Bonjour à tous,
Je suis heureux d'avoir trouvé ce forum par un pur hasard ; je suis prof et j'écris ou plutôt j'essaie d'écrire un livre sur la mémoire et notamment le souvenir ou l'oubli de ces soldats d'Afrique qui ont également donné leur vie pour sauver la Patrie au cours des deux conflits mondiaux. Mais je commence et je ne sais rien sur le sujet ou presque rien. Merci de vos futures contributions...
Tabors, Spahis, Tirailleurs, Goumiers et autres Zouaves...
Re: Tabors, Spahis, Tirailleurs, Goumiers et autres Zouaves...
Bonjour,
et bienvenu, el cheb, sur ce Forum.
Votre projet me semble plutôt un peu vaste, pour ne pas dire vague... Si vous voulez recevoir des contributions efficaces, il serait souhaitable, sans doute, que vous précisiez un peu vos recherches, questions, etc...
Vous pouvez d'ores et déjà engranger beaucoup de matériaux avec tout ce qui a déjà été dit dans nos différentes pages en utilisant le moteur de recherche (en haut de page à droite).
S'il s'agit d'u projet romanesque, vous pouvez peut être commencer par lire le roman de notre ami Bruno17:
pages1418/qui-est-qui/lieutenant-indige ... .htm#t1193
Bien à vous,
[:achache:1]
et bienvenu, el cheb, sur ce Forum.
Votre projet me semble plutôt un peu vaste, pour ne pas dire vague... Si vous voulez recevoir des contributions efficaces, il serait souhaitable, sans doute, que vous précisiez un peu vos recherches, questions, etc...

Vous pouvez d'ores et déjà engranger beaucoup de matériaux avec tout ce qui a déjà été dit dans nos différentes pages en utilisant le moteur de recherche (en haut de page à droite).
S'il s'agit d'u projet romanesque, vous pouvez peut être commencer par lire le roman de notre ami Bruno17:
pages1418/qui-est-qui/lieutenant-indige ... .htm#t1193
Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Re: Tabors, Spahis, Tirailleurs, Goumiers et autres Zouaves...
Bonjour Achache,
Merci pour vos précieux conseils ; je ne m'attendais pas à recevoir une réponse si vite, merci encore. Je vais aller lire le lien que vous m'avez laissé. Vous pensez donc que le sujet est trop vaste... je vais tenter de la circonscrire un peu : en fait, ma réflexion est partie d'un voyage que j'ai organisé pour les élèves. Ce n'était pas la première fois que je visitais le cimetière américain de Colleville. Mais comme dans le groupe j'avais des élèves issus de l'immigration, je me suis dit qu'il serait intéressant pour eux de savoir qu'il y avait également des cimetières de soldats africains morts pour la France, ce qu'ils semblaient ignorer totalement. Je précise que je ne suis pas prof d'histoire mais d'anglais c'est pour cela que je vais en priorité à Colleville.
La difficulté pour moi est double : je n'écris pas un livre d'histoire (je n'aurais jamais cette prétention) ni un roman. C'est plutôt une sorte d'enquête, un retour sur les traces de ces hommes venus d'ailleurs pour sauver la France et dont j'ai l'impression que personne ne parle. Mais peut-être que je me trompe. Je vous donne un seul exemple, aucun de mes profs par exemple, ne m'a parlé de ces Africains enterrés sur les terres de France. J'ai découvert pas plus tard qu'hier que 40 000 de ces hommes sont morts à Verdun ! Les choses ont-elles changé aujourd'hui, je n'en sais rien : en parle-t-on dans les manues d'histoire? Je ne sais pas. Je vais chercher. Vous voyez, voilà mon cheminement : je me pose des questions au fur et à mesure et j'en cherche les réponses s'il y en a. S'il n'y a pas de réponses, je tente de savoir pourquoi. Merci en tout cas...
Merci pour vos précieux conseils ; je ne m'attendais pas à recevoir une réponse si vite, merci encore. Je vais aller lire le lien que vous m'avez laissé. Vous pensez donc que le sujet est trop vaste... je vais tenter de la circonscrire un peu : en fait, ma réflexion est partie d'un voyage que j'ai organisé pour les élèves. Ce n'était pas la première fois que je visitais le cimetière américain de Colleville. Mais comme dans le groupe j'avais des élèves issus de l'immigration, je me suis dit qu'il serait intéressant pour eux de savoir qu'il y avait également des cimetières de soldats africains morts pour la France, ce qu'ils semblaient ignorer totalement. Je précise que je ne suis pas prof d'histoire mais d'anglais c'est pour cela que je vais en priorité à Colleville.
La difficulté pour moi est double : je n'écris pas un livre d'histoire (je n'aurais jamais cette prétention) ni un roman. C'est plutôt une sorte d'enquête, un retour sur les traces de ces hommes venus d'ailleurs pour sauver la France et dont j'ai l'impression que personne ne parle. Mais peut-être que je me trompe. Je vous donne un seul exemple, aucun de mes profs par exemple, ne m'a parlé de ces Africains enterrés sur les terres de France. J'ai découvert pas plus tard qu'hier que 40 000 de ces hommes sont morts à Verdun ! Les choses ont-elles changé aujourd'hui, je n'en sais rien : en parle-t-on dans les manues d'histoire? Je ne sais pas. Je vais chercher. Vous voyez, voilà mon cheminement : je me pose des questions au fur et à mesure et j'en cherche les réponses s'il y en a. S'il n'y a pas de réponses, je tente de savoir pourquoi. Merci en tout cas...
Re: Tabors, Spahis, Tirailleurs, Goumiers et autres Zouaves...
Bonjour à tous,
bonjour el cheb,
Je rejoins Achache car ses conseils sont éclairés. L'étude de l'Armée d'Afrique et de la Coloniale demande en effet d'engranger beaucoup de matériaux. Vous évoquez en outre les deux conflits mondiaux...
Vaste programme ! Ajoutons que pour des raisons historiques, c'est en Provence que reposent beaucoup de nos frères d'Arme, que le musée des troupe de marine est à Fréjus etc. Vous voilà attelé à une bien lourde charge. Enfin, si vous voulez soulever correctement le voile, n'oubliez pas les Malgaches, les Libanais, les Vietnamiens, les Kanakes, les Polynésiens... On a facilement tendance à les oublier.
Pourquoi n'en parle t-on pas ? Vaste sujet... Peut-être trouverez vous les réponses en étudiant les périodes 1944-1947 et 1959-1962. Il est dommage que les Français découvrent seulement en 2006 à travers l'excellent film "Indigènes" un bout de leur histoire. Il serait facile, ici même, de mettre le feu aux poudres en disant qu'il était plus convenable d'attribuer la gloire de la libération aux résistants de tous poils (FFI, FTP, Communistes...) plutôt qu'aux Enfants de l'Empire. Bien que nous soyons hors-sujet, puisque ce Forum est totalement dédié à la Grande Guerre, vous devriez vous pencher sur le parcours des Forces Françaises Libres. Vous verrez que la terre promise n'a pas été refusée qu'à Moïse.
En attendant, bon courage ! Et soyez assuré de notre aide.
Cordialement,
Louis.
bonjour el cheb,
Je rejoins Achache car ses conseils sont éclairés. L'étude de l'Armée d'Afrique et de la Coloniale demande en effet d'engranger beaucoup de matériaux. Vous évoquez en outre les deux conflits mondiaux...
Vaste programme ! Ajoutons que pour des raisons historiques, c'est en Provence que reposent beaucoup de nos frères d'Arme, que le musée des troupe de marine est à Fréjus etc. Vous voilà attelé à une bien lourde charge. Enfin, si vous voulez soulever correctement le voile, n'oubliez pas les Malgaches, les Libanais, les Vietnamiens, les Kanakes, les Polynésiens... On a facilement tendance à les oublier.
Pourquoi n'en parle t-on pas ? Vaste sujet... Peut-être trouverez vous les réponses en étudiant les périodes 1944-1947 et 1959-1962. Il est dommage que les Français découvrent seulement en 2006 à travers l'excellent film "Indigènes" un bout de leur histoire. Il serait facile, ici même, de mettre le feu aux poudres en disant qu'il était plus convenable d'attribuer la gloire de la libération aux résistants de tous poils (FFI, FTP, Communistes...) plutôt qu'aux Enfants de l'Empire. Bien que nous soyons hors-sujet, puisque ce Forum est totalement dédié à la Grande Guerre, vous devriez vous pencher sur le parcours des Forces Françaises Libres. Vous verrez que la terre promise n'a pas été refusée qu'à Moïse.
En attendant, bon courage ! Et soyez assuré de notre aide.
Cordialement,
Louis.
Re: Tabors, Spahis, Tirailleurs, Goumiers et autres Zouaves...
Bonjour à tous,
Bonjour le Begue,
Avant toute chose, je voudrais vous remercier tous les deux de ces contributions et au-delà de ça, je voudrais vous remercier de votre gentillesse et vos encouragements que je perçois à travers vos mise en garde au vue de la difficulté de la tâche.
Ce n'est qu'en vous lisant que je m'aperçois en effet que le sujet est vaste et que j'ai peut-être à la fois présumé de mes forces et sous-estimé l'étendu du sujet.
J'ai commencé par ma région car je suis originaire de la côté normande et c'est tout naturellement que je me suis tourné vers les cimetières à proximité ; je découvre par exemple Montjoie-Saint-Martin, près d'Avranches et je viens seulement de découvrir (honte à moi !) Notre Dame de Lorette que j'ai l'intention de visiter dès demain avec ma fille qui a douze ans et qui fait ces recherches avec moi quand elle le peut.
Mais je me rends bien compte qu'il me faudra un jour me rendre en Provence où a eu lieu le débarquement de l'Armée d'Afrique.
Et vous avez raison de parler de toutes les autres nationalités qui ont pris part à ces conflits et donné leur vie pour la France et la Liberté.
Pourquoi la France a oublié ces soldats-là ? C'est le point central du travail que je me propose de faire.
Quelques éléments de réflexion : cela n'est-il pas dû au fait que jusqu'à la Décolonisation, ils étaient Français? Et qu'après la Décolonisation, on a préféré les passer sous silence puisque d'une certaine façon, ils étaient passés de l'autre côté en prenant les armes contre la France? D'autre part, je découvre que les cimetières des alliés sont gérés par les alliés eux-mêmes (il en va ainsi de Colleville par exemple qui appartient aux USA et est considéré comme un territoire américain, ce que je ne savais pas jusqu'à il y a peu). Le rôle des pays d'origine n'est-il pas essentiel dans cette mémoire? Et la question que je me pose est celle-ci? Ces pays d'origine se souviennent-ils de leurs enfants morts pour la France? Enfin, il y a la population française et notamment les Français issus de l'immigration : le sujet les intéresse-t-il au fond tant que ça ?
Vous et moi savons l'importance du souvenir du sacrifice des ces enfants tombés pour la France et je parle ici de tous les enfants quelle que soit leur origine bien sûr ; mais les jeunes générations voient-elles l'intérêt de s'en souvenir elles ? Et faisons-nous suffisamment pour les sensibiliser ?
Merci encore et à très bientôt
Bonjour le Begue,
Avant toute chose, je voudrais vous remercier tous les deux de ces contributions et au-delà de ça, je voudrais vous remercier de votre gentillesse et vos encouragements que je perçois à travers vos mise en garde au vue de la difficulté de la tâche.
Ce n'est qu'en vous lisant que je m'aperçois en effet que le sujet est vaste et que j'ai peut-être à la fois présumé de mes forces et sous-estimé l'étendu du sujet.
J'ai commencé par ma région car je suis originaire de la côté normande et c'est tout naturellement que je me suis tourné vers les cimetières à proximité ; je découvre par exemple Montjoie-Saint-Martin, près d'Avranches et je viens seulement de découvrir (honte à moi !) Notre Dame de Lorette que j'ai l'intention de visiter dès demain avec ma fille qui a douze ans et qui fait ces recherches avec moi quand elle le peut.
Mais je me rends bien compte qu'il me faudra un jour me rendre en Provence où a eu lieu le débarquement de l'Armée d'Afrique.
Et vous avez raison de parler de toutes les autres nationalités qui ont pris part à ces conflits et donné leur vie pour la France et la Liberté.
Pourquoi la France a oublié ces soldats-là ? C'est le point central du travail que je me propose de faire.
Quelques éléments de réflexion : cela n'est-il pas dû au fait que jusqu'à la Décolonisation, ils étaient Français? Et qu'après la Décolonisation, on a préféré les passer sous silence puisque d'une certaine façon, ils étaient passés de l'autre côté en prenant les armes contre la France? D'autre part, je découvre que les cimetières des alliés sont gérés par les alliés eux-mêmes (il en va ainsi de Colleville par exemple qui appartient aux USA et est considéré comme un territoire américain, ce que je ne savais pas jusqu'à il y a peu). Le rôle des pays d'origine n'est-il pas essentiel dans cette mémoire? Et la question que je me pose est celle-ci? Ces pays d'origine se souviennent-ils de leurs enfants morts pour la France? Enfin, il y a la population française et notamment les Français issus de l'immigration : le sujet les intéresse-t-il au fond tant que ça ?
Vous et moi savons l'importance du souvenir du sacrifice des ces enfants tombés pour la France et je parle ici de tous les enfants quelle que soit leur origine bien sûr ; mais les jeunes générations voient-elles l'intérêt de s'en souvenir elles ? Et faisons-nous suffisamment pour les sensibiliser ?
Merci encore et à très bientôt
- Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: Tabors, Spahis, Tirailleurs, Goumiers et autres Zouaves...
Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour El Cheb,
Je suis avec beaucoup d'attention ce fil car il pose beaucoup de questions qui jusqu'à ce jour n'ont pas trouvé de réponses ou au mieux un début de réponses seulement. Je mets un "s" à réponses car dans vos messages il y a tellement de questions !
Comme le disent nos amis Achache et Le Bègue il est indispensable de sérier les questions, de savoir exactement de quoi l'on parle si l'on veut avoir des réponses ou une tentative de réponses à vos questionnements.
Je crois qu'il est tout d'abord nécessaire, si je m'en tiens au titre de votre message, de savoir ce qu'est ce que l'on appelait "L'Armée d'Afrique" et en quoi elle différait de ce que l'on appelait les "Troupes Coloniales" devenues par la suite et jusqu'à aujourd'hui les Troupes de Marine.
" A l'origine, l'Armée d'Afrique, ce fut le corps expéditionnaire, qui, sous le commandement du général de BOURMONT débarqua, le 14 juin 1830 à SIDI FERRUCH; puis les Français continuèrent à désigner ainsi les unités, qui, venues de métropole ou formées en ALGERIE participèrent à la conquête et à la pacification du pays.
Très rapidement en effet furent créées et se développèrent sur le sol d'Afrique des unités composées d'indigènes, d'étrangers, d'engagés français encadrés par des officiers et sous-officiers métropolitains en majorité, mais qui souvent séduits par la mission, le pays, les habitants, l'ambiance firent en ALGERIE des séjours prolongés.
Une nouvelle Armée d'Afrique était née, à base d'unités formées en ALGERIE; très vite, celles-ci prenaient des habitudes qui les différenciaient du reste de l'Armée française, dont elles faisaient cependant partie intégrante.
Destinées à l'origine à opérer en ALGERIE, ces troupes furent appelées à combattre à l'extérieur dès que la France dut engager ses forces sur d'autres théâtres d'opérations. L'apparition des zouaves, des turcos (tirailleurs), des chasseurs d'Afrique sur les champs de bataille de CRIMEE en 1854 ne fut que le prélude à la grande épopée qui, pendant un siècle, devait conduire l'Armée d'Afrique dans toutes les parties du monde.
L'ALGERIE fut le berceau de cette Armée, mais l'extension de l'occupation française à tout le MAGHREB permit l'élargissement du champ de recrutement de ses unités: dès que ce fut possible, Tunisiens et Marocains vinrent grossir ses rangs.
L'Armée d'Afrique, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale englobait non seulement les troupes stationnées en Afrique du Nord, mais aussi des divisions implantées en métropole et dont la majorité des effectifs étaient originaires d'ALGERIE, de TUNISIE ou du MAROC.
Sans doute, l'appellation "Armée d'Afrique" est-elle impropre, puisqu'elle pourrait être revendiquée par une bonne partie des troupes coloniales; mais elle provient d'une tradition historique qui a toujours été respectée. L'oeuvre accomplie au MAGHREB de 1830 à 1962 fut immense. L'Armée d'Afrique a marché, peiné, lutté, souffert, dans les combats et dans la pacification pour mieux approcher les populations, les soigner, les administrer et les instruire. Ses ambitions ne se sont jamais bornées aux seules opérations militaires, et avec le même élan de dévouement et de sacrifice, l'Armée d'Afrique a manié les armes et l'outil. Pendant 130 ans, sur tous les champs de bataille où la FRANCE a eu à défendre son indépendance, sa liberté, son honneur, l'Armée d'Afrique a payé largement de son sang et plus d'un million des siens sont "Morts pour la France".
C'est pourquoi, les Français doivent garder son souvenir."
Sources: L'Armée d'Afrique, sous la direction générale du Général (C.R.) R. HURE - Charles-Lavauzelle Paris-Limoges 1977.
Cordialement.
Jean RIOTTE
Bonjour El Cheb,
Je suis avec beaucoup d'attention ce fil car il pose beaucoup de questions qui jusqu'à ce jour n'ont pas trouvé de réponses ou au mieux un début de réponses seulement. Je mets un "s" à réponses car dans vos messages il y a tellement de questions !
Comme le disent nos amis Achache et Le Bègue il est indispensable de sérier les questions, de savoir exactement de quoi l'on parle si l'on veut avoir des réponses ou une tentative de réponses à vos questionnements.
Je crois qu'il est tout d'abord nécessaire, si je m'en tiens au titre de votre message, de savoir ce qu'est ce que l'on appelait "L'Armée d'Afrique" et en quoi elle différait de ce que l'on appelait les "Troupes Coloniales" devenues par la suite et jusqu'à aujourd'hui les Troupes de Marine.
" A l'origine, l'Armée d'Afrique, ce fut le corps expéditionnaire, qui, sous le commandement du général de BOURMONT débarqua, le 14 juin 1830 à SIDI FERRUCH; puis les Français continuèrent à désigner ainsi les unités, qui, venues de métropole ou formées en ALGERIE participèrent à la conquête et à la pacification du pays.
Très rapidement en effet furent créées et se développèrent sur le sol d'Afrique des unités composées d'indigènes, d'étrangers, d'engagés français encadrés par des officiers et sous-officiers métropolitains en majorité, mais qui souvent séduits par la mission, le pays, les habitants, l'ambiance firent en ALGERIE des séjours prolongés.
Une nouvelle Armée d'Afrique était née, à base d'unités formées en ALGERIE; très vite, celles-ci prenaient des habitudes qui les différenciaient du reste de l'Armée française, dont elles faisaient cependant partie intégrante.
Destinées à l'origine à opérer en ALGERIE, ces troupes furent appelées à combattre à l'extérieur dès que la France dut engager ses forces sur d'autres théâtres d'opérations. L'apparition des zouaves, des turcos (tirailleurs), des chasseurs d'Afrique sur les champs de bataille de CRIMEE en 1854 ne fut que le prélude à la grande épopée qui, pendant un siècle, devait conduire l'Armée d'Afrique dans toutes les parties du monde.
L'ALGERIE fut le berceau de cette Armée, mais l'extension de l'occupation française à tout le MAGHREB permit l'élargissement du champ de recrutement de ses unités: dès que ce fut possible, Tunisiens et Marocains vinrent grossir ses rangs.
L'Armée d'Afrique, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale englobait non seulement les troupes stationnées en Afrique du Nord, mais aussi des divisions implantées en métropole et dont la majorité des effectifs étaient originaires d'ALGERIE, de TUNISIE ou du MAROC.
Sans doute, l'appellation "Armée d'Afrique" est-elle impropre, puisqu'elle pourrait être revendiquée par une bonne partie des troupes coloniales; mais elle provient d'une tradition historique qui a toujours été respectée. L'oeuvre accomplie au MAGHREB de 1830 à 1962 fut immense. L'Armée d'Afrique a marché, peiné, lutté, souffert, dans les combats et dans la pacification pour mieux approcher les populations, les soigner, les administrer et les instruire. Ses ambitions ne se sont jamais bornées aux seules opérations militaires, et avec le même élan de dévouement et de sacrifice, l'Armée d'Afrique a manié les armes et l'outil. Pendant 130 ans, sur tous les champs de bataille où la FRANCE a eu à défendre son indépendance, sa liberté, son honneur, l'Armée d'Afrique a payé largement de son sang et plus d'un million des siens sont "Morts pour la France".
C'est pourquoi, les Français doivent garder son souvenir."
Sources: L'Armée d'Afrique, sous la direction générale du Général (C.R.) R. HURE - Charles-Lavauzelle Paris-Limoges 1977.
Cordialement.
Jean RIOTTE
- Eric de Fleurian
- Messages : 993
- Inscription : mar. déc. 30, 2008 1:00 am
Re: Tabors, Spahis, Tirailleurs, Goumiers et autres Zouaves...
Bonjour el chebje suis prof et j'écris ou plutôt j'essaie d'écrire un livre sur la mémoire et notamment le souvenir ou l'oubli de ces soldats d'Afrique qui ont également donné leur vie pour sauver la Patrie au cours des deux conflits mondiaux. Mais je commence et je ne sais rien sur le sujet ou presque rien.
Pour découvrir un peu cet immense sujet passionnant, je me permets de vous conseiller la lecture de deux Historama, hors série :
- le premier, le spécial hors série n°4 date d'avril 1968 et traite de la coloniale (marsouins et bigors), de la création à 1960 ;
- le second, le hors série n°10 traite des "Africains" (zouaves, tirailleurs, joyeux, goumiers et sahariens, de 1830 à 1962 ;
Pour être complet, il faudrait ajouter la connaissance de la Légion Étrangère (pour laquelle il existe aussi un hors série que je n'ai pas et dont je ne peux pas vous donner le numéro), de l'artillerie d'Afrique, du Génie d'Afrique et de la cavalerie d'Afrique (dont une partie est traitée dans les historama hors série n° 6 et 9, consacrés à la cavalerie française et à l'arme blindée cavalerie).
La source donnée par Jean est aussi riche d'informations.
Enfin je vous conseillerai le livre d'Anthony Clayton : "histoire de l'armée française en Afrique 1830-1962" paru en 1994 (pour la version française) aux éditions Albin Michel qui vous livrera un panorama très instructif sur ce vaste sujet.
Cordialement
Eric
- Patrice Pruniaux1
- Messages : 931
- Inscription : sam. déc. 09, 2006 1:00 am
Re: Tabors, Spahis, Tirailleurs, Goumiers et autres Zouaves...
Bonjour,
Je ne parlerai pas du programme Histoire dans l'enseignement scolaire aujourd'hui puisque je ne le connais pas.
Personnellement, déjà à l'école primaire j'ai appris que des Africains avaient participé aux deux guerres mondiales.
Si j'ai bonne mémoire les troupes d'Afrique ont bien participé au défilé de la Victoire en 1919.
Le 11 novembre et le 8 mai ne sont pas consacrés uniquement aux troupes métropolitaines françaises.
Enfin je ne pense pas que dans un cimetière militaires, il soit possible de distinguer, sans lecture, à quelle unité appartient un soldat.
Concernant les descendants qui effectuent ou pas des recherches, je pense que la différence très importantes entre le nombre d'unités métropolitaines et africaines y est pour beaucoup. La transmission de la mémoire est-elle la même dans ces pays?
Je ne crois pas que l'on parle plus ou que l'on pense plus aujourd'hui au soldat métro qu'à ceux d'origine africaine.
Malheureusement, ils sont tous à égalité dans l'oubli, sauf sur ce forum bien sur! Mais les passionnés que vous rencontrerez ici savent qu'ils sont minoritaires. Je vous rassure ils n'ont pour autant aucun complexes.
Inutile que je renchérisse sur ce que Jean Riotte a écrit. Les problèmes sont bien exposés.
Les appellations des troupes peuvent prêter à confusion quant à la l'origine (Africaine ou métro) des militaires qui les composent. La liste des tués réservent quelques surprises concernant les origines.
Enfin il ne faut pas oublier également que notre armée a, parfois, organisé des rafles dans certains villages d'Afrique avec enrôlement de force et que certains chefs de villages ou de contrées ont vendu leur concitoyens.
Puis-je vous demander si votre source concernant les 40 000 morts rien que pour Verdun est officielle? Et si oui qu'elle est-elle? Ce chiffre représente quasiment le quart des tués.
----------
Deux mots concernant la seconde guerre mondiale.
Il y a un aspect politique qu'il faut connaître que je résumerai très brièvement à l'antagonisme entre les Forces Françaises Libre et le reste de l'Armée d'Afrique.
L'examen de la composition des troupes françaises lors des débarquements de Normandie et de Provence est révélateur. Il y a des animosités qui sont tenaces.
---------
Pour terminer, je dirai que le film « Indigènes » est particulièrement anti-français.
Tous les officiers blancs étaient des sal..., l'armée De Lattre ne chaussait pas ses soldats du Maghreb, leur refusait toutes décorations, les prenait pour des chiens...
La seule vérité de ce film se trouve tout à la fin et concerne le non alignement des pensions.
Le reste n'est qu'un amoncellement de faits très nettement minoritaires, qui ne reflète en rien la réalité historique.
Non, ni Monsieur Ben Hamou ni ses camarades, ne se sentent concernés par ce, je cite: « torchon »!!!
Au revoir.
P.Pruniaux.
Je ne parlerai pas du programme Histoire dans l'enseignement scolaire aujourd'hui puisque je ne le connais pas.
Personnellement, déjà à l'école primaire j'ai appris que des Africains avaient participé aux deux guerres mondiales.
Si j'ai bonne mémoire les troupes d'Afrique ont bien participé au défilé de la Victoire en 1919.
Le 11 novembre et le 8 mai ne sont pas consacrés uniquement aux troupes métropolitaines françaises.
Enfin je ne pense pas que dans un cimetière militaires, il soit possible de distinguer, sans lecture, à quelle unité appartient un soldat.
Concernant les descendants qui effectuent ou pas des recherches, je pense que la différence très importantes entre le nombre d'unités métropolitaines et africaines y est pour beaucoup. La transmission de la mémoire est-elle la même dans ces pays?
Je ne crois pas que l'on parle plus ou que l'on pense plus aujourd'hui au soldat métro qu'à ceux d'origine africaine.
Malheureusement, ils sont tous à égalité dans l'oubli, sauf sur ce forum bien sur! Mais les passionnés que vous rencontrerez ici savent qu'ils sont minoritaires. Je vous rassure ils n'ont pour autant aucun complexes.
Inutile que je renchérisse sur ce que Jean Riotte a écrit. Les problèmes sont bien exposés.
Les appellations des troupes peuvent prêter à confusion quant à la l'origine (Africaine ou métro) des militaires qui les composent. La liste des tués réservent quelques surprises concernant les origines.
Enfin il ne faut pas oublier également que notre armée a, parfois, organisé des rafles dans certains villages d'Afrique avec enrôlement de force et que certains chefs de villages ou de contrées ont vendu leur concitoyens.
Puis-je vous demander si votre source concernant les 40 000 morts rien que pour Verdun est officielle? Et si oui qu'elle est-elle? Ce chiffre représente quasiment le quart des tués.
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Deux mots concernant la seconde guerre mondiale.
Il y a un aspect politique qu'il faut connaître que je résumerai très brièvement à l'antagonisme entre les Forces Françaises Libre et le reste de l'Armée d'Afrique.
L'examen de la composition des troupes françaises lors des débarquements de Normandie et de Provence est révélateur. Il y a des animosités qui sont tenaces.
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Pour terminer, je dirai que le film « Indigènes » est particulièrement anti-français.
Tous les officiers blancs étaient des sal..., l'armée De Lattre ne chaussait pas ses soldats du Maghreb, leur refusait toutes décorations, les prenait pour des chiens...
La seule vérité de ce film se trouve tout à la fin et concerne le non alignement des pensions.
Le reste n'est qu'un amoncellement de faits très nettement minoritaires, qui ne reflète en rien la réalité historique.
Non, ni Monsieur Ben Hamou ni ses camarades, ne se sentent concernés par ce, je cite: « torchon »!!!
Au revoir.
P.Pruniaux.
Re: Tabors, Spahis, Tirailleurs, Goumiers et autres Zouaves...
Pour terminer, je dirai que le film « Indigènes » est particulièrement anti-français.
Tous les officiers blancs étaient des sal..., l'armée De Lattre ne chaussait pas ses soldats du Maghreb, leur refusait toutes décorations, les prenait pour des chiens...
La seule vérité de ce film se trouve tout à la fin et concerne le non alignement des pensions.
Le reste n'est qu'un amoncellement de faits très nettement minoritaires, qui ne reflète en rien la réalité historique.
Non, ni Monsieur Ben Hamou ni ses camarades, ne se sentent concernés par ce, je cite: « torchon »!!!
Au revoir.
P.Pruniaux.[/quotemsg]
Bonjour à tous,
Ce que je retiens du film c'est son affiche; les trois tirailleurs avec un casque US
Amicalement
Michel
Tous les officiers blancs étaient des sal..., l'armée De Lattre ne chaussait pas ses soldats du Maghreb, leur refusait toutes décorations, les prenait pour des chiens...
La seule vérité de ce film se trouve tout à la fin et concerne le non alignement des pensions.
Le reste n'est qu'un amoncellement de faits très nettement minoritaires, qui ne reflète en rien la réalité historique.
Non, ni Monsieur Ben Hamou ni ses camarades, ne se sentent concernés par ce, je cite: « torchon »!!!
Au revoir.
P.Pruniaux.[/quotemsg]
Bonjour à tous,
Ce que je retiens du film c'est son affiche; les trois tirailleurs avec un casque US

Amicalement
Michel
Re: Tabors, Spahis, Tirailleurs, Goumiers et autres Zouaves...
Chers Amis,
Je profite de ce fil pour vous indiquer que je prépare une publication sur les soldats marocains durant le premier conflit mondial: effectifs, engagements, pertes, etc. Et je dois vous dire que les sources fournissent des informations très différentes, parfois contradictoires, souvent très vagues. Je lance donc un appel à vous pour me conseiller dans mes lectures, m'apporter vos suggestions, hypothèses et peut-être me faire part de vos sources, correspondances ou photos.
Merci
Jacques
Je profite de ce fil pour vous indiquer que je prépare une publication sur les soldats marocains durant le premier conflit mondial: effectifs, engagements, pertes, etc. Et je dois vous dire que les sources fournissent des informations très différentes, parfois contradictoires, souvent très vagues. Je lance donc un appel à vous pour me conseiller dans mes lectures, m'apporter vos suggestions, hypothèses et peut-être me faire part de vos sources, correspondances ou photos.
Merci
Jacques
Jacques Renard. Außer Gefecht: Kriegstagebuch August Scharr-Deutsch Kriegsgefangene im Krankenhaus Issoudun (Hors de combat: Carnet de route d’August Scharr-Les prisonniers Allemands à l’hôpital d’Issoudun 1914-1918) 2014, éditions SPM.