Bonjour tout le monde,
je prépare un travail pédagogique sur un soldat du 6° R.I surtout la période 1915 et son passage dans l'Aisne vers Paissy et en Champagne.
Je recherche simplement à localiser les tranchées et le lieu de cantonnement - nom du ou des villages -, une lettre ou une photo également. Je ne peux pas en dire plus mais le résultat - fin du premier trimestre- sera communiqué et présenté sur le site du Lycée. Il s'agit de trouver un moyen d'intéresser des élèves qui sont en difficultés à l'histoire et les faire un peu progresser en français. Tout ce que je peux dire, c'est que Didier -Chtimiste- m'a inspiré cette idée .
Donc à vot' bon coeur, selon la formule consacrée...
D'avance merci,
Ferns
L'homme en campagne a les mêmes besoins qu'en temps de paix ; ces besoins deviennent même plus impérieux, étant exacerbés par une existence plus active et plus énervante.(Henry Mustière)
Voilà ce que nous dit l' historique du 6e R.I. pour cette période. C'est bien peu...
"PAISSY (30 octobre 1914-12 juin 1915)
Dans la nuit du 29 au 30 octobre, le régiment quitte le secteur de Vendresse et le 30 octobre au soir, les 1er et 3e bataillons prennent les tranchées au nord de Passy (chemin de Dames). Tandis que le 2e bataillon, en raison des attaques allemandes sur Passy, reste vers Courtonne et ne rejoint que vers le 4 novembre.
C’est alors que commence vraiment la vie de tranchée, avec toutes ses privations, ses veilles, ses alertes, ses bombardements, ses travaux. La grasse terre de l’Aisne, si fertile et si riche, est une ennemie terrible quand il pleut et l’hiver 1914-1915 est particulièrement pluvieux. Les tranchées et boyaux se remplissent d’eau, dans laquelle les parois s’éboulent, la terre se délaie, formant un cloaque épouvantable, un mortier gluant, dans lequel on enfonce jusqu’aux genoux ; il faut même parfois, dégager avec des pelles des hommes enlisés si profondément qu’ils sont incapables de tout mouvement. Et pourtant il faut vivre, il faut veiller il faut lutter sans cesse ; les énergies se tendent, les tempéraments s’endurcissent et on tient. L’hiver passe et aussitôt commence l’organisation défensive du secteur ; la pelle et la pioche deviennent les armes du combattant. Les alertes, cependant, viennent de temps à autre faire sauter les travailleurs sur leur fusils ; ainsi le 16 janvier, la 7e compagnie (capitaine Bonamy) contribue à repousser une contre-attaque allemande sur le 123e R.I., à notre gauche. Là se distinguent les soldats Bauchet et Bonaut qui s’élancent à la tête d’une patrouille, escaladent le parapet et prennent de flanc un groupe d’allemands qui ont pénétré dans une tranchée française, les obligeant ainsi à se retirer. Le 25 janvier, la 36e D.I., à notre droite est attaquée violemment vers la Creute ; le régiment est alerté, mais ne peut prendre aucune part à l’action…
Le 12 juin 1915, le régiment est relevé par 2 bataillons du 2e Etranger et 1 bataillon du 123e R.I..
SILLERY (14 juin au 20 août 1915)
Le 6e R.I, transporté le 13 juin à Fismes à la Neuville en camions automobiles, est affecté à la 123e D.I., nouvellement créée ; il forme avec le 12e R.I. la 245e brigade. La 123e D.I.est rattachée au 38e C.A..
Le régiment prend, le 14 juin, le secteur de Sillery (Marne). C’est la Champagne vinicole, riche et fertile contrée, qui tente les allemands et qu’ils semble ménager, peut-être dans l’espoir de s’en emparer ; leur rage est concentrée sur Reims ; et le secteur qui s’étend de la ferme d’Alger au bois des Zouaves est relativement tranquille. Il existe des abris presque confortables, les ravitaillements sont faciles, les repos se prennent dans des villages non bombardés et en pleine activité agricole ; c’est une période de détente.
Les 20 et 21 août, le 6e R.I. est relevé par le 58e R.I.. La 123e D.I. est désormais affectée au 15e C.A.qui complète sa nouvelle composition avec la 126e D.I.
Du 26 août au 11 septembre, le 6e R.I. fait des travaux dans la région du bois de Beaumarais : grands boyaux et parallèles en vue d’une attaque.
MONT -DOYEN-BOIS DES BUTTES (12 septembre au 16 novembre 1915)
Le 12 septembre, le régiment prend le secteur Mont-Doyen, bois de la Mine, bois Franco-Allemand près de Pontavert (Aisne). Les travaux en vue d’une attaque sont activement poussés, car cette attaque doit être prochaine. Le allemands réagissent vigoureusement par leur artillerie, en particulier sur le Mont- Doyen, petite butte de terre qui porte le nom d’un colonel tué à cet endroit ; Dans le bois de la Mine qui a été , avant l’arrivé du 6e R.I., le théâtre de luttes acharnées, les tranchées s’enchevêtrent ; quelques mètres, parfois un simple barrage en sacs de terre, séparent les deux adversaires : aussi les combats à la grenade y sont-ils journaliers et l’activité des engins de tranchées demeure t-elle continuelle. Malgré tout, les préparatifs se poursuivent activement et minutieusement ; le 25 septembre, le bombardement préparatoire commence ; le 6e R.I. est prêt à l’attaque, ses 3 bataillons accolés : le 1er au Mont-Doyen, le 2e au bois de la Mine et le 3e au bois Franco-Allemand. L’objectif, le bois des Boches, que l’on sait abondamment pourvu de mitrailleuses sera dur à enlever, d’autant plus que malgré la violence du feu de notre artillerie, les réseaux ennemis sont très incomplètement détruits…. Mais aucun ordre d’exécution de l’attaque ne vient ….
La vie de secteur reprend. Le 10 octobre, le régiment passe le Mont-Doyen au 12e R.I. ; par contre ,il s’étend à sa gauche dans le bois des Buttes, devant la Ville-aux-Bois ; Un mois s’écoule, marqué seulement par des luttes à la grenade au bois de la Mine et une tentative de coup de main sur la 11e compagnie (bois des Buttes) qui repousse l’attaque. Le 17 novembre, le régiment est relevé par le 8e R.I. et va en repos à Champlat (Aisne). C’est le premier repos du régiment depuis le début de la campagne."
Bonsoir Denis,
mais c'est déjà beaucoup... d'avoir pensé à mes p'tits bleus !
En fait le carnet est assez court puisqu'il court de juin à septembre 1915...
Cordialement
Ferns
L'homme en campagne a les mêmes besoins qu'en temps de paix ; ces besoins deviennent même plus impérieux, étant exacerbés par une existence plus active et plus énervante.(Henry Mustière)