Testament (militaire)

[Alain Dubois-Choulik]

Bonjour,
Est-ce que les soldats (français, belges) faisent un testament ? Pas un simple papier porté sur soi, mais un document officiel conservé avec les papiers officiels (apparemment dans le pay book of reg. ) , (et qu'on ressortait en cas de ...) ??
J'ai sous les yeux le "Military Will" d'un soldat canadien, un bordereau standard, rédigé de sa main, à son enrolement et ressorti (daté) après sa mort.

Cordialement
Alain

[Eric Mansuy]

Bonjour à tous,
Bonjour Alain,
Je n'ai pas précisément de réponse à apporter à votre question, mais un élément de réponse connexe qui pourrait vous intéresser et vous donner une piste. Qui plus est, comme je trouve l'anecdote émouvante, autant la partager !

Le 21 août 1914, le sous-lieutenant Robert Petermann, du 149e R.I., fut tué près de La Valette, au Nord d'Abreschviller. Il fut inhumé dans une fosse commune en forêt. Le 15 septembre 1920, la commission d'exhumation rassembla les corps des Français et des Allemands du secteur et... dans la poche de la vareuse de Petermann fut découverte une lettre dans laquelle il demandait expressément à reposer à l'endroit où il trouverait la mort. L'exécution de ses "dernières volontés" fut immédiate, et il ne fut donc pas inhumé dans la nécropole d'Abreschviller. Sa tombe, très bien entretenue, est toujours visible en forêt, près de La Valette.

Bien cordialement
Eric Mansuy

[francois noury]

Bonjour,

pour celui qui suit: il n'eut le temps d'écrire ses volontés.

Cordialement, François

PS: Georgette est toujours en vie.

[Alain Dubois-Choulik]

Bonjour
Déduirai-je des silences ou de ces exemples qu'il n'y avait pas de procédure officielle, pas de bulletin à remplir "avant de partir " ? On devait tous en revenir ??? J'exclus de ma question tout démarche volontaire et personnelle ....
Cordialement
Alain

[Charraud Jerome]

Bonjour

Jusqu'à présent, je n'ai jamais vu de "testaments", mais on peut se douter qu'il y en ait eu, sous leur forme notariale ou sous forme plus improvisée.
Je me souviens avoir vu la lettre d'un soldat, pressentant qu'il n'allait pas revenir de l'attaque qui se dessinait, écrire une sorte de testament avec multiples recommandations à son épouse.

En écrivant ce message, un cas me revient:
Le carnet sublime du lieutenant Lucquiaud du 68e RI:
Celui tenait un journal, le 26 mai 1915 à Noeux les Mines, il écrit ses dernières volontés dans son carnet (1 ligne par page):
"Merci à tous ceux qui ont combattus avec moi - Vous direz à mes parents que j'ai toujours fait mon devoir".
"Prévenir ma famille Lucquiaud Belle Vue par Sommières"
"Je meurs heureux. Il ne faut pas m'emporter"
"parce que les Boches vont prendre la tranchée"
"500 francs de mon argent pour Poupard" *
"500 autres pour les pauvres de chez moi"

Tous les pages ont des empreintes de sang
* Poupard: ordonnance de Lucquiaud

Dans la revue de la SGBB (Société généalogique du Bas Berry), j'ai un article sur le 66e RIT (Le Blanc-Issoudun) avec reproduction d'une page d'un carnet de compagnie avec la liste des soldats et la liste des personnes à prévenir en cas de problème.

Cordialement
Jérôme

[Alain Dubois-Choulik]

Bonjour,
Dans le cas qui m'occupe, je pense que ces " volontés" ne désignaient que ce que possédait le soldat durant la campagne.
Cordialement
Alain

[Leo91]

Bonjour,

Concernant cette épineuse question, au BDIC de Nanterre, et au hasard de mes recherches, il m'a été permis de consulter plusieurs ouvrages traitant de ce sujet...

A savoir que nombre de récit évoquent le fait qu'avant chaque assaut, hormi le brêlage de combat, les poilus laissaient leur paquetage ainsi que leurs effets personnels en seconde ligne...

Dans leurs effets personnels qui étaient remis à la famille en cas de malheur (c'est ainsi que j'ai pu hériter du portefeuille de mon arrière grand oncle...) , de façon tout à fait officieuse, les plus prévoyants laissaient leurs dernières volontés...

En revanche, j'ignore s'il existait des testamments officiels

Amic@lement !!!

Lionel

[Jean-Claude Poncet]

Bonjour,
Plutôt que de testament, je pense que vous songez à dernières volontés.
Pour les jeunes paysans, en général, ils n’étaient pas encore propriétaires, donc inutile d’aller chez le notaire et en général à 20 ans, on n’y pense guère.
Pour les territoriaux, la plupart mariés et pères de famille, la possibilité en a parfois été donnée :
Paru à la décision du chef de corps du 118e RIT. :
*Le lieutenant-colonel informe les militaires du 118e que M. Pierrat, notaire à Beausoleil est de passage à Beaulieu le 31 courant, à partir de 14 heures et tous les jeudis à la même heure ; il se tient à la disposition de tous ceux qui auraient besoin de ses services, maison Vissian-Gauthier, près du poste de police civil.
Sinon, pour la succession, ma foi, c’est le code civil de l’époque qui s’appliquait, avec ordre selon le degré de parenté et une quotité disponible.
Il est parfaitement exact que rapidement l'autorité militaire a demandé à ce que l'adresse exacte du dernier domicile soit actualisée de même que le nom et l'adresse de la personne à prévenir en cas d'accident. C'est d'ailleurs cette adresse qui prévaut et qui parfois nous fait nous étonner devant les inscriptions des monuments aux morts. (Je pense par exemple aux garçons de café auvergnats, savoyards domiciliés chez leur patron logeur Parisien ou Lyonnais).
Pour les dernières volontés, en général elles étaient soit remises au sergent-major de l’unité mais aussi au « petit copain », qui était ce que nous appellerions aujourd’hui le binôme, celui qui panserait et tenterait de sauver le blessé, celui aussi qui avait la mission d’envoyer une lettre à la famille.
Je possède une petite lettre envoyée par ce compagnon de misère de mon grand père à mes arrière-grands-parents pour leur signaler qu’il était hospitalisé et ne pouvait écrire.
Cordialement.
JCP.

[Achache]

Bonjour,

Pour ceux que cette question des testaments intéresserait, je signale ce cite:

http://elec.enc.sorbonne.fr/testaments- ... index.html

NB: ne concerne malheureusement que des parisiens...

Bien à vous,
[:achache:1]

[christophe lagrange]

Bonjour HH

Merci pour ce lien. Je savais qu'un projet était en cours sur ces Poilus de la Seine, mais sans nouvelles. Je découvre qu'il a abouti.
Dommage que les régiments ne soient pas indiqués : cela aurait faciliter nos recherches.

Amicalement
Christophe