65e RI Août 1914 Maissin Anloy

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glauc85
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par glauc85 »

Bonjour Popol et tous ceux qui suivent de près la bataille de Maissin.
Je suis depuis longtemps les 93 et 293ème RI.
Mon AGP ayant été blessé le 22/08/14 à Maissin avec la 5ème Cie du 93, j'en conclue donc qu'il devait connaître cet "Ollivier".
Je ne sait pas s'il a été tué là-bas car c'est un nom que je n'ai pas encore cherché..
Dans mes listes de soldats tués à Maissin, il n'apparait pas.

Pour l'instant, j'ai 121 morts à cette bataille dont 4 sous-officiers et 2 officiers.

Je ne peux malheureusement pas ajouter autre chose.
Désolé.
François
tad-kozh
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par tad-kozh »

Bonjour à toutes & tous
Bonjour à nos ami(e)s Belges

Bonjour Paul,

Merci de nous faire partager cette étude très méthodique. En partant d’une inscription, incisée dans l’écorce d’un hêtre au moment de la bataille de Maissin, la méthode d’analyse décrite, pour retrouver le parcours de ce soldat du 93e RI, est digne d’une investigation policière.

A la question : « A quel moment l’inscription a-t-elle été gravée ? Après, pendant ou après la bataille ? ».
Le 22 août, le 93e RI arrive à Palisseul en avance sur l’horaire, il devra y faire une halte de deux heures avant de se diriger sur Maissin par la route d’Our et l’Est du bois Ban. Il est vraisemblable, que profitant de cette avance, le régiment qui avait pour mission d’occuper le village, a envoyé des éclaireurs pour s’assurer de l’absence de l’ennemi. Notre soldat pouvait faire parti de ces éclaireurs. A 9h30, ils atteignaient les lisières Est du bois Ban. Tout est calme et un épais brouillard masque l’horizon et la vue sur Maissin. Dans cette environnement encore paisible, le Soldat Ollivier, décide de matérialiser la trace de son passage, loin de sa région natale, en gravant son nom sur l’écorce d’un arbre. Il aura le temps nécessaire pour y effectuer sa gravure au couteau ; le II/ 93e, avant-garde de la 21e DI, n’atteindra Our que vers 13 heures.

Après les combats, et compte tenu que le 2e bataillon du 93e a été fortement accroché à la cote 403 avec d’importantes pertes, le soldat avait sans doute d’autres préoccupations que de gravé son nom en un lieu où plusieurs de ses camarades sont morts ou blessés. Il faut aussi rappeler que le 93e ne regagne le bois qu’à la tombée de la nuit et que vers 23 heures il se replie sur Palisseul.

C’est mon interprétation toute romantique de cette « œuvre » du soldat Ollivier.

Image
dessin à la plume du tronc d’arbre gravé
Source : source Médecin de la Grande Guerre – le calvaire des habitants du village ardennais de Maissin

Merci Paul, de continuer le beau sujet de Maissin sur le Forum.


Cordialement :hello:
Jean-Louis
Recherches sur les 62è, 65è et 118è RI
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glauc85
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par glauc85 »


Bonjour à tous.
J'ai déjà posté l'ordre de bataille du 2ème Bataillon et de sa 5ème Compagnie (ainsi que de tout le régiment) en page 3 de ce post.
Concernant la journée du 22, voici ce que j'ai pu noté à partir des JMO du Régiment et du service de santé:

22 août A 1h30, le régiment reçoit l’ordre de se porter sur MAISSIN, où il devra cantonner le soir.
La 22ème division formera la colonne de droite du Corps d’Armée.
A la gauche du 93ème, le 137ème avec deux bataillons dirigés sur PORCHERESSE.
Alerte est donnée au régiment, avec ordre de quitter les cantonnements et d’être au P.I. (passage à niveau de PALISEUL) à 7h00. Le régiment fait en ce point une grand’ halte de 2 heures.
A 6h00, le Bataillon CARRIÈRE (1er Bataillon) quitte PALISEUL. Les Compagnies DELARD et DUCLOS (4ème et 1ère) formant la tête de l’Avant Garde de la Division. Itinéraire PALISEUL –
(moulin de BERGIMONT selon le JMO du service de santé de la 21ème Division d’infanterie) – OPONT – BÊT - Our. Le Bataillon LAFOUGE (2ème Bataillon) derrière les 2ème et 3ème Compagnies, forme le gros de l’Avant Garde. Le Bataillon LEQUEUX (3ème Bataillon) est tête du gros de la Division.
A 11h00, l’Avant Garde occupe la crête environ 1200m Est d’OUR prête à se battre les débouchés du bois Ban. Des reconnaissances sont envoyées sur le plateau d’OUR vers MAISSIN.
A 13h00, le Bataillon LAFOUGE, dépassant le Bataillon CARRIÈRE, se porte à l’attaque de MAISSIN en partant d’OUR. Ce Bataillon entre dans le bois Ouest de MAISSIN et se déploie. Il est prolongé à 14h30 par la Compagnie DELARD (3ème) puis se poste en avant à la lisière Est du bois, face à la cote 403 (14h50).

Le médecin-major de 1ère classe MASTAPINA, médecin-chef du 93ème reçoit l’ordre d’organiser un poste de secours à la mairie du village d’OUR afin d’accueillir les blessés de la bataille qui se prépare. Ces derniers seront secourus par l’ambulance n°1.

A 15h30, la Compagnie CHÂTEL (7ème) ouvre le feu sur une ligne ennemie, environ une Compagnie, qui débouche à l’Ouest de la cote 403. Le Bataillon LAFOUGE se porte aussitôt en colonne double ouverte à l’attaque de ce point, les Compagnies CHÂTEL et de BLOIS à gauche, les Compagnies MAISONDIEU et COSTEY à droite.

Pendant ce temps, le Bataillon LEQUEUX, qui a reçu l’ordre du général commandant la 21ème Division, de servir de soutien à l’artillerie divisionnaire, se dirige sur la patte d’oie – Est de OUR.

L’Artillerie Divisionnaire devant prendre position derrière la cote 403, à l’Ouest de MAISSIN, le Bataillon LEQUEUX prend comme direction le Nord de la croupe 403, prolongeant à gauche l’attaque du Bataillon LAFOUGE.
Le Bataillon CARRIÈRE se rassemble à la lisière Nord du bois Ban, au sud de la cote 403, sur le bord de la route OUR - MAISSIN.
Appuyé à gauche par le mouvement du Bataillon LEQUEUX, le Bataillon LAFOUGE prend pied sur la hauteur 403 et ouvre le feu sur les fractions ennemies qui défendent la lisière de MESSAIN.
Le Bataillon LEQUEUX, soumis à un feu violent d’Artillerie, peut s’installer, après deux tentatives, dont un assaut à la baïonnette, sur les emplacements qu’occupait l’ennemi à la cote 398 et à s’y maintenir.

Vers 16h00, le Bataillon CARRIÈRE, demeuré en réserve, en présence du mouvement de repli des fractions qui combattent à notre droite, envoie 3 compagnies (MORIN, DELARD et DUMAS) à l’attaque du village, ralliant les éléments de droite ébranlés, pénètre dans MESSAIN avec le Bataillon LAFOUGE, dépasse le village que l’ennemi a évacué et se déploie le long de la ligne du tramway face à quelques unités allemandes qui cherchent à se rallier en emmenant des prisonniers. Intervention des 3 Compagnies du Bataillon CARRIÈRE amène la délivrance de ces derniers.
Il est environ 20h00.

Le Bataillon LEQUEUX, arrêté par un barrage de feu d’Artillerie, n’a pu prendre part à l’assaut sur MESSAIN.
A 19h00, la Compagnie DUCLOS (1ère Compagnie), qui était demeurée en réserve de la brigade, a reçu l’ordre de parer à une contre-attaque qui vient se dessiner sur notre flanc droit. Cette Compagnie, ralliant quelques fractions d’autres corps, entre à son tour dans MESSAIN avec quelques éléments du 137ème.
En fin de combat, MAISSIN étant gardé par la 22ème Division, le régiment rallie à la sortie Ouest du village sur la route d’OUR et va s’installer au bivouac à la lisière Ouest du bois Ban.
Etat des pertes pour la journée du 22 Août
(12 officiers et 500 hommes)

Selon l’historique du 93ème daté de 1920, le capitaine MAISONDIEU est très grièvement blessé en entraînant sa compagnie à l’assaut du village.
Un des soldats de sa compagnie, pèpère Xavier (mon AGP), est blessé ce jour-là, un samedi, au bras droit par une balle.
Comme la plupart des blessés, il doit certainement passer par OUR au poste de secours de l’ambulance n°1 avant d’être évacué, par chance mais il faut dire que lui peut marcher, via l’ambulance n°2, car le nombre de blessés est tel que les rues du village d’OUR sont encombrées et, selon le JMO du service de santé de la 21ème Division d’infanterie, sont organisés « des convois de blessés pouvant marcher pendant quelques kilomètres, sous les ordres d’un officier ou d’un sous-officier blessé et, par groupes de 20 ou 30, dirigés sur l’ambulance de BETH (ambulance n°2) pour ensuite être conduits à l’arrière » afin de désengorger le village. »

Le soir, la poussée allemande et le début d’encerclement font que, malgré tout, « on tente cependant encore d’enlever les blessés qui sont à OUR et le médecin-chef se rend à BETH pour faire diriger immédiatement sur l’arrière tous les blessés pouvant marcher et utiliser tous les moyens de transport dont il dispose pour emmener les blessés le moins gravement atteints »… « En présence de cette situation, il faut se résoudre à laisser à BETH l’ambulance n°2 sous la protection de la Convention de GENÈVE…Après avoir beaucoup hésité, en présence de la somme énorme de travail qui va incomber au médecin-chef de l’ambulance n°2, et du grand nombre de malheureux blessés qu’on ne peut laisser sans secours, le médecin - divisionnaire se résout à lui laisser son personnel mais lui reprend les 2 médecins de l’ambulance n°2 et les infirmiers qu’il avait mis à sa disposition.
L’ambulance n°1, quant à elle, a pu évacuer OUR vers 24 heures en emmenant 23 blessés sur fourgon.
»
J'imagine que mon AGP, n'étant que blessé au bras, a certainement dû partir à pied.

De nombreux blessés ainsi que le personnel médical tombent aux mains de l’ennemi.

Le 23 août, « les formations arrivent à BOUILLON à 11 heures et y cantonnent avec toute la 21ème Division....
Maintenant, je n'ai pas les listes des soldats du régiment et je n'ai pas encore pu consulté les pièces annexes qui donnent l'état nominatif des pertes. Il me faudra pour ça aller à Vincennes au SHD.
Et mon AGP n'a laissé aucun écrit quant à sa guerre.
Amicalement
François
Popol
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par Popol »

Bonjour à Toutes & Tous
Bonjour François, Jean-Louis et Tou(te)s les Ami(e)s de Maissin

- Un grand merci pour vos interventions qui éclairent l'action du 93e RI à Maissin le 22 août 1914 et enrichissent le présent fil. Notre pensée émue se dirige vers ce soldat Henri OLLIVIER et son sympathique compagnon d'arme: "le pépère Xavier"! Si vous le souhaitez, son portrait est toujours le bienvenu ... parmi nous!

- L'inscription sur le hêtre à Maissin n'est pas unique. Jean DAUPHIN, gardien de la mémoire en Gaume, signale dans son ouvrage "Mémoire des Monuments et Souvenir des Hommes" l'existence, dans les bois de Laclaireau près de Ethe, de deux gravures différentes de hussard français sur des troncs de hêtres: l'un des hussards porte le bonnet, l'autre a le shako avec le dolman. Le 22 août 1914, un hussard (du 14e Hussards), égaré dans les bois après la fameuse charge du pont des Arminies, a donc également laissé un témoignage sur des arbres...!

- Un bon vendredi (ensoleillé) de Bruxelles!
Bien cordialement
Paul Pastiels
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glauc85
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par glauc85 »

Bonsoir à tous ceux qui suivent la discussion Maissin
Concernant un portrait de mon AGP, il s'agit de mon avatar. La photo entière se trouve sur le post suivant.

forum2.php?config=pages1418.inc&cat=5&p ... w=0&nojs=0

Concernant sa guerre:
03/08/1914 arrivée à l'unité
22/08/1914, blessé à Maissin, évacué à St Nazaire (44)
20/10/1914 retour au dépôt
12/11/1914 retour au 93ème RI
09/06/1915 2 ème blessure à Toutvent, évacué sur l'hôpital 43 de Douarnenez (29)
12/07/1915 retour au dépôt
01/10/1915 renfort au 293ème RI
13/02/1916 capturé à Tahure (51)
22/12/1918 rapatrié en France

Voilà pour un résumé de son histoire.
Par contre, il y aurait encore des soldats de ces 2 unités enterrés à Maissin, quelqu'un en aurait-il les noms?
Merci
Cordialement
François
Popol
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par Popol »

Bonjour à Toutes & Tous
Bonjour François et Tou(te)s les Ami(e)s de Maissin

- François: Un grand merci pour les informations relatives à votre AGP: bienvenue donc à "Pépère Xavier" , parmi nos AGP / GP, dans le présent fil !

- Grâce aux listes de Marie-Thérèse PIPPEAUX - que nous saluons au passage! - voici le relevé actuel des tombes de soldats du 93e RI au cimetière de Maissin:
01) tombe n° 83 - BROSSEAU Louis , soldat 93e RI
02) tombe n° 73 - CHARRIER Pierre, soldat 93e RI
03) tombe n° 16 - CHAUVIERE Lucien, soldat 93e RI
04) tombe n° 15 - FOUCAUD Eugène, soldat 93e RI
05) tombe n° 14 - GUILLEMOTEAU Voltaire, soldat 93e RI
06) tombe n° 20 - GUITTON Ferdinand, soldat 93e RI
07) tombe n° 89 - JUSTEAU Lucien, lieutenant 93e RI
08) tombe n°134 - LELIEVRE Louis, soldat 93e RI
09) tombe n°253 - LEPAROUX Julien, soldat 93e RI
10) tombe n° 12 - LOIRET Donatien, soldat 93e RI
11) tombe n° 21 - MEIGNEN Isidore, soldat 93e RI
12) tombe n° 17 - P. A. , soldat 93e RI
13) tombe n° 18 - PAPON Jean-Louis, soldat 93e RI
14) tombe n° 19 - RIPAULT Henri, caporal 93e RI
15) tombe n° 88 - ROUSSEL Louis, chef de bataillon 93e RI (vrai?)
16) tombe n° 13 - CHARRIER Pierre, soldat 93e RI
17) tombe n° 05 - BR ... Joseph, soldat 95e RI (= 93e RI? ou 65e RI?)

- Pour le cimetière d'Anloy-Heide, nous avons:

18) tombe n° 435 - CAISEZ ou CALSEY Gustave, soldat au 293e RI
19) tombe n° 002 - DURANT René, adjudant 93e RI
20) tombe n° 228 - FLONEAU Jean-Louis, soldat 93e RI
21) tombe n° 311 - FRABOUR Clair, soldat 93e RI
22) tombe n° 088 - LEROUX Fernand, soldat 33e RI (= 93e RI ou 83e RI?)
23) tombe n° 259 - LIGONNIERE Pierre, soldat 93e RI
24) tombe n° 237 - LOUIS Benjamen, soldat 93e RI
25) tombe n° 249 - MAILLARD Eugène, soldat 93e RI
26) tombe n° 226 - MATHONNEAU Jules, soldat 93e RI
27) tombe n° 254 - RIVIERE Vital, soldat 93e RI
28) tombe n° 231 - ROBIN Jean-Baptiste, soldat 93e RI
29) tombe n° 257 - TESSON Armand, soldat 293e RI

- Pouvez-vous comparer ces noms avec votre liste et nous signaler les anomalies éventuelles. Avez-vous ainsi un certain P. A. (ou A. P) dans votre liste ...? D'avance un grand merci!

- Une bonne soirée (bien belle mais fraîche!) de Bruxelles

Bien cordialement
Paul Pastiels
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glauc85
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par glauc85 »

Bonsoir à tous
voici mes comparaisons avec la liste des 2 cimetières:
cimetière de Maissin:
01) tombe n° 83 - BROSSEAU Louis , soldat 93e RI tué à Maissin le 22/08
02) tombe n° 73 - CHARRIER Pierre, soldat 93e RI tué à Maissin le 22/08
03) tombe n° 16 - CHAUVIERE Lucien, soldat 93e RI tué à Maissin le 22/08
04) tombe n° 15 - FOUCAUD Eugène, soldat 93e RI tué à Maissin le 22/08
05) tombe n° 14 - GUILLEMOTEAU Voltaire, soldat 93e RI tué à Maissin le 22/08
06) tombe n° 20 - GUITTON Ferdinand, soldat 93e RI tué à Maissin le 22/08
07) tombe n° 89 - JUSTEAU Lucien, lieutenant 93e RI tué à Maissin le 22/08
08) tombe n°134 - LELIEVRE Louis, soldat 93e RI tué à Maissin le 22/08
09) tombe n°253 - LEPAROUX Julien, soldat 93e RI tué à Maissin le 22/08
10) tombe n° 12 - LOIRET Donatien, soldat 93e RI (non repertorié sur mes listes, à vérifier)
11) tombe n° 21 - MEIGNEN Isidore, soldat 93e RI tué à Maissin le 22/08
12) tombe n° 17 - P. A. , soldat 93e RI Peigne Auguste Alexandre Marie tué à Maissin le 22/08
4 noms pour ces initiales Petit Auguste Joseph Aristide tué à Maissin le 22/08
Pinard Adolphe tué à Maissin le 22/08
Poiraudeau Georges Philippe Aimé tué à Maissin le 22/08
13) tombe n° 18 - PAPON Jean-Louis, soldat 93e RI tué à Maissin le 22/08
14) tombe n° 19 - RIPAULT Henri, caporal 93e RI tué à Maissin le 22/08
15) tombe n° 88 - ROUSSEL Louis, chef de bataillon 93e RI (non repertorié sur mes listes, et aucun chef de bataillon à ce nom en août 14 à vérifier)
16) tombe n° 13 - CHARRIER Pierre, soldat 93e RI de blessures de guerre le 22/08 à Maissin
17) tombe n° 05 - BR ... Joseph, soldat 95e RI (= 93e RI? ou 65e RI?) = Briand Joseph 93ème RI tué à Maissin le 22/08

cimetière d'Anloy-Heide

18) tombe n° 435 - CAISEZ ou CALSEY Gustave, soldat au 293e RI (non repertorié sur mes listes, à vérifier)
19) tombe n° 002 - DURANT René, adjudant 93e RI (non trouvé)
20) tombe n° 228 - FLONEAU Jean-Louis, soldat 93e RI (non trouvé)
21) tombe n° 311 - FRABOUR Clair, soldat 93e RI = FRABOUL tué à Maissin le 22/08
22) tombe n° 088 - LEROUX Fernand, soldat 33e RI (= 93e RI ou 83e RI?)
Un Leroux Fernand du 33ème RI décédé à Marcke (B) à l’hôpital III de blessures de guerre
23) tombe n° 259 - LIGONNIERE Pierre, soldat 93e RI de blessures à Beth le 23/08
24) tombe n° 237 - LOUIS Benjamin, soldat 293e RI (et non 93èmeRI) tué à Noirfontaine (B) le 25/08
25) tombe n° 249 - MAILLARD Eugène, soldat 93e RI mort de blessure à Beth (B) le 25/08
26) tombe n° 226 - MATHONNEAU Jules, soldat 93e RI mort de blessure à Opont (B) le 23/08
27) tombe n° 254 - RIVIERE Vital, soldat 93e RI mort de blessure à Beth (B) le 22/08
28) tombe n° 231 - ROBIN Jean-Baptiste, soldat 93e RI tué à Beth (B) le 04/09 ?
29) tombe n° 257 - TESSON Armand, soldat 293e RI tué à Noirfontaine (B) le 25/08

Merci pour la liste.
Amicalement
François
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los
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par los »

Bonsoir à toutes et tous

Concernant le chef de bataillon du 93e RI Louis Roussel, tombe 88 au cimetière de Maissin, je pense qu'il y a eu une erreur de retranscription de numéro de régiment.
A mon avis, c'est Calixte Louis Lucien Roussel, chef de bataillon au 19e RI tué à Maissin le 22 aout 1914, qui repose dans cette tombe n° 88. Mais ce n'est qu'une supposition de ma part car je n'ai aucun élément prouvant ce que j'avance...

Amicalement
Sophie :hello:
Recherches sur le 19eme RI, le 219e RI et le 50eme RA.
Mes deux sites: http://19emeri.canalblog.com/ et http://219eri.e-monsite.com/
copetdour
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par copetdour »

[quotemsg=34491,360,1002]Bonjour à Toutes & Tous
Bonjour Sophie, Marie-Thérèse, Christian et Tou(te)s les Ami(e)s de Maissin

- Je vous livre la retranscription de l'article de L. d’ARRAS d’HAUDRECY, intitulé « Un émouvant témoin de la Bataille de Maissin » et publié dans "Ardenne et Famenne" n°4 /1961. C'est une petite étude comme je les aime :

Durant les grandes vacances de 1960, comme je flânais dans le bois qui se trouve à droite de la route conduisant d’Our à Maissin, mon attention fut attirée par une inscription gravée sur l’écorce d’un hêtre, sis en plein bois, à une centaine de mètres de la route. Quelle ne fut pas ma surprise et mon émotion, quand je constatai que je me trouvais devant un témoignage authentique et contemporain du sanglant combat qui s’était livré dans ces parages, le 22 août 1914, entre les Français et les Allemands.

Bien que l’inscription soit absolument invisible et insoupçonnable de la route, je n’ai pas la naïveté de croire que je sois le premier à l’avoir remarquée. Mais personne jusqu’ici à ma connaissance, n’a pris la peine de la transcrire ni de la sauver de la hache d’un bûcheron ou du vandalisme d’un promeneur ignorant ou insouciant.

Voici la reproduction exacte de cette inscription, ligne par ligne :
1914
22 août
93e de
Ligne Français
Henri
Ollivier
X
5/93

Le hêtre sur lequel elle est gravée se trouve à l’endroit dit Spêchies ou Gêve sur la droite de la route qui va d’Our à Maissin, à environ 100m de celle-ci sur le territoire de Maissin. C’est un arbre dont la hauteur est actuellement d’une vingtaine de mètres, et la circonférence à la base est d’un mètre septante. Le bas de l’inscription est à 1m15 de la base, le haut à 1m58. La hauteur de l’inscription est donc de 43cm.

INTERPRETATION DE L’INSCRIPTION :

Tout y est clair, sauf la dernière ligne.

1) Que signifie 5/93 ?
C’est le numéro de la compagnie à laquelle appartenait Henri OLLIVIER. (…) Il appartenait donc à la 5e compagnie, c’est-à-dire à la 1ère du 2e bataillon (5/93e RI).

2) La croix de gauche est selon toute probabilité un signe de garde-forestier postérieur à l’inscription elle-même, et sans rapport avec elle, à moins qu’elle n’ait été gravée par un camarade d’OLLIVIER, qui l’ayant vu tomber à ses côtés ait voulu signifier qu’il avait péri dans la lutte.

L’AUTEUR DE L’INSCRIPTION :

1) Elle nous révèle son nom, son régiment et sa compagnie.

2) Le 93e de ligne appartenait à la 42e brigade, 21e division, 11e corps d’armée. L’Etat-Major de ce corps d’armée siégeait à Nantes, et ses régiments étaient casernés dans les départements de la Vendée, de la Loire Maritime et du Morbihan. Pour peu que le recrutement fût régional, Henri OLLIVIER était Vendéen ou Breton.

3) Du fait qu’il était incorporé au 93e de ligne, et non au 293e, dédoublement du 93e, nous pouvons conclure qu’il faisait son service militaire au moment de l’entrée en guerre ou qu’il était jeune réserviste. Nous pouvons donc admettre qu’il avait entre 20 et 25 ans, c’est-à-dire qu’il était né entre 1893 et 1888. Il serait donc maintenant un vieillard.

4) Généralement, quand on grave une inscription sur un arbre, on le fait à la hauteur des yeux. Dans ce cas, étant donné que la première ligne est à 1m58 du sol, les yeux du graveur étaient à cette distance de ses pieds, et en y ajoutant le front, on peut conclure que Henri OLLIVIER était de taille plutôt petite, 1m65, guère davantage.

5) Qu’est-il advenu de lui ? A-t-il trouvé la mort dans la bataille même ? Ou dans le reste de la guerre ? Ou après celle-ci ? Ou bien passe-t-il une honorable vieillesse dans sa Vendée ou sa Bretagne natale ? Malgré nos investigations, nous ne pouvons encore donner une réponse définitive à cette question.

Première hypothèse : mort dans la bataille.

C’est l’hypothèse la plus vraisemblable, si nous pouvons nous référer à l’ouvrage de Schmitz et Nieuwland intitulé : L’invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg. Au tome VII de leur ouvrage pp. 184-199, ces auteurs reconstituent la bataille de Maissin à l’aide des historiques des différents régiments qui y ont pris part.

Le 93e de ligne, nous l’avons vu plus haut, appartenait à la 42e brigade, 21e division, 11e corps d’armée. La 21e division a reçu l’ordre de gagner Maissin par la route Paliseul-Opont-Our-Maissin. Elle tient la gauche du 11e CA. Les deux premiers bataillons du 93e sont en avant-garde : donc le bataillon d’OLLIVIER. Le contact avec l’ennemi s’opère le 22 août, un peu avant midi.

D’abord sur le flanc gauche (21e DI) à la sortie du bois d’Our (p. 185). A la 42e brigade c’étaient les deux premiers bataillons du 93e qui faisait fonction d’avant-garde. Il était 13h30 quand commença vers l’est, le feu ennemi. Deux compagnies s’avancèrent jusqu’à la sortie du bois vers Maissin ; puis tout le 2e bataillon du 93e fut engagé, aidé bientôt par le 1er.

Dans ces conditions, la compagnie d’OLLIVIER (1ère du 2e bataillon) fut la première en contact avec l’ennemi. Le 93e ne cessa de combattre qu’à la nuit tombante et laissa sur le terrain 15 officiers et 500 hommes, tués, blessés, ou disparus. Le lendemain, 23 août, il rétrogradait sur Bouillon par Graide et Merny.
Etant donné la part prise par le 93e RI dans la bataille et le fait que le bataillon d’OLLIVIER, placé en avant-garde, fut le premier à entrer en action, et que le régiment subit de très lourdes pertes, il y a présomption qu’OLLIVIER ait trouvé la mort dans la bataille.

Nous nous sommes adressés à l’Administration communale de Maissin pour savoir si son nom ne figurait pas sur la liste des soldats français inhumés dans le cimetière de la localité. On nous a répondu que son nom ne figurait pas sur la liste des soldats identifiés. Mais il pourrait être parmi les non-identifiés, ou avoir été fait prisonnier, ou avoir été blessé et évacué sur l’Allemagne après guérison suffisante, ou s’être égaré dans la forêt avec tant d’autres de ses camarades, ou avoir battu en retraite avec les débris de son bataillon, et, après reconstitution de son régiment, avoir continué la guerre.

Nous avons essayé d’en savoir davantage, et nous nous somme adressés au Ministère des Anciens Combattants et Victime de la Guerre, à Paris. Dans une réponse du 29 mars 1961, le préposé au 1er bureau (Etat-Civil militaire et Recherches), nous faisait savoir qu’il possédait deux fiches de décès au nom d’

1) OLIVIER, Henri, Louis, soldat au 293e RI, né le 1er novembre 1879, à la Guyonnière (Vendée), mort pour la France, le 8 mars 1916 à Meschede (Allemagne) ;
2) OLLIVIER, Henri, Eugène, Jean-Marie, sergent au 293e RI, né le 14 septembre 1893, à Saint-Nazaire, mort pour la France, le 26 septembre 1915, à Ville-sur-Tourbe (Marne).

Cette communication officielle ne résout pas le problème.

Le premier OLIVIER avait 35 ans lors de la bataille. Il n’appartenait pas à l’armée active, mais à la réserve, et donc normalement incorporé au 293e RI. Nous l’avons vu plus haut, notre OLLIVIER faisait partie du 93e et devait être relativement jeune. De plus il orthographie son nom avec deux «l», tandis que le nom de celui-ci est orthographié avec un seul «l».

3) L’âge et l’orthographe du second OLLIVIER, tué à Ville-sur-Tourbe, correspondent à nos conclusions antérieures. Il a 21 ans au moment de la bataille et faisait certainement partie du 93e RI. Mais si c’est lui, pourquoi et comment a-t-il passé au 293e RI ? Serait-ce au moment où il a été élevé au grade de sergent ? Grade qu’il n’avait certainement pas au moment de la bataille ? La réponse du Ministère des Anciens Combattants ne dirime donc pas la question. Notre Henri OLLIVIER est peut-être, mais pas certainement l’un des deux précédents.
4) Nous nous sommes adressés alors à M. Tapin, ancien maire de la Roche-sur-Yon (Vendée) et président de la fraternelle des Anciens Combattants du 93e RI. Bien que notre lettre date du 27 mai 1961, elle est jusqu’ici restée sans réponse, et le sort actuel de Henri OLLIVIER reste pour nous un mystère. Les chances de mort sont plus nombreuses que celles de survie ; mais cette dernière hypothèse garde encore des probabilités.
5) A quel moment l’inscription a-t-elle été gravée ? Après, pendant ou après la bataille ? L’inscription comporte 43 caractères (lettres et chiffres). En supposant une moyenne de trois minutes par caractère, elle a pris 129 minutes, soit deux heures entières. A quel moment OLLIVIER a-t-il trouvé les deux heures nécessaires pour graver une inscription qui ne porte aucune trace de précipitation, ni de fébrilité, ni de négligence, ni d’interruption ?

Ecartons l’hypothèse qu’il ait travaillé pendant la bataille. Elle suppose qu’il s’est dérobé à son devoir de soldat et que pendant que ses camarades s’exposaient à la mort, il s’amusait, l’âme sereine, à commémorer la bataille à laquelle il aurait dû prendre part.

Ce ne peut être non plus immédiatement après la bataille. Cette hypothèse supposerait qu’il n’a pas suivi son bataillon dans sa retraite vers Bouillon et qu’à la nuit tombante, il eût trouvé les deux heures voulues pour graver les 43 caractères de l’inscription.

Ou bien comme tant d’autres de ses camarades, il a perdu le contact avec le gros de son régiment, s’est égaré dans la forêt et y a vécu, ravitaillé par les habitants, jusqu’au jour où il put rentrer dans les lignes françaises. Contre cette éventualité, il y a la date du 22 août, clairement gravée sur le hêtre. Une seule hypothèse reste plausible. OLLIVIER a « travaillé » avant la bataille. Rappelons-nous que son bataillon était à l’avant-garde de l’aile gauche du 11e CA.

Il a pu arriver dans la forêt d’Our-Opont dans la matinée du 22 et attendre, à l’abri de la hêtraie, que le gros des troupes l’eût rejoint avant de marcher sur Maissin, avec l’aile droite qui avait suivi la route directe Paliseul-Maissin.

Quoi qu’il en soit, la précieuse inscription et l’arbre qui la porte méritent d’être protégés. Nous sommes heureux d’apprendre que les Autorités communales et provinciales s’en préoccupent (1).

(1) Au moment de livrer à l’impression l’article ci-dessus, on nous communique un numéro du journal français Ouest-France, publié à Rennes, 38, rue du Pré Botté, sous la direction de M. Paul Hutin-Desgrées. Ce numéro, qui porte la date du mercredi 27 décembre 1961, donne une excellente reproduction du hêtre gravé par Henri OLLIVIER, une courte notice sur sa découverte par M. Joseph d’Arras d’Haudrecy et un appel à Henri OLLIVIER à se faire connaître, s’il est encore de ce monde. Cet appel, que nous sachions, est resté jusqu’à présent sans réponse.

- Je vous en souhaite une bonne lecture attentive. Les nouvelles d'Henri OLLIVIER du 93e RI ou de sa famille sont toujours les bienvenues...! Marie-Thérèse pourrait peut-être nous dire si cet arbre existe encore à Maissin?
Merci d'avance!

- Un bon samedi (ensoleillé et bien chaud : le muguet fleure déjà bon dans le jardin...!) de Bruxelles!




bonjour à tous,


j'ai été très surpris (et ému) de trouver cet article sur Henri Ollivier ... en faisant une recherche à mon nom sur google.

je m'appelle Louis d'Arras d'Haudrecy et je suis l'auteur (avec mon père) de l'article
j'avais 11 ans, je passais toutes mes vacances à Our (à 4 km de Maissin) et, au hasard d'une promenade dans les bois, mon oncle et moi sommes tombés sur ce hêtre

Cette bataille de Maissin, véritable carnage, était dans toutes les mémoires. Mon grand-père, pour ses actes, avait reçu 2 décorations de la Reconnaissance française.
On trouvait des objets partout et comme je me passionnait pour l'histoire, mon père et moi avons commencé des recherches puis rédigé ce petit article.

Nous avons poursuivi des recherches après sa publication. C'était très compliqué et très lent (sans internet !!), mais nous avons retrouvé la trace d'Henri Ollivier.
Il est porté disparu sur la Somme en 1915 (en octobre, si ma mémoire est bonne).
Nous sommes entré en contact avec sa soeur. Très émue, elle nous a envoyé sa photo en uniforme.

Autre souvenir marquant de cet événement: les commémorations du cinquantième anniversaire de la bataille à Maissin.
Nous étions invités, mon père et moi et j'ai entendu mes voisins, anciens combattants bretons, parler du hêtre.
Nous les avons conduits sur place. D'émotion ("un p'tit gars d'chez nous qui a fait çà !"), ces vieux combattants se sont mis à pleurer.
Ma trouvaille fortuite avait servi à qqchose.

Ils ont confirmé s'être reposé dans un bois avec leur bataillon avant la bataille et c'est à ce moment qu'Henri aura gravé son hêtre.

Le hêtre n'existe malheureusement plus. Il est tombé vers 1995. Rien n'est éternel, mais le souvenir demeure.

Si je peux vous être utile
Bonne chance dans vos recherches
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glauc85
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par glauc85 »

Bonjour M. d'ARRAS ainsi que tous les ami(e)s de Maissin,
merci de votre présence sur ce post.
Pour moi, cette partie est émouvante car mon AGP était dans la même compagnie que Henri OLLIVIER, et était peut-être à ses côtés lors de la gravure.
Par contre, aucune trace de son décès ne correspond sur le site "mémoire des hommes".
Les "OLLIVIER" originaires de l'Ouest et décédés en 1915 ne l'étaient pas dans la Somme, ceux décédés dans la Somme n'étaient pas de l'Ouest....
Avez-vous plus de renseignement à son sujet (date et lieu de naissance, unité lors du décès...)
Vous serait-il possible de faire une copie de sa photo en uniforme?
Merci beaucoup.
Cordialement
François
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