Bonjour,
j'y étais dés 10h et y suis resté jusqu'à 13h30 .
Bonne organisation et rotation des bus parfois insuffisante avec un encadrement plus rigoureux que les éditions précédentes .
La pluie cessa juste pour les portes ouvertes, le terrain était humide et boue crayeuse à souhait avec un vent plutôt frais .
Cordialement BB
Des figures noires pour une époque de sang. Photographies, musique, statues : entre mémoire et création, la visite des villages détruits du camp de Suippes verra l'art s'immiscer parmi les ruines 14/18. Séquences émotions…
«IL s'agit de la musique de la liste de Schindler. Mais je chanterai aussi ». Sur le site de Hurlus où l'on entendait jadis hurler les loups bien avant que les bombes fassent gémir les hommes et pleurer les mères, la flûte traversière d'Anne Bleurvacq, premier prix du conservatoire national de musique de Paris vient de se taire. Hier, sur la butte, au milieu d'un cimetière déchiqueté, il s'agissait de faire des repérages.
Aujourd'hui toute la journée elle, comme d'autres artistes, donnera aux pierres mortes et au sol martyrisé un écho innovant. Surtout quand la soprane qu'elle est aussi donnera de la voix au cœur de la nef de l'église en ruines, vestiges à ciel ouvert d'un édifice où seules quelques pierres tiennent encore debout. En face, de noires figures signées Christiane Lapie ont pris place elles aussi face à la nef. Serrées. Comme tremblantes. Comme veuves.
Mémoire d'une part et création d'autre part : cette articulation, initiée par l'Orcca, (office régional culturel de Champagne-Ardenne) donnera à une visite déjà exceptionnelle en soi des villages du camp de Suippes, une aura et un éclairage tout aussi exceptionnels, en marge des célébrations commémoratives classiques et strictement historiques. Au nom de cinq villages et deux fermes. Sur un espace d'environ 14.000 hectares, Tahure, Perthes, Le Mesnil, Ripont, Hurlus, Beauséjour et Navarin furent complètement engloutis lors de la première guerre mondiale sous un déluge de feu. Ils n'ont jamais été reconstruits. Au sein de cette zone rouge convertie en terrain militaire, subsistent des vestiges épars. Les différentes installations sont accessibles grâce aux navettes mises en place tous les quarts d'heure par le commandement militaire du camp de Suippes (1 euro la journée, de 9 à 17 heures).
Pour cette journée de mémoire, l'Orcca a conçu avec des artistes (à voir aussi le camion-galerie de Céline Pierre et Laurent Plagnol) des installations éphémères sur les sites de trois de ces villages. Au Mesnil-les-Hurlus, Patrice Alexandre a installé un « carnaval des animaux » au cœur des ruines, animaux des bois et des plaines victimes aussi de la folie des hommes : « Eux aussi ont souffert ». A Perthes, -détruite dès le début des hostilités par l'artillerie allemande-, réalisées par Antonella Bussanich, les chaises ailées semblent attendre parmi des vestiges religieux, des fidèles qui ne viendront jamais. Ces chaises côtoient les images de cimetières et de monuments réalisés par un jeune photographe, Mathias Dubos. A ceux qui ne sont jamais revenus, le camp de Suippes, sous l'organisation du commandement militaire, offrira donc un hommage particulier, dans le cadre de l'opération « Champs de mémoire ». Au nom des terres de sang. Ici, le poète Blaise Cendrars notamment, y perdit son avant-bras dans la bataille. Il fait actuellement l'objet d'une exposition au conseil régional. Ici, d'autres hommes de lettres ont côtoyé la mort quand ils n'ont pas perdu la vie. Comment ne pas se souvenir des lignes d'Apollinaire, en forme d'acrostiche à Lou sa bien-aimée. La nuit descend, on y pressent, un long destin du sang…
Fabrice Minuel
Plus de 2 000 visiteurs pour les villages disparus : succès et déception
Une organisation différente sera envisagée pour les prochaines éditions. La visite des cinq villages détruits et jamais reconstruits du camp de Suippes n'avait pas été organisée depuis deux ans et a rencontré un vif succès.
Cette année, 11 bus avaient été prévus pour l'accès au site mais ils se sont avérés insuffisants face à l'affluence.
Si, pendant la matinée, les 800 visiteurs ont pu profiter de la visite sans souci, les 1.200 personnes arrivées entre midi et 15 heures ont dû longtemps patienter et ceux arrivés après 15 heures n'ont pas pu partir !
Le lieutenant-Colonel Philippe Antropius, commandant le Centre d'entraînement des brigades, organisateur de l'événement, explique : « Nous avons dû arrêter les départs de cars à 16 heures pour des raisons de sécurité. Le circuit nécessitant près de deux heures, nous ne pouvions avoir de visiteurs sur les sites non éclairés à la nuit tombée.»
Et le responsable de confirmer: «En début d'après-midi, les transports n'ont pas pu faire face à un afflux massif de visiteurs arrivant de Douaumont. La météo favorable et les animations exceptionnelles prévues sur les sites ont aussi contribué au succès. Nous en avons tiré les enseignements et nous mettrons en place une organisation différente peut-être avec un système de réservations pour les prochaines visites. »
Bonsoir,
je suis de l'avis de J-P Gilotin .
Mon esprit fut sélectif afin de choisir ce qu'il devait voir .... les sites de Beauséjour et Tahure étaient préservés, mais les chaises aux ailes d'anges blancs à Perthes les Hurlus m'incitérent à rester dans le car ...
Un ami alsacien m'accompagnait car son grand-oncle, caporal au 153°RI, fut porté disparu le 25/9/15 à Maisons de Champagne . Les panneaux réalisés par Eric Marchal aidérent cet ami à comprendre les événements .... Nous avons terminé notre pélerinage en montant à Navarin pour regarder les tranchées bien mises en valeur par Michel Godin .
Cimetière militaire de Souain, pensons à tous ces hommes connus et inconnus et à leurs familles :
Cordialement BB
Pas avare de commentaires éclairés, comme ici à Beauséjour...
Peu soucieux de sa peine (ici les entonnoirs de la Main de Massiges débroussaillés)
A noter que des éléments d'observatoire blindés qu'il avait restaurés ont été volés.
Pour conclure, voici un petit exemple de production artistique certainement subventionnée : Lapin crevé sur Stahlhelm rouillé... sur les restes d'une tombe.
Pas le même sens.
Pas le même coût
Pas le même monde !
Ce "lapin" n'avait rien à faire là ! Je ne comprends pas la relation et il faut sans doute être très zélé...
Merci pour les images, je n'avais pas vu les entonnoirs de Massiges tels quels, dommage ces vols mais la mode est telle...
Cette terre de grande souffrance doit encore être le tombeau de dizaines de soldats.
Je m'y étais rendu, il y a quelques années sous un temps incroyable ! La pluie, la vraie sur de la glaise, de la vrai aussi...
Amicalement, Hervé.
Les régiments de Béthune et Saint-Omer : les Poilus du Pas de Calais et d'ailleurs :