Chemin des Dames / 132e RI

[philippe crozet]

Bonsoir à tous,

Qui peut me confirmer ou infirmer que le 132e RI c’est bien battu à la ferme de Metz (je pense en avril 17).

Par avance, merci

Amicalement,
Philippe

[Stephan @gosto]

Bonsoir Philippe,

Voici un extrait de l'Historique de ce régiment qui semble le confirmer.

Amicalement,

Stéphan

Le 16 avril, le 132e doit attaquer de la ferme de Metz en direction de la ferme Froidmont.
Le départ pour l’assaut, le 16 à 6 heures, offre un admirable spectacle.
En première ligne, le 2e bataillon à droite, le 3e bataillon à gauche, en réserve le 1er bataillon.
Les vagues sortent dans un ordre parfait avec le même calme qu’à la manœuvre. Mais après le franchissement de la tranchée d’Orsova, première ligne allemande, à 6 heures 10 un crépitement de mitrailleuses part de toutes les directions.
Les mitrailleuses ennemies, que n’avaient pas fait taire notre artillerie, accomplissent leur terrible œuvre de mort.
Le 2e bataillon est entièrement décimé, le Chef de bataillon Commandant Rivals, tous les commandants de compagnie tombent pour ne plus se relever.
Les débris de ce bataillon sans chefs se cramponnent néanmoins au terrain.
A sa gauche, le 3e bataillon, bien que décimé lui aussi, progresse lentement.
Il a fallu relever les épaves du 2e bataillon pendant la nuit par le 1er bataillon.
Le 17 avril au soir l’attaque est reprise.
Avides de venger leurs morts, sans souci de leurs terribles pertes, le 3e bataillon à gauche et le 1er bataillon à droite attaquent sans arrêt, entrent dans les boyaux ennemis à la grenade, franchissent les tranchées, et après une série de combats de nuit ininterrompus arrivent au petit jour à s’emparer des Carrières et de la position formidable qui domine toute la vallée.
Le Lieutenant-Colonel Theron, grièvement blessé, a été remplacé à la tête du régiment par le Chef de bataillon Perret commandant le 1er bataillon.
26 officiers dont un Chef de bataillon tués et 900 hommes tués ou blessés ont arrosé de leur sang les pentes qui mènent au Chemin des Dames vers la ferme de Froidmont.
Quelques jours de repos ont succédé à ces journées de lutte.

[vincent le calvez]

Bonsoir les amis,

R.-G. Nobécourt consacre 7 pages de son ouvrage sur le Chemin des Dames au 132e RI et il parle bien de la ferme de Metz.

Bien à toi

Vincent

PS : Philippe, je t'ai envoyé un MP !

[armand]

Bonsoir

- 16 avril : attaque à droite de la 56e DI.
Disposition pour l’attaque = 2e et 3e bataillon en ligne, le 1er derrière le 2e et le 69e BCP derrière le 3e. 250m en 10 minutes pour le 2e bataillon, puis arrêté par les mitrailleuses (commandant Rivals tué et tous les officiers des compagnies de tête hors de combat). 1ère tranchée allemande sur la pente (de Guben) se défend et interdit la progression. 3e bataillon occupe la tranchée de Jassenova, mais lui aussi bloqué devant l’ouvrage von Kluck. Témoignage du lieutenant Pochard du 1er bataillon (R.-G. Nobécourt , 170-171) : tir trop court des 155, voit les renforts allemands descendre du Chemin des Dames, les Allemands laissent le médecin Clément du bataillon ramasser les blessés. Le 132e reste toute la nuit dans la 1ère tranchée allemande : 160 tués (dont 9 officiers), 382 blessés (dont 12 officiers).

- 17 avril : reprise de la progression à la gauche du canal à 17h30 (Pochard) sous le bombardement et les mitrailleuses (qui tirent notamment de l’est de Braye). (R.-G. Nobécourt 189)
- Vétérans de l’Argonne, de la Champagne, de Verdun et de la Somme. 500 hommes perdus en quelques heures. Plupart des officiers tués, colonel Théron blessé (vers 7h, à la ferme du Metz où il venait se rendre compte de la situation, RGN, 170).

Nobécourt, René Gustave, Les Fantassins du Chemin des Dames, R. Laffont, 1965, 446p

Cdt
Armand

[philippe crozet]

Bonsoir à tous,
Merci à tous les trois !!

Voici pourquoi j’ai posé cette question. Si bien entendu, mon objectif premier concerne le parcourt de mon grand père affecté au 133e RI, je me suis mis en quête de découvrir le parcourt de ses deux frères. Depuis peu, je suis en possession de la fiche matriculaire de l’un d’eux. Né le 2 janvier 1896 à Condeissiat dans l’ain, il fut donc mobilité le 9 avril 1915. Père de 4 enfants (il a pas perdu de temps Evariste …19 ans et déjà quatre gosses…il en aura 6 !!!) on lui refuse son affectation dans la territoriale en le maintenant dans l’active. Il y basculera que le 26 juin 1918. Mobilisé au 44e RI pour quelques mois, il passa ensuite 132e RI. J’avais un doute je pensais lire au 152 RI. Sa blessure ainsi rédigée « Blessé le 16 avril 1917 à la ferme de Metz par balle au pied gauche » ne me permettait pas de trancher. Ces deux unités étaient au chemin des Dames. Mais avec vos messages, l’affaire est réglée.

Amicalement,
Philippe

[armand]

Bonjour Philippe

Je vois que vous habitez Reims tout comme moi. Si vous voulez plus d'information sur le 132 n'hesitez j'ai quelques infos que je peux partager (mais elles ne sont pas au niveau de celles de Stefan sur le 74 RI)


Copyright : Photo Vieille Champagne.

Amicalment
Armand

[serge]

Bonsoir Philippe,


La ferme du Metz se trouvait le long du canal juste après ce pont qui le franchit et à la place des peupliers
route de Braye à Moussy-Verneuil ou Soupir:




Cordialement
Serge

[philippe crozet]

Bonsoir à tous,

Merci pour ces nouveaux messages. Je constate qu’il y a plus de passionnés pour le 132e que le 133e !!! Je vais donc en profiter. Où était le 132e pour la période allant du 27 novembre 1915 au 16 avril 1917.

Par avance, merci et bonne semaine à vous tous

Philippe

[armand]

Bonsoir

L'historique nous dit :

Du 13 octobre 1915 au 1er janvier 1916, après une nouvelle période d’instruction à Mourmelon, le 132e prend la défense d’un secteur au N-E d’Aubérive.

Du 14 au 27 juin 1916, le 6e C. A. envoyé à Verdun résiste aux plus formidables attaques de l’ennemi. Le 132e a la mission de défendre les ravins boisés des croupes à l’ouest et au sud du fort de Vaux. Les bataillons y sont engagés successivement dans des conditions très critiques. Le terrain confié à ses soins est conservé par lui malgré de lourdes pertes. Engagés très près du fort de Vaux, qui, à ce moment là, est tombé aux mains de l’ennemi, les trois bataillons sont pris de 3 côtés sous le bombardement de l’artillerie et le tir des mitrailleuses.
Par la suite, le 3e bataillon du 132e (Commandant Nivelle) est encerclé ; cerné sue ses positions, ce bataillon résiste du 20 au 25 juin avec un admirable courage et ne se replie que sur l’ordre du Commandement.

Du 27 juin au 3 septembre, le régiment va dans un camp d’instruction à Ville en Tardennois, où il travaille avec son zèle coutumier pour se préparer à de nouvelles luttes.

Le 23 septembre 1916, le 132e se trouve en réserve à Suzanne au moment de l’offensive de la Somme ; le 24 et le 25 il se porte en ligne et va arrêter l’ennemi sur la ligne Epine de Malassise, ferme du bois Labbé à la route de Péronne-Bouchavesnes. Sa mission est de former une barrière pour fixer l’Allemand sur le pivot de l’immense champ de bataille de la Somme.

Quand le 132e est relevé, le 20 octobre après 20 jours d’occupation, la barrière est constituée, le secteur est organisé au prix de combien de sacrifices, de combien d’efforts !!! Mis au repos pendant 15 jours, après les plus flatteurs compliments de ses Chefs, le brave régiment revient sur la brèche au commencement de novembre pour continuer son œuvre.

Une période d’instruction recommence du 10 décembre au 13 avril, pendant laquelle les 3 bataillons reçoivent la mission de travailler à l’organisation de la défense de l’Oise vers Pontpoint et sur l’Aisne. Ils y mettent tout leur zèle, et, malgré les fatigues de travaux pénibles, sont prêts à participer à l’attaque du Chemin des Dames le 16 avril 1917.

Si tu veux quelques choses de plus précis, n'hesites pas

Cdt
Armand

[philippe crozet]

Bonsoir à tous,
Bonsoir Armand,

Merci pour ces informations. Si j’ai besoin d’affiner, je ne manquerai pas de te solliciter. Merci pour ta disponibilité.

Amicalement,
Philippe