Bois utilisé pour construire les tranchées ?

[Jean-Claude Poncet]

Bonsoir,
En dehors des cas de pillage ou vol par des individus isolés ou en bande organisée, les services payaient bien évidemment tous leurs approvisionnements.

Jean-Claude

[TURPINITE]

Bonsoir,
chez moi à Remiremont, Vosges, une ligne de chemin de fer à voie étroite de 60cm a été installée partant de trois parcelles de bois (chênes et sapins,) ces bois coupés descendaient jusqu'à la gare du tramway à St Etienne les Rt, puis elles étaient placées sur les wagons du tram qui les emmenaient à Gérardmer. Elles étaient ensuite envoyer sur les différents points du front.
Ces coupes de bois, étaient payées par l'armée, et effectuées sous la surveillance de chasseurs forestiers ou un membre des eaux et forêts.
Quand à la récupération de bois sur le front, oui pour une certaine époque, et ceci restant limiter du fait qu'il n'y en avait paqs tant que cela.
Qand à dire, que l'on allait chercher du bois à proximité, je pense qu'il serait bon de regarder des photos de l'époque avec ces arbres déchiquetés ou meurtris, imaginez le nombre de morceaux de ferraille qu'ils avaient dans le corps, balles, éclats d'obus, essayez voir de les exploiter afin d'en faire des planches, je vous souhaite bon courage!
Chez moi, les coupes se trouvaient entre 30 à 60 kms de la ligne de front, les bois prenaient le train pour arriver au plus près des lignes.
Cordialement
Florian

[363eme RI]

Bonsoir,
Quand à la récupération de bois sur le front, oui pour une certaine époque, et ceci restant limiter du fait qu'il n'y en avait paqs tant que cela.
Qand à dire, que l'on allait chercher du bois à proximité, je pense qu'il serait bon de regarder des photos de l'époque avec ces arbres déchiquetés ou meurtris, imaginez le nombre de morceaux de ferraille qu'ils avaient dans le corps, balles, éclats d'obus, essayez voir de les exploiter afin d'en faire des planches, je vous souhaite bon courage!
Chez moi, les coupes se trouvaient entre 30 à 60 kms de la ligne de front, les bois prenaient le train pour arriver au plus près des lignes.
Cordialement
Florian

Florian,
a proximité pour moi était dans un rayon d'une trentaine de km, bien sûr pas sur le champ de bataille car les éventuels arbres encore debout étaient totalement inexpoitables (comme tu l'as bien mentionné, hachés et remplis d'éclats de ferrailles, ils étaient impossible à travailler!).
Par contre ma grand mère m'avait parlé de son vivant des arbres que vendait son père aux armées françaises, peupliers et sapins, et qui étaient destinés pour les zones de combats. je ne me rappelle pas qu'elle m'ai parlé d'autres types d'arbres..
Salutations,

[TURPINITE]

bonsoir,
effectivement, le peuplier, je l'avais oublié, ma tête!!!
Le peuplier a surtout servi à la confection des caisses à munitions. Pour cela on utilisait le peuplier grisard, qui est une hybride (tremble et peuplier blanc).
Naturellement, selon les régions, faute de sapins, il fallait faire au plus vite, donc on se servait de ce que l'on avait comme essence sur place, bien que des coupes aient effectuées très loin des lignes pour y être envoyer.
Cordialement
Florian

[Alain Dubois-Choulik]

Bonsoir,
Il n'y avait pas que les tranchées qui avaient besoin de bois, y avait-il des priorités ? Y compris au sein des alliés ?
Coté canadien, les hommes des forestry corps étaient éloignés du front ( je me suis rendu l'en dernier sur la tombe de l'un d'entre eux, décédé le 5/3/1917 et inhumé à Baulme la roche ( Cote-d'Ir, quand on voit le village on comprend qu'on ait envie d'y rester, mais quand même). Certains autres corps étaient dans le jura, ou dans le Sud -Ouest, ( Headquarter à Bordeaux), ou le "Jura group" qui était ce 7 juin 1918 à Andelot
Cordialement
Alain

[Jean RIOTTE]

Bonjour à toutes et à tous,
Je pense qu'effectivement, au début du conflit l'approvisionnement en bois devait se faire selon le bon vieux système D, cher aux français et à nos soldats !
Lorsque le front s'est stabilisé, enterré, les besoins ont été énormes et le système D devenu insuffisant. C'est alors qu' a dû être mis en place (?) ou être étoffé le Service Forestier des Armées en puisant dans les effectifs des Bataillons de Chasseurs Forestiers. Par ailleurs il fallait préserver l'avenir et ne pas "massacrer" la ressource forestière française. D'où l'appel à des professionnels du bois pour gérer les ressources (Chasseurs Forestiers) et les exploiter (bûcherons étrangers, dont les fameux canadiens que l'on trouvera jusque dans les Landes et les vallées pyrénéennes). Du fait de l'éloignement des coupes, le transport du bois dut être organisé par voie ferrée, soit directement sur les lieux d'emploi, soit sur des centres de regroupement pour transformation avant utilisation.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[rolando]

Bonjour Jean content de vous retrouver, bonjour à tous,

Un petit livre contient de nombreux faits concernant la conduite (ou l'inconduite !) des militaires à proximité de l'arrière front, à Berles-Monchel (62), c'est le journal d’un maire. Le bois est parfois concerné... mais les sujets de grogne et de réclamations furent nombreux.

Voici un échantillon :

08/02/1915 : "Ces messieurs qui pensent toujours à ce qu’ils pourront manger se sont permis d’acheter le fruit de braconnage de leurs soldats. Dans la semaine du 1er au 7 février ils ont mangé un lapin de garenne et le dimanche 7 un lièvre… Je ne suis plus étonné que ces messieurs n’aient pas voulu empêcher le braconnage de leurs hommes puisque ce sont eux qui en profitent. Le coupable est M. de Griffon chargé de la popote. Pendant qu’on servait le civet j’ai rédigé comme maire un procès-verbal de braconnage ou plutôt de colportage et recel de gibier en temps prohibé et j’ai envoyé ce procès sous enveloppe à M. de Griffon qui, ne se doutant de rien, a décacheté et lu le procès en public. Il a été très ennuyé et m’a délégué M. de Morogues pour arranger cette affaire. J’ai dit à M. de Morogues que je comptais pas poursuivre mais qu’il n’en dise rien à M. de Griffon qui est venu me parler disant : tout est fini n’est-ce pas M. ?. Je lui ai répondu que la parole était actuellement au Général, à la prévôté, et au prévenu. Voilà la mentalité de certains officiers français…".

05/05/1915 : "les militaires ont recommencé à couper du bois pour leur cuisine, ils ont été découverts par la prévôté et le sous-officier qui les avait commandés paiera cher sa bêtise. Le général est très sévère pour le vol".

19/05/1915" L’esprit de l’armée française en général et de la cavalerie en particulier est extraordinaire en ce moment. Depuis le soldat de 2e classe jusqu’au colonel et même au dessus comme on est en guerre on se considère comme le maître de tout. Plus on fait de tort au civil plus on est satisfait, si le civil se plaint on lui répond invariablement : si vous aviez l’ennemi ce serait bien pis. Je me demande pourquoi causer tous ces dégâts inutiles. Aujourd’hui 19 mai, de la cavalerie (dragons) est au Monchel. Les officiers ne veulent pas réunir tous leurs chevaux dans une même prairie déjà abîmée, ils tiennent à les répartir dans toutes les prairies, de cette façon aucune prairie ne restera pour les vaches. Quand on leur fait une observation, ils répondent « on vous paiera ».

BONNEVALLET (Jules de) : Quelques réflexions sur la manière de faire la guerre en 1914. Introduction et notes d’Emmanuel de Calan. Postface de Stéphane Audouin-Rouzeau 125 pp. Éditions Christian, 2003 ISBN 2-86496-109-1.

Bien cordialement, Caballero.

[363eme RI]

Bonjour à toutes et à tous,
Je pense qu'effectivement, au début du conflit l'approvisionnement en bois devait se faire selon le bon vieux système D, cher aux français et à nos soldats !
Lorsque le front s'est stabilisé, enterré, les besoins ont été énormes et le système D devenu insuffisant. C'est alors qu' a dû être mis en place (?) ou être étoffé le Service Forestier des Armées en puisant dans les effectifs des Bataillons de Chasseurs Forestiers. Par ailleurs il fallait préserver l'avenir et ne pas "massacrer" la ressource forestière française. D'où l'appel à des professionnels du bois pour gérer les ressources (Chasseurs Forestiers) et les exploiter (bûcherons étrangers, dont les fameux canadiens que l'on trouvera jusque dans les Landes et les vallées pyrénéennes). Du fait de l'éloignement des coupes, le transport du bois dut être organisé par voie ferrée, soit directement sur les lieux d'emploi, soit sur des centres de regroupement pour transformation avant utilisation.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

Je suis d'accord avec Jean le système D était le plus utilisé pour les menus besoins en bois (popotte par exemple), mais pour le gros ouevre, la matière première était fournie par l'"armée.
De toute façon, et comme le mentionne Rolando, les militaires ne sont pas conduit de manière exemplaire avec les civils, et les coupes de bois sans autorisation ont été nombreuses.. ainsi que malheureusement le pillage de certaines ruines proches du front.
Cordialement,

[363eme RI]

Bonjour à tous,
juste pour info, ci-joint un lien sur la forêt du chemin des Dames; il est mentionné dans le doc que les armées se sont, un peu, servie sur place.
A plus
http://www.chemindesdames.fr/photos_ftp ... HS_N_2.pdf

[Jean-Claude Poncet]

Bonsoir,
Dès le 11 août 1914, le maire de Beaulieu-sur-Mer s'inquiétait du comportement des soldats du 118e régiment d'infanterie territoriale :
"M. le maire de Beaulieu avise le lieutenant-colonel que des hommes ont pris des bateaux dans le port, puis les ont laissé aller à la dérive. D’un autre côté, du bois a été volé à la gare et, enfin des persiennes ont été enlevées à une villa, pour faire du feu. Ce sont là des actes qui, répréhensibles en pays ennemi sont un crime en France. Le colonel traduira immédiatement en conseil de guerre tout militaire qui s’en rendrait de nouveau coupable ; il ne faut pas, pour quelques apaches égarés dans le régiment que le 118e ait la réputation d’une troupe de chapardeurs ou de Joyeux. La police municipale a reçu des ordres très sévères pour empêcher à nouveau ces actes de vandalisme et en arrêter les auteurs."

Alors, cela a du être bien pis quelque temps après et en d'autres lieux.
Bien cordialement
Jean-Claude