le commandement du chef de bataillon Rotilet.
- A droite, le groupe cycliste de la 6e D.C. sous les ordres du capitaine Marmier.

Les parallèles de départ étaient établies sur la ligne Crête 627 (bois Martignon, ferme de Fayemont), Battant de Bourras.

Les objectifs finaux à atteindre étaient respectivement les trois groupes de maisons (nord, central et sud) de l'agglomération de Launois, transformés par l'ennemi en trios puissants centres de résistance.

La préparation d'artillerie commence le 24 juillet à 16 heures ; les Allemands ripostent violemment.

A 18 h.22, soit 8 minutes avant l'heure fixée pour le débouché de l'attaque, l’ennemi exécute un tir de barrage d'une violence inouïe ; les obus fusants de 150 tombent comme grêle ; une compagnie du 2ième bataillon perd tous ses officiers et ses sous-officiers.

Malgré l'intensité soutenue du bombardement, le lieutenant-colonel Sohier ordonne l'exécution de l'attaque qui se produit exactement à l'heure fixée (18h30) avec un élan magnifique, au milieu d'une pluie de shrapnells.

A gauche, les 9e et 12e, compagnies du 23e, malgré des pertes sérieuses, atteignent rapidement leurs objectifs ; la 10ième compagnie, chargée du nettoyage des tranchées dépassées par la 1ière ligne, doit livrer un combat acharné pour remplir sa mission, elle l'exécute entièrement cependant et capture de nombreux prisonniers et plusieurs mitrailleuses.

Au centre, même rapidité d'exécution : les 5ième et 6ième compagnies du 23ième bondissent de la tranchée de départ sous une pluie de fer et sous le tir ajusté de deux mitrailleuses allemandes restées intactes.

D'un seul élan, la 1ière ligne atteint les maisons du groupe central de Launois et s'en empare. Une section de la 5ième compagnie continue même son mouvement jusqu'à l'église de Launois.

Le bataillon lui aussi fait de nombreux prisonniers et enlève deux mitrailleuses et un matériel considérable.

L'attaque de droite se heurte à des fils de fer non détruits et reste en butte à un feu intense d'artillerie et de mitrailleuses ; les porteurs de, cisailles sont tués, les pertes sont très sévères. Le Commandant de cette colonne d'attaque cherche alors, à tourner l'obstacle par la droite, en engageant vers les maisons sud de Launois une unité réservée de son groupe cycliste. L'opération est couronnée de succès et le centre de résistance allemand se trouve bientôt encerclé de tous côtés.

A minuit, tous les objectifs sont atteints et le 25 juillet à 7 heures, les défenseurs du centre de résistance, étroitement investi par le groupe cycliste, se constituent prisonniers.

L'opération a donc pleinement réussi ; désormais la possession de la crête 627 est définitivement assurée et la position de La Fontenelle restera intacte entre nos mains jusqu'à la fin de la guerre.

En abordant les lignes ennemies avec un entrain magnifique, le 23e a établi sa réputation de Régiment d'attaque ; il en est récompensé par une Citation à l'Ordre de l'Armée, premier fleuron de sa couronne de gloire.

Ordre de la VIIe Armée, n° 53, du 5 août 1915.
Le 23e RI. sous les ordres du lieutenant-colonel Sohier, chargé d'enlever une position puissamment fortifiée s'est précipité sur les tranchées ennemies à travers des tirs de barrage extrêmement violents de l'artillerie adverse; dans son ardeur a même dépassé les objectifs qui lui étaient fixés;.s'est rendu maître en quelques minutes de l'organisation ennemie, faisant plus de 800 prisonniers dont 11 officiers et s'emparant d'un butin considérable dont 6 mitrailleuses a maintenu, tous ses gains malgré un violent bombardement.

Les pertes subies par le Corps sont malheureusement élevées, elles s'élèvent à :
Officiers . . . 2 Tués ......8 Blessés (dont le chef de bat. Roullet).
Hommes de troupe ….68 Tués ….262 Blessés"




Ces quelques lignes, extraites de l'historique du 133° RI et qui relatent, elles aussi, les combats le 24 juillet à La Fontenelle.

"Notre attaque du 8 juillet avait formé dans les lignes allemandes, à l'endroit dit point M, au croisement de la route Launois-Moyenmoutiers et du chemin Launois-La Fontenelle, un saillant très prononcé, et cette position entourée de trois côtés par l'ennemi était très pénible à maintenir. D'ailleurs, entre ce point et Battant-de-Bourras, les Allemands occupaient encore d'importants ouvrages. Une nouvelle attaque fut donc décidée dans le but de les rejeter sur Launois et d'élargir notre front sur les pentes sud-est de la cote 627.

Le 23 juillet, le 1er bataillon occupait les tranchées dans le secteur route de Launois-Bois Martignon. En vue de l'attaque qui devait avoir lieu sur le bois Caduc-Launois, les 2ième et 3ième bataillons, cantonnés à Saint-Jean d'Ormont et à Robache, montèrent également en ligne comme troupes de réserve.

Le temps était épouvantable. Depuis plusieurs jours une petite pluie fine, qui ne cessait de tomber, avait transformé le grès rouge de ce terrain imperméable, en un bourbier fangeux. Chaque trou était une mare; les tranchées s'effondraient, et, n'ayant plus d'écoulement, s'emplissaient d'eau. Il eût été impossible d'attaquer dans de telles conditions. Aussi l'opération fut-elle remise au lendemain. Le 24, il pleuvait toujours ! Les hommes étaient entassés dans les parallèles, la toile de tente sur la tête, courbant l'échine sous cette pluie qui les pénétrait et les glaçait.

La préparation d'artillerie commença cependant. Tous les calibres y prenaient part, depuis les mortiers de 220 jusqu'aux obusiers de 58. Du pic d'Ortomont et du bois des Faîtes, le Boche répondait de toutes ses pièces, et bientôt la cote 627 disparut sous un nuage de fumée. L'ennemi était-il donc averti de notre attaque ? Un 210 écrasa dans Daubard l'entrée d'une sape où s'était réfugiée une demi-section de la 2ième compagnie. On se précipita pour dégager les malheureux. A 18 heures, alerte ! L'ennemi venait de sortir de ses tranchées, face à la ligne Daubard-La Faucheuse, et semblait vouloir nous attaquer. Mais, gêné par notre barrage d'artillerie, il s'empêtra dans ses fils de fer et pataugea dans les trous d'obus, sans arriver à progresser sensiblement. Finalement il dut regagner ses parallèles de départ. Presque aussitôt, de longues colonnes de fumée s'élevèrent le long de notre front. Avec des charges allongées de pétard, nous faisions sauter des brèches dans nos chevaux de frise.

L'attaque fut déclenchée à 18 heures 15. En première ligne se trouvaient le 23ième R. I., le 13ième bataillon de chasseurs cyclistes et des éléments volontaires du 43ième territorial. Le 133ième était en réserve : il occupa sans trop de difficulté les tranchées qui lui étaient assignées et les nettoya, y faisant environ 150 prisonniers, dont 1 officier. Un peloton de la 10ième fut appelé pour boucher un trou qui s'était formé entre la 5ième compagnie du 23ième R. I. et les chasseurs cyclistes, vers les maisons au sud de Launois. A 19 heures 30, la 12ième compagnie fut envoyée à Drogan, et la 11ième au bois Caduc, pour aider à l’organisation de la ligne de défense établie par le commandant Roullet, du 23ième. Le lendemain, le 23ième descendait au repos, et le 3ième bataillon du 133ième renforcé d’une compagnie du 23ième qui n'avait pas pris part à l'attaque et d'une compagnie du 43ième territorial, recevait mission de garder et d'organiser la position conquise.

L’attaque, largement poussée sur Launois et au sud-est de la cote 627, avait complètement réussi. La presque totalité des troupes d'assaut ennemies - près de 800 hommes - n'ayant pas eu le temps de se retirer, tomba entre nos mains. Cette série d'attaques établissait, d'une façon définitive, notre prédominance dans le Ban-de-Sapt. Le Boche était définitivement muselé dans ce secteur, et, sauf des bombardements d'une violence rageuse pour nous empêcher d'organiser la position, il ne tenta aucune réaction après ce dernier combat. C'était l'aveu de son impuissance."




J'ai regardé également dans le livre de Dominique Saint Pierre "La Grande Guerre entre les lignes" ce que Joseph Saint Pierre, médecin au 23ième RI écrivait dans ses carnets.

Le 22 juillet Joseph Saint Pierre était hospitalisé à Epinal et le 24 juillet, il écrit "on me demande de soigner des blessés arrivant de La Fontenelle où la contre attaque a réussi . . . je n'en ai pas la force . . ."



Bien cordialement

Jean-Louis Pierret
133° RI "Les Lions du Bugey"
"Pas s'en faire, pas s'en fichtre .... Le Lion atteint toujours sa proie"
mathilde L
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Re: 23eme RI 24 juillet 1915

Message par mathilde L »

Bonsoir à tous,

Merci à Jerôme,Jean--Michel,Eric, Yann,Stephane, Achache, Jean-Baptiste, Jean--Louis...et j'espère n'oublier personne.C'est vrai que c'est épatant, comme l'écrit Gaultier, et je n'en reviens pas.Je n'imaginais pas trouver des personnes aussi spécialisées et soucieuses de partager leur savoir.
J'en apprends plus en deux jours qu'en une vie avec ma famille...Tous ces témoignages et renseignements sont vraiment passionnants.Merci encore.

Eric, comment se fait-il que le corps de mon arrière grand-père ait été déplacé: les soldats étaient ils enterrés provisoirement au Bois de Martignon?
Merci beaucoup pour la carte qui me permet de localiser le premier cimetière.

A très bientôt,

Bien cordialement

Mathilde

matlec
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pierret
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Re: 23eme RI 24 juillet 1915

Message par pierret »

Re-Bonsoir Mathilde

Quelques photos de la Nécropole Nationale de "La Fontenelle" sur la commune de Ban de Sapt

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Je n'ai pas de photo de la tombe d'Alfred Ernest Corretel.

Quelques vues de la Nécropole Nationale et de Ban de Sapt sur les sites suivants :

http://vudesnuages.free.fr/sd_ne/la_fontenelle.htm

http://www.14-18enlorraine.com/BandeSaptLaunois88.html

Bonne soirée

Bien cordialement

Jean-Louis Pierret





133° RI "Les Lions du Bugey"
"Pas s'en faire, pas s'en fichtre .... Le Lion atteint toujours sa proie"
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